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prophétie

Il y a concomitance entre l’avènement de la conscience historique et la formation de la conscience dogmatique. Le dogme fondamental du christianisme, celui de l’Incarnation, sous la forme officielle que lui ont donnée les définitions des Conciles, en est le symptôme le plus caractéristique, parce que l’Incarnation est un fait unique et irréversible ; il s’inscrit dans la trame des faits matériels ; Dieu en personne s’est incarné à un moment de l’histoire ; cela "se passe" dans la chronologie avec des dates repérables. Il n’y a plus de mystère, partant plus d’ésotérisme nécessaire ; et c’est pourquoi tous les enseignements secrets du Ressuscité à ses disciples ont été relégués pudiquement parmi les Apocryphes avec tous les livres gnostiques ; ils n’avaient rien à faire avec l’histoire.

Auteur: Corbin Henry

Info: Dans "L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn'Arabî", pages 104-105

[ consensus dogmatique ]

 

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relation

[...] on peut se demander si, de se barrer ainsi la voie vers l’autre (certes menaçant, mais assurant aussi les conditions de la mise en place des limites du moi), le sujet ne se condamne pas au tombeau de la Chose. La sublimation seule, sans élaboration des contenus érotiques et thanatiques, semble être d’un faible recours devant les tendances régressives qui dissolvent les liens et conduisent à la mort.

La voie freudienne, au contraire, vise à aménager (en toutes circonstances et quelles que soient les difficultés chez les personnalités dites narcissiques) l’avènement et la formulation du désir sexuel. Cette visée, souvent décriée comme réductionniste par les détracteurs de la psychanalyse, s’impose – dans l’optique de ces considérations sur l’imaginaire mélancolique – comme une option éthique, car le désir sexuel nommé assure l’arrimage du sujet à l’autre et, en conséquence, au sens – au sens de la vie.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 170

[ altérité ] [ incarné ] [ réel ] [ a ] [ ancrage ]

 

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développement personnel

Avec la prolifération de l’image émerge la possibilité de se concevoir soi, non plus comme la part indissociable d’un tout communautaire, mais comme un sujet désirant, unique et inspiré du dehors à un ensemble d’appétits nouveaux. L’imagerie de masse débride la mécanique de distinction-affiliation : on peut désormais prendre comme point d’émulation, comme repère symbolique, un groupe lointain, étranger, voire purement chimérique, qui n’a d’existence réelle que dans les pages des magazines et sur les pellicules produites par Hollywood. Tous les liens entre le regard, le désir et la possession s’en trouvent transfigurés. L’individu moderne est un individu réflexif, désirant devenir différent, se transformer et s’améliorer, principalement parce qu’il a la possibilité matérielle d’exciter sa conscience par-delà le local, le banal et le quotidien. C’est bien la mutation du régime de visibilité, causée par les progrès de la reproductibilité, eux-mêmes portés par la dynamique capitaliste, qui explique l’avènement de la conscience moderne.

Auteur: Galluzzo Anthony

Info: Dans "La fabrique du consommateur", éd. La découverte, Paris, 2020

[ imaginaire ] [ nouveaux besoins ] [ disponibilité d'esprit ] [ infobésité ]

 

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multiculturalisme

[…] parce que ces inclinations et ces attitudes sont, en quelque sorte, consubstantielles à notre espèce, nous n’avons pas le droit de nous dissimuler qu’elles jouent un rôle dans l’histoire : toujours inévitables, souvent fécondes, et en même temps grosses de dangers quand elles s’exacerbent. J’invitais donc les lecteurs à douter avec sagesse, avec mélancolie s’ils voulaient, de l’avènement d’un monde où les cultures, saisies d’une passion réciproque, n’aspiraient plus qu’à se célébrer mutuellement, dans une confusion où chacune perdrait l’attrait qu’elle pouvait avoir pour les autres et ses propres raisons d’exister. […] il ne suffit pas de se gargariser année après année de bonnes paroles pour réussir à changer les hommes, […] en s’imaginant qu’on peut surmonter par des mots bien intentionnés des propositions antinomiques comme celles visant à “concilier la fidélité à soi et l’ouverture aux autres” ou à favoriser simultanément “l’affirmation créatrice de chaque identité et le rapprochement entre toutes les cultures”.

Auteur: Lévi-Strauss Claude

Info: Race et culture 1971

[ globalisation ] [ injonctions contradictoires ]

 

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pensée

"Représentation"  signifie d’abord délégation. Un questionnement nouveau en découle : concevoir ce qui est mis, déposé dans la scène. Ce terme grec (skènè), porteur de négativité – étymologiquement un "lieu d’ombre et de ténèbres" - nous oriente. Comme le suggère le principe même du théâtre (terme venu des Grecs lui aussi) – "voir, examiner avec admiration" - la scène comme telle est un lieu vide, en attente de l’acteur et de la narration, c’est-à-dire d’un donné à voir et à entendre, qui empoigne le sujet.

S’il en est ainsi, si la scène recèle le pouvoir de montrer, cette remarque confirme le bien-fondé, pour l’Anthropologie dogmatique, d’en appeler à l’instance du Miroir, en quelque sorte le prototype de la scène, la structure théâtrale première. L’entrée de l’animal humain dans le lien spéculaire tel que circonscrit par la psychanalyse [...] signe l’avènement de la conscience réflexive, c’est-à-dire de la spéculation. En d’autres termes [...] : l’essor originaire du principe de Raison pour le sujet, c’est la spécularité.

Auteur: Legendre Pierre

Info: Dans "Leçons X, Dogma : Instituer l'animal humain", Librairie Arthème Fayard, 2017, pages 31-32

[ signification ] [ réflexivité ] [ image ]

 
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curiosité

Qu’arriva-t-il par la suite, Tata ? s’empressèrent de demander plusieurs enfants à la fois ? Il arriva au roi ce qui devait lui arriver dans ces conditions. En effet, le seizième jour du troisième mois depuis l’avènement de la voix, le roi de l’un des villages voisins de wêkê déclencha une guerre au roi Mintolonfin. Ce dernier ne s’étant pas préparé pour la guerre, ne lui survécut point. Il fut décapité. Son village, investi, tomba sous l’autorité du roi du village voisin. Les sujets du roi Mintolonfin devinrent esclaves du nouveau souverain. Nan, la femme du roi Mintolonfin, fut faite esclave. Elle fut emmenée dans le village voisin. C’est au cours de la déportation qu’elle accoucha. Elle accoucha d’un petit garçon que les conquérants ont tôt fait de jeter dans une calebasse et d’abandonner au bord de la voie. Mais cet enfant, depuis sa calebasse abandonnée au bord de la route, appelait tous ceux qui passaient par leurs noms. Ceux-ci s’arrêtaient, cherchaient à voir celui qui venait ainsi de les nommer. Ils retrouvaient un enfant d’ à peine quelques heures dans une calebasse.

Auteur: Kakpo Mahougnon

Info: Les épouses de Fa

[ bataille ] [ naissance ] [ miracle ] [ génie ] [ sidération ] [ conte ]

 

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castes

Avant l’avènement de la société de classes au XIXe siècle, le monde social semblait ordonné telle une "grande chaîne des êtres", au sein de laquelle chaque personne pouvait trouver sa place sur un continuum allant de la plus insignifiante créature jusqu’à Dieu lui-même. Cette scala naturæ légitimait l’ordre social et politique. Le système hiérarchique s’affirmait ainsi comme naturel et de toute éternité. La supériorité de la noblesse sur la roture se lisait dans le fait que les premiers étaient, sur l’échelle céleste, plus près de Dieu que les seconds. Les rangs avaient été ordonnés par la divine Providence. Sortir de la place que nous avait octroyée la création, c’était donc s’opposer à la volonté divine. Chaque être se devait d’évoluer dans un monde d’objets et de manières propres à son rang. Ainsi, des lois somptuaires signifiaient le code de consommation imposé à chaque catégorie sociale. À chaque ordre, son costume, sa demeure et sa nourriture. Consommer au-dessus de son rang, c’était se rebeller contre l’ordre naturel et commettre un péché. Le luxe affiché par la noblesse et les monarques offrait "bien moins l’expression d’une jouissance personnelle que l’accomplissement d’un devoir d’être"*. Pour s’élever, le bourgeois, après avoir accumulé une fortune suffisante, devait s’anoblir et transmuter ainsi une "quantité d’avoir en qualité d’être". 

Auteur: Galluzzo Anthony

Info: Dans "La fabrique du consommateur", éd. La découverte, Paris, 2020, *citation de Philippe Perrot, Le Luxe, p. 46.

[ histoire ] [ strates sociétales ]

 

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religieux-civil

La révolution de 1830 avait été en grande partie faite contre le clergé, celle de 1848 fut faite sinon pour lui, du moins à son profit. Quel changement en moins d’une génération ! Le peuple qui, dix-sept ans plus tôt, saccageait l’Archevêché et poursuivait dans les rues le costume ecclésiastique, appelait le clergé à bénir ses frêles arbres de la liberté. La première Assemblée élue par le suffrage universel inscrivait le nom de Dieu au fronton de sa constitution républicaine. Les catholiques qui avaient donné à leurs coreligionnaires le mot d’ordre de liberté eussent pu s’attribuer le mérite de ce prompt revirement populaire. Ils recueillaient alors, avec le bénéfice de la froideur ou des ombrages que leur avait témoignés la monarchie de Juillet, le bénéfice de leur indépendance vis-à-vis de la royauté déchue. Une autre raison avait rendu au clergé une popularité dont il était dès lors désaccoutumé, l’élection, en 1846, du pape Pie IX, qui, en quelques mois, était devenu "l’idole de l’Europe". Dans la presse et dans les Parlements, dans les Chambres françaises spécialement, les hommes politiques les plus divers, Thiers, Odilon Barrot, Lamartine, Guizot, avaient salué à l’envi, comme un des grands faits du siècle, l’avènement d’un pontife que tous croyaient jaloux d’accomplir la réconciliation de l’Eglise et de la société moderne.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 140-141

[ France ] [ histoire ]

 

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gouvernement

Parmi les causes des désappointements du libéralisme, il en est une toutefois que nous ne saurions nous dispenser de signaler, c’est l’avènement de la démocratie, avènement qui sera le trait le plus saillant de l’histoire du dix-neuvième siècle et auquel le libéralisme a lui-même largement contribué. La démocratie était la seule souveraine dont il pût préparer le règne. Il aurait beau la renier, c’est l’enfant de sa chair et de son sang, mais un enfant qui, tout en gardant l’empreinte de ses traits, ne lui ressemble guère. Fille indisciplinée, passionnée, remuante, impatiente de toute règle, présomptueuse et arrogante, elle est loin d’écouter docilement les froides leçons de son père ; elle ne se fait pas scrupule d’être rebelle à ses maximes ; elle est portée, en grandissant, à ne voir en lui qu’un mentor gênant. Une fois émancipée et investie de la souveraineté, la démocratie s’est presque partout montrée prompte à faire bon marché des solutions libérales, chaque fois qu’elle en croyait apercevoir de plus conformes à ses appétits ou à ses ambitions. Rien de plus simple. Les intérêts ou les penchants, qui avaient d’abord espéré tout gagner à la ruine du principe d’autorité, se sont plus ou moins insurgés contre le principe de liberté, dès qu’ils ne se sont plus flattés d’y trouver leur profit.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, page VI

[ idéologies ] [ incompatibilité ]

 

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diachronie

Mais Rabelais et ses contemporains ?

Ils vivaient avant Descartes et se nourrissaient de scolastique et de théologie. C’est assez dire que l’homme, pour eux, n’était pas une pensée qui se pense. C’était l’union de deux éléments, d’origine, de nature, de destinée dissemblables : un corps matériel, et, dans ce corps, "comme hoste" une âme composite, plus qu’à demi matérielle, localement présente dans ce corps et coétendue à lui. [...] La mort, dès lors, c’est la rupture de cette union. Un phénomène "naturel", non pas. Une opération de Dieu. Un partage.

En d’autres termes, le corps, au moment fixé par la sagesse du Tout-Puissant, subit un anéantissement complet. Les hommes de ce temps n’ont pas encore l’idée qu’exprimera Voltaire deux cents ans plus tard dans le texte du Micromégas qui marque l’avènement de notre conception moderne, scientifique et naturelle, de la mort : "rendre son corps aux éléments et ranimer la nature sous une autre forme", c’est là, dit-il, "ce qu’il appelle mourir". Pour les contemporains de Rabelais qui ne savaient s’appuyer sur un ensemble constitué de doctrines chimiques, le corps était conçu comme s’anéantissant. Sa destruction libérait l’âme. Plus exactement, elle obligeait à s’en aller la partie la plus subtile et pour ainsi dire l’essence spirituelle de l’âme dont les autres parties suivaient le destin du corps. Et c’était là la mort : dissolution d’un composé, l’homme. Et une telle mort ne pouvait être que "totale".

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, page 182

[ définition ] [ signification ] [ historique ] [ christianisme ]

 
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