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théorie des idées

Dans une civilisation traditionnelle, il est presque inconcevable qu’un homme prétende revendiquer la propriété d’une idée, et, en tout cas, s’il le fait, il s’enlève par là même tout crédit et toute autorité, car il la réduit ainsi à n’être qu’une sorte de fantaisie sans aucune portée réelle : si une idée est vraie, elle appartient également à tous ceux qui sont capables de la comprendre ; si elle est fausse, il n’y a pas à se faire gloire de l’avoir inventée. Une idée vraie ne peut être "nouvelle", car la vérité n’est pas un produit de l’esprit humain, elle existe indépendamment de nous, et nous avons seulement à la connaître ; en dehors de cette connaissance, il ne peut y avoir que l’erreur.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne", Chapitre V - L’individualisme

[ réceptacle ] [ individuel-collectif ] [ grégarisme intellectuel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

innommable

Ces quatre femmes et cet homme que je viens d’évoquer […] sont silencieux, je veux dire enveloppés, cerclés, dans un linceul qui préfigure une sorte de mort. Ce linceul est un silence antérieur à toute parole, ni refoulé ni restituable. Il est celui de leur mère, une mère comme ensevelie vivante dans la tombe, qu’ils nourrissent et protègent intérieurement de peur d’être rendus à jamais coupables de l’avoir abandonnée et ainsi, d’avoir tranché le dernier lien qui la retenait à la vie. C’est une part d’eux-mêmes qu’ils sacrifient, chacun à partir des scénarios de son désir, depuis une enfance qui les a engagés dans une histoire singulière, mais lestée du poids d’un silence tombal qui vient de beaucoup plus loin qu’ils ne peuvent l’imaginer, le concevoir.

Auteur: Dufourmantelle Anne

Info: Dans "La sauvagerie maternelle", page 99

[ mélancolie ] [ loyauté inconsciente ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lucidité

La culture ce n’est pas avoir le cerveau farci de dates, de noms ou de chiffres, c’est la qualité du jugement, l’exigence logique, l’appétit de la preuve, la notion de la complexité des choses et de l’arduité des problèmes. C’est l’habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d’opinion, la patience d’ignorer, la certitude qu’on n’a jamais tout le vrai en partage; c’est avoir l’esprit ferme sans l’avoir rigide, c’est être armé contre le flou et aussi contre la fausse précision, c’est refuser tous les fanatismes et jusqu’à ceux qui s’autorisent de la raison; c’est suspecter les dogmatismes officiels mais sans profit pour les charlatans, c’est révérer le génie mais sans en faire une idole, c’est toujours préférer ce qui est à ce qu’on préférerait qui fût.

Auteur: Rostand Jean

Info: Le droit d'être naturaliste

[ distanciation ] [ discernement ] [ modestie ]

 

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lucidité

La culture ce n’est pas avoir le cerveau farci de dates, de noms ou de chiffres, c’est la qualité du jugement, l’exigence logique, l’appétit de la preuve, la notion de la complexité des choses et de l’arduité des problèmes. C’est l’habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d’opinion, la patience d’ignorer, la certitude qu’on n’a jamais tout le vrai en partage ; c’est avoir l’esprit ferme sans l’avoir rigide, c’est être armé contre le flou et aussi contre la fausse précision, c’est refuser tous les fanatismes et jusqu’à ceux qui s’autorisent de la raison. 

C’est suspecter les dogmatismes officiels mais sans profit pour les charlatans, c’est révérer le génie mais sans en faire une idole, c’est toujours préférer ce qui est à ce qu’on préférerait qui fût.

Auteur: Rostand Jean

Info:

[ humilité ] [ introspection ] [ sagesse ] [ pondération ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

meneurs historiques

Seuls des esprits limités peuvent supposer que les événements historiques naissent de telle ou telle personnalité. Ce sont les idées qui mettent l’Histoire en branle. Elles ne se contentent pas de s’emparer des masses et d’y acquérir le poids nécessaire ; elles prennent la forme, en chair et en os, de gens concrets, pas toujours appropriés. Et c’était une idée qui, en Russie, avait fait la révolution, après s’être personnifiée, au gré des circonstances, dans un petit homme à la santé vacillante [Lénine], avec une capacité de travail et un talent oratoire hors du commun, et l’avoir emporté comme une comète à travers toutes les difficultés et les dangers : arrestations, exils, trahisons, attentats. S’il n’avait pas existé, le pays aurait eu un autre chef, plus ou moins grand que lui, aux cheveux plus ou moins foncés.

Auteur: Iakhina Gouzel

Info: Les enfants de la Volga

[ remplaçables ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

blocage

L’éducation est un enseignement de la séparation, de cette aptitude à produire un jour une autonomie, consciente de son interdépendance, mais consciente également de sa solitude réelle. Ce jeu subtil de l’apprivoisement de la distance, de la coupure, de la symbolisation, autrement dit ce qui permet de couper sans faire disparaître, ce qui permet de maintenir la présence de ce qui est absent, c’est bien cela aussi qui est déficitaire dans le ressentiment. Il y a une incapacité à symboliser : il faut la chose, là. Il faut la matérialité pour y croire. Il faut l’avoir, le fait d’avoir pour valider qu’il y a un fait. Or, il est strictement impossible d’avoir toujours, sans même évoquer l’idée que c’est antinomique de la santé de l’homme, qui se doit d’être mobile, en mouvement, donc séparé, donc symbolisant.

Auteur: Fleury Cynthia

Info: Ci-gît l’amer. Guérir du ressentiment (p 90)

[ frustration ] [ intolérance ] [ pédagogie ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

conscience collective

[...] quand un type écrit une belle connerie, ce n’est pas parce que personne ne l’a lue qu’elle ne poursuit pas ses effets. Car, sans l’avoir lue, tout le monde la répète. Il y a comme ça des bêtises véhiculées qui jouent sur des mélanges de plans auxquels les gens ne prennent pas garde. Ainsi, la première théorie analytique de la constitution du réel [dans la psychanalyse] est imprégnée des idées dominantes à l’époque, qui s’expriment dans des termes plus ou moins mythiques, sur les étapes de l’évolution de l’esprit humain. L’idée traîne partout, chez Jung aussi, que l’esprit humain aurait fait dans les tout derniers temps des progrès décisifs, et qu’auparavant, on en était encore à une confusion pré-logique – comme s’il n’était pas clair qu’il n’y a aucune différence structurale entre la pensée de M. Aristote et celle de quelques autres.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, pages 202-203

[ représentations du monde ] [ modes ] [ formacja ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Asie

Les Chinois ont conquis à leurs mœurs, à leurs arts, à leur écriture, à leur Sagesse, l’Extrême-Orient tout entier. Dans tout l’Extrême-Orient, de nos jours encore, aucun peuple, qu’il paraisse déchu ou qu’il s’enorgueillisse d’une puissance neuve, n’oserait renier la civilisation chinoise. Celle-ci, quel que soit l’éclat que la science expérimentale ait pu prêter à l’Occident, maintient son prestige : il demeure intact, bien que la Chine ait perdu la supériorité que, jusqu’à la Renaissance, sur bien des points, en matière technique, elle possédait sur les pays d’Europe. — Si grande qu’ait pu être, jadis, en matière technique, la supériorité de la Chine sur tout l’Extrême-Orient, ce n’est ni cette supériorité, ni même la puissance de la Chine impériale qui expliquent le prestige chinois. Ce prestige durable a d’autres fondements. Ce que les Extrême-Orientaux tiennent à conserver après l’avoir emprunté à la civilisation chinoise, c’est une certaine entente de la vie : c’est une Sagesse.

Auteur: Granet Marcel

Info: La Pensée chinoise

[ phare ] [ orient-occident ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

deuil

Sous la terre, les racines la pleuraient sans l’avoir jamais vue, le teck blanc aussi, dont l’écorce se détachait en plaques de la taille d’une empreinte de pas, et le citronnier, qui produisait vingt cinq paniers de fruits chaque année. Tous, il en était certain, la pleuraient avec lui, les lézards vifs comme des éclairs ainsi que les libellules au bruissement sec, les abeilles charpentières aux ailes bleues, les processions noires des fourmis, les scarabées à la carapace dure et tous les escargots. Dans son chagrin il avait murmuré son nom en parcourant les sentiers de latérite qui serpentaient librement dans le jardin, et le mot avait circulé au milieu des luisances noires des corbeaux et des papillons qui dansaient dans la lumière du soleil -- azurés de l’Himalaya, satyres du Chitral, tigres bleus et léopards communs, machaons et paons du jour. Elle les avaient aimés, ainsi que le monde qu’ils habitaient, disant : "Dieu n’est qu’un nom pour dire notre émerveillement."

Auteur: Nadeem Aslam

Info: Le jardin de l'aveugle, p 51

[ souvenir ]

 

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scène bucolique

Le silence majestueux qui régnait dans ce bocage, oublié peut-être sur les rôles du percepteur, fut interrompu tout à coup par les aboiements de deux chiens. Les vaches tournèrent la tête vers l’entrée du vallon, montrèrent à Raphaël leurs mufles humides, et se remirent à brouter après l’avoir stupidement contemplé. Suspendus dans les rochers comme par magie, une chèvre et son chevreau cabriolèrent et vinrent se poser sur une table de granit près de Raphaël, en paraissant l’interroger.

Enfin, les jappements des chiens attirèrent au dehors un gros enfant qui resta béant, puis vint un vieillard en cheveux blancs et de moyenne taille. Ces deux êtres étaient en rapport avec le paysage, avec l’air, les fleurs et la maison. La santé débordait dans cette nature plantureuse, la vieillesse et l’enfance y étaient belles ; enfin il y avait dans tous ces types d’existence un laisser-aller primordial, une routine de bonheur qui donnait un démenti à nos capucinades philosophiques, et guérissait le cœur de ses passions boursouflées.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Dans "La peau de chagrin", Librairie générale française, 1984, page 340

[ simplicité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson