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symbiose

Gatzo prit quatre éperlans et une loche. Moi, un vairon. Dès lors nous menâmes une vie passionnante. Nous avions dans nos mains la nourriture ! Quelle nourriture ! Car ce n’était pas là un aliment banal, acheté, préparé, offert par d’autres mains, mais notre nourriture à nous, celle que nous avions pêchée nous-mêmes, et qu’il nous fallait nettoyer, assaisonner, cuire nous-mêmes.
Or, les pouvoirs secrets de cette nourriture donnent à celui qui la mange de miraculeuses facultés. Car elle unit sa vie à la nature. C’est pourquoi entre nous et les éléments naturels un merveilleux contact s’établit aussitôt. L’eau, la terre, le feu et l’air nous furent révélés.

Auteur: Bosco Henri

Info: L'enfant et la rivière

[ magie ] [ enfance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

odeurs

Grenouille était fasciné par cette opération. Si jamais quelque chose dans sa vie avait provoqué de l’enthousiasme –certes pas un enthousiasme visible de l’extérieur : un enthousiasme caché, brûlant, comme à flamme froide-, c’était bien ce procédé permettant, avec du feu, de l’eau, de la vapeur et un appareil astucieux, d’arracher aux choses leur âme odorante. Cette âme odorante, l’huile éthérique, était bien ce qu’elles avaient de mieux, c’était tout ce qui l’intéressait en elles. Tout le stupide reliquat, les fleurs, les feuilles, les écorces, les fruits, la couleur, la beauté, la vie et tout le superflu qu’elles comportaient encore, il ne s’en souciait pas. Ce n’était qu’enveloppes et scories. Il fallait s’en débarrasser.

Auteur: Süskind Patrick

Info: Le parfum

[ passion dévorante ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

alcoolisme

Au début, tu voulais boire l’océan pour le mettre à sec, mais tandis que tu t’y employais, toutes sortes d’horreurs – à la fois vivantes et mortes – sont apparues. Ces créatures tâtonnaient vers toi à l’aveuglette. Plus elles étaient horribles, plus tu buvais – comme si tu tentais de les avaler, de les ôter de ta vue. Tu ne bois pas pour oublier – cela ne se passe plus ainsi – au lieu de cela, l’océan est devenu tout ce qui n’est jamais arrivé, et quand tu bois tu peux nager sans effort là où l’humeur te porte. Tu bois effectivement comme un poisson dans l’eau, puisque boire te permet de respirer sous l’eau.

Auteur: Butlin Ron

Info: Le son de ma voix

[ addiction ] [ dépendance ]

 

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compte rendu littéraire

Guignol’s Band I et II, écrits pendant la Seconde Guerre mondiale, sont peut-être les livres où éclate le plus fortement la lucidité de Céline sur cette toute-puissance de la guerre dont il a payé de sa propre "mort" le droit de ne pas ressentir la fascination. L’action se déroule en 1915-1916 mais à Londres ; elle prend donc place loin des champs de bataille, loin du front, et c’est justement l’occasion de vérifier à quel point la matrice agite de loin, à distance, de l’autre côté du pont, de l’autre côté de l’eau, la bande de guignols, souteneurs, prostituées, escrocs, flics, la "ribambelle" des Français envoyées là-bas en convalescence et que la guerre à chaque instant peut reprendre, souverainement. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Céline", éd. Gallimard, 2001, page 79

[ résumé ] [ distanciation théâtrale ] [ romans ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

cloche de plongée

Le tonneau est transporté en barque sur l’eau,
Toutes les issues sont bien scellées de plomb.
Le roi Alexandre y est entré avec deux compagnons.
Il se fait mener en haute mer par ses marins
Et leur ordonne de le descendre au fond de l’eau.
Et quand le tonneau est descendu tout au fond,
Les lampes répandent une immense clarté.
Tous les poissons contemplent le tonneau* :
Les plus hardis sont tous épouvantés
Par cette lumière dont ils n’ont pas l’habitude.
Le roi Alexandre les a bien regardés :
Il voit les grands poissons faire la guerre aux petits,
Les attraper et les dévorer.
A ce spectacle, Alexandre s’est fait la réflexion
Que ce monde tout entier est perdu et damné.

Auteur: Bernay Alexandre de Paris

Info: Le roman d'Alexandre, *Alexandre le Grand aurait vécu ceci, le sous-marin rustique était baptisé Colympha

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

impermanence

Nous sommes temps. Nous sommes la fameuse

parabole d’Héraclite l’Obscur,

nous sommes l’eau, non pas le diamant dur,

l’eau qui se perd et non pas l’eau dormeuse.

Nous sommes fleuve et nous sommes les yeux

du grec qui vient dans le fleuve se voir.

Son reflet change en ce changeant miroir,

dans le cristal changeant comme le feu.

Nous sommes le vain fleuve tout tracé,

droit vers sa mer. L’ombre l’a enlacé.

Tout nous a dit adieu et tout s’enfuit

La mémoire ne trace aucun sillon.

Et cependant quelque chose tient bon.

Et cependant quelque chose gémit.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Les fleuves

[ océanique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

joie

Dès qu’elle voyait la mer, Anna devenait comme folle.

Elle lâchait sac à dos et serviette n’importe où, prenait son élan et se mettait à courir. Elle courait jusqu’à ce que l’eau devienne trop haute, que ses poumons explosent dans sa poitrine, et là, elle plongeait. Elle frottait son ventre contre le dos ondulé du fond sableux, ressortait une dizaine de mètres plus loin, où l’on n’avait plus pied, même du bout des orteils. Elle adorait frôler ce dos, rêche et doux à la fois. Le toucher de la main, y enfoncer les doigts. Sous l’eau, là où les bruits du monde deviennent placenta, où le sel brûle la cornée et que tu n’entends plus que le bruit de ton coeur, qui ne t’appartient plus.

Auteur: Avallone Silvia

Info: D'acier

[ amniotique ] [ baignade ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ouragan

Les derniers rayons du jour illuminèrent aussi les vagues déferlantes d’un océan en furie. Des colonnes de lumière lardèrent les nuages tumultueux de l’ouest et tachèrent d’or la surface de l’eau, telles des pétales de fleurs tombés du royaume des cieux. Par-delà ces pétales, des nuages noirs dessinaient un monde aussi obscur que la nuit, tandis que se levait une tempête, rideau divin suspendu entre ciel et mer. Il ne resta bientôt plus comme source de lumière que de brefs éclairs foudroyant l’écume neigeuse crachée par les vagues. Au creux d’un de ces pétales d’or, un destroyer se retrouva bientôt à la crête d’une déferlante née dans les abysses et, dans un grondement terrible, sa proue se heurta à un mur de vagues qui souleva une écume si monumentale qu’elle absorba avidement les dernières rémanences de clarté vespérale, comme un gigantesque oiseau mythique déployant ses immenses ailes d’un or aveuglant…

Auteur: Liu Cixin

Info: La forêt sombre

[ couchant ] [ crépuscule ]

 

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plénitude

Ils nagèrent tous les trois vers le large. Couchés au ras de l’eau, ils voyaient accourir de l’horizon le poids régulier des vagues, et dans un capiteux vertige il leur semblait qu’il tombât tout entier sur leurs épaules et dût les écraser, — avant de se faire au-dessous d’eux un flux de silence et de douceur qui les élevait paresseusement sur un dos liquide, avec une sensation exquise de légèreté. Tantôt la crête d’une vague projetait une ombre brusque sur le visage de Heide et tantôt reparaissait l’étincellement salin de ses joues lavées. Il leur sembla que leurs muscles participaient peu à peu du pouvoir dissolvant de l’élément qui les portait : leur chair parut perdre de sa densité et s’identifier par une osmose obscure aux filets liquides qui les enserraient. Ils sentaient naître en eux une pureté, une liberté sans égales — ils souriaient tous les trois d’un sourire inconnu aux hommes en affrontant l’horizon incalculable.

Auteur: Gracq Julien

Info: Au chateau d'Argol

[ proprioception ] [ sentiment océanique ] [ amnios ] [ nage symbiose ]

 
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effondrement civilisationnel

Le point de départ de ma réflexion est la rupture anthropologique que constitua la révolution industrielle qui mit fin à plus de dix mille ans de civilisation néolithique. Le management et la technologie (qui prend aujourd’hui la forme de "l’accélération digitale") sont les fers de lance de cette société industrielle qui en toute matière cherche à atteindre l’efficience. L’extension de ce régime à l’ensemble de la planète me semble compromettre l’avenir de l’humanité : beaucoup parlent d’un accident nucléaire, d’autres d’un virus destructeur, certains de la pollution de l’eau, les derniers d’une météorite, etc. ; pour ma part, je m’inquiète de l’effet de l’industrialisation sur la structure démographique des pays dits "développés", et j’observe qu’ils ne parviennent pas à se maintenir au-delà des seuils de renouvellement des générations, sauf à recourir à l’immigration. Bref, je formule l’hypothèse que la société industrielle ne fournit aucune raison de vivre légitime et que cet effondrement des croyances fondamentales mène à une dangereuse impasse.

Auteur: Rappin Baptiste

Info: https://frblogs.timesofisrael.com/abecedaire-de-la-deconstruction-ressourcement-ou-liquidation/

[ dévitalisation ] [ dénatalité ] [ résumé ] [ pessimisme ] [ rationalisme dégénératif ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson