Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 75
Temps de recherche: 0.0494s

antisémitisme

L’historien Raul Hilberg dit dans le film [Shoah de Claude Lanzmann] que les Allemands avaient très peu inventé. Les chambres à gaz étaient une nouveauté. Mais presque tout le reste était emprunté aux précédents historiques : l’exclusion des Juifs de certaines professions, l’interdiction des mariages mixtes, l’interdiction d’employer des domestiques aryennes de moins de quarante-cinq ans, l’étoile jaune, l’isolement des Juifs dans des ghettos. Toutes ces mesures avaient été façonnées par les autorités de l’Eglise et les gouvernements séculiers pendant les deux mille ans de christianisme. L’expérience ainsi accumulée est devenue un réservoir où les nazis ont puisé pour la mettre en pratique avec précision et à grande échelle.

Auteur: Oz Amos Klausner

Info: Les deux morts de ma grand-mère et autres essais

[ catholicisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

avis individuel

L’idée d’"opinion personnelle" doit peut-être pour une part son évidence au fait que, construite contre la prétention de l’Eglise au monopole de la production légitime des jugements, et inséparable de l’idée de tolérance, c’est-à-dire de la contestation de toute autorité au nom de la conviction qu’en ces matières toutes les opinions, quel qu’en soit le producteur, se valent, elle exprime dès l’origine les intérêts des intellectuels, petits producteurs indépendants d’opinions dont le rôle se développe parallèlement à la constitution d’un champ de production spécialisé et d’un marché pour les produits culturels, puis d’un sous-champ spécialisé dans la production des opinions politiques (avec la presse, les partis et toutes les instances représentatives).

Auteur: Bourdieu Pierre

Info: La distinction

[ appréciation laïque ] [ religion dominante ] [ dogme fondamental ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

papes

Léon XIII qui fut une grande intelligence, dans toute la force du terme, mais un terrible Italien ne croyant qu’aux combinaisons plus ou moins souterraines, exclusivement préoccupé de stratégies diplomatiques, casse le dernier ressort de la France conservatrice, en obligeant les catholiques à se rallier. Peu inspiré par l’Esprit saint, il ne se rend pas compte que sous le nom de République, c’est le vieil ennemi de l’Eglise, l’irréductible secte satanique qui l’assaille. Il fait, lui, le Vicaire de Dieu, pacte avec le Démon. Les résultats, nous les connaissons.
Il meurt. Pie X lui succède. Et c’est juste le contraire qui se produit. Ce sont les gaffes en sens inverse qui pleuvent.

Auteur: Huysmans Joris-Karl

Info: Dans "Les rêveries d'un croyant grincheux", pages 19-20

[ Eglise-Etat ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

bouc-émissaire

Au moment où j’écris, on traite beaucoup les intellectuels silencieux de déserteurs. Eh bien voilà qui nous rajeunit puisque Michelet traitait justement les prêtres et les moines de "déserteurs de la vie sociale" ! A l’époque où la vie sociale commençait très lentement à se désertifier. Pourquoi déserteurs ? Parce qu’ils "énervent le pays par le célibat et l’ascétisme". Déserter le désert, est-ce que c’est correct ? Est-ce que c’est gentil, solidaire, philanthropique ? Le 19e qui sentait sous lui se dérober ses jarrets en rendait responsable le clergé. L’Eglise est devenue la cause diabolique de l’effondrement de la société parce qu’il fallait que celle-ci trouve un responsable à l’affaissement sans raison de son propre concept…

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 300

[ différence impardonnable ] [ désimplication ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

exégèse

Lear est une grande pièce, non parce que Shakespeare pose des questions auxquelles il lui faudrait trouver une réponse, mais en raison de la puissante maîtrise de moyens avec laquelle il impose à l’esprit des spectateurs des réalités qui s’estompent ou s’obscurcissent dans les préoccupations de la vie quotidienne. Lui et ses contemporains connaissaient les réponses, ils les entendaient dès l’enfance et durant toute leur vie d’adulte dans les homélies de l’Eglise, dans les enseignements du clergé et des écoles, dans la Bible et dans la littérature populaire ; et ces lieux communs que nul à son époque ne conteste, il nous les rend sensibles en leur donnant dans une histoire imaginaire la pressante vérité d’une vivante expérience personnelle. 

Auteur: Joseph Bertram Leon

Info: Préface de : Le Roi Lear de William Shakespeare

[ herméneutique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

sainteté

Me répétant les exclamations de Thérèse d’Avila, je la voyais s’écrier à six ans : "Éternité, éternité", puis suivais l’évolution de ses délires, de ses embrasements, de ses sécheresses. Rien de plus captivant que les révélations privées, qui déconcertent les dogmes et embarrassent l’Eglise… J’eusse aimé garder le journal de ces aveux équivoques, me repaître de toutes ces nostalgies suspectes… Ce n’est pas au fond d’un lit que l’on atteint aux sommets de la volupté : comment trouver dans l’extase sublunaire ce que les saintes vous laissent pressentir dans leurs ravissements ? La qualité de leurs secrets, c’est Bernini qui nous l’a fait connaître dans la statue de Rome où la sainte espagnole nous incite à maintes considérations sur l’ambiguïté de ses défaillances…

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Dans "Précis de décomposition" in Œuvres, éditions Gallimard, 1995, page 694

[ ambivalence ] [ désir ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

rapport au temps

Un esprit d’agitation commença à se répandre vers la fin du Moyen Age. Le concept de temps, au sens moderne, commença à se développer. Les minutes prirent de la valeur ; un symptôme de cette nouvelle perception du temps est le fait qu’à Nüremberg, les horloges sonnent les quarts d’heures depuis le XVIe siècle. Trop de jours chômés commencèrent à apparaître comme un malheur. Le temps avait tellement de valeur que l’on avait le sentiment qu’il ne faudrait jamais le dépenser dans une activité inutile. Le travail fut de plus en plus perçu comme la valeur suprême. Une nouvelle attitude envers le travail se développa, qui était si forte que la classe moyenne cultiva une indignation contre l’improductivité économique des institutions de l’Eglise.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", page 62

[ historique ] [ esprit philosophique du capitalisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

L’Eglise, la religion, ayant cessé d’être souveraine, au lieu d’être une menace pour la liberté, serait plutôt une sauvegarde pour la liberté. L’Eglise, la religion, privée de l’appui du bras séculier, devient libérale par raison, par intérêt ou, si vous aimez mieux, par force ; dites, si vous voulez, qu’elle devient libérale malgré elle ; le fait est qu’elle est contrainte de le devenir, et elle ne le devient pas, uniquement, par tactique et par calcul. La foi chrétienne, la religion en général, l’Eglise catholique elle-même, est libérale, elle défend la liberté humaine, en ce sens qu’elle s’oppose à l’absolutisme des majorités et à la mainmise de l’Etat sur les consciences et qu’elle est, par là même, un obstacle à l’omnipotence de l’Etat, à l’absorption de l’individu par l’Etat.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, page 255

[ anti-étatisme ] [ préservation ] [ contextuel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

éducation

Donner aux enfants la possibilité d’un épanouissement harmonieux de toutes leurs facultés spirituelles ; dégager la totalité des forces latentes qu’elles contiennent ; les élever dans l’amour du bien, du beau, de la liberté... Essaie donc, homme naïf ! La société t’a confié un petit sauvage afin que tu le dégrossisses, lui inculques de bonnes manières, le rendes plus maniable... et elle attend. Attendent ainsi l’Etat, l’Eglise, le futur patron. L’Etat exigera de lui le patriotisme ; l’Eglise, la foi ; le patron, la probité ; et tous trois, de la médiocrité et de l’humilité. Trop fort, il sera brisé ; trop doux, maltraité ; rusé, il pourra être acheté ; pauvre, son chemin sera barré de tous côtés. Par qui ? Personne et tout le monde. La vie.

Auteur: Korczak Janusz

Info: Comment aimer un enfant suivi de Le droit de l'enfant au respect

[ inégalités ] [ sociologie ] [ formatage ]

 

Commentaires: 0

malignité

Sans doute l’Eglise connaît le loup ravisseur recouvert d’une peau de brebis qui séduit la foi de la multitude pour déchirer ensuite ses dupes. Le tragique est que la confiance aveugle qui conduit à la perte est utilisée dans l’Eglise même et y est célébrée comme la vertu suprême. Pourtant il a été dit : "Soyez donc rusés comme des serpents" et la Bible elle-même met en valeur la calliditas (ruse, intelligence vitale) et l’astutia du serpent. Mais où donc ces qualités, nécessaires, pourtant, encore que peu glorieuses, sont-elles convenablement développées et cultivées ? Le serpent est devenu la plus parfaite expression de la turpitude morale ; et cependant celui qui ne le possède pas est bel et bien exposé à sa perte à cause de sa foi aveugle.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Mysterium conjunctionis", tome 1, page 315

[ attitude compensatoire ] [ discernement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson