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Paris

Lorsqu’on se trouve, en taxi, arrêté au feu placé à la hauteur de l’Hôtel-Dieu, à l’entrée de la place du Parvis de Notre-Dame, une perspective s’ouvre au regard : celle de la rue Saint-Jacques prolongée, au-delà de la montée que l’on voit au loin, en rue du Faubourg Saint-Jacques. On a peine à croire qu’entre ces immeubles bourgeois du XIXe se pérennise la piste par laquelle, le jour déclinant, les mammouths venaient quotidiennement boire à la Seine. De quelle hauteur descendaient-ils dans la savane ? Broutaient-ils, le jour durant, entre la Montagne Sainte-Geneviève et Vaugirard ? Ou bien, de leur pas que rien n’arrêtait, balisaient-ils la forêt ininterrompue, des Pyrénées jusqu’au Ardennes ? Voilà ce que l’on peut se demander, avachi au fond du taxi qui nous conduit vers d’autres rebondissements.

Auteur: Jouanard Gil

Info: (jour sans événement)

[ préhistoire ]

 

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portrait

Le trait essentiel de son visage était, peut-être, son expression de bonhomie, quelque peu gâtée, du reste, par ses yeux, ou plus précisément, non par ses yeux eux-mêmes, mais par la façon qu’il avait de regarder son interlocuteur. Habituellement, il dissimulait ses petits yeux sous des paupières mi-closes, - paupières un peu étranges, légèrement bouffies. Le mince regard qu’elles laissaient filtrer alors brillaient d’une malice sans méchanceté. Il faut croire, sans doute, que l’hôte du procurateur était enclin à l’humour. Mais par moments, chassant complètement cette lueur d’humour, l’hôte du procurateur ouvrait soudain ses paupières et posait sur son interlocuteur un regard insistant, comme s’il voulait étudier rapidement quelque tache insoupçonnée sur le nez de celui-ci. Cela durait peu : les paupières retombaient, la fente s’étrécissait, et la lueur du regard révélait à nouveau un esprit débonnaire et malicieux.

Auteur: Boulgakov Mikhaïl

Info: Dans "Le Maître et Marguerite", trad. Claude Ligny, Editions Laffont, Paris, 1968, pages 413-414

[ duplicité ] [ dissimulation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

médisances

Mais bon Dieu d’où sortent les taxis ? Celui qui m’a amené de l’hôtel au centre des congrès était un Turc avec des moustaches longues comme un guidon de bicyclette, et dès que j’ai posé mon cul sur le siège protégé par un plastique il m’a pris pour cible de son ardeur prosélyte. Il a maudit toutes les femmes en jupe courte qui se promenaient dans la rue, toutes les publicités de rhum Bacardi, de cigarettes et finalement, en me demandant de ne pas m’offenser, il s’en est pris aux étrangers qui amenaient des mœurs pernicieuses. Quand nous sommes arrivés au centre des congrès il chiait sur la mère de Kemal Atatürk. En le payant je me suis promis d’honorer les professionnelles de l’amour et de ne plus jamais traiter de fils de pute ceux qui ne le mériteraient pas. Fils d’Allah me semblait une insulte beaucoup plus forte.

Auteur: Sepúlveda Luis

Info: Journal d'un tueur sentimental et autres histoires

[ malveillances ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

probité

Mais combien se vendent les laitues ? Une obole, peut-être. Si donc, en abandonnant l’obole, on reçoit les laitues, mais si toi, qui n’as rien abandonné, tu n’as rien reçu, ne pense pas avoir moins que celui qui a reçu. De même en effet qu’il a des laitues, de même toi, tu as l’obole que tu n’as pas donnée. Or c’est le même cas ici aussi. Tu n’as pas été convié au banquet d’un personnage ? C’est qu’en effet tu n’as pas donné à l’hôte le prix auquel il vend son repas. Il le vend pour un éloge, il le vend pour une marque de prévenance. Donne donc la différence d’avec le prix de sa vente, si cela t’est utile. Mais si tu veux en même temps ne rien abandonner et recevoir quelque chose, tu es insatiable et stupide. Tu n’as donc rien à la place du repas ? Mais si : tu as de ne pas avoir prononcé l’éloge de celui que tu ne voulais pas louer, de ne pas avoir souffert de ses portiers.

Auteur: Épictète

Info: Dans le "Manuel d'Epictète", éd. Flammarion, 1997, XXV, page 74

[ vie sociale ] [ incorruptibilité ] [ exemple ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

confort

Une nouvelle génération d’actifs s’installe dans les bureaux : Millenials, Y, Z… remplacent progressivement les précédentes au bureau. Et pour cause : 50% des actifs auront moins de 30 ans en 2020, ils seront donc plus nombreux que les boomers au bureau. Leur nouvelle vision du travail implique une rupture avec les besoins et les exigences d’aujourd’hui. Les millenials seraient prêts à renoncer à 6 500 € de salaire annuel en moyenne pour travailler dans un meilleur environnement.

93% des jeunes actifs ne veulent plus d’un bureau classique. Il est donc nécessaire de joindre leurs attentes aux dynamiques de l’environnement de travail qu’ils cultivent : non hiérarchique, fluide, innovant, en mouvement, avec des interactions dynamiques au sein du groupe.

Il n’y a pas qu’un seul espace de travail idéal qui génère de la productivité : c’est un modèle en transformation qui s’adapte aux actions des individus dans l’entreprise. Mais d’autres facteurs exercent une pression sur cette mutation, comme l’augmentation du télétravail ou le recours aux travailleurs freelance. À l’heure où les tiers-lieux sont en plein essor, les millennials souhaitent évoluer dans un environnement motivant avec une émulation collective. Aujourd’hui, on veut travailler comme à la maison, sans être à la maison, avec un lieu de travail pensé en fonction des usages et avec les codes de l’hôtellerie.

Auteur: Paugam Nicolas

Info: https://www.forbes.fr/entrepreneurs/le-bureau-traditionnel-la-hantise-des-millennials/#

[ bien-être ] [ changement ] [ poste de travail ]

 
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couple

Observateurs très attentifs, les Jung furent tout deux frappés par "certaines étrangetés" dans le comportement de la famille Freud. A leur arrivée à Vienne, Freud était venu les accueillir à l’hôtel et avait offert à Emma un bouquet de fleurs somptueux en s’excusant de ne pouvoir les inviter chez lui, car, dit-il, "il n’avait pas autre chose à leur proposer qu’une modeste demeure et une maîtresse de maison qui n’[était] plus toute jeune." [CGJ, Entretiens avec Kurt Eissler] Emma trouva cette réflexion d’autant plus choquante qu’il les invita dans la foulée à venir déjeuner chez lui. Par la suite, elle confia à Carl que Martha Freud était "une dame charmante". Carl en convint, bien qu’il la trouvât "complètement éteinte". Le rôle de Martha Freud était manifestement celui d’une superintendante. Contrôlant tous les détails de la vie quotidienne, elle avait opur première mission de préserver son époux de toute perturbation dans son travail. Freud et leurs enfants se montraient plein de déférence à son égard, et, en tant que maîtresse de maison, elle avait le droit à la place d’honneur à table, juste en face de son mari. Néanmoins, toutes ces marques de politesse ne parvenaient pas à cacher qu’on ne lui adressait la parole que pour des questions d’emploi du temps, d’heures de rendez-vous ou de permissions à donner (pour les enfants).

La véritable compagne de Freud, son interlocutrice privilégiée sur le plan intellectuel, était sa belle-sœur, Minna Bernays. Elle seule connaissait tous les aspects de son œuvre, et elle seule osait en parler à table. 

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, pages 187-188

[ rôles ]

 

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prolétariat

Plus les salaires sont bas, plus les conditions sont abusives. Les travailleurs des secteurs de l’alimentation et de l’hôtellerie, de l’agriculture, de la construction, des services domestiques, des centres d’appels, de l’industrie du vêtement, des entrepôts, de la vente au détail, des services de pelouse, des prisons, de la santé et d’aide à la personne sont les plus touchés. Walmart, par exemple, qui emploie près de 1 % de la main-d’œuvre américaine (1,4 million de travailleurs), interdit les conversations de couloir qu’il qualifie de "vol de temps". Le géant de l’industrie alimentaire Tyson empêche ses travailleurs de prendre des pauses toilette, ce qui les oblige à uriner sur eux-mêmes ; en conséquence, certains travailleurs doivent porter des couches. Les travailleurs plus âgés et intérimaires qu’Amazon emploie souvent sont soumis à des cadences exténuantes de 12 heures d’affilé au cours desquelles les moindres faits et gestes de l’employé sont scrutés électroniquement en vue de maintenir la productivité horaire. Certains travailleurs d’Amazon marchent des kilomètres sur un sol en béton et doivent souvent s’agenouiller pour faire leur travail. Ils souffrent souvent de blessures handicapantes suite à cela. Les employés blessés signent des décharges (indiquant que les blessures constatées ne sont pas liées au travail) avant de se faire licencier. Deux tiers des travailleurs des secteurs à bas salaires sont victimes de vols de salaires, perdant un montant estimé à 50 milliards de dollars par an. De 4 à 14 millions de travailleurs américains, sous la menace de réductions salariales, de fermetures d’usines ou de licenciements, ont subi des pressions de la part de leurs employeurs pour soutenir des candidats et des causes politiques favorables aux entreprises.

Auteur: Hedges Christopher Lynn

Info:

[ oppression ] [ néolibéralisme ] [ profit ] [ rationalisation ]

 
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art pictural

C’est surtout dans l’Apothéose de l’Empereur Napoléon Ier, tableau venu de l’Hôtel de ville, que M. Ingres a laissé voir son goût pour les Étrusques. Cependant les Étrusques, grands simplificateurs, n’ont pas poussé la simplification jusqu’à ne pas atteler les chevaux aux chariots. Ces chevaux surnaturels (en quoi sont-ils, ces chevaux qui semblent d’une matière polie, solide, comme le cheval de bois qui prit la ville de Troie ?) possèdent-ils donc la force de l’aimant pour entraîner le char derrière eux sans traits et sans harnais ? De l’empereur Napoléon j’aurais bien envie de dire que je n’ai point retrouvé en lui cette beauté épique et destinale dont le dotent généralement ses contemporains et ses historiens; qu’il m’est pénible de ne pas voir conserver le caractère extérieur et légendaire des grands hommes, et que le peuple, d’accord avec moi en ceci, ne conçoit guère son héros de prédilection que dans les costumes officiels des cérémonies ou sous cette historique capote gris de fer, qui, n’en déplaise aux amateurs forcenés du style, ne déparerait nullement une apothéose moderne.

Mais on pourrait faire à cette œuvre un reproche plus grave. Le caractère principal d’une apothéose doit être le sentiment surnaturel, la puissance d’ascension vers les régions supérieures, un entraînement, un vol irrésistible vers le ciel, but de toutes les aspirations humaines et habitacle classique de tous les grands hommes. Or, cette apothéose ou plutôt cet attelage tombe, tombe avec une vitesse proportionnée à sa pesanteur. Les chevaux entraînent le char vers la terre. Le tout, comme un ballon sans gaz, qui aurait gardé tout son lest, va inévitablement se briser sur la surface de la planète.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Exposition universelle : II. Ingres, 1855, reproduit dans Curiosités Esthétiques, 1868

[ vacherie ]

 
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pensée magique

J’ai découvert en moi il y a quelques années la conviction que je mourrais entre l’âge de 61 et 62 ans, ce qui m’apparaissait alors encore comme un long délai (aujourd’hui ce ne sont plus que 8 ans). Je suis ensuite allé en Grèce avec mon frère, et là cela a été réellement inquiétant de voir le nombre 61 ou 60, combiné avec 1 ou 2, revenir à l’occasion de toutes les appellations de tous les objets numérotés, en particulier des moyens de transport, ce que je notai consciencieusement. D’humeur oppressée, j’espérai reprendre souffle à l’hôtel d’Athènes quand on nous donna des chambres au premier étage ; le numéro 62 ne pouvait pas entrer en ligne de compte. Certes, mais je reçus du moins le n°31 […], et ce nombre plus jeune et plus agile s’avéra encore plus endurant dans la persécution que le premier. Depuis mon retour jusqu’à des temps tout à fait récents, le 31, au voisinage duquel se trouvait volontiers un 2, m’est resté fidèle. Comme j’ai aussi dans mon système des régions où je suis seulement avide de savoir et nullement superstitieux, j’ai tenté depuis lors l’analyse de cette conviction ; la voici. Elle s’est constituée en 1899. Deux événements ont alors eu lieu simultanément. Premièrement j’ai écrit L’Interprétation des rêves (qui a parue antidatée avec la mention 1900), deuxièmement j’ai reçu un nouveau numéro de téléphone, que j’ai encore actuellement : 14 362. Ce qui est commun à ces deux faits est facile à établir : en 1899, quand j’ai écrit L’Interprétation, j’avais 43 ans. Quoi donc de plus proche que de penser que les deux autres chiffres devaient signifier la fin de ma vie, donc 61 ou 62. – Soudain il entre de la méthode dans l’absurdité. La superstition que je mourrai entre 61 et 62 ans se révèle être l’équivalent de la conviction qu’avec L’Interprétation j’ai achevé l’œuvre de ma vie, que je n’ai plus besoin de rien faire, et que je peux mourir tranquillement.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans la "Correspondance Jung-Freud, tome 1 : 1906-1909", trad. de l'allemand et de l'anglais par Ruth Fivaz-Silbermann, éd. Gallimard, 1975, lettre du 16 avril 1909

[ mort ] [ psychanalyse ] [ élucidation raisonnable ] [ signification ]

 
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musique

Il se raconte que Lucio Dalla, le Brel italien, fut contraint, en 1985, pour cause de soucis techniques avec son bateau au large de Naples, de faire étape dans le port de Sorrente. Il se retrouva à l’Hôtel Excelsior Vittoria. Seule disponibilité : la suite Caruso, du nom du grand ténor napolitain mort en août 1921. Devant les tarifs, Dalla aurait affirmé, riant un peu jaune : "Je vais être obligé de composer une chanson pour régler la note !"

Ce sont les propriétaires de l’hôtel qui auraient raconté à Dalla les derniers jours d’Enrico Caruso dans cet établissement, agonie due à un un cancer alors qu'il était fou d’amour pour une jeune femme à laquelle il avait donné des cours de chant.

Il y avait un vieux piano dans la pièce principale de la suite et Lucio D'alla resta 4 jours à l'hôtel. A la suite desquels il ressortit avec son plus grand hit, où cette passion est chantée en napolitain : "Qui dove il mare luccica (Ici où la mer scintille), E tira forte il vento (Et où le vent souffle fort), Sulla vecchia terazza (Sur la vieille terrasse), Davanti al golfo di Surriento (Devant le golfe de Sorrente), Un uomo abbraccia una ragazza (Un homme embrasse une fille), Dopo che aveva pianto (Après qu’elle ait pleuré), Poi si sciarisce la voce (Puis il s’éclaircit la voix), E ricomincia il canto (Et recommence son chant), Te voglio bene assai (Je t’aime tellement), Ma tanto tanto bene sai (Mais tellement, tellement, tu sais)… "

Le clip de la chanson originale fut filmé dans ce même Hôtel, où grâce à ce titre, l'âme d'Enrico Caruso plane un peu plus encore.  

Une pièce pour mandoline et orchestre d’opéra, dans le plus pur style lyrique italien, devenue un succès mondial repris par les plus grands : Luciano Pavarotti, Plàcido Domingo, José Carreras, Andrea Bocelli, Florent Pagny, Lara Fabian, Josh Groban… Son refrain demande du coffre et une capacité à monter la voix en puissance sans dérailler.

Auteur: Internet

Info: compilé et mis en forme par Mg

[ tube latino ]

 
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