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interdépendance

Ni les vaches ni les termites ne sont capables de digérer la cellulose de l’herbe et du bois sans les communautés de microbes qui habitent dans leurs intestins. 10% du poids sec d’un être humain sont composés de bactéries, dont certaines, qui ne sont pourtant pas congénitales, sont pourtant indispensables à sa survie. Une telle coexistence n’est pas une bizarrerie de la nature : c’est l’étoffe même de l’évolution. Sous son effet, les micro-organismes qui fabriquent la vitamine B12 dans l’intestin d’un homme pourraient bien faire partie intégrante de ses propres cellules d’ici quelques millions d’années.

Auteur: Margulis Lynn

Info: Dans "L'univers bactériel", page 23

[ microbiote ] [ flore intestinale ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

signe

Il faut beaucoup de patience pour observer les moutons, qui ne bougent pas beaucoup. Ils ont des gestes très éloignés des nôtres et pour en comprendre la signification, il faut souvent les voir manifester des dizaines de fois tel ou tel comportement, suivi de telle ou telle conséquence. Prenons l’exemple d’un mouton couché dans l’herbe, et qui se lève, le visage en avant. On peut penser qu’il hume l’air, qu’il apprécie la force du vent… Eh bien, Thelma a fini par comprendre après des centaines d’observations qu’en réalité ce mouton propose aux autres de partir dans la direction qu’il indique avec sa tête pointée.

Auteur: Despret Vinciane

Info:

[ communication animale ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

travail

En été le troupeau montait à la montagne où l’herbe était plus fraîche. Là-haut nous produisions du fromage et les "ricotte" (fromage blanc) et je devais me lever à quatre heures du matin, prendre mon sac à dos et monter de l’altitude 1060 mètres du village jusqu’à 200 mètres où pâturaient nos bêtes. Je devais me charger les "ricotte" sur le dos pour les rapporter au village. J’y arrivais vers neuf heures du matin, trempé de sueur. Il me fallait cinq heures pour monter et redescendre la montagne, et je devais le faire un jour sur deux.
A mon retour au bistrot je m’attaquais à ma besogne journalière.

Auteur: Pasetta

Info: Dans "Pasetta racconta", page 25

[ souvenir ] [ enfance ] [ tâche ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mise en abyme

Frédéric dis-je, voûté, chétif, incurvé, en binocles, la bouche nerveuse agitée de tics, les mains dans les poches – le type même de l’intellectuel à la campagne… Cependant, dans ce contraste, le paysage n’était plus victorieux, les arbres perdaient de leur assurance, le ciel semblait mitigé, la vache n’offrait plus la résistance prévue, la toute-éternité de la campagne semblait maintenant troublée, incertaine, entamée… et Frédéric, oui, Frédéric, paraissait maintenant plus réel que l’herbe. Plus réel ? Pensée fatigante, inquiétante, sale pour tout dire, un peu hystérique aussi, et même provocante, envahissante, destructrice… et je me demandais d’où elle me venait, cette pensée, de Frédéric, ou bien de la guerre, de la révolution, de l’occupation… ou de l’un et de l’autre, des deux ?

Auteur: Gombrowicz Witold

Info: La Pornographie

[ observateur observé ] [ secondéité secondaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

paysage

Dimanche matin, la pluie cessa. Derrière les nuages se profila, jaune pâle, le disque solaire, puis de nouveaux lambeaux de nuages plus sombres se glissèrent devant, et le soleil disparut encore. Comme s’il jouait à cache-cache. Rien ne bougeait. Je trouvais étrange que là-haut dans le ciel les nuages remuent, et qu’ici, à terre, tout soit si calme. Plus silencieux qu’à l’accoutumée. Un morne lierre rampait à l’assaut des hauteurs, enserrant le sumac de son étreinte mortelle. Les gouttes de pluie en dévalaient les feuilles grasses et luisantes, puis glissaient sur les feuilles en dessous… Ainsi de suite, toujours un cran plus bas jusqu’à toucher terre. Et former une flaque dans l’herbe. Les allées de béton parcouraient la pente de zébrures scintillantes et convergeaient vers le portail.
Je me tenais à ma fenêtre.

Auteur: Nadas Peter

Info: Dans "La Bible", traduction de Marc Martin

[ urbain ] [ observation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

tranquillité

Le pauvre village semblait toujours dormir d’un sommeil d’hiver. Aucun esprit d’entreprise, aucun désir de progrès ! Les hommes vivaient au jour le jour. Les champs étroits produisaient de l’herbe, des pommes de terre et du grain. On laissait le bétail dans les prés en été ; à l’étable, en hiver. Les mêmes coutumes s’observaient éternellement et invariablement. Les enfants apprenaient ce que savaient leurs parents, ni plus, ni moins. Les jours passaient, l’existence aussi. Quand les hommes étaient allés en hiver à la pêche aux Lofoten et avaient rentré en automne leurs petites moissons, la tâche était accomplie. Le reste du temps était sans importance. Qu’auraient-ils entrepris ? Qu’auraient-ils fait ? Ah ! ils étaient si nonchalants ! Au fond, c’étaient des flâneurs. Ils rôdaient de maison en maison, bavardaient ensemble, oisifs, endormis et affamés. Ils allaient à l’église pour apprendre les nouvelles.

Auteur: Hamsun Knut

Info: Dans "Vagabonds", édition Pochothèque, trad. J. Petithuguenin, page 909

[ contentement ] [ remise en question ] [ peuple ] [ immobilisme ] [ province ]

 

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printemps

Bientôt sera fait échec à l’hiver ;

Bientôt se délaceront fondront les ligatures glacées

   -Encore un peu,

L’air, la terre, la vague seront inondées de douceur par la nature épanouie – mille formes apparaîtront

Aux mottes de terre sourdes, aux courants d’air montés comme du fond des caveaux.

Tes yeux tes oreilles – tes meilleurs attributs – tout ce qui prend connaissance de la beauté de la Nature,

S’éveilleront, s’empliront. Tu percevras les spectacles simples, les miracles délicats de la terre,

Les pissenlits, le trèfle, l’herbe émeraude, les parfums les fleurs précoces,

L’arbousier sous la semelle, le vert jaune du saule pleurer, le prunier le cerisier en fleurs ;

Avec eux le rouge-gorge, l’alouette la grive, chanteront leurs chants – le rouge-gorge bleu aux ailes vives ;

Tous les spectacles que la pièce annuelle rejoue.

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Bientôt sera fait échec à l'hiver, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002

[ renaissance ] [ poème ]

 

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fable oecuménique

Sur une île verdoyante, une vache vivait dans la solitude. Elle y paissait jusqu’à la tombée de la nuit et engraissait ainsi chaque jour. La nuit, ne voyant plus l’herbe, elle s’inquiétait de ce qu’elle allait manger le lendemain et cette inquiétude la rendait aussi maigre qu’une plume. A l’aube, la prairie reverdissait et elle se remettait à paître avec son appétit bovin jusqu’au coucher du soleil. Elle était de nouveau grasse et pleine de force. Mais, la nuit suivante, elle recommençait à se lamenter et à maigrir.

Le temps avait beau s’écouler, jamais il ne lui venait à l’esprit que, la prairie ne diminuant pas, il n’y avait guère lieu de s’inquiéter de la sorte.

Ton ego est cette vache et l’île, c’est l'univers. La crainte du lendemain rend la vache maigre. Ne t’occupe pas du futur. Mieux vaut regarder le présent. Tu manges depuis des années et les dons de Dieu n’ont jamais pour autant diminué.

Auteur: Djalâl ad-Dîn Rûmî

Info: Le Mesnevi : 150 contes soufis, pp. 153-154

[ monothéisme ] [ généreuse gaïa ]

 

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saisons

... j’aime l’automne éperdument. Il est un éloge de la tristesse, et non du désespoir. Il m’est une paix sereine une fois l’an. Septembre, octobre et parfois novembre n’ont pas d’autre ambition que d’en finir posément. Cela aussi convenait beaucoup au flegme des hommes là-bas (extrême-orient russe). Je ne supporte pas le neuf, les images glacées du développement, les régions qui ont tout réussi, les attributs postmodernes et les paysages aménagés. L’automne est avant tout un charme d’hier, un décor poli par le temps.
Il m’a toujours semblé que l’été est un dessin d’enfant colorié à l’aide d’une boîte de crayons de six couleurs. Ses teintes sont primaires, le ciel est trop bleu, les nuages immaculés, l’herbe grassement verte et le soleil, une pépite aveuglante. Le spectre des pigments est utilisé sans art. C’est un monde sans nuances où les feuilles sont gorgées de chlorophylle, la mer est azur et les couchants pareils à ceux des cartes postales. Cela empeste les vacances et la canicule. Le voyage doit avoir un autre éclat.

Auteur: Gras Cédric

Info: L'hiver aux trousses

[ crépuscule ]

 

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événements urbains

Transformer les Parisiens en patinants hallucinés sur des plans de glace fabriqués à coups d’eau glycolée n’a rien de plus sorcier que d’en faire des baigneurs virtuels dans le béton des berges de la Seine ou des participants hébétés de Nuits Blanches. Dans tous les cas, il ne s’agit jamais que d’orchestrer du mieux possible un travail du deuil heureux, celui de la réalité citadine de naguère, avec ses aventures non programmées (et d’ailleurs plus ou moins agréables) et de fugitifs moments de socialité qui ne s’appelaient pas ainsi parce que personne ne savait encore qu’il s’agissait de cela. Plus la ville disparaît de manière irrémédiable, et plus elle se couvre de petits théâtres de consolation où l’on peut faire tout ce que l’on n’avait encore jamais fait : disposer son transat en bordure d’atoll, pique-niquer sur un trottoir comme si c’était de l’herbe, skier sur le parvis de la Défense, bronzer sur des rives inexistantes sous des soleils conceptuels, aller là-bas vivre ensemble au pays qui te ressemble, etc. ; sans quitter notre ordinateur, nos parts de marché, nos maladies de science-fiction et notre stock d’anxiolytiques.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1565-1566

[ déréalisation ] [ échappatoires imaginaires ]

 

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