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consumérisme

Jusqu’à nos jours, le développement économique a toujours signifié que les gens, au lieu de faire une chose, seraient désormais en mesure de l’acheter. Les valeurs d’usage hors-marché sont remplacées par des marchandises. Le développement économique signifie également qu’au bout d’un moment il faut que les gens achètent la marchandise, parce que les conditions qui leur permettaient de vivre sans elle ont disparu de leur environnement, physique, social ou culturel. L’environnement ne peut plus être utilisé par ceux qui sont dans l’incapacité d’acheter le bien ou le service.

Auteur: Illich Ivan

Info: Le travail fantôme

[ ouroboros ] [ dépendance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sentimentalisme

Le culte de l’authenticité reflète l’effondrement du rôle de guide des parents en lui fournissant une justification morale. Il confirme, et déguise, sous le jargon d’une libération affective, l’incapacité des parents à instruire leur enfant sur la façon de se conduire dans le monde et à lui enseigner des préceptes éthiques. En glorifiant cette impuissance comme si c’était une forme de conscience supérieure, ce culte de l’authenticité confère une légitimité à la prolétarisation du métier de parent, qui se produit lorsque les "professionnels de l’assistance" s’approprient les techniques de l’éducation de l’enfant dès sa naissance. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 267-268

[ transfert des compétences ] [ perte des repères ] [ parents-enfants ] [ éducation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

égalité ressentie

[…] si l’homme "moyen" n’est satisfait que par le sentiment de posséder une égale valeur, cela ne signifie pas qu’il en possède une, mais qu’il doit en avoir l’illusion. Autrement dit, le "monde commun" se maintient en laissant à chacun le droit de s’illusionner sur sa propre valeur. Par ailleurs, ce qui rend sans doute l’homme moyen, du moins l’assigne à résidence dans cette médiocrité, c’est l’incapacité de reconnaître la valeur des autres, alors même qu’il croit que cela va l’aider à s’extraire de son insuffisance. Mais inventer sa supériorité n’a jamais produit de la supériorité. Savoir admirer, savoir reconnaître la valeur des autres est, à l’inverse, un vrai antidote au ressentiment, même s’il demande dans un premier temps une force d’âme plus élaborée.

Auteur: Fleury Cynthia

Info: Dans "Ci-gît l'amer", éditions Gallimard, 2020, page 29

[ lutte narcissique ] [ esprit de compétition ] [ mépris ] [ rapports humains ] [ sagesse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

illusion

La force de l’image en rêve à quelque chose de paradoxal : elle repose sur une fascination, mais c’est justement par là qu’elle échappe au visible. Car le visible vit d’inspections, de parcours, de lacunes et non pas d’enfoncement dans la certitude de l’image fixe. L’image de rêve, elle, est toujours complète et absolue parce qu’elle n’est pas une image mais une "idée" d’image. Et une idée ne souffre ni de flou, ni d’incomplétude, ni d’aucune des servitudes du visible. Elle n’est jamais jaunie, ni froissée, ni friable. Elle se donne d’emblée comme une totalité parfaite, faisant ainsi oublier qu’on ne peut pas la détailler. Un exemple classique de cette impossibilité rappelée par Sartre, c’est l’incapacité où l’on se trouverait, face à une image mentale ou onirique du Panthéon, d’en compter les colonnes.

Auteur: Jenny Laurent

Info: Le désir de voir p 126

[ mirage ] [ Tantale ] [ chimère ] [ mémoire imparfaite ] [ visualisation ] [ inconscient ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

troubles psychiques

La dépression s’avance souvent masquée. Un symptôme vient en cacher un autre. Et cela est d’autant plus vrai que cette dépression se lit moins comme la perte d’un objet d’amour que comme une perte au niveau du moi. Chez les enfants dits “ hyperactifs ”, l’agitation motrice, l’incapacité à fixer l’attention, masque dans bien des cas une dépression infantile. Chez le sujet mythomane, il y a une tentative effrénée de maintenir l’illusion d’un moi idéal depuis longtemps destitué, mais le sujet n’en veut rien savoir, car ce serait pour lui tomber dans le néant. C’est sans doute aussi le cas dans les comportements de dépendance. L’énergie que dépense un sujet à ne pas se séparer de son objet d’élection est à la mesure du vide intérieur que laisserait la perte de cet objet, ou de la blessure hémorragique qu’elle ouvrirait dans un moi peu assuré de sa consistance.

Auteur: Bertrand Michèle

Info: "Revue française de psychanalyse" 2004/4 Vol. 68 | pages 1087 à 1095

[ latente ] [ formes ] [ activités masques ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

astuce marketing

Sur l’emballage des serviettes hygiéniques que j’ai achetées dans une pharmacie étaient imprimées ces informations courtes et cocasses :

Le trouble léthologique est l’incapacité de se rappeler le mot dont on a besoin dans l’instant.

La rhopographie – l’attachement particulier d’un artiste à représenter des objets menus et insignifiants dans une œuvre picturale.

La rhyparographie – un attrait particulier de l’artiste-peintre pour des sujets morbides ou repoussants par leur laideur.

Léonard de Vinci est l’inventeur des ciseaux.

Dans la salle de bains, lorsque j’ai ouvert ce paquet de serviettes, j’ai eu comme une révélation : et si cela faisait partie de l’ambitieux projet de cette encyclopédie universelle censée contenir tout le savoir des hommes ? Je suis donc retournée dans la même pharmacie, pour chercher d’autres produits de cette étrange société qui avait pris l’initiative de joindre l’utile à l’indispensable.

Auteur: Tokarczuk Olga

Info: Les Pérégrins

[ mots savants ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cosmosophie

Selon une légende d’inspiration gnostique, une lutte se déroula au ciel entre les anges, dans laquelle les partisans de Michel vainquirent ceux du Dragon. Les anges qui, irrésolus, se contentèrent de regarder furent relégués ici-bas afin d’y opérer le choix auquel ils n’avaient pu se résoudre là-haut, choix d’autant plus malaisé qu’ils n’emportaient aucun souvenir du combat et encore moins de leur attitude équivoque. Ainsi le démarrage de l’histoire aurait pour cause un flottement, et l’homme résulterait d’une vacillation originelle, de l’incapacité où il était, avant son bannissement, de prendre parti. Jeté sur la terre pour apprendre à opter, il sera condamné à l’acte, à l’aventure, et il n’y sera propre que dans la mesure où il aura étouffé en lui le spectateur. Le ciel seul permettant jusqu’à un certain point la neutralité, l’histoire, tout au rebours, apparaîtra comme la punition de ceux qui, avant de s’incarner, ne trouvaient aucune raison de se rallier à un camp plutôt qu’à un autre. On comprend pourquoi les humains sont si empressés d’épouser une cause, de s’agglutiner, de se rassembler autour d’une vérité. Autour de quelle espèce de vérité ?

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Écartèlement

[ indécision initiale ] [ humains ]

 

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féminisme

- Revenons-en aux faits ! Toute civilisation a le devoir de remédier à l’inégalité de la nature. Selon les informations dont je dispose, c’était le point de départ de votre cours, mademoiseau Tapinois. Qu’est-ce que cela signifie ? Vous semblez avoir oublié l’enseignement de votre jeunesse. L’inégalité de la nature repose sur l’incapacité de l’homme à accoucher, à donner naissance à des enfants. Ne pas avoir ce privilège signifie à son tour que l’homme a une fonction purement subordonnée dans la création de la vie fumaine. L’aventure d’un soir que nous avons connue vous et moi, elle y a de cela une éternité, illustre d’ailleurs ce propos à merveille. Nous pouvons l’affirmer sans peine et elle convient de le souligner. Au risque de me répéter : l’homme remplit une fonction tout à fait subordonnée. Si on se place du côté de la nature, l’homme n’a aucune prédisposition naturelle pour donner vie à la Femme, tout comme il ne peut ni préserver, ni maintenir, ni protéger cette vie. C’est sa destinée biologique, mademoiseau Tapinois. Et c’est aussi votre destinée. Libre à vous de vous plaindre d’être né homme. Mais ni vous ni moi ne pouvons rien y changer.



 

Auteur: Brantenberg Gerd

Info: Les filles d'Égalie

[ hommes-par-femme ] [ inférieurs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

libération

Là où je pense que l’enseignement du Bouddha, tel que préservé dans la tradition Theravada, surpasse toutes les autres tentatives pour résoudre les dilemmes spirituels de l’humanité, c’est dans son refus persistant de sacrifier la réalité pour l’unité. Le Dhamma du Bouddha ne nous dirige pas vers un absolu global dans lequel les tensions de l’existence quotidienne se dissolvent dans une unité métaphysique ou un vide insondable. Il nous dirige plutôt vers la réalité comme dernière sphère de compréhension, vers les choses telles qu’elles sont réellement (yathabhuta). Par-dessus tout, il nous indique les Quatre Nobles Vérités de la souffrance, de son origine, de sa cessation, et du chemin conduisant à sa cessation comme la proclamation libératrice des choses telles qu’elles sont. Ces quatre vérités, déclare le Bouddha, sont des nobles vérités, et ce qui en fait la noblesse est précisément qu’elles sont réelles, indéfectibles et invariables (tatha, avitatha, anannatha). C’est l’incapacité à faire face à la réalité de ces vérités qui nous a fait errer pendant si longtemps dans le long cours du samsara. C’est en pénétrant ces vérités telles qu’elles sont que l’on peut parvenir à la véritable réalisation de la quête spirituelle : mettre fin à la souffrance.

Auteur: Bhikkhu Bodhi

Info: Dans “Dhamma et non-dualité”, traduit par Alain Durel, https://linactuelle.fr/index.php/2019/12/30/bhikkhu-bhodi-bouddhisme-theravada-dualite/

[ bouddhisme ] [ anti-métaphysique ] [ acceptation ]

 
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structurelle

Le maternel est un spectre. Au double sens du terme. Dans une première acception, il hante littéralement, de façon irréductible, chaque destin individuel. La relation à la mère, son amour ou sa haine, son indifférence ou sa sollicitude, sa pondération ou sa folie déterminent indubitablement la manière dont chacun s'insère et se (main)tient dans l'existence, et ce, jusqu'à son ultime crépuscule. La tonalité particulière de cette interaction inscrit en soi une palette extrêmement vaste de comportements, d'attentes, d'appréhensions et de valeurs, qui façonnent dans une large mesure ce que l'on peut appeler notre "être au monde".
(...)
Il procède également, dans une tout autre perspective que précédemment, de la notion de spectre, employée ici dans un registre apparenté à celui de la physique. Lorsqu’on étudie le phénomène "lumière", par exemple, on observe que les différentes longueurs d’onde créent, de l’infrarouge à l’ultra violet, une étendue allant des fréquences les plus longues (équivalentes aux couleurs sombres) aux plus courtes (les plus claires). Il en va de même pour le principe dont il est question : à l’une de ses extrémités on rencontre les dimensions les plus chatoyantes, les plus constructives, les plus chaleureuses. Dans cette perspective, le "maternel" nourrit et baigne l’enfant de sa bienveillante sollicitude, de son intuition la plus sensible et de ses anticipations les plus fécondes. La mère qui résonne à de telles suggestions peut, par son instinct le plus assumé, entendre la pulsation de vie active en son enfant et lui permettre d’évoluer dans une juste proximité. Celle qui, bien sûr, tolère la distance et la prise d’autonomie. À l’autre extrémité du spectre, dans les zones les plus sombres, les plus mortifères, se rencontrent les aspects ravageurs, désintégrants, propres à cette réalité. Là se révèlent les forces intrusives, les rages destructrices, l’incapacité à laisser être, qui font d’une mère, au sens littéral, un monstre. Ce sont bien sûr les enfants de ces mères-là qui entreprennent, le plus souvent, une démarche thérapeutique

Auteur: Willequet Pierre

Info: Dans "Mères et filles, histoire d'une emprise". pp 12, 13

[ figure maternelle ] [ grand autre ] [ source locale ] [ analogie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson