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mère-fils

À partir de ce jour-là, une sorte de pacte silencieux s’établit entre eux. C’était comme si ces huit lettres semées, graine après graine, par la main de sa mère le mettaient dans l’obligation d’ajouter, pour elle, d’autres lettres, d’autres mots, d’autres phrases qu’elle ne pouvait pas écrire, elle qui ne s’exprimait qu’en darija, l’arabe populaire. Comme si elle lui demandait de continuer à bien apprendre à lire et à écrire à l’école pour, qui sait, plus tard, raconter ce livre invisible écrit par les petites gens, les analphabètes, les pauvres et les sans-voix. Un livre auquel, comme ses voisines et tous les siens, elle appartenait modestement.

Auteur: Djemaï Abdelkader

Info: Mokhtar et le figuier

 

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Ajouté à la BD par miguel

effort

La femme tressaute, pour ne pas offrir une cible trop facile. Elle a les yeux fermés, la tête renversée. Lorsque les yeux ne sont pas fermés, ils se révulsent éventuellement. Ils regardent rarement l’homme ; et celui-ci est dans l’obligation de s’échiner d’autant plus qu’il ne peut pas compter sur ses propres mimiques pour améliorer son score final et marquer des points. A la femme le plaisir cache l’homme. L’arbre lui cache la forêt. Elle ne regarde qu’en elle-même. L’homme, mécanicien qualifié, travaille sur la voiture-épave, travaille la femme, pièce à usiner. En général on travaille plus dans les films pornos que dans les films sur le monde du travail.

Auteur: Jelinek Elfriede

Info: La Pianiste

[ femmes-hommes ] [ baise ] [ égoïsmes accouplés ] [ sexe ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

avarice

De même ; il est dit dans l’Evangile : Donnez l’aumône de votre superflu. Cependant plusieurs casuistes ont trouvé moyen de décharger les personnes les plus riches de l’obligation de donner l’aumône. Cela vous paraît encore contraire ; mais on en fait voir facilement l’accord, en interprétant le mot de superflu, en sorte qu’il n’arrive presque jamais que personne en ait ; et c’est ce qu’a fait le docte Vasquez en cette sorte, dans son traité de l’aumône, c. 4 :

Ce que les personnes du monde gardent, pour relever leur condition et celle de leurs parents n’est pas appelé superflu ; et c’est pourquoi à peine trouvera-t-on qu’il y ait jamais de superflu dans les gens du monde, et non pas même dans les rois. […]

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les Provinciales

[ justification ] [ pingrerie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

popularisation

Ce que les rebelles contreculturels appellent la "récupération" est en fait la croissance de leurs mouvements, c’est-à-dire leur passage d’un marché de niche, obscur et souterrain – underground – à un marché mainstream, clairement identifié dans l’imaginaire collectif. Ce que l’on appelle "récupération" est en fait le mouvement normal du développement économique, tant du point de vue de l’échange que du signe. C’est la courbe banale de la croissance d’un marché. Le véritable problème est que, en se développant, en se répandant dans l’espace public, une culture rebelle se retrouve adoptée par une masse croissante d’individus et perd de fait ses vertus différenciatrices. Les profits symboliques à consommer les objets-signes du mouvement décroissent à mesure que ceux-ci se "vulgarisent". Les critiques de la "récupération" rappellent ainsi les collectionneurs bourgeois [...] qui s’énervaient de voir la petite bourgeoisie inculte adopter leurs pratiques et se retrouvaient dans l’obligation de se resingulariser par d’autres moyens.

Auteur: Galluzzo Anthony

Info: Dans "La fabrique du consommateur", éd. La découverte, Paris, 2020

[ dénigrement ] [ logique marchande ] [ banalisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hommes-femmes

Vous croyez qu’en agissant ainsi vous aidez leurs épouses, leurs filles et leurs sœurs ? Elles sont toutes destinées à être louées, encensées en public et rabaissées dans le privé. Les allégez-vous du poids de leur vie quotidienne ? Soulagez-vous leur esprit épuisé par la monotonie de leurs tâches triviales et par l’obligation de mettre au pas leur corps qui galopait, leur cœur qui avait appris à voler et leur âme qui s’amusait à des cabrioles ? Or plus l’homme agit au gré de ses caprices, plus il est considéré, plus il nous écrase, plus il semble généreux. Et puis il court à sa perte, plus il conquiert. Les femmes, en revanche, doivent composer avec un corps qui porte depuis toujours inscrit en lui des échéances, des prescriptions et toutes sortes de mesures de précaution. En vous faisant payer, vous croyez vraiment les défendre ? Vous ne faites que renforcer les barreaux de leur cage ; vous leur assignez une valeur marchande et les réduisez à une réalité purement tangible et contrôlable.

Auteur: Masino Paola

Info: Dans "La Massaia", page 152

[ femme-par-femme ] [ ménagère ] [ inégalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

habitudes

La routine est le seul style de vie à ma portée. Par routine, j’entends un petit répertoire d’activités tranquilles, les unes agréables les autres obligatoires. Le secret, pour leur conférer l’apparence du bonheur, est de rendre les contraintes plaisantes et d’éviter que les plaisirs ne deviennent contraignants — car si on a tout à gagner à joindre le plaisir aux premières, on perd beaucoup à mettre de l’obligation dans les seconds. En somme, la routine à laquelle je me plie ressemble à cette sagesse petite-bourgeoise prônée par Montaigne visant une existence "sans miracle ni extravagance". Rien n’égale en charme, à mes yeux, le train paisible de l’amour, de l’écriture, de la lecture et autres agréments, auquel je me laisse aller sans réserve ni vergogne. — Mais alors, me dira-t-on, que faites-vous de l’aventure ? De la lutte ? Hélas ! L’une demande une curiosité et l’autre une vitalité que je n’ai pas. Les chasseurs de nouveaux horizons me rasent. Les rebelles me lassent. La vraie vie est ailleurs ? Qu’ils y aillent. Mon utopie est ici, entre la plage, ma chambre, ma bibliothèque. Et c’est un territoire que je défendrai manu militari.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Journées perdues

[ éloge ] [ familiarité des jours ] [ simplicité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

émancipation bourgeoise

L’auteur de La Philosophie dans le boudoir comprit également que la condamnation de la vénération de la femme devait s’accompagner d’une défense des droits sexuels de celle-ci – le droit de disposer de son propre corps, comme le diraient aujourd’hui les féministes. Si l’exercice de ce droit, dans l’utopie de Sade, se réduit au devoir de devenir l’instrument du plaisir d’autrui, ce n’est pas parce que le Divin Marquis détestait les femmes mais parce qu’il haïssait l’humanité. Il avait perçu, plus clairement que les féministes, qu’en régime capitaliste toute liberté aboutissait finalement au même point : l’obligation universelle de jouir et de se donner en jouissance. Sans violer sa propre logique, Sade pouvait ainsi tout à la fois réclamer le droit, pour les femmes, de satisfaire complètement leurs désirs, et jouir de toutes les parties de leur corps, et de déclarer catégoriquement que "toutes les femmes doivent se soumettre à notre plaisir". L’individualisme pur débouchait ainsi sur la répudiation la plus radicale de l’individualité. […] Ce n’est pas seulement dans la pensée de Sade mais dans l’histoire à venir si exactement préfigurée dans l’excès même, la folie et l’infantilisme de ses idées – que la défense de la sphère privée aboutit à sa négation la plus poussée, que la glorification de l’individu conduit à son annihilation. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, page 123

[ anti-sentimentalisme ] [ extrémisme philosophique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

désenchantement

tout le monde s’en fout

tout le monde s’en contrefout

tu savais pas ?

tu l’avais oublié ?

tout le monde s’en bat les reins



même ces empreintes de pas

qui semblent aller quelque part

ne mènent nulle part



tu peux prendre les choses à cœur

mais tout le monde s’en fout –

c’est la première leçon

qui mène à la sagesse



apprends-le

et personne n’a l’obligation de s’en soucier

personne n’est censé en avoir quelque chose à foutre



la sexualité et l’amour sont évacués...

comme de la merde.



tout le monde s’en branle



apprends-le



croire en l’impossible est un

piège

la foi tue



tout le monde s’en balance –

les suicidés, les morts, les dieux

ou les vivants



pense au vert, pense aux arbres, pense

à l’eau, pense à la chance et à la gloire de

toute sorte

mais garde-toi

le plus tôt possible

de dépendre de l’amour

ou d’attendre qu’on t’aime

en retour



personne n’en a rien à foutre.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, " file dans ta tombe sans faire de saletés"

[ relations impitoyables ] [ haine silencieuse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

initiation

L’amour est difficile. L’amour d’un être humain pour un autre, c’est peut-être l’épreuve la plus difficile pour chacun de nous, c’est le plus haut témoignage de nous-mêmes ; l’œuvre suprême dont toutes les autres ne sont que les préparations. C’est pour cela que les êtres jeunes, neuf en toutes choses, ne savent pas encore aimer ; ils doivent apprendre. De toutes les forces de leur être, concentrées dans leur cœur qui bat anxieux et solitaire, ils apprennent à aimer. Tout apprentissage est un temps de clôture. Ainsi pour celui qui aime, l’amour n’est longtemps, et jusqu’au large de la vie, que solitude, solitude toujours plus intense et plus profonde. L’amour ce n’est pas dès l’abord se donner, s’unir à un autre. (Que serait l’union de deux êtres encore imprécis, inachevés, dépendants ?) L’amour, c’est l’occasion unique de mûrir ; de prendre forme, de devenir soi-même un monde pour l’amour de l’être aimé. C’est une haute exigence, une ambition sans limite, qui fait de celui qui aime, un élu qu’appelle le large. Dans l’amour quand il se présente, ce n’est que l’obligation de travailler à eux-mêmes que les être jeunes devraient voir. Se perdre, dans un autre, se donner à un autre, toutes les façons de s’unir ne sont pas encore pour eux. Il leur faut d’abord thésauriser longtemps, accumuler beaucoup. Le don de soi-même est un achèvement.

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info: Les Cahiers de Laurids Brigge

[ sacrifice ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

femmes-par-homme

Ce qui asservit les hommes : leur mépris de la femme, qu’ils ne s’avouent pas à eux-mêmes ; de là pour eux l’obligation de glorifier et de s’aveugler ; quand la réalité les éclaire, ils courent à la suivante, comme si la suivante n’était pas une femme aussi et ils ne peuvent se passer de leur rêve… Ce qu’on méprise : leur passivité, leur coquetterie même là où il s’agit de tout autre chose, la permanence de leur attitude de femme-à-homme, toutes leurs autres préoccupations se révèlent prétextes ou camouflages ou intermèdes, leur soif inétanchable d’amour, leur habitude de se faire servir (allumettes) et d’avoir toujours le droit d’être déçues, en général leur penchant aux reproches (le reproche doit d’ailleurs être deviné), leur pouvoir de silence, elles veulent et peuvent rester opaques à elles-mêmes, leur capacité à tout supporter, leur truc d’être la victime, en outre leur effrayante facilité à être consolées à tout moment, leur aptitude au flirt en plein bonheur, toujours prêtes dans leur ruse à laisser à l’homme la responsabilité de ce qui arrive, et quand l’homme, pour pouvoir agir, voudrait savoir où il en est, de leur art de laisser les portes ouvertes, elles lui abandonnent la décision et du même coup la responsabilité dès le départ, leur fragilité en général, leur besoin de protection et de sécurité, et avec cela leur versatilité fantastique, bref, leur charme… L’homme accentue d’autant plus son attitude chevaleresque qu’il a plus de mépris à dissimuler…

Auteur: Frisch Max

Info: Dans "Le désert des miroirs", page 222

[ différences ] [ personnalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson