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Le Dire véritablement dire est autre que les dires ordinaires.
Les noms et les mots ordinaires ne sont ni les noms ni les mots véritables.
Cependant, nommer cette faille fait surgir "des terres et des cieux".
C’est qu’avoir un nom c’est comme avoir une mère.
Pourtant, c’est aussi ce qui gâche le plaisir de voir les choses et les êtres comme autant de merveilleux miracles, et entretient la folie de leur inventer des raisons.
Cependant, Raison et Miracle ne diffèrent que de nom.
Ils ont la même origine.
Cette origine s’appelle l’Obscur.
Cet Obscur plus obscur que tout obscur, mais dynamique et inépuisable, est la porte de tous les prodiges.

Auteur: Massat Guy

Info: Tao Te King : Le livre du Tao

[ secondéité ontologique ] [ tiercités prisons ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désenchantement

Enfin, ceux qui rejettent l’obscurantisme écologique ou l’obscurantisme antisocialiste, et qui ne peuvent se satisfaire du scepticisme des postmodernes, décident de continuer comme si de rien n’était et demeurent résolument modernes. Ils croient toujours aux promesses des sciences, ou à celles de l’émancipation, ou aux deux. Pourtant, leur confiance dans la modernisation ne sonne plus très juste ni en art, ni en économie, ni en politique, ni en science, ni en technique. Dans les galeries de peinture comme dans les salles de concert, le long des façades d’immeubles comme dans les instituts de développement, on sent que le cœur n’y est plus. La volonté d’être moderne paraît hésitante, parfois même démodée.

Auteur: Latour Bruno

Info: Nous n'avons jamais été modernes. Essai d'anthropologie symétrique. P 11

[ capitalisme ] [ cul-de-sac ] [ impasse matérialiste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

apophatique

Dans l’Antiquité ceux qui excellaient à faire parler le vide ne le faisaient pas en faveur des connaissances ou pour les lumières de l’esprit, mais bien au contraire, en faveur de l’efficience de l’Obscur.
Car, si les pensées sont difficiles à gouverner c’est souvent dû à l’abus des connaissances.
Se gouverner par les lumières et les connaissances, aboutit à de grandes déceptions.
Alors que se gouverner par l’intuition apporte le bonheur véritable.
En effet, savoir distinguer parfaitement raison et inspiration permet de comprendre toute chose.
C’est ce qui s’appelle utiliser le pouvoir de l’efficience obscure.
Dès lors, on est habile à suivre avec bonheur le rythme naturel de n’importe quelle situation.

Auteur: Lao Tseu Lao Tzi

Info: Dans "Tao te King" traduit par Guy Massat et Arthur Rivas, poème 65, page 161

[ naturel ] [ intelligence ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

s'ennuyer

Quand j’étais enfant surtout, l’ennui assumait des formes tout à fait obscures pour moi et pour les autres, formes que j’étais incapable d’expliquer. En ces années-là, il m’arrivait de cesser brusquement de jouer et de rester des heures entières immobile, comme engourdi, accablé en réalité par le malaise que m’inspirait ce que j’ai appelé la flétrissure des objets, c’est-à-dire par l’obscure conscience qu’entre moi et les choses, il n’existait aucun rapport. Si, en de tels moments, ma mère entrait dans la chambre et me voyant muet, inerte et pâle de souffrance, me demandait ce que j’avais, je répondais invariablement: "je m’ennuie" expliquant ainsi, par un mot de sens clair et étroit, un état d’âme vaste et obscur.

Auteur: Moravia Alberto

Info: L'ennui

[ désintérêt ]

 

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écriture

La poésie d’Emily Dickinson ressemble littéralement à un jardin secret. Si son auteur semble dédaigner la chair du monde extérieur, c’est pour mieux en recréer l’os. Emily n’a que faire du commerce des hommes, de leur médiocrité, de leurs gesticulations, car elle se tient au coeur même de la vie, là où l’âme s’ébat dans les tourments. Elle veut donner sa voix à l’indicible, car elle comprend que seule la poésie peut donner accès à cet "au-dedans" de la vie. Elle sait que les mots forment le parcours le plus direct pour l’atteindre. Elle sait aussi qu’en refusant les anecdotes et les formules convenues, elle prend le risque de se perdre et de perdre son lecteur chimérique dans l’obscurité des métaphores.

Auteur: Pajak Frédéric

Info: Dans "Manifeste incertain", volume 7, page 53

[ interprétation ] [ source d'inspiration ] [ analyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

impermanence

Nous sommes temps. Nous sommes la fameuse

parabole d’Héraclite l’Obscur,

nous sommes l’eau, non pas le diamant dur,

l’eau qui se perd et non pas l’eau dormeuse.

Nous sommes fleuve et nous sommes les yeux

du grec qui vient dans le fleuve se voir.

Son reflet change en ce changeant miroir,

dans le cristal changeant comme le feu.

Nous sommes le vain fleuve tout tracé,

droit vers sa mer. L’ombre l’a enlacé.

Tout nous a dit adieu et tout s’enfuit

La mémoire ne trace aucun sillon.

Et cependant quelque chose tient bon.

Et cependant quelque chose gémit.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Les fleuves

[ océanique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

grandir

Il remonta de la cave et passa dans l’obscurité du dehors. Le temps que ses yeux s’habituent, la maison était déjà loin derrière lui. Ses pas n’étaient plus attachés à rien. Old Ox n’était plus chez lui. Il n’avait plus de foyer. Même la maison en rondins ne lui paraissait plus familière. Il aurait juré que sa chambre était plus petite, le couloir menant à l’escalier plus étroit. À croire que l’espace, en son absence, s’était adapté à l’usage qu’en faisaient ses parents, oubliant l’enfant qui en était parti. Pourtant, dans le tréfonds de son cœur, il savait que la maison n’avait pas rétréci. Il avait tout simplement appris combien le monde était grand. Et tout homme qui revisitait son enfance devait constater ce phénomène.

Auteur: Harris Nathan

Info: La douceur de l'eau

[ comparaison ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

existence

Si notre vie est moins qu’une journée

En l’éternel, si l’an qui fait le tour

Chasse nos jours sans espoir de retour,

Si périssable est toute chose née,



Que songes-tu, mon âme emprisonnée?

Pourquoi te plaît l’obscur de notre jour,

Si pour voler en un plus clair séjour,

Tu as au dos l’aile bien empannée?



Là, est le bien que tout esprit désire,

Là, le repos où tout le monde aspire,

Là, est l’amour, là, le plaisir encore.



Là, ô mon âme au plus haut ciel guidée!

Tu y pourras reconnaître l’Idée

De la beauté, qu’en ce monde j’adore.

Auteur: Du Bellay Joachim

Info: Si notre vie est moins qu’une journée

[ circadienne ] [ poème ]

 

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pénitencier

Je suis entré en prison aveugle (avec de vagues éclairs de lumière, non pas concernant la réalité, mais intérieurs, éclairs autogènes de l’obscurité qui la transpercent sans la dissiper) et j’en ressors les yeux bien ouverts ; j’y suis entré cajolé, gâté, j’en sors guéri des simagrées, des minauderies, des chichis ; j’y suis entré insatisfait, j’en sors en connaissant le bonheur ; j’y suis entré nerveux, irascible, sensible aux choses insignifiantes, j’en sors indifférent ; le soleil et la vie ne me disaient pas grand-chose, à présent je sais déguster la moindre lichette de pain ; je sors en admirant par-dessus tout le courage, la dignité, l’honneur, l’héroïsme ; je sors en paix : avec ceux envers lesquels je suis coupable, avec les amis, avec les ennemis, et même avec moi-même.

Auteur: Steinhardt Nicolae

Info:

[ initiatique ] [ carcéral ] [ rédempteur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

états-unis

On me traita de fou quand je décidai de laisser New York pour revenir dans mon petit village. Les gens disaient : celui qui laisse la compagnie de vingt millions de personnes pour aller habiter avec un millier de villageois est fou à lier. Les "singes savants", soit aux USA soit dans mon village, dirent cela de moi. Ils étaient tous convaincus que je serais reparti avant le Noël de la même année.
Mais, et je peux l’affirmer aujourd’hui que 43 ans sont passés, je ne retournerai jamais aux USA.
Ils ne pouvaient pas comprendre ce qui me torturait les entrailles : outre mon pays j’avais perdu mon sourire, ce qui est la chose la plus important pour un être humain. Dans l’obscurité je me regardais dans les murs et je dialoguais avec moi-même.

Auteur: Pasetta

Info: Dans "Pasetta racconta", page 31

[ mal du pays ] [ étranger ] [ urbain-rural ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson