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prostituée

Un papillon nocturne me suivit à l’intérieur et alla se poser sur le néon. Quand l’homme commença à gémir, l’insecte se mit à battre frénétiquement des ailes contre le tube d’éclairage. Je portais déjà dans mon ventre un embryon issu d’un spermatozoïde dont j’ignorais l’origine et j’écartais encore les cuisses pour un inconnu que je regardais droit dans les yeux. Je tendis l’oreille au bruit paisible de la rivière. L’eau devait être presque tiède.

Auteur: Yi-seol Kim

Info: Bienvenue

[ gravide ]

 

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anticipation

Tendez l’oreille, les vieilles forêts de feuillus offrent un service météo à court terme d’une grande fiabilité :
le pinson des arbres. En temps normal, le chant de ce passereau brun roux à tête grise est une courte série de notes descendantes finissant en fioritures, flûtées et mélodieuses (ne dit-on pas gai comme un pinson ?).
Que la pluie arrive, aussitôt le pinson change de registre et ne répète plus qu’une seule note, claire, et moins charmante.

Auteur: Wohlleben Peter

Info: La vie secrète des arbres , p 126

[ climat ] [ temps ] [ nature ]

 

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résistants

Ils avaient, chacun, une famille : un matelas sur lequel ils avaient envie de dormir, des assiettes et des couverts avec lesquels ils avaient envie de manger, une femme avec qui ils avaient envie d’habiter ; et leurs préoccupations ne dépassaient pas beaucoup cela, elles étaient comme leurs propos.

Pourquoi, maintenant, luttaient-ils ?

Pourquoi vivaient-ils comme des bêtes traquées et exposaient-ils ainsi tous les jours leur vie ? Pourquoi dormaient-ils avec un revolver sous l’oreiller ? Pourquoi lançaient-ils des grenades ? Pourquoi tuaient-ils ?


Auteur: Vittorini Elio

Info: Dans "Les hommes et les autres", éd. Gallimard, Paris, 1947, page 59

[ raisons de l'engagement ] [ profondeur inapparente ] [ questions ] [ ultime pourquoi ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

incipit

Le suicide d’Antoine Sorel n’avait pas fait couler des flots d’encre. Les hommages rendus à cet écrivain peu répandu, qui s’était défenestré du sixième étage de son immeuble, étaient d’une discrétion frisant l’indifférence. La plupart des journaux s’étaient contentés de reproduire la mystérieuse injonction qui figurait à la fin du faire-part inséré dans un grand quotidien. Elle était extraite d’un fameux recueil d’aphorismes dont j’imaginais que le disparu se séparait rarement : "Il ne faut pas s’astreindre à une œuvre. Il faut seulement dire quelque chose qui puisse se murmurer à l’oreille d’un ivrogne ou d’un mourant."

Auteur: Lê Linda

Info: Oeuvres Vives

[ citation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

magasin

Les super et hypermarchés demeurent une extension du domaine féminin, le prolongement de l’univers domestique dont elles assurent la bonne marche régulière, parcourant les rayons avec, en tête, tout ce qui manque dans les placards et le frigo, tout ce q’elles doivent acheter pour répondre à la question réitérée, qu’est-ce-qu’on va manger ce soir, demain, la semaine entière. Elles, toujours plus détentrices que les hommes d’une compétence culinaire qui leur fait choisir sans hésiter les produits selon le plat à préparer, tandis qu’eux, plantés, perdus devant un rayon, appellent au secours, portable à l’oreille « Dis, qu’est-que je dois prendre comme farine ?

Auteur: Ernaux Annie

Info: Regarde les lumières, mon amour, Page 65, Folio, 2016

[ grande surface ]

 

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érotisme

Le moine n’hésita pas à adopter ce plan infâme. Ses désirs, qui n’étaient déjà que trop fougueux, avaient acquis une vigueur nouvelle à la vue d’Antonia. Assis près de son lit, le hasard lui avait dévoilé des charmes inaperçus jusqu’alors : il les trouva plus parfaits que son ardente imagination ne les lui avait dépeints. Parfois un bras blanc et poli se montrait en arrangeant l’oreiller ; parfois un mouvement soudain découvrait une partie d’un sein arrondi : mais partout où s’offrait un nouveau charme, là se fixait l’œil luxurieux du moine ; à peine était-il assez maître de lui pour cacher sa convoitise à Antonia et à la vigilante duègne.

Auteur: Matthew Gregory Lewis

Info: Le Moine

[ femmes-hommes ] [ attractives ]

 

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sélectivité

On tient non seulement à être compris lorsque l'on écrit, mais certainement aussi à ne pas l'être. Ce n'est nullement encore une objection contre un livre que quelqu'un le trouve incompréhensible : peut-être cela faisait-il partie des intentions de l'auteur de ne pas être compris par "n'importe qui". Tout esprit distingué qui a un goût distingué choisit ainsi ses auditeurs lorsqu'il veut se communiquer; en les choisissant il se gare contre les "autres". Toutes les règles subtiles d'un style ont là leur origine : elles éloignent en même temps, elles créent la distance, elles défendent "l'entrée", la compréhension, - tandis qu’elles ouvrent les oreilles de ceux qui nous sont parents par l’oreille.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Le gai savoir (1882) , traduction d’Henri Albert (1901)

[ écrivain-lecteur ] [ répulsif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

songe

[…] Récemment, tu vois, j’ai fait un rêve où je voyais le monde entier se liquéfier. J’étais debout sur la Cienega, de là-haut je surplombais le monde, et il fondait, il se liquéfiait, c’était tellement fort et réaliste tu vois. Alors j’me suis dit Eh ben si ce rêve se réalise, comment pourrais-je l’arrêter, tu vois c’que j’veux dire ?" J’opine du chef. "Comment faire pour changer les choses, tu vois ? Alors j’ai pensé que si moi j’me perçais l’oreille ou quelque chose, si je modifiais mon apparence physique, changeais de couleur de cheveux, le monde cesserait de se liquéfier. J’me suis donc teint les cheveux, et ce rose tient le coup. Il me plaît. Il dure. Et j’crois que l’monde va cesser de se liquéfier."

Auteur: Ellis Bret Easton

Info: Moins que zéro

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Ajouté à la BD par miguel

perceptions

On l’oublie en effet trop souvent, en dehors des sens, le monde réel n’est qu’un ensemble de vibrations obscures et silencieuses et c’est notre façon de percevoir qui crée la lumière, les sons ou les couleurs qui, dans la réalité, n’existent pas. Le monde extérieur, obscur et silencieux, est fait de vibrations plus ou moins fréquentes : de trente-deux à trente-six mille par seconde, c’est l’oreille qui les perçoit, de quatre cents trillions par seconde (lumière rouge) jusqu’à sept cent cinquante-six trillions (lumière violette), c’est l’œil qui perçoit. Mais, au-dessus, au-dessous et entre ces chiffres, il existe d’autres vibrations dont les unes sont perçues par le nez, la langue ou la peau, d’autres par le thermomètre, les plaques photographiques ou les appareils électriques que nos sens ignorent.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, page 343

[ instruments ] [ médiation ] [ apparences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

politesse

Le vouvoiement entre époux est devenu aujourd’hui une sorte de curiosité ethnographique, et Dieu sait pourtant les services de toutes sortes qu’il rend. Je le pratique depuis trente-cinq ans que je suis marié. C’est un jeu divertissant, dont on ne se lasse jamais. Même dans le langage le plus routinier, l’oreille est toujours agréablement surprise. Les scènes dites de ménage, fussent-elles conduites avec vigueur, s’en trouvent haussées à du joli théâtre. On a envie de s’applaudir et de souper ensemble au champagne après le spectacle. Toutes les femmes qui ont compté dans ma vie, je les ai toujours voussoyées, et réciproquement, pour l’honneur de l’amour en quelque sorte. Puis-je espérer, sans trop, y croire, que, tombant sur cette chronique, un jeune couple s’en trouvera convaincu, au moins curieux de tenter l’expérience ?

Auteur: Raspail Jean

Info: Du tutoiement et du vouvoiement

[ amusement langagier ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson