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égoïsme

- De quel isolement parlez-vous ?

- De l’isolement dans lequel vivent les hommes, en notre siècle tout particulièrement, et qui se manifeste dans tous les domaines. Ce règne-là n’a pas encore pris fin et il n’a même pas atteint son apogée. A l’heure actuelle, chacun s’efforce de goûter la plénitude de la vie en s’éloignant de ses semblables et en recherchant son bonheur individuel. Mais ces efforts, loin d’aboutir à une plénitude de vie, ne mènent qu’à l’anéantissement total de l’âme, à une sorte de suicide moral par un isolement étouffant. A notre époque, la société s’est décomposée en individus, qui vivent chacun dans leur tanière comme des bêtes, se fuient les uns les autres et ne songent qu’à se cacher mutuellement leurs richesses. Ils en viennent ainsi à se détester et à se rendre détestables eux-mêmes. L’homme amasse des biens dans la solitude et se réjouit de la puissance des biens qu’il croit acquérir, se disant que ses jours sont désormais assurés. Il ne voit pas, l’insensé, que plus il en amasse et plus il s’enlise dans une impuissance mortelle. Il s’habitue en effet à ne compter que sur lui-même, ne croit plus à l’entraide, oublie, dans sa solitude, les vraies lois de l’humanité, et en vient finalement à trembler chaque jour pour son argent, dont la perte le priverait de tout. Les hommes ont tout à fait perdu de vue, de nos jours, que la vraie sécurité de la vie ne s’obtient pas dans la solitude, mais dans l’union des efforts et dans la coordination des actions individuelles.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Les frères Karamazov

[ individualisme ] [ grégarité ] [ avarice ] [ peur ]

 

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néoplatonisme

Afin de mieux introduire sa théologie, je dirais que le philosophe syrien [Jamblique] admet une antériorité (et un au-delà) ontologique de l’Etre : l’Un, identifié au Non-Etre, comme chez Porphyre et Plotin avant lui, même s’il distingue l’Un-Ineffable de l’Un-Etre, hypostases qui se multiplieront chez Proclus. Si le démiurge occupe une place importante dans la théologie jamblichéenne, il se voit supplanté par l’Un. Ajoutons également que s’il entend concilier tous les cultes méditerranéens, Jamblique met davantage l’accent sur les cultes orientaux que sur la religion civique gréco-romaine. Au IVe siècle, les oracles étaient désertés, comme le déplorait déjà Plutarque, et Jamblique, s’il tente de les réhabiliter en théorisant l’inspiration prophétique pour en offrir une vision systématique, s’intéressait tout particulièrement à la révélation de Julien le Théurge (les Oracles Chaldaïques), probablement rendue dans le temple de Zeus-Bêlos à Apamée.

Enfin, je citerai deux points fondamentaux de la doctrine de Jamblique, qui concordent avec celles de nombreux cultes religieux et philosophiques antiques, dont le pythagorisme et l’orphisme : la croyance en une transmigration de l’âme, et le végétarisme, qui supposent un rapport différent à la mort, aux représentations de l’au-delà et à la nature. Car, si Jamblique admet la nécessité des sacrifices, il ne s’agit pas dans le cas de la théurgie de sacrifices sanglants, mais d’offrandes d’herbes et de pierres. Jamblique pensait en effet que les sacrifices sanglants étaient indignes des théurges, et seulement adaptés au niveau le plus bas des êtres humains – ceux qui ne pouvaient pas aspirer à l’union avec le divin et pour lesquels les rites devaient tenir une fonction de régulation sociale.

Auteur: Lemnaru-Carrez Andreea-Maria

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/05/28/mystique-neoplatonisme-jamblique-lemnaru/

[ résumé ] [ paganisme ]

 
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problème philosophique

L'Épicurien déclare : "avoir conscience de sa maxime conduisant au bonheur, voilà la vertu". Pour les Épicuriens donc, le bonheur, c’est "tout le souverain bien", et la vertu n’est que la forme de la maxime à suivre pour l’acquérir. Elle ne consiste que dans l’emploi rationnel des moyens pour obtenir le bonheur. Par conséquent, voici une première position extrêmement claire. Au nom de cette exigence de l’union de la vertu et du bonheur, on pose que le souverain bien se réduit au bonheur. […] La vertu devient alors un moyen de parvenir au bonheur. Qu’est-ce qu’être heureux ? C’est savoir se rendre heureux. Mais c’est là revenir à l’impératif hypothétique. Kant ne peut pas admettre cette solution.
Pour les Stoïciens, au contraire, qui vont suivre l’autre voie possible, avoir conscience de sa vertu, c’est là le bonheur. […] Seulement, ici, c’est la vertu qui est "tout le souverain bien", et le bonheur n’est que la conscience de la possession de la vertu, en tant qu’appartenant à l’état du sujet. […]
Or, selon Kant, c’est, dans les deux cas, supprimer le véritable problème qui est un problème synthétique. Car le vrai problème n’est pas un problème analytique, le rapport de la vertu et du bonheur n’est pas un rapport de nécessité analytique, c’est un rapport de nécessité synthétique. Le vrai problème, c’est de réaliser la synthèse de la vertu et du bonheur. Ni le bonheur seul, ni la vertu seule ne sont le souverain bien, et on ne peut identifier ces deux termes […] qu’en faussant le sens des mots, et en appelant bonheur ce qui est vertu, ou vertu ce qui est bonheur.

Auteur: Alquié Ferdinand

Info: Dans "Leçons sur Kant", pages 257-258

[ métaphysique ]

 

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mathématiques

La valeur trinitaire du triangle rectangle de Pythagore pouvait trouver une préfiguration dans sa probable source égyptienne, où il était dénommé "triangle isiaque" et pensé comme l’image la plus exacte de la nature de l’univers. Significativement, ses trois côtés étaient respectivement associés à Osiris (3), Isis (4) et Horus (5), marquant l’hypoténuse, produit de l’union des deux précédents. Cette géométrie théologique trouvera une correspondance dès le haut Moyen Age chrétien à travers l’assimilation de l’hypoténuse au Saint-Esprit, médiateur entre le Père et le Fils, avant de nets prolongements à la Renaissance. Ainsi, Guillaume Postel identifiait les côtés de valeurs 3, 4, 5 du triangle pythagoricien aux trois personnes de la Trinité, insistant sur le 4, assimilé au Christ. Poursuivant la méditation égypto-grecque qui posait ce triangle comme une figure clé de la nature de l’univers, il rappelait également que 3, 4 et 5 constituaient les nombres-racines des cinq solides géométriques platoniciens, archétypes "élémentaires" du monde manifesté. Dès l’Antiquité, cette dimension trinitaire et génésique put se doubler d’une perspective cyclologique voire eschatologique : dans son De Vita Contemplativa, Philon d’Alexandrie avait déjà montré que l’addition des nombres 3, 4, 5 élevés au carré donnait 50, nombre "jubilaire" marquant symboliquement dans le judaïsme le renouvellement des temps et la "remise des dettes". Agrippa rapportera pour sa part la suite 3-4-5 au nombre de lettres des trois noms divins qui rythment le progrès de la révélation divine, non sans écho à la doctrine joachimite des trois âges : le 3, associé à Shaddaï et au "temps de la nature", le 4 au Tétragramme et au "temps de la loi", enfin le 5 à Jésus, tel que noté dans la Kabbale chrétienne, instaurant le "temps de la grâce" (Agrippa, livre II, chap. 8).

Auteur: Viride Jean

Info: Harmoniques du "quatre de chiffre" dans Liber n°26 printemps 2021, pages 75-76

[ symbole ] [ mythologie ] [ historique ]

 

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indifférenciation

Les liaisons internationales croissantes et la faiblesse des religions ont déjà effacé ou surmonté ces limitations [exogames], et le feront encore plus à l’avenir, engendrant une masse amorphe dont nous apercevons déjà les prodromes dans les phénomènes modernes de la psyché de masse. Ainsi l’ordre exogame originel se rapproche progressivement de l’état de chaos qui avait été péniblement maîtrisé. Face à ce péril, il n’est qu’un remède : l’affermissement intérieur de l’individu, lequel est menacé d’abrutissement et de dissolution dans la psyché de masse. Ce qu’il faut entendre par là, le passé le plus récent nous l’a montré avec la plus grande netteté. Aucune religion n’a su nous en préserver, et notre facteur d’ordre, l’Etat, s’est finalement révélé le pionnier le plus efficace de la massification. Dans de telles conditions, le seul recours possible semble bien être l’immunisation de l’individu contre le poison de la psyché de masse. […]
Mais il est de la plus haute importance que ce processus s’accomplisse consciemment, sinon les conséquences psychiques de la massification s’installeront inévitablement. En effet, si l’affermissement intérieur de l’individu ne se produit pas consciemment, il se manifeste spontanément dans ce phénomène d’ores et déjà connu : l’endurcissement inimaginable de l’homme de masse à l’égard de ses semblables. Il se transforme en un animal grégaire et sans âme, que seuls régissent encore la panique et les appétits. Son âme, qui ne vit que de la relation humaine, se perd. […] ce quelque chose en quoi l’union intérieure s’accomplit n’est rien de personnel ou d’égotique, mais une réalité supérieure à ce domaine, car il signifie, en tant que Soi, une synthèse du moi et de l’inconscient suprapersonnel. L’affermissement intérieur de l’individu n’a donc absolument rien à voir avec la forme que pourrait prendre, à un autre niveau, l’endurcissement de l’homme de masse, ni avec une attitude d’isolement spirituel et d’inaccessibilité, par exemple ; tout au contraire, elle inclut le prochain.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Psychologie du transfert" pages 94-95

[ individuation ] [ grégarisme inhumain ]

 

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hérésies

Tout le développement des luttes dogmatiques soutenues par l’Eglise au cours des siècles, si on l’envisage du point de vue purement spirituel, nous apparaît dominé par la préoccupation constante qu’a eue l’Eglise de sauvegarder à chaque moment de son histoire la possibilité pour les chrétiens d’atteindre la plénitude de l’union mystique. En effet, l’Eglise lutte contre les gnostiques pour défendre l’idée même de la déification comme fin universelle : "Dieu se fit homme pour que les hommes puissent devenir dieux". Elle affirme contre les ariens le dogme de la Trinité consubstantielle, parce que c’est le Verbe, le Logos, qui nous ouvre la voie vers l’union avec la divinité, et, si le Verbe incarné n’a pas la même substance avec le Père, s’Il n’est pas le vrai Dieu, notre déification est impossible. L’Eglise condamne le nestorianisme, pour abattre la cloison par laquelle, dans le Christ même, on a voulu séparer l’homme d’avec Dieu. Elle s’élève contre l’apollinarisme et le monophysitisme, pour montrer que la plénitude de la vraie nature humaine ayant été assumée par le Verbe, notre nature entière doit entrer en union avec Dieu. Elle combat les monothélites, parce qu’en dehors de l’union des deux volontés, divine et humaine, on ne saurait atteindre à la déification : "Dieu a créé l’homme par sa volonté seule, mais Il ne peut le sauver sans le concours de la volonté humaine." L’Eglise triomphe dans la lutte pour les images, en affirmant la possibilité d’exprimer les réalités divines dans la matière, - symbole et gage de notre sanctification. Dans les questions qui se posent successivement, sur le Saint-Esprit, sur la grâce, sur l’Eglise elle-même, - question dogmatique de l’époque où nous vivons, - la préoccupation centrale, l’enjeu de la lutte est toujours la possibilité, le mode ou les moyens de l’union avec Dieu. Toute l’histoire du dogme chrétien se développe autour du même noyau mystique, défendu par des armes différentes contre des adversaires multiples au cours des époques successives.

Auteur: Lossky Vladimir Nikolaïevitch

Info: "Essai sur la théologie mystique de l'Eglise d'Orient", éditions du Cerf, 2005, page 8

[ objectifs ] [ protection ]

 

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ésotérisme

La Kundalini prendrait en charge le système nerveux, éveillant au passage les Chakras, carrefour du monde subtil qui sont au nombre de sept. Ils sont :

7- Couronne (au dessus de la tête)
6- Troisième oeil (entre les sourcils)
5- Gorge (le cou)
4- Cardiaque (le coeur)
3- Plexus solaire (à la pointe du sternum)
2- Hara (deux pouces sous le nombril)
1- Sacrum (à la pointe de la colonne vertébrale).

Ils correspondent aux sept corps subtils :

1 corps physique (ou substantiel) - Le corps physique contient le corps éthérique
2 corps éthérique (ou corps de vie) - le corps éthérique déborde du corps physique et interpénètre le corps astral
3 le corps astral (ou émotionnel) - le corps astral interpénètre le corps mental
4 corps mental (ou de pensées) - le corps mental interpénètre le corps causal
5 corps causal (ou corps de l'âme) le corps causal interpénètre le corps mental supérieur (corps bouddhique)
6 corps mental supérieur ou conscience atomique (ange gardien) le corps bouddhique interpénètre le corps divin (corps) atmique.
7 corps divin (ou monade ou atmique ou corps de la conscience cosmique).

Qui ont sept fonctions

Septième chakra : conscience universelle et divine, unité et illumination – centre coronal – glande pinéale
Sixième chakra : intuition, perception intérieure, facultés psychiques et cognitives – plexus choroïde – hypophyse, hypothalamus
Cinquième chakra : communication, expression, créativité – plexus laryngé – glande thyroïde
Quatrième chakra : centre affectif, sentiments, harmonie, amour compassion, bonté, paix – plexus cardiaque – thymus
Troisième chakra : sensibilité, personnalité, image de soi, volonté, puissance – plexus solaire – glandes surrénales/pancréas
Deuxième chakra : sensations, émotions, instincts, sexualité – plexus hypogastrique – gonades
Premier chakra : stabilité, sécurité, survie, matérialité, équilibre fondamental – plexus pelvien – siège de l’énergie kundalini

Le centre ajna (au milieu du front) permet l’éveil de facultés de clairvoyance. Il est d’ailleurs souvent représenté par un troisième œil au milieu du front.
Lorsque le centre du sommet de la tête est éveillé, le yogi réalise l’union avec le Brahman – le Tout, la conscience cosmique - et il obtient entre autres la faculté de se déplacer dans son corps subtil.

Auteur: Internet

Info: compilé par Mg

[ symbole ] [ spiritualité ] [ septénaire ]

 

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outils numériques

Bilan : sur les 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques de 2019, "on ignore ce que sont devenus 82,6 % ou 44,7 millions de tonnes", reconnaît l’OMS dans un rapport le 15 juin 2021.

En fait, on s’en doute un peu. Une bonne part finissent à Guiyu dans la province chinoise du Guandong, où se trouve la plus grande décharge électronique du monde. Tellement importante qu’elle a sa propre page Wikipedia. Un autre cyber-cimetière mondial se trouve à Agbogbloshie dans la banlieue d’Accra, capitale du Ghana, où enfants et adultes brûlent les plastiques pour en extraire les métaux. Une chaîne de désassemblage bien rôdée employant 10 000 personnes, bien utile à l’Union européenne, première exportatrice de ces carcasses électroniques au Ghana. La circulation de ces déchets est pourtant interdite par la convention de Bâle depuis 1992, mais la croissance des trafics illégaux suit celle de la production et de la consommation. Les articles de presse sur les décharges Agbogbloshie et de Guiyu, ou sur le recyclage et l’incinération sauvages en Inde, se suivent et se ressemblent. Étrange impression de déjà-vu, déjà écrit, il y a 15 ans. Il faut croire qu’on radote.

L’ONU évalue à 50 tonnes par an le volume de substances toxiques lâchées par ces déchets dans la nature : mercure, retardateurs de flamme bromés, cadmium, plomb, PCB, etc. Lesquelles provoquent atteintes au système nerveux, cardiovasculaire et immunitaire, aux poumons, aux reins, troubles neurologiques, cancers, diabète, parmi une liste de dommages plus longue que celle de vos followers sur Twitter.

Les décharges électroniques contaminent l’eau, l’air, les sols et les habitants. Le dernier rapport de l’OMS alerte sur "un tsunami de déchets électroniques" qui "affectent la santé de millions d’enfants", recensant plus 1000 substances nocives dégagées par les décharges. "Un enfant qui mange un seul œuf de poule d’Agbogbloshie absorbe 200 fois plus de dioxines que la limite journalière fixée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments", avertit Marie-Noël Bruné Drisse, responsable du département environnement et santé infantile à l’OMS. Curieusement, nul gouvernement n’a déclaré d’état d’urgence sanitaire pour stopper les maladies provoquées par ces poisons. Mais quoi, "c’est à ce prix, dit le gosse du Ghana, que vous avez des smartphones en Europe".

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/cycle_silicium.pdf

[ coûts cachés ] [ pollution ] [ rebuts ] [ résidus ]

 

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société de surveillance

Nous nous habituons maintenant à ces dispositifs de contrôle, mais je vous demande : jusqu’où sommes-nous prêts à accepter que ce contrôle aille ?

Est-il possible que les citoyens d’une société prétendument démocratique soient dans une situation pire que les citoyens de l’Union soviétique sous Staline ?

Vous savez peut-être que les citoyens soviétiques étaient obligés de présenter une propiska, un laissez-passer pour tout déplacement d’un endroit à un autre.

Mais on est aussi obligé de montrer un passe sanitaire pour aller au restaurant, voire même pour aller au musée ou au cinéma.

Et maintenant —ce qui est encore plus grave avec le décret que vous devez transformer en loi— même à chaque fois que vous allez travailler.

Et aussi comment accepter que, pour la première fois dans l’histoire de l’Italie après les lois fascistes de 1938 sur les non-aryens, se créent des citoyens de seconde zone soumis à des restrictions qui, d’un point de vue strictement juridique, alors que les deux phénomènes n’ont rien à voir, (je ne parle que d’analogie juridique) subissent des restrictions identiques à celles subies par les non-aryens.

Ce qui, comme vous le savez, concernait principalement la possibilité de se marier...

Tout porte à croire que les décrets qui se succèdent, comme s’ils émanaient d’une seule personne, doivent s’inscrire dans un processus de transformation des institutions et des paradigmes de gouvernance des sociétés dans lesquelles nous nous trouvons.

Une transformation d’autant plus insidieuse que, comme cela s’était produit avec le fascisme, elle se déroule sans changement dans le texte de la Constitution... subrepticement.

Le modèle ainsi érodé et annulé est celui des démocraties parlementaires avec leurs droits, leurs garanties constitutionnelles.

Et à leur place prend le relais un paradigme de gouvernement dans lequel, au nom de la biosécurité et du contrôle, les libertés individuelles sont vouées à subir des limitations croissantes.

La concentration exclusive de l’attention sur les infections et la santé, en effet, me semble nous empêcher de percevoir quel est le sens de cette grande transformation qui s’opère dans la sphère politique.

Et cela nous empêche de réaliser que, comme les gouvernements eux-mêmes ne se lassent pas de nous le rappeler, la sécurité et l’urgence ne sont pas des phénomènes transitoires, mais constituent la nouvelle forme de gouvernementalité.

Auteur: Agamben Giorgio

Info: https://www.voltairenet.org/article214353.html

[ covid-19 ] [ prétexte ] [ justification ]

 
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greenwashing

L’expansion du vélo électrique, de Pékin à Paris, n’est pas un choix politique de décideurs convaincus du respect de l’environnement. Le vélo électrique leur est imposé par l’encombrement de l’espace public par la voiture. Leur écologie n’est pas celle des années 1970 qui voulait "réinventer la vie". Elle est le pilotage technocratique de la machine urbaine, imposée par la contrainte des embouteillages et la raréfaction des ressources en pétrole, en air, en espace. Le vélo n’est plus un moyen d’émancipation – à bicyclette, avec Paulette -, mais le moyen de transport le plus efficient dans une métropole asphyxiée.

Auto-Boulot-Dodo ou Vélo-Boulot-Dodo, peu importe, tant que les composants sociaux fonctionnent, zéro délai, zéro défaut. Le e-vélo, si facile à hisser dans le train, si pratique pour se faufiler entre les voitures, est devenu, selon l’expression des ingénieurs du territoire, un "maillon de la chaîne de mobilités". Il ne s’oppose plus aux autres moyens de transport, il est un moyen supplémentaire, selon que l’on habite plus ou moins loin de son lieu de travail, selon l’offre de transports publics, selon la météo. Grâce aux distances qu’il permet de parcourir, le vélo électrique peut prendre sa part dans la hausse ininterrompue depuis soixante ans des distances de déplacements quotidiens domicile-travail. Quoique Le Dauphiné libéré survende les epromenades sur des routes de montagne, le vélo électrique est d’abord et avant tout ce qu’en dit la Pompili de la Transition écologique : un "vélotaf". Dans les années 1960-1970, la voiture individuelle a imposé son aménagement de l’espace. Si le vélo électrique est à ce point soutenu par les pouvoirs publics, c’est qu’il peut y trouver sa place sans remises en question plus essentielles.

Refuser le vélo électrique c’est crever la baudruche de la "transition énergétique", de la technopole électrique et connectée. Le vélo électrique, anodin en apparence, est le petit mensonge qui en fait accepter de bien pires. Celui de l’électromobilité, d’abord : aussi propre soit-elle en apparence, les électromobilistes exportent les nuisances de leur mode de vie chez les voisins des mines de lithium, de cobalt, de manganèse. Celui de l’atome évidemment, sur le point de passer pour une "énergie propre" si Emmanuel Macron parvient à l’imposer parmi les énergies financées par le "Green New Deal" de l’Union européenne. Celui, plus général enfin, de l’écologie apolitique des technocrates, des scientifiques et des ingénieurs, qui vantent le vélo électrique comme ils vantent la voiture électrique, les énergies renouvelables, la ville intelligente.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/voleurs_de_ve_los-2.pdf

[ saturation urbaine ] [ bicyclette ]

 

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