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raisonnement scientifique

En voulant définir le signe d'une manière purement linguistique, […] il [Saussure] se situe à un niveau nécessairement métalinguistique, tout en prétendant contradictoirement demeurer à l’intérieur de la linguistique elle-même. En "fermant" linguistiquement le signe, unité bifaciale du signifiant et du signifié, de telle sorte que l’un n’est que le corrélat de l’autre, et qu’ils se situent tous les deux à l’intérieur de la langue, il paraît conférer à l’unité linguistique une définition rigoureuse, mais c’est au prix d'une contradiction. […] En réalité, la définition saussurienne du signe fait intervenir des éléments non linguistiques, et c’est pourquoi elle n’est pas dépourvue de validité opératoire ; mais cette capacité opératoire lui vient d’un principe auquel elle s’interdit d’avoir droit. Ce principe est celui de la fonction signifiante, c’est-à-dire cette propriété qu’ont les signes de signifier, savoir : se rapporter à un objet. Cette propriété est extra-linguistique ; elle relève d'une philosophie du langage, puisqu’elle réfère le signe à l’ordre des choses.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Histoire et théorie du symbole", éd. L'Harmattan, Paris, 2015, pages 117-118

[ critique ] [ faiblesse ] [ troisième terme subreptif ] [ codage consensus ] [ secondéités inévitables ]

 

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éros-thanatos

[…] il est de l’essence de l’homme que d’être constitué par les deux – un désir sexuel sans limite, et la loi. La loi est aussi essentielle à l’homme que le désir sexuel : il faut comprendre l’eros à la lumière de cette dualité. Vous ne pouvez pas négliger le nomos et le regarder comme entièrement extérieur. Cependant, cela signifie qu’il faut comprendre eros à la lumière de l’antagonisme entre la nature et la convention. Eros est en même temps désir de l’étreinte amoureuse et rébellion de la nature contre la convention, mieux, eros est cette rébellion plus qu’il n’est désir sexuel […]. Qu’ils veulent s’étreindre, cela, ils le savent, mais la signification plus profonde qu’ils ne connaissent pas, c’est le désir de l’unité originelle. C’est le désir de la nature ancienne non amoindrie par la convention, de la totalité ou de l’intégrité originelle. Mais si eros est bien cela, son but est inaccessible. Zeus s'en est occupé.

Auteur: Strauss Léo

Info: Dans "Sur le Banquet de Platon", trad. Olivier Sedeyn, éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2006, pages 169-170

[ castration symbolique ] [ cosmogonie ] [ limites ]

 

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idéologies

Cette idée de l’unité intellectuelle ou de l’unité morale que nous rencontrons, également, chez les trois "anti" [antisémitisme, antiprotestantisme, anticléricalisme], c’est une idée religieuse plutôt qu’une idée politique ; et si, comme les trois "anti", on en recherche la réalisation dans la contrainte légale et dans la conformité extérieure, je dirai que c’est une idée du Moyen Age, une idée de l’Ancien Régime, incompatible avec l’Etat moderne, comme avec l’esprit moderne.

Certes, envisagée en elle-même, comme un libre effort des intelligences et une aspiration vers l’unité des cœurs, c’est une grande, une noble idée. […] L’aspiration à l’unité est légitime, lorsqu’elle est volontaire, lorsqu’elle est spontanée, lorsqu’elle sort de l’âme et de la conscience ; mais si l’on veut, comme les trois "anti", la poursuivre par la force, on aboutit, fatalement, à la violence et à l’oppression. L’histoire entière en est la preuve. Toutes les formes de la tyrannie, religieuses ou politiques, toutes les persécutions de la pensée, cette idée d’unité les a couvertes et justifiées.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, page 70

[ totalitarisme ] [ bonnes intentions de façade ]

 

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eucharistie

Pourquoi Notre-Seigneur utilisa-t-Il le pain et le vin comme éléments constitutifs de ce Mémorial ? Tout d’abord parce qu’il n’y a pas dans la nature deux autres substances qui symbolisent mieux l’unité que ne le font le pain et le vin. Le pain est fait d’une multitude de grains de blé, tout comme le vin est fait d’une multitude de grains de raisins, ainsi tous ceux qui ont la foi ne font qu’un dans le Christ. En second lieu, il n’y a pas dans la nature deux autres substances qui aient autant à souffrir que le pain et le vin, pour devenir ce qu’ils sont. Le blé doit subir les rigueurs de l’hiver, être écrasé sous les meules du moulin, puis être soumis au feu purificateur avant de devenir du pain. Les raisins, de leur côté, doivent supporter l’agonie du pressoir, avoir leur vie exprimée hors d’eux-mêmes et passer par les ardeurs de la fermentation avant de devenir du vin. C’est ainsi qu’ils symbolisent la Passion et les Souffrances du Christ et les conditions du Salut.

Auteur: Sheen Fulton

Info: Dans "La vie du Christ", trad. Abbé Giraud P.S.S., éditions Dominique Martin Morin, 2012, page 372

[ signification ] [ symbolisme ]

 

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mystiques

Les soufis et les gnostiques adhèrent tous deux au principe de l’Unité Divine (tawahid).
Il existe cependant deux façons d’adhérer à l’Unité Divine: l’une théorique et l’autre expérimentale.
L’approche théorique est propre aux gnostiques, tandis que l’approche expérimentale est propre aux soufis.
Le gnostique pour connaître Dieu (Haqq) utilise la force de l’intellect tandis que le soufi avec le pas de l’amour et la béquille de l’intellect, va vers Dieu (Haqq) jusqu’au point de lâcher également la béquille.
Le soufi vide le coeur et la pensée de tout, sauf du souvenir de Dieu (Haqq), jusqu’à ce qu’il s’oublie aussi et qu’il contemple Dieu à travers Lui.

Mahgrebi a dit : "Je t’emprunte une vision de ta part pour regarder ta face, parce que mes yeux ne sont pas dignes de te voir".

En réalité le gnostique connaît la Vérité tandis que le soufi la voit.
Shebli, le célèbre soufi disait en permanence Allah, on lui demanda :
"Pourquoi ne dis-tu pas : illaha illallah, il n’y a pas d’autres Dieu que Dieu ?"
Il répondit : "Je ne vois rien d’autres que Lui pour Le nier".

Auteur: Internet

Info: magazine SUFI n°66

[ unicité ]

 

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repère chronologique

On dit généralement que le Banquet ne peut être antérieur à 385. Aristophane y explique en effet que Zeus nous a dissociés d’avec nous-mêmes, comme les Arcadiens l’ont été par les Lacédémoniens. Or, le terme dont se sert ici Platon a une signification précise : il s’applique au châtiment qui était parfois infligé par un état suzerain à une cité vassale : pour la punir d’une infidélité ou d’une révolte, on en dispersait les habitants par groupes isolés ; on en brisait l’unité sociale. C’était un diœcisme. Or, d’après Xénophon, dans ses Helléniques, un tel traitement aurait été infligé par les Spartiates à une cité arcadienne, Mantinée, pour la punir de ses trahisons pendant la guerre du Péloponnèse : elle dut abattre ses murs, raser ses maisons, et ses habitants furent répartis en quatre villages (ou plutôt cinq). Le fait se place en 385, trente et un an après celui qui est l’occasion du banquet raconté dans notre dialogue. Cet anachronisme, dit-on, serait inexplicable si le souvenir n’était pas encore tout frais d’un événement qui avait fortement frappé les esprits. Le Banquet aurait donc été écrit peu après 385.

Auteur: Robin Léon

Info: Dans "Le Banquet" de Platon, trad. Paul Vicaire, Les Belles-Lettres, Paris, 1989, Notice pages XIII-IX

[ datation ] [ littérature ] [ grecque antique ]

 

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ésotérisme

[…] chaque Nom réfère au Dieu qui se montre à et par l’Imagination théophanique. S’arrêter à la pluralité, c’est être avec les Noms divins et avec les Noms du monde. S’arrêter à l’unité du Dénommé, c’est être avec l’Être divin sous l’aspect de son Soi (dhât) indépendant du monde et des relations de ses Noms avec les Noms du monde. Mais les deux stations sont également nécessaires et conditionnées l’une pour l’autre. Refuser la première, c’est oublier que l’Être divin ne se révèle à nous que sous les configurations de l’Imagination théophanique, laquelle donne une réalité effective à ces Noms divins dont la tristesse aspirait à des êtres concrets en qui investir leur activité, et qu’ils feraient être ce qu’ils étaient, êtres grâce auxquels et pour lesquels ces Noms figureraient alors comme autant d’hypostases, écloses au pluriel qui les désigne comme "les Seigneurs". Mais manquer la seconde des deux stations, c’est ne plus percevoir l’unité dans la pluralité. En revanche s’arrêter simultanément aux deux, c’est être enfin équidistant du polythéisme et du monothéisme monolithique, abstrait et unilatéral. Reconnaître la pluralité qui s’attache à l’Imagination, ce n’est ni la dévaloriser ni prétendre l’annuler, mais au contraire la fonder.

Auteur: Corbin Henry

Info: Dans "L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn'Arabî", page 207

[ création récurrente ]

 

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libération

Là où je pense que l’enseignement du Bouddha, tel que préservé dans la tradition Theravada, surpasse toutes les autres tentatives pour résoudre les dilemmes spirituels de l’humanité, c’est dans son refus persistant de sacrifier la réalité pour l’unité. Le Dhamma du Bouddha ne nous dirige pas vers un absolu global dans lequel les tensions de l’existence quotidienne se dissolvent dans une unité métaphysique ou un vide insondable. Il nous dirige plutôt vers la réalité comme dernière sphère de compréhension, vers les choses telles qu’elles sont réellement (yathabhuta). Par-dessus tout, il nous indique les Quatre Nobles Vérités de la souffrance, de son origine, de sa cessation, et du chemin conduisant à sa cessation comme la proclamation libératrice des choses telles qu’elles sont. Ces quatre vérités, déclare le Bouddha, sont des nobles vérités, et ce qui en fait la noblesse est précisément qu’elles sont réelles, indéfectibles et invariables (tatha, avitatha, anannatha). C’est l’incapacité à faire face à la réalité de ces vérités qui nous a fait errer pendant si longtemps dans le long cours du samsara. C’est en pénétrant ces vérités telles qu’elles sont que l’on peut parvenir à la véritable réalisation de la quête spirituelle : mettre fin à la souffrance.

Auteur: Bhikkhu Bodhi

Info: Dans “Dhamma et non-dualité”, traduit par Alain Durel, https://linactuelle.fr/index.php/2019/12/30/bhikkhu-bhodi-bouddhisme-theravada-dualite/

[ bouddhisme ] [ anti-métaphysique ] [ acceptation ]

 
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diabolique

C’est bien là, en effet, le caractère le plus visible de l’époque moderne : besoin d’agitation incessante de changement continuel, de vitesse sans cesse croissante comme celle avec laquelle se déroulent les événements eux-mêmes. C’est la dispersion dans la multiplicité, et dans une multiplicité qui n’est plus unifiée par la conscience d’aucun principe supérieur ; c’est, dans la vie courante comme dans les conceptions scientifiques, l’analyse poussée à l’extrême, le morcellement indéfini, une véritable désagrégation de l’activité humaine dans tous les ordres où elle peut encore s’exercer ; et de là l’inaptitude à la synthèse, l’impossibilité de toute concentration, si frappante aux yeux des Orientaux. Ce sont les conséquences naturelles et inévitables d’une matérialisation de plus en plus accentuée, car la matière est essentiellement multiplicité et division, et c’est pourquoi, disons-le en passant, tout ce qui en procède ne peut engendrer que des luttes et des conflits de toutes sortes, entre les peuples comme entre les individus. Plus on s’enfonce dans la matière, plus les éléments de division et d’opposition s’accentuent et s’amplifient ; inversement, plus on s’élève vers la spiritualité pure, plus on s’approche de l’unité, qui ne peut être pleinement réalisée que par la conscience des principes universels.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne" pages 71-72

[ signes ] [ chute ]

 

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société technique

Il y avait désormais un monde nouveau, un ordre nouveau, sévère, terrible, inhumain mais satisfaisant même dans ce qu’il avait de destructeur. Les Hommes étaient satisfaits d’appartenir à la grande et merveilleuse machine, même alors qu’elle les détruisait. C’était ce qu’ils désiraient. C’était ce que l’homme avait produit de plus élevé, de plus étonnant, de surhumain. Et ils s’exaltaient à l’idée d’appartenir à ce grand système qui était au-dessus du sentiment et de la raison, quelque chose de vraiment divin. Ils sentaient leur cœur mourir en eux, mais leur âme était satisfaite. C’était ce qu’ils désiraient. Autrement, Gérald n’aurait jamais pu accomplir ce qu’il accomplit. Il ne faisait que les devancer en leur donnant ce qu’ils désiraient, ce moyen de participer à un grand et parfait système qui soumettait la vie à de purs principes mathématiques. C’était une espèce de liberté, l’espèce qu’ils désiraient réellement. C’était le premier grand pas dans la démolition, la première grande phase du chaos, la substitution du principe mécanique, la destruction de l’ensemble organique, de l’unité organique, et la subordination de chaque élément organique au grand principe mécanique. C’était la pure désintégration organique et la pure organisation mécanique. C’était la première phase du chaos et la plus subtile.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, pages 328-329

[ aspiration inconsciente ] [ soumission ] [ abdication ] [ superstructure ]

 

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