Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 132
Temps de recherche: 0.0585s

Exemples de recherches avec ce logiciel

Simple avec deux mots Mot avec bout-de-mot Mot avec mot-concept Avec trois bouts de mots Avec deux mots et un bout de mot Avec bout de phrase Précisée avec soustraction de mots Encore mieux précisée avec soustractions de mots Très complexe (donc auto limitée) "Sur" et pas "de" Lacan Pensées de statisticiens AVEC FONCTION AVANCÉE Recherche du mot "sexe", au sein des citations étiquetées "justification" AVEC FONCTION AVANCÉE AVANCÉE (auteurs) Citation contenant la chaîne "sex", attribuée à une femme, européenne, vivant à l'ère industrielle. RECHERCHE PRECISEE, citation avec "vie", formulée par un homme de l'empire romain AVEC FONCTION AVANCÉE AVANCÉE des auteurs, couplée à la FONCTION AVANCÉE Recherche dans le texte de la citation du mot "amour", parmi les extraits étiquetés "femmes-hommes", formulé par une européenne de l'ère industrielle. REMARQUES FLP peut aisément être utilisé (ou même converti via quelques modifications du code) en instrument statistique. Mais pour le lecteur-quêteur cette application ouvre d'autres horizons. Il pourra par exemple s'amuser à rechercher des extraits de philosophes au sujet de la mer et de l'océan. Ou d'auteurs de science fiction parlant de religion. Et ainsi de suite. L'outil, de par ses fonctionnalités croisées, multiplie les possibilités.

Auteur: Mg

Info: 2017 [a ]avec [/a]

[ exploration ]

 

Commentaires: 0

humanisme frelaté

Lorsque vous entendez quelqu’un parler de "mâle blanc" vous pouvez être sûr que vous avez affaire à un idiot, dans le sens où il ne sait pas que son sujet est pris dans un discours, il croit que le langage est un pur instrument à sa disposition, ne se rendant compte à aucun moment qu’avant d’être parlant il est toujours déjà parlé...

IL N’Y A DE RACES QUE DE DISCOURS.

Pourquoi le principal effet de la lutte officielle contre le racisme est-il de perpétuer le racisme?

Ceux qui revendiquent publiquement au nom de l'Autre et pour l'Autre les modes de vie spécifiques de l'Autre ne font rien d'autre qu'affirmer leur propre supériorité, leur narcissisme pathologique, comme s'ils étaient eux-mêmes dégagés de leur propre communauté originelle, et qu'ils pouvaient ainsi statuer et juger en toute neutralité sur ce qui est bon pour l'Autre et pour les autres.

L'antiracisme est un racisme au second degré, le racisme "politiquement correct", un nanti-raciste est quelqu'un qui vit du racisme.

Le "politiquement correct" est à l'origine de toutes les violences sociales.

Il n'y a de races que de discours, le "discours" étant à entendre dans sa stricte acception lacanienne, comme dispositif prenant en compte la jouissance du sujet qui tente de faire lien social...

Si le Discours Universitaire est, en tant que Discours du Maître perverti, la structure qui soutient le discours dominant, c’est que que le Signifiant qu’il recèle, le Signifiant "un", placé au lieu de la Vérité, en bas à gauche, est précisément ce signifiant-là qui n’autorise pas le sujet à "refouler" complètement sa position d’énonciation, à oublier ce "d’où" il est toujours parlé autant qu’il parle, cela fait dire à Lacan qu’un peu de honte suffit à ne pas avoir une vie entière à mourir de honte...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 01.08.20

[ reproduction inconsciente des mécanismes de domination ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

production marchande

La leçon fondamentale de la "critique de l’économie politique" élaborée par le Marx de la maturité, après le Manifeste, est de démontrer comment cette réduction de toute chimère sacrée à la brutale réalité économique génère sa propre spectralité. Lorsque Marx décrit la folle circulation du Capital dont la trajectoire autofécondante atteint son apogée dans les spéculations méta réflexives* contemporaines sur les marchés à terme, il est bien trop simple de considérer le spectre de ce monstre autoengendré (poursuivant sa trajectoire indépendamment de toute préoccupation humaine ou environnementale) comme une abstraction idéologique : il ne faudrait jamais oublier que derrière cette abstraction il y a de vraies gens et des objets naturels, sur les capacités productives et sur les ressources desquels la circulation du Capital est fondée, et dont celui-ci se nourrit comme un gigantesque parasite. Le problème est que cette "abstraction" n’existe pas seulement dans l’erreur de jugement du spéculateur financier : elle est "réelle", au sens où elle détermine la structure même des processus matériels et sociaux. C’est ainsi que le sort d’une partie entière d’une population – et parfois de pays entiers – peut être décidée par la danse spéculative et "solipsiste" du Capital qui poursuit sa quête effrénée du profit en affichant une indifférence tranquille à la manière dont ses mouvements vont influencer la réalité sociale. C’est en quoi réside la violence fondamentalement systématique du capitalisme, bien plus troublante que la violence socio-idéologique directe des sociétés précapitalistes : cette violence, en effet, n’est plus imputable à des individus concrets, à de "mauvaises intentions" ; elle est purement "objective", systématique, anonyme.

Nous rencontrons ici la différence lacanienne entre la réalité et le Réel : la "réalité" désigne la réalité sociale dans laquelle les gens réels interagissent dans le cadre du processus productif matériel ; le Réel, lui, désigne l’inexorable logique, spectrale et "abstraite", qui détermine la scène de la réalité sociale.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 27-28. *méta-réflexif : qui pense sur ses propres pensées

[ transposition psychanalytique ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophe-sur-psychanalyste

L'idée d'une position de classe, d'effet de parti, l'appartenance à un groupe, l'appartenance à une école, l'initiation, la formation de l'analyste, etc., tout ceci nous renvoie bien à ces questions de la formation du sujet pour l'accès à la vérité, mais on les pense en termes sociaux, en termes d'organisation. On ne les pense pas dans le tranchant historique de l'existence de la spiritualité et de ses exigences. Et en même temps d'ailleurs, le prix à payer pour transposer, pour rabattre ces questions "vérité et sujet" sur des problèmes d'appartenance ( à un groupe, à une école, à un parti, à une classe, etc.), le prix payé ça a été bien entendu l'oubli de la question des rapports entre vérité et sujet. Et il me semble que ce ce qui fait tout l'intérêt, toute la force des analyses de Lacan, c'est précisément ceci : c'est que Lacan a été , me semble-t-il, le seul depuis Freud à vouloir recentrer la question de la psychanalyse sur cette question précisément des rapports entre sujet et vérité. En des termes qui sont bien entendu absolument étranger à la tradition historique de cette spiritualité, que ce soit celle de Socrate ou de Grégoire de Nysse, et de tous leurs intermédiaires, en des termes qui étaient ceux du savoir analytique lui-même, il a essayé de poser la question qui est historiquement, proprement spirituelle : la question du prix que le sujet a à payer pour dire le vrai, et la question de l'effet sur le sujet du fait qu'il a dit, qu'il peut dire et qu'il a dit le vrai sur lui-même. En faisant resurgir cette question , je crois qu'il a effectivement fait resurgir à l'intérieur même de la psychanalyse la plus vieille tradition, plus vieille interrogation, la plus vieille inquiétude de cette "epimeleia heautou" (souci de soi), qui a été la forme la plus générale de la spiritualité.

Auteur: Foucault Michel

Info: L'herméneutique du sujet, Cours au Collège de France. 1981-1982- EHESS GALLIMARD SEUIL , page31

[ inconscient ] [ apport philosophique ] [ éloge ] [ diachronie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

glissement sémantique

La prophétie de Nietzsche :
"Un bouddhisme mou envahira l’Europe"

Cette prophétie s’est magistralement réalisée et triomphe de nos jours dans le monde entier. Dès que le pâli Djâna (absorption immédiate) fut traduit par le sanscrit Dhyâna (méditation réflexive) on était en droit de s’attendre au pire. Bodhidharma le comprit instantanément et choisit de s’exiler. Même phonétiquement les deux mots ne se prononcent pas de la même manière. Djâna est bref comme l’immédiat et Dhyâna est long comme toute réflexion. Quant à leur signification, elle participe de deux pratiques opposées et inconciliables. L’un ou l’autre terme devait disparaître. C’est Djâna qui en fit les frais entraînant avec lui toute la langue pâli, un peu comme la langue gauloise disparut en faveur du latin (voir la guerre des Gaules de Jules César). C’est comme si on décrétait le refoulement officiel de l’inconscient au seul profit de la conscience consciente d’elle-même. Le problème est structurel. Conscient ou inconscient ? Compte tenu que la conscience de rien est aussi un rien, ou une négation, de toute conscience. Le mot Zen est la prononciation japonaise de l’idéogramme Tchan, apocope de Tchanna qui est la prononciation phonétique chinoise du pâli Djâna (Djâna-Tchanna) : absorption immédiate. Rien à voir avec le Dhyâna mot sanscrit qui signifie méditation, terme qui implique toutes formes de réflexion et de graduation. Cette transformation du subitisme en gradualisme, de la "non pensée" en pensée, du non-être en ontologie, de l’immédiateté en travail progressif et graduel va produire ce "bouddhisme mou" et dégénéré, prédit par Nietzsche (dont le concept de "volonté de puissance" est précisément l’inconscient freudien et lacanien). Ce bouddhisme apathique et châtré s’étend aujourd’hui sur toute la planète. Tous les dictionnaires du monde répètent erronément que zen n’est autre que le sanscrit Dhyâna, méditation. Toute la pensée du monde est influencée par cette perversion linguistique qui corrompt de nos jours les plus brillants et les plus courageux esprits.

Auteur: Massat Guy

Info: Publication facebook du 28.02.19

[ amalgame ] [ erreur ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

psychothérapies

Le Discours de l'Analyste n'est pas le discours tenu par des psychanalystes, (la plupart des soi-disant "psychanalystes" n’ont pas la moindre idée de ce qu’implique de décisif dans le rapport du sujet au réel la structure appelée "Discours de l’Analyste"; pour l'écoute analytique, ce n'est pas le sujet qui tient un discours, mais un Discours qui "tient" le sujet, le sujet entendu au sens lacanien (noté $) ne parle pas, ça parle de lui, et c'est par là qu'il s'appréhende (raison pour laquelle s’il y a bien un sujet de l'inconscient, il n’y a pas d'inconscient du sujet…)

Pour approcher le genre de relation que la théorie analytique entretient avec la psychologie — qui ne répond pas du Discours de l’Analyste, mais du Discours du Maître ou de ses succédanés —, si nous prenons par exemple la locution "ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain": pour le psychologue arrimé au sens commun, voire au "bon sens", les choses se présentent dans une perspective apparemment simple, et même simpliste: il s'agit d'évacuer l'eau sale (symptômes, phobies, tics, tocs, etc.) et de garder le bébé (le moi) aussi propre que possible, débarrassé de ses souillures…

Dans la cure psychanalytique, c'est l'exact contraire, il s'agit de "jeter" le bébé (mettre en "suspens" le moi de l'analysant) et garder l’eau du bain afin que le patient puisse se confronter lui-même à son "eau sale" (ses symptômes, ses fantasmes…) à travers quoi s'organise une certaine jouissance, le plus souvent ruineuse, par lui-même ignorée.

Pour le dire autrement, le principe de l'association libre, de l’interprétation et de la scansion propres à la psychanalyse, permet une mise en suspension du moi de l'analysant (sa "maîtrise" — ou plutôt son illusion de maîtrise!) de façon à ce que "l'eau sale" de la jouissance puisse lui arriver aux oreilles, charriée par sa propre parole, que le psychanalyste s’est engagé à entendre…

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 23.06.2021

[ différences ] [ révélation ] [ inversion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

envie du pénal

Si nous étions authentiquement démocrates nous nous demanderions à quelles lois nous devons obéir.

Plus nous réclamons des lois, plus nous sommes coupables, car notre besoin de lois n'est qu'une défense, une manière de tenir à distance notre désir qui nous apparaît entaché d'innommables péchés...

Le péché, c'est le manque dans l'Autre, dont résulte la castration symbolique.

Si le sujet l'assume, il devient un désirant, s'il s'y soustrait, il restera un coupable.

Le point de départ d'une éthique du sujet de l’inconscient consiste à ne pas ignorer notre jouissance, car qu'on le veuille ou non, nous en sommes intégralement responsables. La jouissance n’est pas à confondre avec le plaisir, la jouissance c’est le plaisir du déplaisir. Pour Lacan, le désir est ce qui vient border la jouissance, l’accès au désir se paie d’un sacrifice de la jouissance, qui change alors de signe et devient un bien en permettant de payer le prix de l’accès au désir: "Le désir, ce qui s'appelle le désir suffit à faire que la vie n'ait pas de sens à faire un lâche. Et quand la loi est vraiment là, le désir ne tient pas, mais c'est pour la raison que la loi et le désir refoulé sont une seule et même chose, c'est même ce que Freud a découvert." (Kant avec Sade)

La loi ne saurait se concevoir sans son envers, l'instance obscène qui bombarde le sujet de ses commandements contradictoires: le surmoi.

Arrivé à une nouvelle porte de la Loi, K découvre que derrière le masque des apparences, il n'y a rien ...rien si ce n'est une répugnante substance visqueuse de jouissance palpitant dans la monstruosité obscène de son hors-sens ; loin de la visée traditionnelle où la Loi est présentée dans sa perspective d'universelle neutralité, chez Kafka la Loi doit assumer son statut de bricolage inconsistant, pénétré de bout en bout par la jouissance...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 13.01.2021

[ culpabilité ] [ compensation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

folie prométhéenne

Lacan : Il semble que vienne pour les savants le moment de l'angoisse. Dans leurs laboratoires aseptiques, roulés dans leurs blouses empesées, ces vieux bambins qui jouent avec des choses inconnues, en fabriquant des appareils toujours plus compliqués et en inventant des formules toujours plus obscures, commencent à se demander ce qui pourra advenir demain, ce que ces recherches toujours nouvelles finiront par amener. Enfin ! dis-je. Et s'il était trop tard? Les biologistes se le demandent maintenant, ou les physiciens, les chimistes. Pour moi, ils sont fous. Alors qu'ils sont déjà en train de changer la face de l'univers, il leur vient à l'esprit seulement à présent de se demander si par hasard ça ne peut pas être dangereux. Et si tout sautait? Si les bactéries élevées si amoureusement dans les blancs laboratoires se transformaient en ennemis mortels? Si le monde était balayé par une horde de ces bactéries avec toute la merde qui l'habite à commencer par ces savants des laboratoires? Aux trois positions impossibles de Freud, gouvernement, éducation, psychanalyse, j'en ajouterai une quatrième, la science. A ceci près, que les savants ne savent pas que leur position est insoutenable.

Question : C’est une vision assez pessimiste de ce qui communément se définit comme le progrès.

 Lacan : Pas du tout, je ne suis pas pessimiste. Il n’arrivera rien. Pour la simple raison que l’homme est un bon à rien, même pas capable de se détruire. Une calamité totale promue par l’homme, personnellement je trouverais ça merveilleux. La preuve qu’il aurait finalement réussi à fabriquer quelque chose avec ses mains, avec sa tête, sans intervention divine ou naturelle ou autre.

Toutes ces belles bactéries bien nourries se baladant dans le monde, comme les sauterelles bibliques, signifieraient le triomphe de l’homme. Mais ça n’arrivera pas. La science a sa bonne crise de responsabilité. Tout rentrera dans l’ordre des choses, comme on dit. Je l’ai dit, le réel aura le dessus comme toujours, et nous serons foutus comme toujours.


Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien accordé en 1974 au magazine italien Panorama, traduit de l'italien par Paul Lemoine

[ ignorance ] [ conséquences ] [ apprentis sorciers ] [ impuissance ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

a posteriori

Rappelons ici que ce démontre l’expérience psychanalytique, c’est que l’éthique du désir ne se fonde pas sur une prévisibilité mais sur une rétroactivité.

Après que Hegel a découvert la déraison au cœur même de la raison (la folle danse des opposés qui sape l'ordre rationnel), Freud, lui, découvre la raison au cœur même de ce qui apparaît comme déraison (lapsus, rêves, actes manqués, folie...)

La dialectique de Hegel et la psychanalyse (Freud-Lacan) aboutissent à la même dimension de rétroactivité, celle qui opère dans la logique hegelienne (l'Un(ité) n'est que l'effet rétroactif de sa perte...) se retrouvant dans la performativité rétroactive du signifiant chez Lacan, qui fait que refoulement et retour du refoulé sont le même (il n’y aura pas eu d’abord refoulement puis retour du refoulé, le refoulement n’étant en vérité que l'effet rétroactif de son retour...)

La performativité rétroactive du signifiant est ce qui permet de lever le faux clivage qui aujourd’hui oppose rationalité et irrationalité, d’un côté ce qui paraît ressortir de l’esprit rationnel (les sciences dites "dures", la mathématique, la physique, la biologie, la technologie...) et de l’autre les croyances (la religion, la spiritualité, la philosophie, la psychologie, les sciences (dites) humaines...

Ce que nous apprend la psychanalyse c'est que le rationnel est aussi une croyance, d'autant plus pernicieuse qu'elle se présente comme n'en étant pas une: Rationaliser ce n’est rien d’autre qu’inventer des fictions pour tenter de se rassurer en niant ce qui nous détermine.

"Espérez ce qu'il vous plaira!"

La moindre des choses que vous puissiez demander à votre analyse, c'est qu’elle vous opère de l'espoir.

L’espérance dans ce qu’on appelle des "lendemains qui chantent" est ce qui a toujours conduit les hommes à toutes sortes de catastrophes.

La leçon de la psychanalyse n'est pas: "renoncez à vos rêves et à vos désirs dénués de sens, la vie est cruelle, acceptez-la telle qu'elle est..." mais plutôt: "vos jérémiades, vos gémissements, tout autant que vos espoirs et vos croyances ne sont qu'hypocrisie, car ils sont le paravent derrière lequel vous vous adaptez à cette réalité faite de manipulation et d'exploitation."

Il n’y a rien à espérer, et encore moins du désespoir.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 10.01.2021

[ bien-dire ] [ inconscient ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

poussée inconsciente

"Je pense, donc se jouit." (Lacan, La troisième)

La jouissance telle qu’elle apparaît dans l’enseignement lacanien n'est pas à entendre comme un synonyme de plaisir intense, c'est le nom d'un paradoxe, un étrange excès qui nous rend capable de tirer un certain plaisir (un plaisir non reconnu de nous-même) ... du déplaisir lui-même.

La jouissance sexuelle, qui est considérée comme la manifestation la plus intense de la jouissance, est en définitive d'ordre masturbatoire, réduisant le partenaire à être l'instrument de ma propre jouissance.

Mais pour autant, cela ne veut pas dire que je doive renoncer à cette jouissance sexuelle dans l'idée d'affirmer la "pureté" de mon amour, par exemple, une telle renonciation étant toujours un leurre qui cache une autre jouissance, inconnue de moi-même, qui est de jouir de la renonciation elle-même. Rien n'est plus morbide pour le sujet que ce sacrifice à un idéal, rien de plus problématique que cette jouissance "insue" qui émane de la renonciation au plaisir, rien de plus dévastateur que se sacrifier au nom de l'Autre, le grand Autre s'entend...

Pour la psychanalyse, la jouissance est moins ce qui est difficile à atteindre, que ce dont il est impossible de se défaire.

Pour le psychanalyste, l'acte véritable, le seul acte digne de ce nom, est celui d'une suspension de la réalité constituée. La psychanalyse s’inscrit dans le droit fil initié par Hegel pour qui la réalité est quelque chose de posé par le sujet, et non pas simplement quelque chose qui s'impose de l'extérieur.

Avec le développement et la légitimation universitaire de la psychologie (egopsychology américaine), ce que la psychanalyse "molle" a perdu (ce en quoi elle n’est plus du tout psychanalyse...) c'est cette dimension d'une réalité posée par le sujet, qui la faisait s'opposer au sens commun (et simultanément à l'approche "scientiste") qui pose la prétendue "réalité externe" comme quelque chose de donné par avance, une "normalité"à quoi l'appareil psychique devrait se raccorder, se connecter, "s'adapter"...

Les mots qui viennent structurent notre "réalité", comme dit le poète, les mots savent de nous des choses que nous ignorons d’eux...

Ce que nous appelons "monde" n’est que le fantasme qui se soutient d’un certain type de pensée.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 24.04.2021

[ lieu de l'énonciation ] [ ascèse ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson