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formation

Quand les pédagogues allemands cherchèrent un nom pour désigner cet engagement dans le mode, ils adoptèrent Bildung. Le terme Bildung pouvait s'entendre comme un processus dérivé de la peinture, bien qu'il crée une curieuse sorte de tableau. Plus une personne est formée (gebildet), plus elle a une personnalité cohérente, plus elle est mêlée aux autres en tant qu'être social. Ainsi, la Bildung est un portrait de groupe : au fur et à mesure que l'artiste (la société) peint plus distinctement le visage de chaque individu, l'image, dans sa conception d'ensemble, devient de plus en plus claire. Quels que soient les défis lancés par les adultes à l'ordre social existant, il ne les lanceront pas dans un esprit d'aliénation et de rejet mais plutôt au nom de la vie qui "a un sens" - mots simples qui exigent beaucoup.

Auteur: Sennett Richard

Info: La conscience de l'oeil : urbanisme et société, p. 144

[ politique ] [ normalisation ]

 

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meurtrier

(...) Les hommes de terre s'entre-tuent beaucoup plus vite que les géants ne les dévorent.
- Mais les gens ne se mangent pas les uns les autres, fit observer Sophie.
- Les géants non plus ne se mangent pas entre eux, répliqua le BGG, et en plus, les géants ne se tuent pas les uns les autres. (...) De même les croque-l'Odile ne tuent pas d'autres croque-l'Odile. Et les chats ne tuent pas d'autres chats.
- Ils tuent des souris, fit remarquer Sophie.
- Oui, mais ils ne tuent pas leurs congénères. L'homme de terre est le seul être qui tue son semblable (...) et ils montent dans des aéropalmes pour lancer des bombes sur la tête des autres. Et ils font ça chaque semaine. Les hommes de terre tuent sans arrêt d'autres hommes de terre.

Auteur: Dahl Roald

Info: Le Bon Gros Géant : Le BGG

[ animal ] [ particulier ]

 

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météo

Si l’on considère que l’homme a contraint l’électricité à transporter instantanément ses pensées au-delà des mers et sa voix à de lointaines distances, qu’il l’a contrainte à l’éclairer la nuit, à la façon dont le soleil l’éclaire le jour, est-il permis de douter qu’il la contraindra à éclairer la pluie déclenchée par ses soins ? Je crois qu’un temps viendra où tous les États refondront leurs armées en régiments de fusées qui lanceront leurs armes modifiées non les uns contre les autres pour faire couler le sang des hommes, mais dans les nuées célestes pour faire tomber la pluie, dans le ciel immaculé pour y forme des nuages de pluie ; je crois que les armées lutteront victorieusement contre les nuages de grêle, protégeant contre elle les champs des civils. Mais pour cela il est nécessaire d’étudier l’orage, ce qu’ont d’ores et déjà entrepris tous les États.

Auteur: Liadski Zakhar Antonovitch

Info: Nouvelle explication de l’orage, 1885

[ maîtrise des éléments ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

révolte

Je suis née folle dans le Barbican, quatre ans après la défaite de l'invincible Armada. Je décide immédiatement de faire ce que je veux : vivre des aventures de bandit de grand chemin plutôt que de papoter avec une poignée de menteuses, me bagarrer avec un gourdin clouté, détruire chaque fichue pique qu'on tente de me lancer. Je suis la dame ourse, les yeux couverts de cuir, la reine de la chicane des joyaux des taudis. Si j'étais un homme, je rejoindrais les hommes du colonel Downe sur la route ; je naviguerais jusqu'aux territoires espagnols avec du velours noir sur mon oeil gauche du velours noir sur mon entrejambe. Les combats de chiens, dans le Bear Garden, sont et resteront mon sport préféré. J'apprends à combattre, à m'armer de bâtons, de toutes les manières, à prendre soin de moi-même. Mon père est un tailleur idiot.

Auteur: Acker Kathy

Info: La Vie enfantine de La Tarentule noire, par La Tarentule noire, éditions Désordres, p. 38

[ enfance ]

 

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nouvelle technologie

Le Petit Marseillais stigmatisait, l’autre jour, comme il sied, la sauvagerie de ceux qui, sur les allées du Prado réservées aux cyclistes, déposent des tessons de verre et des clous destinés à gravement endommager les pneumatiques. À Paris et autour de Paris nous avons aussi nos malfaisants. Cochers qui s’amusent à "serrer" les vélocipédistes ; charretiers dont c’est la joie de barrer la route ; sots appartenant à toutes classes de la société et qui trouvent récréatif son de jeter, comme à Marseille, clous et morceaux de verre sur le chemin, soit de lancer leurs chiens aux mollets des pédaleurs. Contre tous ces gens-là, le Code et les règlements de police édictent des sévérités ; mais pas vu, pas pris. Qui a jeté ce cul de bouteille sur la voie ? Personne. Le cycliste crevé, qui, après avoir constaté le dégât, interroge d’un regard justement irrité l’horizon, n’aperçoit rien...

Auteur: Victor-Meunier Lucien

Info: Dans le journal "Le petit Marseillais" du 5 juillet 1896

[ fait divers ] [ moyen de locomotion ] [ coalitiion ] [ dénigrement ] [ déprédations ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nourriture

Un jour il a eu le malheur, dans un moment de laisser-aller, un moment où il se tenait détendu, content, de lui lancer cela négligemment, cette confidence, cette révélation, et telle une graine tombée sur une terre fertile cela a germé et cela pousse maintenant : quelque chose d’énorme, une énorme plante grasse au feuillage luisant : Vous aimez les carottes râpées, Alain.
Alain m’a dit qu’il aimait les carottes râpées. Elle est à l’affût. Toujours prête à bondir. Elle a sauté là-dessus, elle tient cela entre ses dents serrées. Elle l’a accroché. Elle le tire… Le ravier en main, elle le fixe d’un œil luisant. Mais d’un geste il s’est dégagé — un bref geste souple de sa main levée, un mouvement de la tête… "Non, merci…" Il est parti, il n’y a plus personne, c’est une enveloppe vide, le vieux vêtement qu’il a abandonné dont elle serre un morceau entre ses dents.

Auteur: Sarraute Nathalie

Info: Le Planétarium

[ appât ] [ femmes-hommes ]

 

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imposteur

J’admets fort bien que l’on suive la nécessité. La corde au cou et le pied au cul. Vous ne pouvez faire autrement. Soit ; c’est la simple condition humaine, et la première expérience véritable est celle de l’obstacle auquel je me heurte, de la limite de ma force et de ma résistance, du sommeil invincible, de la peur du lendemain ou du gendarme. Je suis contraint par l’État, par le travail ; je suis conditionné par mon corps et par le corps social : telle est ma faiblesse, telle est ma lâcheté. Il n’y a pas à en faire de drames ni de complexes : elles nous sont communes. Mais ce qui devient inadmissible, c’est, dans cette situation-là, de lancer un glorieux cocorico : voyez comme j’ai vaincu et voyez comme je suis libre ! ou de faire un clin d’œil à la ronde : voyez comme je suis malin, et combien j’ai joué cette nécessité ! Car ici commence le règne du Menteur.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "Exégèse des nouveaux lieux communs"

[ représentation de soi ] [ soumission positive ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

Vous allez dire que je m'écarte du sujet, que je ferais mieux de ne pas faire de digression. Justement, cela me rappelle un truc à la Sorbonne. Il y avait Aragon qui faisait une conférence sur Pétrarque. J'ouvre une parenthèse. Aragon tout le monde le méprise, mais moi je l'aime, et je ferme la parenthèse. En Sorbonne, donc, Louis Aragon fait une conférence sur Pétrarque. Il commence par se lancer dans une éloge de Matisse. ça dure au moins trois quart d'heure, et finalement un étudiant lui crie du fond de la salle : "Au sujet !" Et Aragon, magnifique, fait simplement remarquer en terminant la phrase interrompue par l'étudiant que "toute l'originalité de Pétrarque consiste précisément dans l'art de la digression". Moi, c'est idem, je ne m'écarte pas de mon propos. Ou alors, c'est mon sujet profond. Exactement comme une auto que les inondations écartent de son trajet normal et forcent à rouler à travers champs pour gagner la grande route de Paris.

Auteur: Baecque Antoine de

Info: Godard

[ cinéma ] [ modèle ] [ digression ]

 

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amorce

- Je l'ai mis là pour deux raisons, Sandy. D'une, pour me souvenir que l'excès de confiance tue – un navire rempli de pétrole et de munitions peut exploser à chaque instant. Mais surtout pour me rappeler que quand le Maine a explosé en 1898 – avant les réseaux sociaux, avant les chaînes d'info en continu – nous n'avons eu aucun problème à nous retrouver en pleine hystérie collective, tenant les "terroristes espagnols" pour responsables, ce qui, bien sûr, a conduit à la guerre hispano-américaine. Cinquante ans plus tard, après la Deuxième Guerre mondiale, quand nous avons pu enfin mener une enquête approfondie, tu sais ce qu'ils ont découvert ? Le Maine avait sauté à cause d'une explosion interne – une chaudière qui avait éclaté ou une soute à munitions endommagée. Ce que nous apprend le Maine – ou même l'Irak, où jai combattu - c'est qu'il est fichtrement conseillé de savoir ce qui se passe avant de se lancer dans une guerre.


Auteur: Ackerman Eliot

Info: 2034, pp 99-100, Gallmeister

[ conflits ] [ opinions publiques ] [ illusion ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

lecture

L'atteinte faite au langage dépasse largement le cadre des évaluations académiques formelles. Elle s'incarne aussi dans la " vraie vie ".

En ce domaine il apparaît ainsi, par exemple, que les enfants d'aujourd'hui sont incapables d'absorber les ouvrages de la " Bibliothèque rose " que lisaient aisément leurs ascendants dans les années 1960-1970.

Pour ne pas condamner Fantômette et Le Club des Cinq aux oubliettes, nos amis éditeurs ont dû se lancer dans une vaste opération de réécriture.

Ainsi, entre l'édition originale du " Club des Cinq et le trésor de l'île" de 1962 et celle de 2006, la longueur du texte a été réduite de 45 % et le nombre de mots uniques de 42 % !

Tout est désormais court et concis. On ne précise plus " le pique-nique marqua une halte agréable, dans un cadre champêtre à souhait " ; on écrit " la famille s'arrête pique-niquer en haut d'une colline "..

Fini le passé simple, les mots sortant de l'ordinaire, les formes irrégulières, les descriptions fécondes : trop compliqués...

Auteur: Desmurget Michel

Info: La fabrique du crétin digital

[ évolution ]

 
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Ajouté à la BD par miguel