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vulgarisateur

À la fin des années 1930, la physique théorique apparaissait de plus en plus comme une construction formelle surplombant le langage, en principe impossible à transmettre hors du petit cercle des initiés. Pourtant, un jeune physicien du nom de George Gamow (prononcer Gam-off) entreprit de présenter au public les acquis révolutionnaires de la physique quantique et de la relativité, sans jamais laisser le lyrisme déborder sur les terres de la raison. Non, voulut-il démontrer, toute bardée de mathématiques qu’elle est, la physique ne vise pas l’éradication des mots. Comme toutes les entreprises humaines, elle exige une narration passant par la langue de tous les jours, un processus de diffusion qui la transporte par-delà son cercle d’origine. Il y a même urgence à réveiller la Belle au bois dormant. Mais comment procéder ? En trouvant des astuces, des détours, des analogies permettant de verbaliser – de baliser par le verbe – l’étrangeté de ses concepts. Il ne s’agit pas de photographier la physique, mais de la traduire, de la re-transcrire. Le "truc" de Gamow ? Mettre en scène les concepts, jouer avec, les sortir de leur contexte, les faire évoluer à l’air libre, dans la vie de tous les jours, plutôt qu’essayer de les expliquer d’une façon lourdement, tristement didactique.

Auteur: Klein Étienne

Info: Il était sept fois la révolution. Albert Einstein et les autres…

[ maths verbalisées ] [ double codage ]

 
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cinéma

En tout cas c’est l’esprit moderne tel que Shakespeare, suivant Montaigne, l’a orienté et tout illumine d’aurore : l’homme dansant, ivre d’intelligence, sur les cimes du désespoir. Il y a bien une différence. Le langage, chez Charlot, n’est plus de convention, le mot est supprimé, et le symbole, et le son même. C’est avec ses pieds qu’il danse. [...] Chacun de ces pieds, si douloureux et si burlesques, représente pour nous l’un des deux pôles de l’esprit. L’un se nomme la connaissance, et l’autre le désir. Et c’est en bondissant de l’un sur l’autre qu’il cherche ce centre de gravité de l’âme que nous ne trouvons jamais que pour le perdre aussitôt. Cette recherche est tout son art, comme elle est l’art de tous les hauts penseurs, de tous les hauts artistes et, en dernière analyse, de tous ceux qui, même sans s’exprimer, veulent vivre en profondeur. Si la danse est si près de Dieu, j’imagine, c’est qu’elle symbolise pour nous dans le geste le plus direct et l’instinct le plus invincible le vertige de la pensée qui ne peut réaliser son équilibre qu’à la condition redoutable de tournoyer sans relâche autour du point instable qu’il habite, et de poursuivre le repos dans le drame du mouvement.

Auteur: Faure Elie

Info: Charlot, op. cit., ici p. 48-49 - Charlie Chaplin

[ ballet ] [ continuité ] [ évolution ]

 

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rapports humains

Kerrotret a des traditions, les "atolls" sont des Anatoles, les Laquédives et les Maldives, les Lascives et les Maladives, Madagascar, madame Gaspar ; jamais quand il double Zafarana en descendant vers le sud il ne manque de dire : Je prends le cafard et au retour, Je lâche le cafard. Il possède aussi un vaste répertoire de maximes nautiques et de  dictons maritimes qui témoignent en faveur de sa longue pratique de la mer et de son parfait équilibre. Lorsque tout va bien il déclare : Rien de nouveau au bossoir, les feux sont clairs, quand tout va mal : On est engagé. A Dunkerque il affole M. Chevrier qui n'entend pas un mot de ce vocabulaire spécial. Kerrotret a, un jour, expliqué à l'Agent :

- Elle venait au vent, à l’estime, je cule, elle engage son boute de dehors, elle abat son erre, je scotte Your name...

Conclusion d'une histoire très compliquée : M. Kerrotret, un soir de grande pluie à Dunkerque, était entré brutalement en collision avec le parapluie d'une jolie femme, laquelle venait vers lui, au vent; masquée par son parapluie elle marchait sans voir. Kerrotret avait reculé, mais trop tard, le parapluie était déjà engagé dans le chapeau du Capitaine. Elle s'appelait Alice...

Auteur: Gilbert Oscar-Paul

Info: Mollenard

[ langage ] [ incompréhension ] [ approximations sonores ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conseils

Je voudrais te parler sérieusement : ce n'est pas drôle d'être comme tout le monde, du moins faut-il en profiter. Si tu as mal aux dents, ne va pas t'imaginer que les autres n'ont jamais mal aux dents. Si chacun, dans son coin, n'avait eu les mêmes expériences, le langage serait flou, les mots seraient des jurons.

Hier nous avons mangé des palourdes. Avant-hier, tu ne connaissais pas ce mot. C'est parfait, mais tout ne se mange pas, surtout parmi les verbes. Pouvoir, par exemple, ne se mange pas. L'un fera l'expérience du pouvoir parce qu'il en détient une parcelle, l'autre parce qu'il a aura reçu un coup de pied. C'est la même idée, le même sens.

Prends l'habitude de séparer, dans ta tête, les mots que tu connais bien, à titre personnel, et les autres. Je te dis cela parce que ton père n'était pas au clair avec son langage. Il aimait trop les mots. Il était heureux d'en connaître, chaque jour, un peu plus. Si bien qu'il disposait d'une foule de mots dont il n'avait pas éprouvé le sens. Il ne savait plus rien : s'il avait faim, s'il avait soif, s'il aimait. Etre attiré par les mots, c'est déjà passer le pont. Méfie-toi.

Auteur: Dumayet Pierre

Info: in "La nonchalance", éd. Verdier, p. 87-88

[ vocabulaire ] [ ancrage dans le vécu ] [ idiome hors-sol ]

 

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hiérogamos

L’ordre de croissance est alors bien exposé à l’Homme, l’Adam de la Bible, dans un clair langage divin : De tous les arbres du jardin, dit le Seigneur, parce que tu es un mangeant, tu dois manger. Mais de l’Arbre de la Connaissance de l’Accompli et du non-encore-accompli tu ne dois pas manger, car dans le jour où tu en mangeras, parce que tu es un mutant, tu muteras.
Cela veut dire que si l’Homme prend ce fruit avant de l’être devenu, il mutera, mais en régressant en situation de "case départ", comme le rappelle le très initiatique jeu de l’oie, soit en situation d’Homme animal créé au sixième jour de la Genèse ; cet Homme du sixième jour est inconscient de son pôle "femelle" avec lequel il est encore confondu, inconscient de son autre "côté". Il est coupé en deux, en exil de lui-même. Or, c’est en épousant cet autre "côté" intérieur à lui, le féminin de son être, qu’il pourra s’accomplir, ce qu’expose le récit du septième jour de la Genèse, celui de la voie juste. Si l’Homme devient ce fruit par la voie juste, il mute jusqu’à atteindre à une glorieuse déification. Mais comme il est regrettable d’avoir traduit par "mourir" le verbe hébreu mout qui signifie "muter".

Auteur: Souzenelle Annick de

Info: Dans "Initiation", page 20

[ exégèse ] [ individuation ] [ yin-yang ] [ sexualisation prométhéenne ] [ prédominance féminine ]

 

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spéculations intellectuelles

La victoire de Hegel sur Kant signifia pour la raison et pour le développement spirituel ultérieur, et d’abord, pour celui de l’homme allemand, une très lourde menace, d’autant plus dangereuse que Hegel était un psychologue camouflé et projetait de grandes vérités hors du domaine du sujet dans un cosmos qu’il s’était créé lui-même. […]

Hegel représente une solution du problème posé par la critique de la connaissance, solution qui donnait aux concepts une chance de démontrer leur autonomie ignorée. Ils procurèrent à l’intellect cette hybris qui conduisit au surhomme de Nietzsche et, par là, à la catastrophe qui a nom Allemagne. […]

Une philosophie comme celle de Hegel est une autorévélation d’arrière-plans psychiques et, philosophiquement, une usurpation. Elle signifie, au point de vue psychologique, ni plus ni moins qu’une irruption de l’inconscient. Cette conception est corroborée par le caractère étrange et recherché du langage hégélien. Il évoque déjà le "langage de puissance" des schizophrènes, qui se sert du pouvoir de paroles magiques pour plier le transcendant à une forme subjective ou pour procurer à ce qui est banal le charme de la nouveauté, ou encore pour donner à l’insignifiant l’apparence d’une sagesse subtile. Une langue aussi bizarre est un symptôme de faiblesse, d’impuissance et de manque de substance. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Les racines de la conscience", trad. Yves Le Lay, éd. Buchet-Chastel, Paris, 1971, pages 480-481

[ critique ] [ herméneutique ]

 

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entendement

Juan Huarte de San Juan distingue ensuite trois degrés d’intelligence. Le plus bas de ceux-ci est "l’intelligence docile", satisfaisant à la maxime qu’il attribue par erreur […] à Aristote, selon laquelle il n’y a rien dans l’esprit qui ne lui est simplement transmis par les sens. Le degré suivant, l’intelligence humaine normale, va bien au-delà de la limitation empirique : elle peut "engendrer elle-même, par sa propre puissance, les principes sur lesquels repose la connaissance". […] Ainsi l’intelligence humaine normale est-elle capable d’acquérir la connaissance par ses propres moyens, en utilisant peut-être les données des sens, mais en continuant à construire un système cognitif grâce à des concepts et des principes développés sur des bases indépendantes ; et elle est capable d’engendrer de nouvelles pensées et de trouver des moyens nouveaux et appropriés pour les exprimer, par des voies qui transcendent entièrement tout entraînement et toute expérience.
Huarte postule un troisième type d’intelligence, "par laquelle certains, sans art ni étude, disent des choses subtiles et surprenantes, cependant vraies, qui ne furent jamais vues ou entendues ou écrites, ni même pensées". On fait ici référence à la vraie créativité, exercice de l’imagination créatrice par des moyens qui vont plus loin que l’intelligence normale et qui peuvent, pense-t-il, impliquer un "mélange de folie".

Auteur: Chomsky Noam

Info: Le Langage et la Pensée

[ abstraction ] [ historique ] [ triade ]

 

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délivrance

Si je ne m'étais pas plongée dans les livres, dans les histoires et les légendes, dans les journaux, les rapports, si tout ce qui est communicable n'avait pas grandi en moi, j'aurais été une non-entité, une collection d'événements incompris. (Et cela aurait probablement été positif, j'aurai pu alors penser à quelque chose de nouveau). Ce que je peux voir, ce que je peux entendre, sont des choses que je ne mérite pas ; mais mes sentiments, ceux que je mérite vraiment, ces hérons sur les plages blanches, vagabonds nocturnes, errants affamés qui prennent mon cœur pour route. J'aimerais pouvoir lancer un appel à tous ceux qui croient en leur existence propre et en la forte nature de leurs pensées : soyez de bonne volonté ! Ces pièces de monnaie que vous faites tinter ensemble ont été retirées de la circulation, seulement vous ne le savez pas encore...

Admets que lorsque tu payes réellement, avec ta vie, tu ne le fais qu'au-delà de cette barrière, une fois que tu as dit adieu à tout ce qui t'est cher - points d'atterrissage et autres bases volantes,  ce n'est qu'à partir de là que tu te lance sur ton propre chemin, périple d'une étape imaginaire vers une autre, voyageur nécessairement insoucieux de sa destination.

Auteur: Bachmann Ingeborg

Info: The Thirtieth Year: Stories. Trad Mg

[ langage prison ] [ libération ] [ oser ]

 

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structure incorporée du langage

Qu’est-ce que le désir du névrosé ?

Comme nous l’indique tout le développement de l’œuvre de Freud, il est entièrement suspendu à la bonne fois du signifiant. Le sujet s’attache à cette garantie mythique pour pouvoir vivre autrement que dans le vertige. D’autre part, chacun sait qu’il y a un rapport étroit, historique, entre l’anatomie que le freudisme fait de ce désir, et les caractéristiques de l’époque que nous vivons, et dont nous ne pouvons pas savoir à quelle forme humaine, vaguement vaticinée par des prophètes de divers acabits, elle aboutira, ou sur laquelle elle achoppera.

[...] le désir du névrosé, dirai-je, est ce qui naît quand il n’y a pas de Dieu. [...]

Je dis que cette suspension du Garant suprême est ce que cache en lui le névrosé, et que c’est à ce niveau que se situe, s’arrête et se suspend le désir du névrosé. 

[...] le névrosé est toujours occupé à faire ses bagages, ou son examen de conscience – c’est la même chose – ou à organiser son labyrinthe – c’est la même chose. Il rassemble ses bagages, il en oublie ou il les met à la consigne, mais ce sont toujours des bagages pour un voyage qu’il ne fait jamais.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 541-542

[ description ] [ défini ]

 
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classiques et poncifs

On ne voit pas très bien, en effet, pourquoi on qualifie communément d’"épreuve" tout événement pénible, ni pourquoi on dit de quelqu’un qui souffre qu’il est "éprouvé" ; il est difficile de voir là autre chose qu’un simple abus de langage, dont il pourrait d’ailleurs n’être pas sans intérêt de rechercher l’origine. Quoi qu’il en soit, cette idée vulgaire des "épreuves de la vie" existe, même si elle ne répond à rien de nettement défini, et c’est elle surtout qui a donné naissance à de fausses assimilations en ce qui concerne les épreuves initiatiques, à tel point que certains ont été jusqu’à ne voir dans celles-ci qu’une sorte d’image symbolique de celles-là, ce qui, par un étrange renversement des choses, donnerait à supposer que ce sont les faits de la vie humaine extérieure qui ont une valeur effective et qui comptent véritablement au point de vue initiatique lui-même. Ce serait vraiment trop simple s’il en était ainsi, et alors tous les hommes seraient, sans s’en douter, des candidats à l’initiation ; il suffirait à chacun d’avoir traversé quelques circonstances difficiles, ce qui arrive plus ou moins à tout le monde, pour atteindre cette initiation, dont on serait d’ailleurs bien en peine de dire par qui et au nom de quoi elle serait conférée.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 172

[ usurpation ] [ exagération ] [ transposition profane ]

 

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