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culture

Le langage est la cristallisation la plus élevée de la civilisation humaine. Si raffiné, profond, insaisissable, tellement envahissant aussi, il pénètre les sensations et les connaissances de l'homme et établit un lien entre le sujet sensible et la connaissance du monde. Le fruit du travail d'écriture est si merveilleux, il permet à des individus isolés, même s'ils sont de nationalités ou de générations différentes, de communiquer. L'immédiateté de l'écriture littéraire et de la lecture s'unit ainsi à leur valeur d'éternité.

Auteur: Xingjian Gao

Info: discours de réception du Nobel 2000

[ parler ] [ savoir ] [ conservation ] [ hommes paroles ]

 

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instabilité

[...] il est de mots utilisés pour dire tout et n'importe quoi qui, à trop servir, deviennent calleux, avant de se constituer en langue de bois. Sont de ceux-là culture, solidarité, différence, nation, communication, concertation... On dirait même que, sous la pression d'une réalité dont l'excès consiste aussi à tout nommer, se produit un épaississement de la texture du mot, qui gagne l'ensemble de la langue jusqu'à lui donner de plus en plus quelque chose d'emprunté, dans tous les sens du terme.

Auteur: Le Brun Annie

Info: Du trop de réalité, p.65, Gallimard,Folio Essais n°444, 2004

[ langage ] [ évolution ]

 

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pensée

La raison en est surtout que cette conception intuitive inonde mon âme à la façon d'un éclair rapide, tandis que mon discours est lent, long et fort différent d'elle. De plus, pendant qu'il se déroule, cette conception s'est cachée dans sa retraite. Elle laisse pourtant dans la mémoire, d'une manière merveilleuse, un certain nombre d'empreintes, qui subsistent au cours de la brève expression des syllabes et qui nous servent à façonner les signes phonétiques appelés langage. Ce langage est latin, grec ou hébraïque… Que les signes soient pensés par l'esprit ou qu'ils soient exprimés par la voix, les empreintes ne sont ni latines, ni grecques, ni hébraïques, ni n'appartiennent en propre à aucune nation.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info:

[ vitesse ] [ symboles ] [ linguistique ]

 
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solitude foncière

Nous vivons ensemble, agissons les uns avec les autres, réagissons les uns les autres ; mais toujours et en toutes circonstances, nous sommes seuls. Les martyrs descendent main dans la main dans l'arène ; ils sont crucifiés seuls. Dans l'étreinte les amants tentent désespérément de fusionner leurs extases isolées en une transcendance unique ; en vain. Par sa nature même, tout esprit incarné est condamné à souffrir et à jouir dans l'isolement. Les sensations, les sentiments, les intuitions, les fantasmes - tout cela est privé et, à l'exception de symboles de seconde main, incommunicable. Nous pouvons mettre en commun des informations sur les expériences, mais jamais les expériences elles-mêmes. De la famille à la nation, chaque collectif humain est une société d'univers insulaires.

Auteur: Huxley Aldous

Info: The Doors of Perception

[ signes unificateurs ] [ échelles sociétales ] [ langage intégrateur ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

langages

Le temps, pour les Russes, comme pour tous les Orientaux, est cyclique. Chaque jour, le soleil se lève et se couche, les années se suivent. Les gens vieillissent et meurent et leurs enfants recommencent tout depuis le début. C'est pour cette raison que le passé est omniprésent dans la pensée des Russes. Cette idée est confirmée par l'étymologie du mot vremia (= temps en russe): il provient du vieux slave verermia et est lié aux mots vertet (retourner), vereteno (quenouille); Ainsi la perception du temps dans l'inconscient russe est cyclique et liée à l'idée de répétition. Comparez avec l'équivalent allemand die Zeit (le temps) qui vient du verbe ziehen, qui signifie tirer. Dans la langue allemande, l'idée du temps repose sur un mode linéaire.

Auteur: Sergueeva Alla

Info: Qui sont les Russes ?

[ étymologie ] [ Nation ] [ durée ] [ temporalité ] [ idiomes points de vue ]

 

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langage

En ce qui nous concerne, lorsqu'il s'agit de distinguer notre nation des autres, nous avons toujours utilisé le terme Mami8inni. Ce nom nous plait beaucoup, car il est très rigolo. Il se rapporte à notre goût pour la récolte des petits fruits que la terre-Maman nous offre durant la douce saison : fraises, framboises, bleuets (appelés myrtilles en Europe), etc. Or, pour cueillir ces fruits, il faut bien se pencher. Et qu'est-ce qui s'offre au regard du visiteur qui arrive sur les lieux où la communauté entière s'affaire à récolter les précieuses baies ? Toute une famille d'arrière-trains - des petits, des gros, des charnus, des maigres, des jeunes, des vieux - se dressant paisiblement sous le soleil ! Voilà qui nous sommes : la tribu aux postérieurs fièrement dressés vers le ciel !

Auteur: Rankin Dominique

Info: on nous appelait les sauvages

[ exotique ]

 

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médias

Extraordinaire affaire de la fausse nouvelle donnée hier soir par les journaux, d'après une dépêche américaine, l'Intransigeant et la Presse en tête, de l'arrivée à New York des aviateurs Nungesser et Coli, les deux "héros" selon le langage ridicule en cours à notre époque. Et non seulement l'annonce de leur arrivée, mais encore des détails sur leur débarquement et les propos tenus par Nungesser. Ce matin, rien de vrai, et non seulement rien de vrai, mais la plus grande inquiétude sur le sort de ces deux hommes. Quelle douche pour le Paris hystérique d'hier soir ! Le peuple n'a pas changé. Le même qu'au moyen âge. La même superstition, la même idolâtrie, la même crédulité, avec cette abjection en plus : l'hyper orgueil national. Quelles scènes si on annonçait demain la fin du monde.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal littéraire, Mercure de France 1986, 10 mai 1927 I p.1944

[ emballement ] [ naïveté populaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

patriotisme

Nous avons vu qu'il n'existait aucune définition de l'identité nationale qui soit acceptée par l'ensemble des chercheurs ou des experts. Cette absence de consensus découle du fait que cette expression n'est pas un concept scientifique mais appartient au langage politique. Or, toutes les notions politiques sont, par définition, des enjeux de lutte entre les partis en compétition. Il en va de "l'identité nationale" comme des "valeurs républicaines". Le succès de ces formules vagues et creuses tient justement au fait que chacun peut les définir comme bon lui semble. Mais si chaque citoyen définit les mots selon son bon vouloir et ses intérêts, alors il n'y a plus de communication possible. Seuls règnent les rapports de force et la vérité appartient à celui qui parle le plus fort; c'est à dire à celui qui contrôle les médias.

Auteur: Noiriel Gérard

Info: A Quoi Sert l'Identité Nationale

[ relatif ]

 

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nationalisme

[…] la photographie qui, de toute la collection de photos de guerre, impressionnait le plus Kiyoaki était celle intitulée "Abords du temple de Tokuri : cérémonies commémoratives des morts de la querre", datée du 26 juin 1904. l’an trente-septième de l’ère Meiji. Cette photo, tirée en couleur sépia, n’avait rien de commun avec le fatras ordinaire des souvenirs de guerre. Elle avait été composée d’un œil d’artiste habile à agencer les volumes : on aurait cru réellement que les milliers de soldats présents avaient été mis en place de propos délibéré, comme les personnages d’un tableau, pour concentrer toute l’attention sur le haut cénotaphe de bois naturel au milieu d’eux. […]

Il émanait de ces hommes une émotion tangible dont le flot se brisait contre le petit autel blanc, les fleurs, le cénotaphe au milieu. De cette masse énorme, étirée jusqu’au bord de la plaine, une pensée unique qu’aucun langage humain n’aurait pu exprimer, tel un grand et lourd anneau de fer, se rabattait sur le centre.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Confession d'un masque, pp 14-15

[ romantisme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

nationalisme

Aujourd'hui, la presse est libre, mais à la condition qu'elle restera dans son strict rôle d'abrutissement public. On lui pardonne des écarts de langage, pourvu, comme dans la chanson de café-concert, que le petit couplet patriotique et final vienne pallier et moraliser les antérieures obscénités. On tolère qu'elle nous montre des derrières épanouis, des sexes en fureur ou en joie, encore faut-il que ce soit dans un rayonnement du drapeau tricolore. Soyons vulgaires, abjects ; remuons les sales passions et les ordures bêtes, mais restons patriotes. On peut voler, assassiner, calomnier, trahir, être une brute forcenée, un lâche brigand, cela n'est rien si l'on organise du "boucan" dans les théâtres, si l'on insulte les femmes qui viennent d'Allemagne, si l'on vomit sur le génie des belles oeuvres, si l'on va, en hurlant de stupides refrains, porter de revendicatrices couronnes au tombeau du peintre médiocre que fut Henri Regnault. Car Henri Regnault est devenu un des nombreux symboles de la Patrie, son culte est obligatoire et national, comme l'impôt et comme le service militaire.

Auteur: Mirbeau Octave

Info: dans Le Figaro, lundi 18 mai 1891

 

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