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couchant

Le coucher du soleil était inhabituel. Étant resté toute la journée derrière d'opaques tentures, je ne m'étais pas rendu compte que l'orage menaçait; une grande partie du ciel avait revêtu la couleur exacte de vieilles armures que l'on voit dans les musées. Simultanément, des taches éclatantes livraient bataille pour un fragment de ciel avec l'onyx imminent de la tempête. En-dessous, au-dessus, la lumière et l'obscurité se mélangeaient d'étranges façons. Les ombres et les rayons entraient en fusion, éclaboussant le paysage d'un croquis irréel de ténèbres et de brillances. Nuées éclatantes et noires se pénétraient les unes les autres dans un no man's land céleste. Les arbres d'automne avaient pris l'aspect de sculptures fabriquées en rêve, troncs et branches couleur de plomb et feuilles rouges fer prises dans un moment infini, dont le temps était surnaturellement aboli. Le lac gris, lentement, se hérissait et retombait dans un sommeil de mort, lapant, imbécile, sa jetée de pierres engourdies. Une vision contradictoire et ambivalente, une vapeur tragicomique recouvrant toute chose. Une contrée de parfait crépuscule.

Auteur: Ligotti Thomas

Info: Chants du Cauchemar et de la Nuit, p.88, L'art perdu du crépuscule

[ littérature ]

 

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cunnilingus

Toi sous moi, dans une chambre volée, ta tête entre mes cuisses et ta langue glissant en moi, lapant ma vulve, accélérant ton rythme avec l'expérience de tes années passées, mais peut-être était-ce déjà un adieu, tant pis, il était bon, tu me léchais et je fondais longuement dans ta bouche, la honte d'imaginer ton visage devant mon sexe disparaissait, la fougue que tu mettais à m'embrasser avait fait tomber d'un coup mes réticences, j'écarte davantage encore mes jambes pour que tu puisses en moi t'enfoncer plus avant, me dévorer l'intérieur des cuisses, les embrasser, promener ta langue à la jointure de mes fesses, la faire glisser vers les lèvres, et m'embrasser aussi profondément que si mon sexe avait été ma bouche pour te répondre. Plus ta langue excitait mon clitoris, dont je ne savais plus s'il était encore caché à l'intérieur de mes lèvres tant il me brûlait, plus l'impression que cela te plaisait faisait s'évanouir mes hésitations et toute timidité. À force de ne plus me demander si tu aimais vraiment, toi aussi, je découvris ce que voulait dire s'abandonner...

Auteur: Filippetti Aurélie

Info: Un homme dans la poche

[ pensée-de-femme ] [ érotisme ]

 

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cunnilingus

J’ai mangé ta chatte comme une pêche,

J’ai avalé le noyau

Le duvet,

Calé entre tes jambes

J’ai sucé mâchouillé léché

Avalé tout ton être,

Ai senti tout ton corps se tendre et tressaillir comme un

Fusil-mitrailleur

J’ai fait de ma langue une flèche

Et le jus a coulé

Et j’ai avalé

Pris de folie

Suçant l’intégralité de tes entrailles –

Ton con tout entier dans ma couche aspiré

J’ai mordu

J’ai mordu

Et avalé

Et toi aussi

Tu as cédé à la folie

Alors je me suis retiré pour recouvrir

De baisers ton nombril

Avant de glisser entre les fleurs blanches de tes jambes



J’ai embrassé croqué

Mordillé,

Encore une fois

Tout du long

Ces merveilleux poils pubiens

Qui m’attiraient m’attiraient toujours plus

J’ai résisté tant que possible

Et puis j’ai bondi sur la chose

Suçant et lapant,

Des poils dans mon âme

Un con dans mon âme

Ton être entier dans mon âme

Dans un lit miraculeux

Avec dehors des cris d’enfants

S’amusant sur leurs vélos

A roulettes aux environs de

5 heures de l’après-midi

Tous les poèmes d’amour étaient écrits :

Ma langue est entrée dans ta chatte et dans ton âme

Le couvre-lit bleu était là

Sans oublier les enfants dans l’allée

Et ça chantait et ça chantait et ça chantait et

Ça chantait.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, "chanson d'amour"

[ faim ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson