Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 5
Temps de recherche: 0.0307s

ressentiment

La haine exige tellement moins de force que le pardon. C'est doux, la haine, se victimiser jusqu'à l'extrême réchauffe toujours et ça empêche de penser que ceux qu'on prend pour des bourreaux sont peut-être des victimes.

Auteur: Lapertot Céline

Info: Des femmes qui dansent sous les bombes

[ rumination ] [ recuite ]

 

Commentaires: 0

vie subaquatique

Imaginez ce qui hante le fond obscur d'un lac. Des débris, charriés par des cours d'eau ou jetés des bateaux, ramollissent et se désagrègent. D'étranges poissons lippus nagent comme ils respirent, loin des hameçons. Imaginez des parterres d'algues, semblables à des femmes aux corps déliés dansant à l'abri des regards. Approchez-vous du bord, laissez les vaguelettes laper vos chaussures, et imaginez, tout près, un monde à part, aussi silencieux que la lune, hors de portée de la lumière, de la chaleur et du son.

Auteur: Read Shelley

Info: Va où la rivière te porte

[ monde inférieur ] [ zone aphotique ] [ vie benthique ] [ obscurité lacustre ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

préparatifs

En parcourant le camp, Achille fait armer ses guerriers myrmidons. On croirait voir des loups carnassiers, le cœur plein d’une indicible ardeur, qui vont dans la montagne attaquer le grand cerf ramé, puis le dévorent – de tous, le sang rougit alors les bajoues ; en bande, ils vont laper l’eau noire d’une source avec leurs langues minces, tout en crachant le sang de la bête égorgée, car, si leur cœur reste intrépide en leur poitrine, leur ventre est oppressé : ainsi, les conducteurs et les chefs des Myrmidons accourent tous auprès du vaillant écuyer d’Achille aux pieds rapides. Au milieu d’eux se tient l’Eacide fougueux ; il stimule les chars et les hommes en armes. 

Auteur: Homère

Info: Iliade, Chant XVI, Préparatifs des Myrmidons, vers 800 – 725 av. notre ère

[ belliqueux ] [ féroces ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

traumatisme

J'ai le double de ton âge quand tu es mort. Je suis une vieille dame aujourd'hui. Je n'ai pas peur de mourir, je ne panique pas. Je ne crois pas en Dieu, ni à quoi que ce soit après la mort. Je suis l'une des 160 qui vivent encore sur les 2 500 qui sont revenus. Nous étions 76 500 juifs de France partis pour Auschwitz-Birkenau. Six millions sont morts dans les camps. Je dîne une fois par mois avec des amis survivants, nous savons rire ensemble et même du camp à notre façon. Et je retrouve aussi Simone. Je l'ai vue prendre des petites cuillères dans les cafés et les restaurants, les glisser dans son sac, elle a été ministre, une femme importante en France, une grande figure, mais elle stocke encore les petites cuillères sans valeur pour ne pas avoir à laper la mauvaise soupe de Birkenau. S'ils savaient, tous autant qu'ils sont, la permanence du camp en nous. Nous l'avons tous dans la tête et ce jusqu'à la mort.

Auteur: Loridan-Ivens Marceline Rosenberg

Info: Et tu n'es pas revenu

[ camp de concentration ]

 

Commentaires: 0

désir charnel

Elle avait des yeux d’un bleu d’orage, d’un bleu si dense que je l’imaginais, pleurant, faire des trous de ciel dans son mouchoir. Mais sa bouche, plus encore, me décramponnait, une bouche de vin hors d’âge, hors de portée, à boire fou, et debout. Cette bouche, j’avais envie d’y approcher ma main, d’en caresser du pouce la courbe humide et le velours, de la voir frémir, trembler d’attente et de soif, envie d’elle, l’ouvrir au souffle, lentement l’écarter, qu’elle s’ourle, haletée, pour cueillir le fruit rapide de sa langue que je voyais rosir sous la syllabe et sucer le caillou des sons. J’avais une envie tanguante de croquer dans ses lèvres, d’en crever le rouge bai, d’en avaler le jus jusqu’à la gorge et de laisser ma main faire, qu’elle cueille au creux ses seins, les enveloppe… Les tétons faire saillir, durcir en quête… La coucher sur les planches du pont, dures, elle souple par contraste, prendre sa bouche, tenir dans ma main sa nuque, que la tête ne bute, dans l’autre son sein glissant. Et laisser le chat fou sous sa robe marine sinuer jusqu’au fondant, jusqu’à la succulence… La sentir alors, tout entière – lâcher – se distendre comme un cordage qui trempe, tandis que flottent ses couleurs au-dessus d’une terre de planches. Sentir son odeur de femme, la lécher, écarlate, l’ouvrir, la laper farouche comme un vin de banquet, mordre dans l’abricot de ses seins, dans son omoplate nue. Puis entrer en elle, à un signe bleu, sur un sourire qui consent. La pénétrer, elle, à cru. Éprouver à quel point elle m’accepte, lent balancement, pluie du sang, fusion.

Auteur: Damasio Alain

Info: La Horde du Contrevent

[ baise ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel