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Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
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théorie

La musique, seul domaine que j'ai vraiment approfondi, m'a beaucoup appris sur les aspects d'une réalité, les facettes d'un monde comme celui-ci donnent une idée infiniment vertigineuse sur les complexités de l'univers et, par effet rétroactif, de notre cerveau humain. Tenez, s'il se focalise sur un mode, c'est à dire une gamme (découpe des "étages" que les musiques ont établi entre les redoublements de fréquences), un musicien cérébral dans mon genre saura l'appréhender de plein de manières : verticales (accord) et horizontales (mélodie). Deux branches qu'il pourra décliner via les degrés de la gamme et leurs renversements, tous renversements où verticalité et horizontalité s'appliquent. Ensuite ce grand jeu mathématique sonore correspond à quelque chose de concret - si l'on peut dire - puisqu'un bon musicien "entend" beaucoup de tout ça et, s'il l'a appris, saura aussi le verbaliser de maintes manières. Par exemple, le premier renversement de la dominante correspond à un son (couleur sonore) très mineur, à un mode (locrien), à une fonction harmonique (dominante)... accord "dominant" qui offre quatre appuis possible pour la basse selon quel renversement on utilise, etc... Tout cela est aussi, pour certains musiciens, visuel (Bach vient ici à l'esprit).  En voyant la partition le professionnel de la lecture "entend" la musique avant de la jouer...

Et il n'a pas été question de timbres, des instruments utilisés, ce qui démultiplie encore les possibilités. Sans parler du fait que chaque instrument appréhende différemment ce monde sonore mathématisé. Ainsi n'importe quelle musique donnée présente un vrai univers, virtuel certes, mais qui lui ressemble vraiment parce que  vivant, au sens où il a besoin du temps (pour son déroulement), qu'il peut être vu, entendu, décrit, commenté, mis sur partition, transposé, accéléré, ralenti, arrêté (et ainsi permettre d'en examiner certains détails...) Réorganisé... Presque à l'infini. 

Nous avons là une des probable raison qui fait que beaucoup de mathématiciens/physiciens sont férus de musique, (plutôt classique il me semble), peut-être bien parce qu'ils ont affaire à un système de codage du réel anthropique.

En ce sens ils se complaisent au sein d'un système fermé, verrouillé par les habitudes de la tonalité, probablement parce que cela les rassure. Ils sont conservateurs. Alors que les jazzmen/chercheurs s'y trouvent à l'étroit. Cette insatisfaction est une ouverture vers quelque chose de passionnant. Mais c'est une autre histoire.

Auteur: Mg

Info: 24 déc. 2015

[ solfège ] [ perspectivisme ] [ ondes ] [ simultanéïté ] [ points de vue ]

 

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musique

Suis reparti ce matin dans une réflexion ancienne. Celle qui assume le fait que le septénaire régule le monde.
Depuis longtemps mon petit moi immatériel, en difficulté dès qu'il faut se situer ailleurs qu'au centre des choses, essaye d'avoir prise, (ou illusion de prise), sur ce concept. Une quête initiée, ou rallumée, par la lecture des "Dialogues avec l'ange" de Gittaz Malasz dans les années nonantes.
J'ai pu me mesurer avec ce septénaire de manière plus frontale lors de mes activités de musicien compositeur. Ainsi cet angle d'attaque devint plus concret et passionnant en début des années deux mille lorsque j'entrepris de développer et orchestrer une courte phrase musicale, un motif mélodique percussif en 7/8, sorti d'une rêverie à la maison...
Il m'obséda de mille manières les sept années suivantes, durant desquelles je me suis amusé à superposer, dans une composition qui s'appelle "Dro drôle d'histoire", plusieurs métriques en sept : 7/2, 7/4, 7/8, 7/16, etc. A dire vrai j'aurai aimé pouvoir y empiler sept couches mais ç'aurait été probablement lourd et très mauvais au final. En réalité les deux motifs de la basse en 7/4 superposée à la courte mélodie en 7/8 se complètent naturellement dans une sorte de carrousel rythmique à deux niveaux et vitesses, à l'image de notre réalité humaine bipolaire.
Mais sept ne se divise pas en deux...
Ces travaux m'ont fait comprendre de près combien une mesure à sept implique binaire et ternaire mélangés. Ce qui au niveau de la sensation rythmique peut générer plusieurs sentiments (sept ?) qui, ensemble, donnent l'impression d'une génialitude mélangée au désordre. D'ailleurs quelques-uns des batteurs qui ont collaborés avec moi pour cette pièce ne parurent convaincus ni par le pattern rythmique, ni par la démarche...
Bref, je ne suis pas très fier de cette compo, sauf à prendre en compte le temps consacré, et la dernière partie - instrumentale - qui est peut-être le machin le plus abouti de cette singularité en quête musicalo mystique : mézig . Ça demeure un machin musical insaisissable, avec un "time"* qui file tout droit, imperturbable, laissant rythmes, notes et accords s'agiter autour de lui. Si vous voulez vous amuser, essayez d'en battre la mesure de manière instinctive... ou de danser dessus. (Au passage j'ai pondu d'autres machins en sept, plus simples, que je revendique mieux, dont cette compo.)

Auteur: MG

Info: 2005-2015 *déroulement du temps métronomique ou vitesse

[ création ] [ symbole ] [ septénaire ]

 
Mis dans la chaine

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citation s'appliquant à ce logiciel

Chaque personnalité humaine est un univers, qui peut donc susciter tout et son contraire à son endroit, de l'amour passion à la haine impitoyable en passant par le simple intérêt. Avec "Les fils de la pensée" il y a une volonté de rester fixé sur un concept et son énonciation, de se fixer sur le langage et pas sur un auteur et sa singularité.

Ce soft veut donc privilégier les idées, simples ou complexes, de concert avec la clarté et la beauté de leur formulation, avec pour objectif de les classer. Ce qui débouche sur des "déclinaisons", des "transpositions"... et autres variations. Variations qui glisseront immanquablement jusqu'à des "contre-propositions" ou "pensées contraires".

Tout ceci au sein d'un cadre rhétorique global, la langue française, dans une tentative de susciter une forme de "sagesse partagée en mouvement" ou, a minima, une réflexion collective bouillonnante. Cette accumulation d'"extraits indexés", surtout à ses débuts, court le risque de délivrer l'image de son instigateur. Ce dernier espère que ce n'est plus le cas grâce aux déjà nombreux ajouts des participants. Cette interface donne donc la possibilité d'"interactions créatives" entre fans des idées et autres formulations du langage (dans un sens véritablement large puisque, il faut le répéter ici, on pourra aller du court calembour jusqu'au long raisonnement étayé) ce qui au finish amène à créer une sorte de dictionnaire collectif et multidimensionnel.

Collectif parce chacun peut proposer des extraits, et surtout donner son avis sur l'indexation d'une entrée. C'est à dire discuter dans quelle Catégorie et avec quels tags elle doit être répertoriée, étant entendu que les mots utilisés pour "catégories" et "tags" ne doivent jamais déjà être présents dans le corps du texte de la citation (sauf très rares exceptions ou très long extraits). Interdiction centrale qui implique d'entrée l'usage de pas mal de réflexion... l'utilisation de synonymes... Et de recul... Bref une PRISE DE TEMPS.

Prise de temps que les stimuli innombrables et trop souvent consuméristes de notre monde de compétition nous ont fait oublier.

Nous voilà sur la piste d'une nouvelle manière d'agrément, via lecture et réflexions... Quelque chose dont notre monde a besoin puisque nous voilà en pleine consommation de biens non tangibles. Ainsi, grande espérance, toutes ces interactions-discussions émergent et bâtissent petit à petit une forme de dictionnaire des concepts, des inventions littéraires et autres perles des énonciations de la langue française, via des "chaines de tags pertinentes" (par exemple "laisser-faire" "injustice" et "précédent"). Tout ceci au sein de cette "édition collective d'un ouvrage universel à multiples rayonnages entrecroisés". Telle est la part quelque peu créative, gentiment allumée, de ce logiciel. Enfin, pour ce qui est des multiples recherches possibles au sein de la base de données, les miracles de l'informatique permettront de les redoubler en combinant mots, auteurs, tags, tailles des extraits, etc... Ici nous sommes en terrain mieux connu.

Auteur: Mg

Info: 1 mai 2016. *Aussi : le langage de classification - càd les termes utilisés pour catégorie et tags/corrélats, en se situant au premier degré, dans le sérieux et sans aucune License poétique - fait peut-être émerger, idée glaçante, un idiome intermédiaire, une langue"interface" synthétique... métalangage pour automates...

[ passe-temps ] [ divertissement ] [ loisir ] [ désincarnation ] [ volutes ] [ slow slow thinking ]

 

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citation s'appliquant à ce logiciel

FLP est grand jeu francophone qui, par la magie de l'informatique, propose et permet de réfléchir, seul ou ensemble, sur le sens des mots et des phrases. 

Chaque terme isolé peut déjà aller assez loin  en lui-même dans la précision (pour l'anecdote le dernier en date est "hybristophilie", qui définit l’attirance d’une femme par un homme reconnu coupable de crimes atroces). Pour les phrases, évidemment, les possibilités se démultiplient.

Pensons au gamin qui s'ennuie et feuillète distraitement le dictionnaire... pour s'arrêter à la page des avions parce qu'il y a des images et des lance-missiles... ou qui s'attarde sur un mot à la consonnance curieuse et exotique, nouveau, surprenant, etc.  Pensons en parallèle à une personne qui consulte un dico afin de comprendre, ou préciser le sens d'un mot...

Sur FLP on feuillette différement, d'ailleurs on ne feuillette pas, on clique. On peut déjà partir d'un mot unique (qu'on renforcera d'un synonyme proche pour vraiment "centrer" la recherche) afin de voir comment les esprits humains ont rayonnés à partir du terme-concept choisi.  

Mais FLP est plus pensé dans l'autre sens : celui d'une quête par combinaison de mots ou bouts de mots (chaine de caractères donc). Ainsi les possibilités de recherche avec plusieurs termes, ou débuts de termes (radicaux qui permettent d'élargir l'exploration), amènent vers un nouveau "feuilletage" sémantique, qui va vers la complexité, voire l'égarement, vu que la curiosité du lecteur investigateur se voit immédiatement proposer d'innombrables pistes... 

Parlons maintenant du FLPiste initié, conscient et organisé, qui emploie et participe au concept, c'est à dire que s'il tombe sur quelque chose "qui résonne en lui" au cours d'une lecture il pense à FLP. Dans ces termes : "ce bout de texte est-il déjà dans la base de données ?" Et, si ce n'est pas le cas : "ah, je vais pouvoir l'insérer et bien réfléchir à l'étiquetage".

Une fois l'extrait choisi viennent les réflexions qui confrontent sa subjectivité propre avec la supposée objectivité du langage consensus, au-delà d'une réflexivité personnelle Très Importante et à conserver toujours. Elles pourront se développer et se mélanger sur trois axes, dans cet ordre. 1) Recherches web pour vérifications sémantiques et autres précisions des sources et des auteurs 2) Investigations diverses pour trouver des tags adéquats, via les sites de synonymes par exemple. Avec aussi l'usage de FLP en rétroaction, avec son nuage de corrélats qui ouvrira parfois de nouveaux horizons. 3) Discussion entre flpistes, en général via les commentaires pour expliquer, justifier, se mettre d'accord. Ou pas.

Concernant la sandbox, outil pour les écoles ou autres débutants, il est conseillé de ne pas entrer trop rapidement dans les complexités des 3 axes évoqués ci-dessus. Il vaut mieux rester dans l'idée de discussions ponctuelles à partir d'un extrait simple. Déjà pour voir comment telle classe, ou groupe... ou individu... réagissent à l'exercice avant d'aller plus loin. 

Les vrais passionnés pourront ensuite se diriger vers les liaisons de citations et autres chaines. Ces dernières aidant à la continuité d'un raisonnement, souvent chronologique. Espace chaines qui aide à préciser les termes-pensées en les recontextualisant à la sauce du créateur de la chaine.

Auteur: Mg

Info: 10 mars 2022

[ méthodologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

décryptage

Revenons maintenant au petit miracle dont nous parlent Dolto et Lacan.

J'ai finalement trouvé un autre témoignage de l'éclair de compréhension, cette fois chez un adulte, qui nous apporte lui aussi quelques clés pour comprendre ce qui peut bien se passer en nous au moment où nous apprenons à lire.

Il s'agit du déchiffrage des hiéroglyphes par Champollion. Nous sommes au XVIIIe siècle, tous les savants européens sont alors à la recherche de la clé qui permettrait non plus de continuer à déchiffrer hiéroglyphe par hiéroglyphe ce qui est gravé ou peint sur les pyramides, mais de sortir du B-A-BA hiéroglyphique pour passer à une véritable lecture.

Tous ces savants ont beaucoup avancé. A Londres, à Berlin, à Munich, à Paris, à Rome, on sait déjà beaucoup de choses sur l'écriture et la culture égyptiennes.

Mais ce milieu reste prisonnier d'une conception qui veut que les hiéroglyphes soient des images. C'est précisément cette conception du hiéroglyphe comme image qui bloque l'avancée. Certains ont émis l'hypothèse que peut-être ces images pouvaient de temps en temps être autre chose que des images, mais quoi ? (...)

Depuis son enfance, Champollion est passionné par l'Egypte ancienne.

C'est un jeune homme assez bizarre, incapable de suivre un cursus scolaire et qui a des évanouissements à répétition. (...) En étudiant un cartouche sur lequel bien des savants se sont déjà penchés, Champollion a une idée concernant le sens d'un hiéroglyphe qui se trouve au milieu du cartouche. Il s'agit d'un rond, qui signifie "ra" et tout le monde pense qu'il désigne le dieu Ra. Et puis il y a un signe qui se lit "ms", et une espèce de trident. Personne ne sait lire ce cartouche (...)

Et voilà que le jeune Champollion, tout à coup, comprend que "ra" pourrait aussi représenter le son "ra", et pas seulement le dieu du Soleil.

"Ra" est une syllabe. En appliquant le même raisonnement aux deux autres syllabes, il peut lire le nom qui est inscrit dans le cartouche : "Ramsès".

En un éclair, comme dans la description de Françoise Dolto, il a trouvé la clé que tout le monde cherchait. (...) Puis il commence à déchiffrer, comme un fou, les hiéroglyphes.

(...) il n'est pas sans importance de rappeler qu'avant même de maîtriser le sens de ce qu'il lisait là, Champollion s'était révélé capable de lire la langue égyptienne quel que soit le mode graphique sous lequel elle se présentait. (...)

Loin de moi pourtant l'idée qu'il ne faille exercer aucune contrainte.  Mais il faut s'entendre. Pour revenir à l'exemple de Champollion, pourquoi est-ce lui qui trouve, et pourquoi pas les autres ?

Certes, il a du génie et il a une passion. 

Mais il y a aussi que dès son plus jeune âge, il a appris l'hébreu, il a appris l'araméen, il a appris l'assyrien, il a appris le chaldéen, le grec, le latin... 

Il sait déchiffrer un texte dans plusieurs écritures, comme pour la pierre de Rosette, et il est un savant bibliste. Tout cela, il a bien fallu l'acquérir. 

Tout ne peut pas être mis au compte du seul génie.

Auteur: Winter Jean-Pierre

Info: Transmettre (ou pas)

[ historique ] [ décodage ] [ déclic ] [ signes figuratifs ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

portrait

Considéré comme le fondateur des thérapies brèves, précurseur délibérément en marge des courants institutionnels de la psychologie, Milton Erickson est surtout le créateur d'une technique d'hypnose, qu'il a mise au point en luttant toute sa vie contre sa propre souffrance. Né dans une ferme du Connecticut, il était dyslexique, daltonien, éprouvait des difficultés à reconnaître les sons, et avait été atteint de poliomyélite à l'âge de 17 ans...

Dès 1923, il étudie l'hypnose "à l'ancienne ", qui consiste à plonger les patients dans un état de sommeil profond. Puis il met au point une méthode d'hypnose "éveillée", fondée sur la relation patient thérapeute et sur le respect absolu du sujet.

Jusqu'en 1948, Erickson mène une carrière universitaire et clinique de psychiatre. En raison d'une nouvelle attaque de polio, il se consacre ensuite totalement à sa clientèle privée. En cinquante ans de pratique, il a traité près de 30 000 personnes. Durant toute sa carrière, il n'a jamais écrit d'ouvrage théorique. Seules ses conférences ont été publiées. 

"Nous avons tous des potentialités dont nous ne sommes pas conscients."

S'appuyer sur l'inconscient

Sa conception de l'inconscient diffère considérablement de celle de Freud. Pour Erickson, il n'est pas un "obscur espace de refoulement", mais un "réservoir lumineux", à la fois dépositaire de toutes nos ressources intérieures et véritable force positive capable de nous inspirer des solutions pour résoudre tous nos problèmes. Il ne faut donc pas en avoir peur : il est notre allié le plus solide et le plus fiable. Autonome, possédant ses modes de fonctionnement particuliers, il détient une sagesse propre, et c'est sur celle-ci que l'on peut s'appuyer pour changer de vie ou de comportement. 

Expérimenter l'hypnose

Pour Erickson, l'état d'hypnose est un phénomène physiologique naturel et assez banal, que nous expérimentons chaque jour. Un moment d'inattention, un instant de rêverie, l'immersion dans une lecture passionnante ? Aussitôt que notre attention se déplace en dehors de l' "ici et maintenant", nous sommes dans un état de "transe commune" très similaire à celui de l'hypnose.  Contrairement aux idées reçues, ce n'est pas un état passif, mais actif, pendant lequel peuvent arriver beaucoup de choses. Notamment une communication directe avec notre inconscient, car les limites habituelles de la pensée sont provisoirement suspendues.

Retrouver ses ressources intérieures

Premier thérapeute à mettre en avant le fait que chacun est unique, Erickson était profondément respectueux de l'individu parce qu'il reconnaissait en chaque être humain l'existence de ressources intérieures extraordinaires : l'intuition qui s'éveille au moment où l'on en a besoin, le geste juste qui s'impose à nous sans que nous ayons eu le temps d'y réfléchir. Ces ressources peuvent être découvertes au quotidien et se développent quand on apprend à être plus attentif à ses sensations physiques les plus infimes.

Pratiquer l'autohypnose

Erickson a été le premier à découvrir la technique et l'efficacité de l'autohypnose. Il est en effet possible, après en avoir fait l'apprentissage, d'entrer par soi-même en état de transe légère. On peut alors utiliser une technique "sur mesure" : autosuggestion par des images, de la musique, contrôle de la respiration, focalisation sur une zone du corps. Les applications de l'autohypnose sont très nombreuses : on peut se débarrasser de complexes, travailler sa mémoire ou son élocution, calmer des maux de tête, etc. Pratiquée au quotidien, l'autohypnose est sans effets secondaires

Eveiller son entourage

Dans la communication quotidienne, Erickson suggérait de créer des effets de surprise, des situations particulières, plus éloquentes que des paroles directes. Par exemple, il préconisait des phrases suggestives comme: "Ah, l'odeur de la cuisine provençale !"*, plutôt que d'intimer l'ordre : "Déjeunons dans un restaurant provençal !"

Ces événements "décalés" permettent de désorganiser le schéma mental des personnes qui vivent avec nous, et donc de modifier leur état de conscience pour mieux faire passer notre message. C'est ce qu'il appelait la "dé-potentialisation de la conscience", sans jamais donner de recette toute faite : c'est à chacun de faire preuve de créativité et de développer sa qualité d'écoute de l'autre.

Auteur: Pigani Erik

Info: Psychologies.com. Milton H. Erickson, L'hypnotiseur qui réveille, 17 juin 2015. *exemple de suggestion directe camouflée

[ psychothérapeute ]

 

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syndrome cognitif

Dans un de ses cours consacrés aux mécanismes cérébraux impliqués dans la lecture, Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France, citait cet extrait de Feu pâle, de Vladimir Nabokov : "Nous sommes absurdement accoutumés au miracle de quelques signes écrits capables de contenir une imagerie immortelle, des tours de pensée, des mondes nouveaux avec des personnes vivantes qui parlent, pleurent, rient. (…) Et si un jour nous allions nous réveiller, tous autant que nous sommes, et nous trouver dans l’impossibilité absolue de lire ?"

Comme c'est en général la règle dans les études de cas, on n'aura que ses initiales. Institutrice américaine de quarante ans, M. P. a eu la douleur de faire de l'hypothèse de Nabokov sa réalité. Racontée le 7 janvier dans la revue Neurology, son histoire commence un jeudi d'octobre 2012, en classe, devant ses jeunes élèves de maternelle. Comme tous les matins, l'enseignante doit faire l'appel. Mais à sa grande surprise, la liste de présence dont elle se sert tous les jours est couverte de signes mystérieux auxquels elle ne comprend goutte. Ainsi qu'elle se le rappelle, la feuille "aurait pu aussi bien être couverte de hiéroglyphes". Les notes qu'elle a préparées pour faire sa classe s'avèrent elles aussi incompréhensibles... M. P. rentre chez elle ce jeudi et, au cours des 48 heures qui suivent, elle éprouve de nouvelles difficultés : elle a du mal à trouver ses mots et sa réflexion est ralentie. Le samedi, sa mère l'emmène aux urgences.

C'est un accident vasculaire cérébral (AVC) qui a causé tout cela. M. P. ne s'est rendue compte de rien mais, dans son cerveau, une petite zone située dans la région occipito-temporale gauche s'est déconnectée et elle restera hors service toute sa vie. On la connaît sous le nom d'aire de la forme visuelle des mots (AFVM) et c'est elle qui est responsable de l'identification visuelle de l'écrit. Cette désactivation n'interrompt pas l'accès au reste des aires cérébrales impliquées dans le langage. M. P. comprend ce qu'on lui dit, parle normalement mais elle ne peut plus lire. En revanche, elle sait toujours écrire ! Les neuroscientifiques parlent d'alexie (incapacité à lire) sans agraphie (incapacité à écrire) ou bien d'alexie pure. Les cas sont très rares et le premier que la littérature scientifique recense est un cas français, décrit en 1892 par le neurologue Jules Dejerine.

M. P. croit d'abord que la zone lésée s'est juste remise à zéro et qu'avec les outils qu'elle connaît bien, elle va pouvoir réapprendre à lire. Et elle ne veut pas laisser sa passion pour les mots écrits s'envoler sans se battre. Mais la porte est fermée et pour de bon : M. P. ne peut pas faire du "b-a ba", tout simplement parce qu'elle ne "voit" ni les "b", ni les "a". Le message que ses yeux lui envoient à la vue des lettres arrive bien à son cerveau mais il ne passe pas la douane des mots. Toutefois, M. P. est tenace. Elle s'aperçoit qu'un autre sens que la vue peut venir à sa rescousse et c'est probablement ce qui fait la beauté de son cas, si l'on met de côté l'ironie cruelle qu'il y a à voir une spécialiste de l'apprentissage de la lecture frappée d'alexie.

Sa roue de secours, M. P. va la trouver dans... le geste. Ses yeux ne lui sont pas d'une grande aide mais sa main a encore la mémoire des lettres tracées. En voyant un mot, l'enseignante ne reconnaît pas la première de ses lettres. Alors, elle se met à dessiner avec le doigt toutes les lettres de l'alphabet, jusqu'à ce qu'elle arrive à celle dont elle voit la forme sans savoir le nom. L'exemple donné dans l'étude est celui du mot "mother" (mère en anglais). M. P. utilise son astuce pour les trois premières lettres, "m", "o" et "t", puis elle complète le mot d'elle-même. Les auteurs de l'article précisent d'ailleurs que, dans son travail de rééducation, M. P. a de vagues réminiscences à la vue de certains mots, des "émotions qui semblent appropriées". Ainsi, à la vue du mot "dessert", elle s'exclame : "Oh, j'aime ça !" En revanche, en voyant le mot "asperge", elle explique ne pas vouloir le déchiffrer car quelque chose en lui la dérange.

Malgré tous ses efforts, malgré la "béquille" qu'elle a trouvée pour déchiffrer, très laborieusement, quelques mots, M. P. ne relira plus jamais de manière automatique et fluide. Elle a dû abandonner son métier et travaille désormais à l'accueil d'un centre sportif. Lire une histoire aux enfants, comme elle le faisait dans sa classe, est la chose qui lui manque le plus, plus encore que dévorer un ouvrage pour elle-même. Et elle a l'intention d'écrire les mémoires d'une institutrice qui ne sait plus lire.

Auteur: Barthélémy Pierre

Info: 9 janvier 2014, sur son blog. Le cas décrit ici est très similaire à celui d'Howard Engel

[ altération mentale ]

 
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citation s'appliquant à ce logiciel

La vie progresse, elle apprend, tire les enseignements, s'adapte... structure... s'égare... abandonne... conserve...

Faisons-nous quelque chose qui y ressemble avec cette application ?

A l'aide de machines je collectionne des pensées, phrases... au fil de mon vieillissement... Les stocke, miroirs de mes expériences et de celles des autres. Les classe, les organise et les structures avec mes potes informaticiens, de manière à ce qu'on puisse se promener dedans du plus de manières possibles. Après quelques dizaines d'années nous voilà donc avec une curieuse forme de collection, un égoïsme particulier sous formes de "Reflets choisis de MA singularité dérisoire". Un logiciel littéraire "work in progress" qui ne semble pas intéresser les autres outre mesure à ce stade. Heureusement que quelques passionnés sont venus me rejoindre (merci spécial à Coli)

Je me prends quand même à croire, avec cette tentative des "Fils de la Pensée", qu'il y a là une piste qui contribuera à mettre en place de nouvelles façons de lire... peut-être de penser.

Un espace aux frontières de l'onirique, littéraire... Car le web est principalement un dictionnaire, un outil de communication et une mine de données pour les vendeurs... à bases d'efficacité et de vitesse. Mais quand à offrir un espace "des idées et des lettres" on s'en éloigne toujours plus. Essayez en surfant sur la toile de conserver une continuité cohérente, sans cesse déviés que vous serez par d'innombrables stimuli latéraux (images, films, pubs clignotantes, infos, anecdotes...) qui vous feront parfois même oublier votre objectif de départ... Alors qu'avec cette application on pourra développer ses pensées par la construction de chaines de favoris, voire créer son propre livre, au fil de son exploration... Pour éventuellement les communiquer ensuite. Une tel soft littéraire, une fois mis en ligne, pourra, via les contributions et une modération bien pensée, développer de multiples champs. Tenez, prenez un thème comme le "voisinage", j'imagine aisément quelqu'un s'amouracher du sujet et développer un champ/livre/rayonnage totalement dévolu à ce sujet. Avec ses déclinaisons : le voisinage dans l'histoire, humour et voisinage, certains peuples sont-ils plus ou moins enclins au voisinage ? Les romans sur le voisinages... avec un forum dédié où les individus viendraient à donner leur avis, raconter leurs expériences, etc...

Bref un espace plus confortable que la réalité sinistre présentée de manière toujours plus crue et insensée par notre monde consumériste. Un espace cérébral "commun et partagé" qui sera peut-être parmi les passe-temps salvateurs, un parmi les outils d'une civilisation enfin consciente de l'importance capitale du passage à la consommation de biens non tangibles.

Tenez, ce matin j'ai développé quelque chose que je partage avec beaucoup, un défaut. Celui de s'intéresser parfois à des infos qui ne le méritent pas nécessairement. Il y a là une curiosité de bas-étage, quelque chose qui mélange pour moi des notions comme : commérage, ragots, célébrité, indiscrétion, paparazzis, potins, presse people, curiosité malsaine, rumeurs, racontars, calomnie, gossip... Toutes choses mises ensemble qui auraient pu me conduire à commencer le développement d'un "champ - sujet - livre" possiblement intitulé: "la curiosité populaire morbide au cours des âges". Mais je me déroute un peu.

Ce logiciel pourra être abordé de pleins de manières par le lecteur internaute, qui pourra on l'espère lancer et/ou participer à son développement. Par exemple en présentant, dans l'ordre qu'il préfère, certains extraits, afin d'aider à préciser une représentation X ou Y (au hasard ; la rumeur publique en Asie). Peut-être avec une suite de citations, ou via une chaine de favoris mémorisée... qui seront ensuite reprises et développées par d'autres via de nouveaux embranchements, modifications, ajouts, suppressions... et autres commentaires... jusqu'à l'infini.

D'une manière plus générale le processus d'émergence de ce logiciel public voudrait s'inscrire dans la continuité de ce qu'il s'est passé avec la culture écrite humaine, partie de l'image et des symboles, avant de passer à la langue fixée sur support, la lecture à voix haute, puis la lecture "dans sa tête" comme le faisait Ambroise devant Saint Augustin... avant que de l'imprimerie et les médias ne diffusent tout ceci sur une autre échelle.

Ainsi, après ces milliers d'années, nous assistons à une révolution encore plus étonnante grâce à Internet et son ouverture virtuellement illimitée.

Alors nous poursuivons : comment trier, trouver du sens ?... Comment échanger, s'engueuler, se confronter ?... Comment ne pas se perdre dans l'insignifiant mercantile et les propagandes raffinées dont les desseins se résument trop souvent à la vente et à la conservation de pouvoirs, qu'ils soient grands ou petits. Bref, la propagation d'un système consumériste humain qui semble hélas, sous cette forme, toucher à ses limites. A nous de développer des occupations, des solutions et des objectifs de sorte que cette émergence trop rapide ne devienne un cul-de-sac.

Auteur: Mg

Info: Ecrit de 2005 à 2022

[ écologie ]

 

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père-fille

Notre pauvre enfant, Annie, née à Gower St le 2 mars 1841 est décédée à Malvern le 23 avril 1851 à midi. J'écris ces quelques pages, car je pense que dans les années à venir, si nous vivons, les impressions que je viens d'écrire me rappelleront plus vivement ses principales caractéristiques. De quelque point de vue que je la regarde, le trait principal de son caractère qui s'impose immédiatement à moi est sa joie de vivre tempérée par deux autres caractéristiques, à savoir sa sensibilité, qui aurait pu facilement passer inaperçue aux yeux d'un étranger, et sa grande affection. Sa joie et son esprit animal rayonnaient sur tout son visage et rendaient chacun de ses mouvements élastiques, pleins de vie et de vigueur. C'était un plaisir et une joie de la voir. Son cher visage se dresse maintenant devant moi, comme elle avait l'habitude de descendre les escaliers en courant avec une pincée de tabac à priser volée pour moi, son attitude entière rayonnant du plaisir de donner du plaisir. Même lorsqu'elle jouait avec ses cousins et que sa joie se transformait presque en turbulence, un seul regard de ma part, non pas de mécontentement (car je remercie Dieu de n'en avoir presque jamais jeté sur elle), mais de manque de sympathie, modifiait pendant quelques minutes toute sa physionomie. Cette sensibilité au moindre reproche la rendait très facile à gérer et très bonne : elle n'avait presque jamais besoin d'être prise en défaut et n'était jamais punie de quelque manière que ce soit. Sa sensibilité e manifesta très tôt dans la vie, en pleurant amèrement sur toute histoire un tant soit peu mélancolique, ou en se séparant d'Emma, même pour un court laps de temps. Une fois, alors qu'elle était très jeune, elle s'est exclamée "Oh Mamma, que ferions-nous si tu venais à mourir".

L'autre point de son caractère, qui rendait sa joie de vivre et son esprit si délicieux, était sa forte affection, qui était d'une nature très attachante et caressante. Lorsqu'elle était encore un bébé, cela se manifestait par le fait qu'elle ne pouvait jamais se passer de toucher Emma lorsqu'elle était au lit avec elle, et dernièrement, lorsqu'elle était mal en point, elle caressait pendant un certain temps l'un des bras d'Emma. Lorsqu'elle était très malade, le fait qu'Emma s'allonge à côté d'elle semblait l'apaiser d'une manière tout à fait différente de ce qu'elle aurait fait pour n'importe lequel de nos autres enfants. De même, elle passait presque toujours une demi-heure à arranger mes cheveux, à les "rendre", comme elle disait, "beaux", ou à lisser, le pauvre chéri, mon col ou mes manchettes, bref à me caresser. Elle aimait être embrassée ; en fait, chaque expression de son visage rayonnait d'affection et de bonté, et toutes ses habitudes étaient influencées par sa disposition affectueuse.

Outre sa gaieté ainsi tempérée, elle était dans ses manières remarquablement cordiale, franche, ouverte, d'un naturel direct et sans aucune nuance de réserve. Tout son esprit était pur et transparent. On avait l'impression de la connaître parfaitement et de pouvoir lui faire confiance : J'ai toujours pensé que, quoi qu'il arrive, nous aurions eu dans notre vieillesse au moins une âme aimante, que rien n'aurait pu changer. Elle était généreuse, belle et sans méfiance dans toute sa conduite ; elle était exempte d'envie et de jalousie ; elle avait bon caractère et n'était jamais passionnée. Elle était donc très populaire dans toute la maison, les étrangers l'aimaient et l'appréciaient rapidement. La manière même dont elle serrait la main de ses connaissances témoignait de sa cordialité.

Sa silhouette et son apparence étaient clairement influencées par son caractère : ses yeux brillaient, elle souriait souvent, son pas était élastique et ferme, elle se tenait droite et rejetait souvent la tête un peu en arrière, comme si elle défiait le monde dans sa joie de vivre. Pour son âge, elle était très grande, pas mince et forte. Ses cheveux étaient d'un beau brun et longs ; son teint légèrement brun ; ses yeux, gris foncé ; ses dents grandes et blanches. Le Daguerrotype lui ressemble beaucoup, mais l'expression lui fait entièrement défaut : ayant été fait deux ans plus tard, son visage s'était allongé et était devenu plus beau. Tous ses mouvements étaient vigoureux, actifs et généralement gracieux : llorsque nous faisions le tour du chemin de sable ensemble, bien que je marche vite, elle avait souvent l'habitude de me précéder en pirouettant de la manière la plus élégante, son cher visage brillant tout le temps, avec les sourires les plus doux.

De temps en temps, elle avait une attitude coquette envers moi, dont le souvenir est charmant : elle utilisait souvent un langage exagéré, et lorsque je la questionnais en exagérant ce qu'elle avait dit, je revois clairement le petit mouvement de tête et l'exclamation "Oh Papa, quelle honte". - Elle avait un intérêt vraiment féminin pour l'habillement et était toujours soignée : une satisfaction non dissimulée, échappant en quelque sorte à toute teinte de vanité, rayonnait sur son visage lorsqu'elle avait mis la main sur un ruban ou un mouchoir gai de sa mère. Un jour, elle s'est habillée d'une robe de soie, d'un bonnet, d'un châle et de gants d'Emma, ressemblant à une petite vieille femme, mais avec sa couleur exacerbée, ses yeux pétillants et ses sourires bridés, elle était, je m'en rappelle, tout à fait charmante.

Elle admirait cordialement les plus jeunes enfants ; combien de fois l'ai-je entendue déclarer avec emphase. "Quel petit canard cette Betty, n'est-ce pas ?

Elle était très adroite, faisant tout proprement avec ses mains : elle apprenait facilement la musique, et j'en suis sûr, en observant son visage quand elle écoutait les autres jouer, qu'elle avait un goût prononcé pour la musique. Elle avait un certain goût pour le dessin, et pouvait copier les visages très joliment. Elle dansait bien et aimait beaucoup cela. Elle aimait la lecture, mais ne manifestait aucun goût particulier. Elle avait une habitude singulière qui, je présume, aurait fini par se transformer en une activité quelconque, à savoir un grand plaisir à chercher des mots ou des noms dans les dictionnaires, les annuaires, les gazetiers et, dans ce dernier cas, à trouver les lieux sur la carte : de même, elle prenait un intérêt étrange à comparer mot à mot deux éditions du même livre ; et encore, elle passait des heures à comparer les couleurs de n'importe quel objet avec un de mes livres, dans lequel toutes les couleurs sont classées et nommées.

Sa santé s'est légèrement détériorée pendant environ neuf mois avant sa dernière maladie ; mais elle ne lui a donné qu'occasionnellement un de l'inconfort : dans ces moments-là, elle n'a jamais été le moins du monde fâchée, irritable ou impatiente ; c'était merveilleux de voir, à mesure que l'inconfort passait, avec quelle rapidité ses esprits élastiques lui rendaient sa gaieté et son bonheur. Pendant la dernière courte maladie, sa conduite fut tout simplement angélique ; elle ne s'est jamais plainte, ne s'est jamais énervée, a toujours eu de la considération pour les autres et a été reconnaissante de la manière la plus douce et la plus pathétique pour tout ce qui a été fait pour elle. Lorsqu'elle était si épuisée qu'elle pouvait à peine parler, elle louait tout ce qu'on lui donnait, et disait qu'un thé "était merveilleusement bon". Lorsque je lui ai donné de l'eau, elle m'a dit : "Je vous remercie beaucoup" ; et je crois que ce sont là les derniers mots précieux que ses chères lèvres m'ont jamais adressés.

Mais en regardant en arrière, c'est toujours l'esprit de joie qui se dresse devant moi comme son emblème et sa caractéristique : elle semblait formée pour vivre une vie de bonheur : ses esprits étaient toujours retenus par une sensibilité, une peur de déplaire à ceux qu'elle aimait, et son tendre amour ne cessait jamais de se manifester par des caresses et tous les autres petits actes d'affection.

Nous avons perdu la joie du ménage et le réconfort de notre vieillesse : elle devait savoir à quel point nous l'aimions ; oh, si elle pouvait maintenant savoir à quel point nous aimons encore et aimerons toujours son cher visage joyeux, profondément et tendrement. Bénédictions pour elle.

Le 30 avril 1851

Auteur: Darwin Charles

Info: Il a écrit ce mémorial pour sa fille une semaine après sa mort

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citation s'appliquant à FLP

A l'origine il y a cet atavisme, l'attrait et le plaisir des formules verbales. Mais que dans la tête donc, parce qu'à l'époque, on n'avait pas de portables pour enregistrer en vitesse un bon mot sur la fonction dictaphone... Plus tard je me suis amusé à noter les idées, marrantes ou pas. J'avais mes petits papiers... cahiers...

Mon premier ordinateur était un Atari, avec une mémoire de termite : 500 ko si je me rappelle bien, c'était l'équivalent d'une disquette d'alors. Mais quel ne fut pas mon plaisir, par ce confort informatique soudain, de pouvoir conserver et organiser les extraits qui me plaisaient. Et surtout corriger et peaufiner mes propres textes au fur et à mesure. Et puis arriva Microsoft Office et surtout Excel, ce qui permit l'ouverture de deux bases de données, parallèles aux textes proprement dits, bases qui n'ont cessé de se développer depuis : une pour les auteurs (avec les dates, pays, profession, etc..) l'autre avec les catégories et leurs corrélats... J'étais sur la voie d'un début d'organisation.

De fils en aiguille, les années passant et les ordinateurs s'améliorant, sans oublier l'irruption d'Internet, cette manie s'amplifia... J'en vins à parler de ce syndrome quasi maladif avec un élève de mes cours de musique, Fabrice. Etant informaticien, il se proposa de programmer un logiciel PHP afin de classer le moins mal possible ces données. Il fut décidé de faire simple, en taguant les textes/formules à deux niveaux distincts : CATEGORIE et CORRELATS. La recherche pouvant ensuite se combiner de multiples manières (par corrélat, mot du texte, catégorie, auteur, etc... et leurs mélanges). Il faut aussi savoir que le mot du tag n'apparait pas dans le texte cible, ce qui constitue une véritable VALEUR AJOUTEE, même si elle est subjective. Ainsi se sont développées des grappes de citations classées par catégories... Les tags des corrélats venant soit en éclairage secondaire soit, en les prenant tous ensemble, comme un mur de mots venant préciser l'extrait où la formule. En même temps se développaient les deux bases. Celle des auteurs permettant d'avoir une structure temporelle très intéressante puisqu'on peut voir les 21000 auteurs se déployer chronologiquement sur près de 5000 ans, en commençant par les égyptiens. Et celle des catégorie et des corrélats, structure centrale de tous les tags connectés, tablés sur Excel, un peu comme une transposition des associations diverses - et bien sûr subjectives - de mon petit cerveau... Outil fort utile ma foi quand, ne sachant plus trop quoi faire pour taguer ou associer intelligemment une citation ou un mot, je m'y réfère, utilisant aussi beaucoup les dictionnaires de synonymes en ligne pour ce faire.

Il y a bien sûr énormément de manques, de redondances, d'erreurs, doublons... Cette application est tout sauf exhaustive. Je conserve cependant espoir que l'électronique aidant il sera toujours plus aisé de corriger, d'augmenter les entrées, d'affiner et de contrôler mieux les tags, etc., d'autant qu'avec une mise en ligne on pourra user du retours des internautes. Tiens, par exemple il fut ajouté sur suggestion externe un filtre pour pouvoir choisir la longueur du texte recherché. (actuellement 25 mots au max, ou 100, ou illimité). L'établissement des catégories est une problématique complexe. Il faudrait pouvoir synthétiser le plus possible avec un mot unique ce qui est impossible. Et puis la langue évolue... et nous aussi... et chacun a sa manière de voir. Bref je me suis de fait retrouvé à établir des "mots clefs catégories" toujours plus affinés, et qui s'affineront encore avec le temps je suppose. Exemples : hommes-par-femmes, femmes-par-hommes, dialogue-web (pour mes emprunts sur les chats), pensée-de-femme, art-de-vivre, fond-forme... et beaucoup d'autres que vous découvrirez si vous vous promenez sur l'application.

Ainsi, au fil des années, (à ce jour près d'une trentaine), s'est établi une routine matinale d'une ou deux heures où je vais à la pêche aux extraits. Une prédation qui prend plusieurs formes. D'abord la traduction (de l'anglais et de l'allemand, avec une dilection pour les sciences et l'humour), ce qui constitue un excellent exercice, et qui permet parfois d'importer des idées différentes dans la langue française. Ensuite par le surf, au hasard d'un concept, en allant sur des sites spécialisés ou autre. Enfin, en lisant tel livre ou tel dictionnaire et en en annotant les parties que je fais ensuite saisir par ma fille ainée - contre salaire ! Cette marotte matinale me permet du coup de noter les idées qui me viennent au cours du processus. Transmutées en langage électronique je les tague aussi, avant de les mettre dans la base de données, ce qui me permet, oh immense présomption, de mêler mon nom et mes cogitations à celles d'immenses créateurs... tout autant qu'à celles d'illustre inconnus. 

Je me vois souvent mieux en sémanticien-joueur-explorateur, plutôt qu'en écrivain ou compilateur ; le langage - en tant qu'émergence de codes de communication - m'intéresse finalement plus que les histoires proprement dites. On pourra donc déceler un fort tropisme vers les jeux de mots, la poésie, les réparties amusantes, les paradoxes...

Mais en fait, ce qui est passionnant ici, c'est de taguer. Car classer est une forme de jugement, de critique... (avec une petit pensée au passage pour Perec). Alors : classer de manière neuronale ?!.. Bref c'est un plaisir, une quête... Du coup j'ai pris aussi quelques voies latérales, établissant par exemple, à l'aide de sites spécialisés, un classement personnel des personnages importants de l'histoire et de la pensée humaine dans plusieurs domaines (penseurs militaires, philosophes, maîtres spirituels...). Ce qui me permit, en utilisant ma classification des écrivains clefs, d'ouvrir quelques catégories sur certains pivots de la littérature mondiale. On retrouvera donc des textes où sont commentés Dostoïevski, Nietzsche, les grecs anciens, Montaigne, Dante, Shakespeare, Cervantès, etc. Auteurs qui se retrouvent de fait être les seuls et uniques à exister aussi bien dans la base de données "auteurs" que dans celle des "mots/clefs et corrélats". La problématique du tri sélectif dans l'histoire de la culture humaine a toujours été une grande interrogation personnelle. Pourquoi ceci ou cela demeure dans la culture humaine.

Il existe beaucoup de pistes pour des éléments de réponse mais il me semble que j'aurai vécu cette époque charnière, c'est à dire celle d'une explosion informatique ou l'outil intellectuel s'est retrouvé multiplié de manière incroyable. De fait ce délire personnel participera peut-être d'une manière ou d'une autre à quelque forme de tri futur ? Allons savoir.

On aura donc compris combien l'application FLP ne fut initiée que par des choix subordonnés à mon bon plaisir, mon goût pour l'ordre et la fantaisie... et aussi une ouverture naturelle que je ne réfrène aucunement. C'est à dire, pour être vraiment clair, que j'ai toujours eu une appétence autant pour le sérieux que pour le vulgaire, le superficiel, voire le grossier choquant... Est-ce ce qu'on appelle aimer les extrêmes ? Avec pour résultat que j'ai parfois une légère honte rétrospective quant à certaines catégories : porno, vulgarité... Je n'y suis parfois pas allé avec le dos de la cuillère... je ne sais pas me restreindre je vous dis... et comme l'informatique ne nous limite pas en terme de mémoire...

A aussi émergé, avant de bien se développer, une catégorie "Citations s'appliquant au logiciel", à l'instar de "Titre possible pour ce logiciel", qui permettent de consulter un grand nombre du vues que moi ou d'autres considèrent comme pertinentes quant à la définition de cette application.

Maintenant une de mes principales espérance reste qu'il devrait être possible pour tout un chacun, avec cet outil, tout comme je le fais moi-même, de développer et de fixer des filaments de pensées, (voir sous Memex) un peu à l'image de ces photos de l'univers où l'on voit les amas de galaxies s'étirer en de grands lambeaux dorés... J'ai vécu beaucoup de ces "voyages sur un concept" de par et grâce à l'organisation de cette base de donnée, les voyant se développer malgré moi en fonction de l'avancée de l'indexation de tel ou tel mot. Une des premières rubriques qui fit scintiller mes neurones se passa avec ce beau mot : "réminiscence"...

Beaucoup de catégories se sont donc développées en parallèle, certaines comme "humour" ou "littérature" venant au fil du temps envelopper de grands pans de la base. D'autres prenant de très grandes dimensions en terme de nombre d'entrées : femmes-hommes, déclarations d'amour, justifications... Au point qu'un jour cela donna lieu à l'édition d'un recueil, les "dernières paroles". J'avais fait sans le savoir de l'édition "en live".

Il y a aussi quelques domaines où, de par ma curiosité propre, mon parcours de vie et l'accumulation des données, j'ai la faiblesse de m'auto bombarder "connaisseur". En voici quelques-uns : musique, extraterrestres, judaïsme...

Il y eu souvent aussi des périodes, de quelques jours à quelques semaines, où je me suis concentré sur un mot/concept/catégorie précis, comme : haïkus, questions, positiver, réparties, quête.... Ou mieux. Suite à des demandes, il m'est arrivé de faire des recherches plus précises. Sur deux mots par exemple. Un jour une connaissance m'interrogea sur l'existence d'un extrait "littéraire" où serait décrit quelqu'un en pleine lecture lors d'une forte pluie. Ne trouvant pas l'extrait, je l'ai écrit. Eh oui... Le client est finalement roi !! Donc, pour qui utiliserait le logiciel pour ce cas précis, il lui faudra faire une recherche qui associera ces deux mots : pluie et lecture.

Et puis il y eut la rencontre avec cet incroyable logicien sémanticien que fut C.S. Peirce, qu'on pourra découvrir via les extraits que nous avons intégrés, sur Internet... ou dans la profession de foi de FLP. Et puis je fis connaissance avec notre chère Colimasson dont les retours et autres remontrances aidèrent, à partir de 2015, à préciser beaucoup de choses. Et puis il y a tous les autres contributeurs, que je ne puis que chaleureusement remercier ici. 

Bon, assez, je vous laisse essayer si ça vous dit -, moi j'y retourne. Ces temps j'ai un petit faible pour "crépuscule" et "source"... Que suis-je d'autre, ma foi, que la personne, subjective et égocentrée, à la source de cette compilation multidimensionnelle. Le dico des avocats ? Devenu FLP.

Avec maintenant les chatbots, bons outils comparatifs, qui nous aident à préciser certaines choses.

Auteur: Mg

Info: 24 nov. 2012. Précisé et mis à jour au fil du temps

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