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dénigrement

Ça commence presque toujours pareil. Les poètes, je veux dire. Ils démarrent plutôt bien. Seuls dans leur coin, ils s’en remettent aux mots parce qu’ils sont plus ou moins mal dans leur peau, ils sont innocents, tu vois. Ils sont portés par un souffle au début. Ensuite ils se prêtent au jeu. Ils donnent de plus en plus de lectures, ils rencontrent d’autres spécimens de leur espèce. Ils discutent entre eux. Ils commencent à s’imaginer qu’ils ont des cerveaux. Ils font des déclarations sur les gouvernements, l’âme, l’homosexualité, le jardinage bio… Tout le bazar… Ils savent tout sur tout à l’exception de la plomberie et pourtant ça pourrait leur être utile vu la merde dont ils bourrent les tuyaux. C’est vraiment décourageant de les voir évoluer. Des voyages en Inde, des exercices respiratoires – ils améliorent la capacité de leurs poumons dans le seul but de pouvoir jacter plus.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Sur l'écriture", lettre à Jack Stevenson, mars 1982

[ succès ] [ corruption ] [ piège ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lectures

Ils offraient matière à s’émerveiller, ces romans, car ils possédaient aucune espèce de saveur distinctive. Henry les assimilait dans son esprit à des tasses de thé versé d'une théière où l'on avait par inadvertance omis de mettre des feuilles de thé, et servies à des personnes qui étaient trop polies pour se permettre une remarque, ou en réalité qui n'aimaient pas le thé. La théière et les tasses étaient d'un modèle irréprochable, l'eau avait la température parfaite, et coulait librement du bec de la théière, mais le breuvage était absolument incolore et insipide. C'étaient des romans faits pour ceux qui aimaient en avoir toujours un sous la main, mais n'avaient guère le goût de la lecture en soi. On pouvait les refermer aussi facilement qu'on les ouvrait, et cinq minutes après en avoir fini un, on ne se souvenait pas d'un traitre mot. Bien entendu il n'avait jamais communiqué cette opinion à Norris.

Auteur: Lodge David

Info: L'Auteur ! L'Auteur !  p 406

[ fades ] [ ternes ] [ clichés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réalité

Je me suis rendu compte que Gödel, Escher et Bach n'étaient que des ombres projetées dans différentes directions par une essence centrale. J'ai essayé de reconstruire cet objet central, et c'est ce livre. L'ouvrage exploite donc le concept d'analogie, mais aussi celui de paradoxe (et notamment les paradoxes de Zénon), de récursivité, d'infini, et de système formel. Ainsi, l'une des lectures du livre consiste en une analogie entre les systèmes formels et la manière dont se développe l'Univers (la question étant justement de savoir si l'Univers suit ou non des règles assimilables à celle d'un système formel). L'ouvrage questionne également le problème de la conscience, de la pensée humaine, et étudie la façon dont les particules élémentaires ont pu s'assembler pour former un être capable de s'intuitionner lui-même, mais aussi de s'extraire de la logique des systèmes formels (question qui est notamment étudiée par une comparaison entre l'homme et les machines douées d'intelligence artificielle).

Auteur: Hofstadter Douglas

Info: Gödel, Escher, Bach: an Eternal Golden Braid

[ apophatique ] [ facettes ] [ quête ] [ auto-description ] [ perspectivisme inversé ]

 

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lecture

Comment la littérature, toute de nuances et de faux-fuyants, qui ne nous aide pas à comprendre la vie, mais à en faire notre demeure, qui nous désoriente avec bonheur, multipliant les chemins des écoliers et les occasions de faire l'école buissonnière sur la ligne droite qui mène du berceau à la tombe, aurait-elle le pouvoir de commander la matière ? Je l'ignore. J'en ai fait l'expérience. Je m'en émerveille chaque jour. Mes blessures se sont raréfiées au cours des années tandis que ma mère poursuivait ses lectures. Encore trop fragile pour affronter le monde, je restais allongé, libéré de mes plâtres, jouissant de la légèreté de mes draps, du moelleux de mes coussins et de mon édredon. Un après-midi, je m'en souviens très bien, nous venions de terminer Le Grand Meaulnes, je me suis redressé. J'ai senti mes jambes prêtes à me porter. Je me suis assis au bord du lit. Je me suis levé. J'étais Augustin Meaulnes, grand et mystérieux au seuil de la vie.

Auteur: Rahmy Philippe

Info: Béton armé

[ thérapie ] [ roborative ]

 

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peuple

Deuxième surprise pour le visiteur, il observe cette attitude américaine heureuse et positive face à la vie. Sur les photographies, on remarque ce sourire des êtres, symbole d’une des principales forces des Américains. Il s’annonce aimable, conscient de sa valeur, optimiste et sans envie, alors que l’Européen estime les contacts avec les Américains innocents et agréables.

En revanche, l’Européen montre de l’esprit critique, une conscience forte de lui, une absence de générosité et d’entraide, il exige beaucoup de ses divertissements et ses lectures, par rapport aux Américains. Mais au bout du compte, il se révèle assez pessimiste.

L’agrément de la vie, le confort, tiennent une place importante aux États-Unis. On leur sacrifie de la fatigue, du souci et de la tranquillité. L’Américain vit davantage pour un but précis et pour l’avenir que l’Européen. La vie pour lui se présente comme un devenir, non comme un état. En ce sens, il est radicalement dissemblable du Russe et de l’Asiatique plus encore que de l’Européen.

Auteur: Einstein Albert

Info: "Comment je vois le monde", traduction de l’allemand par Maurice Solovine et Régis Hanrion, Flammarion, 2017, pages 170

[ description ] [ dissemblances ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

quête

... Le seul but de la science, en tant que telle, est d'apprendre la leçon que l'univers peut lui enseigner. Dans l'induction, elle se soumet simplement à la force des faits. Pour constater immédiatement - j'inverse partiellement l'ordre historique, afin d'énoncer le processus dans son ordre logique - que c'est insuffisant, que ce n'est pas assez. Il faut alors, en désespoir de cause, faire appel à une profonde empathie avec la nature, à une sorte d'instinct pour avancer, tout comme nous voyons Galilée à l'aube de la science moderne lorsqu'il invoque "il lume naturale". Mais dès qu'elle touche au but, la base solide des faits montre des failles. On découvre qu'à partir de là que sa position n'est que provisoire. Elle doit alors trouver des confirmations ou alors modifier sa base. Si des confirmations sont trouvées, elles ne sont que partielles. Elle ne repose toujours pas la roche mère des faits. Elle se balade dans une tourbière, et ne peut que dire que ce terrain semble, pour l'instant, stable.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Cambridge Lectures on Reasoning and the Logic of Things: The First Rule of Logic. MS [R] 442. 1898

[ inspiration ] [ tâtonnement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

corporate attitude

En fait, le thème du "masque" est revenu plusieurs fois dans mes lectures de fond. Richard Sennett, par exemple, dans "The Corrosion of Character : The Personal Consequences of Work in the New Capitalism", ou Robert Jackall, dans "Moral Mazes" : The World of Corporate managers", font référence à plusieurs reprises aux "masques" que les employés d'entreprise doivent porter, comme les acteurs d'un drame de la Grèce antique. Selon Jackall, les dirigeants d'entreprise soulignent la nécessité d'exercer un contrôle de fer et de masquer toute émotion et intention derrière des visages publics fades, souriants et agréables.

Kimberly semble avoir perfectionné la fausseté requise et même si je ne l'aime pas, mon objectif est d'être accueilli dans la même culture d'entreprise qu'elle semble maîtriser, ce qui signifie que je dois "faire face" à ma répulsion et la surmonter. Mais en attendant d'atteindre ce point transcendant, je demeure comme coincée dans l'espace émotionnel qui ressemble à celui de mes quinze ans : Je te déteste ; s'il te plaît, aime-moi. 

Auteur: Ehrenreich Barbara

Info: Bait and Switch: The (Futile) Pursuit of the American Dream

[ comédie ] [ self-contrôle ] [ culture d'entreprise ] [ simulation ] [ capitalisme américain ]

 

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dictionnaire

Un Index Authentique représente la dualité entre une Notion (Représentamen) et son Objet. Globalement il désigne l'Objet ; mais il comporte une partie ou un élément de celui-ci qui se présente comme étant une notion (Representamen), par une Idée ou un analogue de l'Objet sous un certain angle ; ainsi en vertu de cette dualité, il communique des informations sur l'Objet. L'exemple le plus simple d'un véritable Index serait, par exemple, l'image télescopique d'une étoile double. Ce n'est pas simplement une Idée, car une Idée est une notion (Representamen) qui représente son objet uniquement en vertu de sa similarité avec lui, tout comme le dessin d'un triangle peut représenter un triangle mathématique. Mais la simple apparence de l'image télescopique d'une étoile double ne se proclame pas comme similaire à l'étoile elle-même. C'est parce que nous avons placé les cercles équatoriaux de telle sorte que le champ, du à cette contrainte physique, définisse l'étoile, qu'il la représente. Donc par ce moyen nous savons que l'image doit être une icône d'étoile, ainsi l'information est transmise. Tel est l'index authentique ou informationnel.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Harvard Lectures on Pragmatism: Lecture III. MS [R] 308. 1903

[ illustrations ] [ glossaire ]

 

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relatif

La lecture est un processus créatif autour duquel le lecteur donne un sens au texte lu, complètent les lacunes qui existent même dans les romans les plus construits. Il n'y a pas deux lectures identiques de Guerre et Paix. Une bonne histoire est comme le fleuve d'Héraclite dans lequel on ne se baigne jamais deux fois. Un livre est différent à chaque lecture, qu'il s'agisse du même lecteur ou de deux lecteurs différents. On y met son caractère, son tempérament, son corps, sa vision, sa personnalité, la composition de son cerveau, sa sensibilité, sa culture, sa raison, son âge, son humeur. La qualité de l'éclairage compte aussi, tout comme le lieu de lecture : dans le balancement monotone d'un train, pendant des vacances de rêve aux Seychelles, dans un café bruyant, dans un hôpital en convalescence après une maladie grave, en prison pour purger une longue peine, au lit après avoir baisé, au lit avant de baiser. Le moindre changement de ces composantes induit une autre lecture, une nouvelle interprétation, une compréhension originale et singulière, particulière à un individu à un moment donné.

Auteur: Barbash Benni

Info: La vie en cinquante minutes

[ miroir ] [ lire ]

 

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sciences

Grosso modo, les nominalistes ont conçu l'élément principal de la cognition comme étant une simple commodité pour comprendre tel ou tel fait, ne signifiant donc rien d'autre que la connaissance, tandis que les réalistes, encore plus sommairement, considéraient le général, pas uniquement comme la fin et le but du savoir mais aussi comme l'élément le plus important de l'être. Telle était et telle est une question qui est aujourd'hui plus pressante que jamais, Ernst Mach, par exemple, considérait que la généralisation est un simple moyen d'économiser le travail tandis que Hegeler, bien qu'il fasse l'éloge de Mach, pense qu'il a dit que l'homme est immortel alors qu'il a seulement avancé que son influence le fait survivre.

Selon le point de vue nominaliste, la seule valeur qu'a une idée est de représenter le fait, et donc le seul élément par lequel un système d'idées a plus de valeur que la somme des valeurs des idées qui le composent, est qu'il est concis et complet. ; alors que, selon le point de vue réaliste, c'est plus ou moins incorrect selon le degré de réalisme à atteindre.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Cambridge Lectures on Reasoning and the Logic of Things: Detached Ideas on Vitally Important Topics. Lecture II, 1898

[ historique ] [ progressisme ] [ conservatisme ]

 

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