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éros

...cette excursion tant de fois recommencée — bien souvent en compagnie bruyante et joyeuse — et qui pourtant, non pas seulement dans mon souvenir, mais chaque fois et pendant même que je la recommençais, a gardé toujours quelque chose de l’allure du rêve, dans le défilé muet, incompréhensiblement majestueux, des deux rives qui viennent à moi et s’écartent comme les lèvres d’une Mer rouge fendue, dans le sentiment à la fois de lenteur irréelle et de vitesse lisse que j’ai cru retrouver parfois dans les plus beaux, les plus vastes rêves d’opium de De Quincey

Auteur: Gracq Julien

Info: les eaux étroites

[ fantasme ] [ amnios ] [ onirisme océanique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

surprise

L'amour, par définition, est un cadeau non mérité ; être aimé sans mérite c'est même la preuve d'un vrai amour. Si une femme me dit : "Je t'aime parce que tu es intelligent, parce que tu es correct, parce que tu m'achètes des cadeaux, parce que tu ne cours pas après les femmes, parce que tu fais la vaisselle", me voilà déçu ; cet amour me semble plutôt intéressé. Combien il est plus agréable d'entendre : Je suis folle de toi, même si tu n'es ni intelligent ni décent, même si tu es un menteur, un égoïste, un salaud.

Auteur: Kundera Milan

Info: La lenteur

[ gratuité ] [ murphisme ]

 

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dualité

Aimer et mourir procèdent de la même connaissance, vont du même pas. Ce sont deux lueurs qui ne font qu'un seul feu, et sans doute est-ce pour cela que nous aimons si peu, si mal : il nous faudrait consentir à notre propre défaite. Il nous faudrait perdre et renoncer à tout, même aux gains de cette perte. Ce n'est que dans l'amour — dans la délicatesse d'une main, la lenteur d'une voix ou le tourment d'un regard — que chaque chose retrouve sa place, toute sa place, au centre périssable d'elle-même : l'éternité est la part la plus friable du corps. 

Auteur: Bobin Christian

Info: Le Huitième jour de la semaine

[ amour ] [ mort ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

plénitude

A peine rosée dans les lointains, de part et d'autre de leur champ de vision, la plage disparaissait en un vaste éblouissement. Sur l'Atlantique, bleu délavé, de longs rouleaux déferlaient avec lenteur dans un bruit de torrent. Quelques jangadas tirées haut sur la grève, de rares baigneurs éparpillés, rien ne venait entacher leur impression de se trouver ailleurs, au bout du monde, dans une de ces parenthèses ou l'esprit, miraculeusement amnésique et apaisé, se réconcilie soudain avec lui-même.
- Tu vois, disait Moéma, je pourrais rester comme ça toute ma vie. Vrai, toute ma putain de vie à regarder les vagues, un verre à la main...

Auteur: Blas de Roblès Jean-Marie

Info: Là ou les tigres sont chez eux, Médicis 2008

[ océan ] [ bien-être ] [ littérature ]

 

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Notre civilisation reposait sur la raison, l’écrit, la lenteur, la longueur et la capacité d’abstraction. La nouvelle civilisation numérique repose sur l’émotion, l’image, la vitesse, l’extrait et la culture du témoignage de type “moi je…”. Chacun se replie sur son moi, sur sa tribu. C’est ce que j’ai appelé la “dictature des ressentis”. Il n’y a plus de vérité universelle et “ma” vérité ne saurait être remise en cause au risque de me “blesser”. Celui qui crie le plus fort, celui qui se plaint le plus fort, a le plus de chances d’être entendu. C’est cette incommunicabilité des vécus qui rend désormais si difficile la vie en société.

Auteur: Bastié Eugénie

Info:

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

corpulence

La critique du gros change avec la Renaissance, centrée d'avantage sur la lenteur, la fainéantise, voire l'inintelligence des choses et des gens. [...]
L'épaississement devient "retard", inadaptation à un monde où l'activité prendrait une nouvelle valeur. Non que la faiblesse ait été jusque-là négligée, non que la lenteur ait été ignorée. Mais la vigilance médiévale retient d'abord la gourmandise, la gloutonnerie. Elle se fixe aux péchés capitaux. La modernité s'attache plutôt aux mollesses, aux efficacités. La belette de La Fontaine, banquetant dans son grenier, devenue "mafflue et rebondie" au point d'être incapable d'emprunter le trou par où elle est entrée, focalise à elle seule l'absence de ressort, l'inhabilité condamnant la grosseur.

Auteur: Vigarello Georges

Info: Les métamorphoses du gras : Histoire de l'obésité du Moyen Age au XXe siècle

[ graisse ] [ pansu ]

 

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littérature

La science-fiction parle rarement des scientifiques qui font de la vraie science, dans sa lenteur, son imprécision, cette sorte de qualité fastidieuse qui consiste à aller sur le terrain et à creuser parmi les pierres, puis à essayer de convaincre les gens que ce que vous voyez justifie les conclusions que vous tirez. L'ensemble du processus scientifique est largement sous-représenté dans la science-fiction parce qu'il n'est pas facile à écrire. De nombreuses facettes de la science sont presque exactement à l'opposé de la narration dramatique. C'est lent, fastidieux, peu concluant, il est difficile de distinguer les bons des méchants - c'est tout ce qu'une heure normale de Star Trek n'est pas. 


Auteur: Robinson Kim Stanley

Info: Interview sur Locus,  http://www.locusmag.com/1997/Issues/09/KSRobinson.html (septembre 1997)

[ simplification ] [ théorie-pratique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sagesse

17 sept. […] Tous les actes de la Nature sont appréhendés les uns après les autres par le Temps, qui est le seul à considérer que toute chose dure. Pourquoi, alors, l’homme devrait-il se hâter, comme s’il n’avait pas l’éternité pour accomplir chaque chose ? Qu’il mette des millénaires, si besoin est, pour achever correctement la moindre tâche – quand bien même il ne s’agirait que de se couper les ongles. Si le soleil couchant semble l’exhorter à profiter du jour tant qu’il dure, le chant des grillons ne manque pas de le rassurer – sur le même rythme que jadis - en lui apprenant à prendre son temps désormais et à jamais. L’homme sage sait rester tranquille – jamais agité ni impatient. 

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Journal, tome 1 : Octobre 1837 - Décembre 1840

[ éloge de la lenteur ] [ mollo-mollo ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

diariste

Les deux tentations du mémorialiste sont la frime et la langueur. Frime : envol de duchesses, "le président me dit alors", chalet à Saint-Moritz, simplicité patriarcale de Claudel. Langueur : la mort prochaine, brièveté (ou désespérante lenteur) des jours, modestie de la tâche accomplie, vanitas vanitatum... La frime est une manière de politesse. Barthes disait qu'entre la pose et la posture on trouve vite l'imposture. Oui, mais un peu de pose flatte le lecteur. On ne l'invite pas dans une gargote. On ne sollicite pas sa curiosité (ou sa compassion) pour un personnage minable. Mon ambassade à Londres. Gide au piano. Entrez dans une confidence de grand risque, écoutez les chuchotements d'état, les allusions d'amour. Le mémorialiste, en se flattant, flatte son lecteur.

Auteur: Nourissier François

Info: À défaut de génie, nrf Gallimard 2000 p.168

[ journal ] [ commérage ] [ notoriété ] [ superficialité ]

 

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rapidité

Une voiture rouge portée par quatre pneus noirs passe devant Victor en vrombissant, puis la rue redevient calme sous le vent froid. Une vieille dame traverse au passage pour piétons en un mouvement éternisé comme le footballeur qui s'avance vers le filet adverse dans la séquence rediffusée au ralenti. Victor accélère le pas, se rue dans la boulangerie, en ressort avec un petit pain gris coupé et repart vers son chez lui. Il avale les six volées de marches, enfonce la clef dans la serrure et se précipite dans le salon. Merde. Pas de message. C'est toujours comme ça, le téléphone. Les messages ne viennent jamais quand on les attend. Pire, quand ils arrivent enfin, ils sont tellement désespérants qu'on aurait voulu ne jamais les entendre.

Auteur: Ancion Nicolas

Info: Ecrivain cherche place concierge

[ lenteur ]

 

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