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existence

Si je veux vivre libre, il faut pour l'instant que je le fasse à l'intérieur de ces formes. Le monde est donc plus fort que moi. A son pouvoir je n'ai rien à opposer que moi même - mais, d'un autre côté, c'est considérable. Car, tant que je ne me laisse pas écraser par le nombre, je suis moi aussi une puissance. Et mon pouvoir est redoutable tant que je puis opposer la force de mes mots à celle du monde, car celui qui construit des prisons s'exprime moins bien que celui qui bâtit la liberté. Mais ma puissance ne connaîtra plus de bornes le jour où je n'aurai plus que mon silence pour défendre mon inviolabilité, car aucune hache ne peut avoir de prise sur le silence vivant. Telle est ma seule consolation. Je sais que les rechutes dans le désespoir seront nombreuses et profondes, mais le souvenir du miracle de la libération me porte comme une aile vers un but qui me donne le vertige : une consolation qui soit plus qu'une consolation et plus grande qu'une philosophie, c'est-à-dire une raison de vivre.

Auteur: Dagerman Stig

Info: Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1993, 21 p., Actes sud)

[ souffrance ] [ recherche ] [ individu ]

 
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science-fiction

- Je vais vous expliquer le déroulement de la procédure. Dès que j'aurais signé votre certificat de libération, des agents vous conduiront au sous-sol du Palais de Justice. De là, un fourgon vous emmènera dans un lieu secret. A midi, vous serez relâché et livré à vous-même. Dès lors, chaque citoyen de ce pays aura la possibilité d'agir avec vous comme bon lui semble, en totale impunité.

(...)

Chaque jour, à dix-neuf heures précises, une série de données vous concernant sera transmise à une plateforme électronique consultable par tous ceux qui ont téléchargé l'application Guily. Outre votre poul et votre Indice de stabilité émotionnelle, le bracelet transmettra votre géolocalisation à cet instant.

(...)

Pour conclure, la loi m'oblige à vous communiquer les données suivantes. Sur les 237 personnes ayant déjà été relâchées dans le cadre de cette procédure, 175 sont mortes après avoir été lynchées par la population, 9 ont réussi à rassembler les preuves de leur innocence et ont bénéficié d'un acquittement. Les 53 autres ont disparu, sans que l'on sache ce qu'elles sont devenues.

Auteur: Tixier Jean-Christophe

Info: Guilty - L'affaire Diego Abrio

[ vindicte populaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

Ma chère maman,
De tous et de toutes, je sais que ce sera toi qui souffriras le plus et c'est vers toi qu'ira ma dernière pensée. Il ne faut en vouloir à personne de ma mort, car j'ai moi-même choisi mon destin.
Que puis-je t'écrire, car quoique j'ai l'esprit clair, je ne trouve pas mes mots. Je m'étais engagé dans l'Armée de la Libération et je meurs quand la victoire éclate... Je vais être fusillé tout à l'heure avec mes 23 camarades.
Après la guerre, tu pourras faire valoir tes droits de pension. La prison te fera parvenir mes affaires personnelles, je garde le maillot de papa pour que le froid ne me fasse pas trembler.
Ma chère soeur, il ne faut pas trop penser à moi, ne sois pas triste, marie-toi à un bon gars, et à tes enfants, tu leur parleras de cet oncle qu'ils n'ont pas connu.
Mon cher papa, il faut que tu sois fort, d'ailleurs, il est impossible que l'homme et la femme qui m'ont mis au monde ne soient pas forts.
Encore une fois, je vous dis adieu. Courage. Votre fils Spartaco.

Auteur: Fontano Spartaco

Info: Fresnes, le 21 février 1944

[ exécution ]

 

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le réel et son double

La dialectique de la vie carcérale est toutefois un peu plus raffinée. La prison me détruit réellement. Mais elle n’exerce son emprise totale sur moi que parce que je ne consens pas tout à fait à ma condition de prisonnier et que je maintiens une sorte de distance intérieure à son égard, en imaginant que la "vraie vie est ailleurs", en ne cessant de penser en rêve à la vie du dehors, à toutes les belles choses qui m’attendent après ma libération ou mon évasion. C’est de cette façon que le sujet se laisse prendre dans le cercle vicieux du fantasme ; c’est de cette façon que, une fois libéré, la dissonance grotesque entre le fantasme et la réalité le conduit à l’effondrement. La seule issue, en vérité, consiste donc à accepter totalement les règles de la prison et à inventer, au sein de l’univers gouverné par celles-ci, les manières d’en triompher. Bref, c’est la distance intérieure, les rêves éveillés et l’idée d’un Ailleurs qui me rivent réellement à la prison, alors que la reconnaissance totale du fait d’être réellement prisonnier de ses règles ouvre un espace pour un espace réel.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 213-214

[ tiers exclu ] [ emprisonnement duel ] [ souffrance ] [ issue de secours ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

décadence

Les Pringsheim et leurs affidés symbolisaient tout ce qu'il avait en horreur. Ils étaient frelatés, superficiels, prétentieux : une bande de clowns dont les excentricités, contrairement aux siennes, n'avaient même pas l'excuse de la naïveté. Ils faisaient non seulement semblant de s'amuser. Ils riaient pour s'entendre rire et faisaient étalage d'un appétit sexuel qui n'avait rien à voir avec un sentiment ou un instinct quelconque et n'était que le fruit sec de leur imagination rabougrie. Copulo ergo sum. Et la Sally Salope qui s'était foutu de lui parce qu'il n'avait pas le courage de ses instincts. Comme si l'instinct consistait à éjaculer dans le corps chimiquement stérilisé d'une femme qu'il avait rencontrée vingt minutes auparavant. Wilt avait réagi tout à fait instinctivement en fuyant devant cette concupiscence faite de goût du pouvoir, d'arrogance et d'un insupportable mépris qui présupposait que ce qu'il était, ce peu de chose qu'il était, ne représentait qu'une extension de son pénis, et que l'expression ultime de ses pensées, de ses sentiments, de ses espoirs et de ses ambitions ne pouvait être atteinte qu'entre les cuisses d'une pute à la mode. Et c'était ça la libération ?

Auteur: Sharpe Tom

Info: Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d'une poupée gonflable et de beaucoup d'autres ennuis encore

[ sexe ] [ obsédé ]

 

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langage

Toilette de mots !

Les versions françaises d’Agatha Christie vont être révisées pour supprimer les termes offensants ou racistes

Les traductions françaises de l’œuvre d’Agatha Christie s’alignent ainsi sur les autres éditions internationales, selon les éditions du Masque. Au cours de l’hiver, un comité de lecture britannique a réécrit certains passages d’Hercule Poirot et de Miss Marple.

Les éditions du Masque ont annoncé que les traductions françaises d’Agatha Christie allaient faire l’objet de "révisions", notamment la suppression de termes jugés offensants sur le physique ou l’origine de personnages, "s’alignant ainsi sur les autres éditions internationales".

"Les traductions françaises de l’œuvre d’Agatha Christie font l’objet de révisions habituelles et intègrent au fil des années les corrections demandées par Agatha Christie Limited (la société qui gère l’œuvre de l’autrice, ndlr), s’alignant ainsi sur les autres éditions internationales", a précisé lundi l’éditeur, qui fait partie du groupe Hachette.

Fin mars, le quotidien britannique "The Telegraph" avait rapporté que plusieurs passages des romans racontant les enquêtes d’Hercule Poirot et Miss Marple, initialement publiés entre 1920 et 1976, avaient été récrits après examen par un comité de lecture.

Auteur: Internet

Info: journal Libération, 18 avril 2023

[ censure douce ] [ lissage sémantique ] [ wokisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

USA

Pour moi l'écrivain est un reporter, il écrit sur la condition humaine. Comme Steinbeck, Jack London ou Kerouac, ces écrivains qui vivaient ce qu'ils écrivaient, qui étaient dans le monde. C'est une conception de la littérature très différente de celle d'aujourd'hui, tournée vers une certaine forme de cynisme insulaire. En tant qu'écrivain américain, je ne peux pas me permettre le luxe du cynisme, je me vois en écrivain combattant, attaquant l'establishment politique et social, défendant les vérités de l'individu. Je suis né à Oakland comme Jack London, j'ai été élevé dans une petite ferme, à un kilomètre de là où Steinbeck écrivait les Raisins de la colère, au bord d'une ligne de chemin de fer prise par Kerouac. Je suis lié à ces écrivains mais je me sens plus proche de Steinbeck qui savait que la migration est le véritable enjeu, parce que l'Amérique ­ son peuple, sa culture, son esprit ­ est en constante migration. C'est là que j'ai trouvé la source de mon écriture. Ma petite ferme au milieu des vergers a été détruite pour construire une autoroute. La vallée de Santa Clara, où j'ai grandi, s'appelle aujourd'hui Silicon Valley.

Auteur: Sanchez Thomas

Info: Libération du 22 octobre 2005, Grand Angle

 

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pensées

Les obstacles que ces forces subliminales [les vâsanâs] dressent sur la voie qui mène à la libération sont de deux sortes : d’une part, les vâsanâs alimentent sans cesse le fleuve psycho-mental, la série infinie des cittavrtti ; d’autre part, et cela en vertu même de leur modalité spécifique (subliminale, "germinale"), les vâsanâs forment un obstacle énorme : car elles sont insaisissables, difficiles à contrôler et à maîtriser. Du fait même que leur statut ontologique est celui de la "potentialité", leur propre dynamisme oblige les vâsanâs à se manifester, à s’ "actualiser" sous forme d’actes de conscience. Ainsi le yogin – même s’il a à son actif une pratique prolongée et s’il a parcouru plusieurs étapes de son itinéraire ascétique – risque de se voir dérouté par l’invasion d’un puissant fleuve de "tourbillons" psycho-mentaux précipités par les vâsanâs.
[…] La vie est une décharge continuelle de vâsanâs qui se manifestent par les vrttis. En termes psychologiques, l’existence humaine est une actualisation sans arrêt du subconscient au moyen des "expériences". Les vâsanâs conditionnent le caractère spécifique de chaque individu ; et ce conditionnement est conforme tant à l’hérédité qu’à la situation karmique de l’individu.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 74-75

[ karma ] [ condition humaine ] [ transmission impersonnelle ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mâyâ

Nous pouvons affirmer ainsi que chacun de nous, dans la vie où il trouvera la libération, recouvrera tous ces souvenirs. C’est alors seulement que vous découvrirez que ce monde-ci n’est qu’un rêve ; que vous vous rendrez compte, au plus profond de votre âme, que le monde est un théâtre et que vous n’êtes que des acteurs ; alors seulement l’idée du non-attachement s’abattra sur vous avec la puissance de la foudre ; alors toute cette soif de jouissance, tout cet attachement passionné à la vie et au monde s’évanouiront à jamais, alors l’esprit verra, clair comme le jour, combien de fois toutes ces choses ont existé pour vous, combien de millions de fois vous avez eu des pères et des mères, des fils et des filles, des maris et des femmes, des parents et des amis, des richesses et du pouvoir. Tout cela est venu et puis est reparti. Combien de fois avez-vous été au sommet de la vague et combien de fois avez-vous été dans l’abîme du désespoir ! Lorsque la mémoire vous apportera toutes ces choses, alors seulement vous vous dresserez en héros et vous sourirez lorsque le monde vous boudera.

Auteur: Vivekânanda Swâmi

Info: Dans "Jnâna-Yoga", pages 197-198

[ oubli ] [ identification ] [ maya ] [ détachement ]

 

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beaux-arts

Ummiye travaille actuellement sur un scénario intitulé "Footless on Her Own Feet" (sans pieds sur ses propres pieds) . Ca raconte l'histoire d'une jeune fille handicapée que sa mère, âgée de cinquante ans, pousse chaque jour à l'école dans une brouette. Elle finit par gagner un concours national de dessin, en réalisant une image super réaliste d'elle-même dans la brouette. Avec l'argent du prix, elle s'achète un fauteuil roulant. Comme le théâtre Arslankoy*, le dessin de la jeune fille utilise la représentation artistique pour transformer la chose représentée. En dessinant une image réaliste de l'humiliante brouette, elle la transforme en un digne fauteuil roulant - tout comme un théâtre, en représentant l'injustice de la vie des villageoises, pourrait rendre cette vie plus juste. Nabokov a affirmé un jour que l'inspiration pour Lolita était une œuvre d'art élaborée par un singe du Jardin des Plantes : un dessin des barreaux de sa cage. C'est une bonne métaphore de la production artistique. Que dessinons-nous d'autre que les barreaux de notre cage, ou la brouette dans laquelle nous étions transportés quand nous étions enfants infirmes ? Comment les cages peuvent-elles être brisées autrement ? Sinon, comment pouvons-nous rester debout de nous-mêmes ?

Auteur: Batuman Elif

Info: Tirée d'un article du New yorker, "Stage Mothers", des 24 et 31 déc 2012, A propos d'une *troupe turque composée exclusivement de femmes qui se rend dans de petites villes pour monter des pièces sur le thème de la violence domestique.

[ libération ] [ thérapie ] [ canevas ] [ question ]

 

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Ajouté à la BD par miguel