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entame

C'est arrivé à mi-parcours. Sur les hauteurs du massif des Rhodopes, à la frontière gréco-bulgare, une route sinueuse gravissait la gorge et, au sommet, à l'endroit où elle s'achevait, était perché un ultime village fantôme, avec ses fenêtres dépouillées de leurs vitres et sa fontaine en pierre tarie. Plus personne n'habitait là. Au-delà de la route et du village, des forêts de chênes en guise de no man's land. Nous pensons quitter ce monde sans jamais nous frotter au surnaturel, sauf dans les films, mais ce jour-là, dans ce patelin, je vécus quelque chose qui emplit mon cœur d'effroi. Je ne sais toujours pas si ce qui s'est produit était "réel", mais les sentiments suscités en moi m'habitent toujours.

Auteur: Kassabova Kapka

Info: Lisière

[ incipit ]

 

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nature

La rivière traverse ce bois lumineux comme une plongée dans la nuit. Sous l’épais couvert de arbres, les eaux sont obscurcies par la pénombre, mais les ombres mouvantes laissent passer des éclats de lumière. Quand la rivière traverse le bois, elle semble plus limpide que lorsqu’elle coule en plein soleil. Les rochers qui affleurent au milieu du courant, lavés par les eaux, ne portent ni poussière ni lichen.

Quand la rivière sort de ce bois de saules, je m’arrête au-delà des arbres, à quelques mètres de là ; d’en face, je la regarde qui coule en silence ; elle se rue vers une vaste clairière, passe devant moi, agitée de tourbillons, et sans un mot, elle s’éloigne. Depuis la lisière, je regarde la rivière sortir du bois, et elle me semble surgir d’une longue, longue histoire…

Auteur: Li Juan

Info: Sous le ciel de l'Altaï

[ cours d'eau ] [ komorebi ]

 

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nature

L'herbe nouvelle, de ce côté ensoleillé du ravin, était haute et drue. L'odeur fade de la terre noire chauffée par le soleil n'arrivait pas à couvrir l'arôme très fin des violettes en fleur. Des violettes, il y en avait sur les jachères et parmi les tiges sèches du mélilot, elles se déployaient en broderie de couleur le long d'une lisière très ancienne, et, dans l'herbe fanée de l'autre année, sur les friches dures comme pierre, leurs yeux regardaient le monde avec la pureté de l'enfance. Elles achevaient de vivre dans la steppe vaste et profonde le temps qui leur était donné ; déjà, des tulipes d'un éclat fabuleux les remplaçaient sur la pente, dressant vers le soleil leur calice écarlate, ou jaune, ou blancs ; et le vent portait au loin dans la steppe les parfums mêlés des fleurs.

Auteur: Cholokhov Mikhaïl

Info: Le Don paisible

[ littérature ]

 

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personnage

De fait, le jour où elle se mêle à nous sous le rouge intermittent des lettres lumineuses, on ne voit pas quoi lui reprocher. Elle a des dispositions, Jeanne. Le short qu'elle porte, c'est du jean sobre, sans rien qui brille, ni fil ni clou aux lisières des coutures. Le débardeur blanc libère l'arrondi des épaules et les Converse vont discrètement à ses pieds. Au fond de la poche arrière de son short, elle a fourré les deux clés, du portail et de sa chambre, poussées sous des billets roulés. Ça lui fait un petit bourrelet sur la fesse, cerise sur le gâteau, comme une estampille qu'on a toutes. Elle ne fume pas, sûrement faudrait-il, se dit-elle, mais elle n'est pas sûre de savoir. Ses mains sont libres, pas de sac non plus. Elle peut crocheter les pouces aux passants de sa ceinture pour se donner une contenance.

Auteur: Esteban Isabel Ascencio

Info: Délit de gosse, p. 37, Rouergue, 2019

[ adolescente ]

 
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silence nocturne

J'aime la nuit. Ses sanglots dans les tuyaux. Le frigo qui se remet en marche. L'eau qui coule du robinet pour le chat. Il ne boit qu'à l'eau fraîche qui l'éclabousse. Sa langue rose. Je revisite le silence. Les nuits du monde. Les nuits immenses et lointaines qui bruissent. Les présences animales dans la nuit sans lune, le scarabée qui se hâte, celui qui te veut du bien ou du mal, un cheval qui broute malgré tout, un regard qui fuit, une invention qui te file le frisson, la lune qui court sur le grand piano céleste, effleure les arbres, explose, sur le bord de la rivière, découvre un pêcheur solitaire sans nom et sans sommeil, l'homme est un ami. Il salue la lune qui court, en trébuchant dans la forêt aux mille vies, mille odeurs, mille rêves sombres, mille matins saveurs. 



Les loups en colonne trottinent le long de la lisière. J'incante la nuit. J'incante la lune. Je suis un adorateur.

Auteur: Bohringer Richard

Info: Traîne pas trop sous la pluie

[ dilection ]

 

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enfance

Il y a ce souvenir de jeunesse, récurrent. Pré-ados nous avions construit une superbe cabane, à environ 5 mètres du sol à cheval sur deux grands hêtres en lisière de la forêt, hauteur qui avait pour résultat que les "petits" n'arrivaient pas à monter, ce qui nous arrangeait bien. Plusieurs longues planches volées sur les chantiers alentours constituaient un grand balcon au coin duquel se situait la cabane proprement dite, petite, - mais avec un fourneau à bois dégotté je ne sais plus où -, et solidement établie à l'embranchement de quatre branches maitresses du plus grand des deux foyards. 

J'ai passé de longs et bienheureux moments, seul dans cet endroit à quelques centaines de mètres des habitations. Mais ce souvenir récidiviste concerne précisément les après-midis de belle saison où je grimpais au-dessus de la cabane pour me retrouver, beaucoup plus haut, à peut-être à 8 ou 10 mètres, mi-allongé sur une branche en surplomb pointant en direction de la ville et du lac. Tranquillité et cool panorama, sans aucune sensation de danger autre que la conscience de la hauteur, qui n'obérait en rien de longues rêveries dont je ne me souviens d'aucun détail. 

Auteur: Mg

Info: 30 sept. 2020

[ béance juvénile ]

 
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érotisme

Lorsqu'il ne s'agit pas de la partie charnue de la paume de la main située entre la ligne de vie et la base du pouce, ce morceau de choix de la géographie du Tendre se nomme encore pubis en raison de la pilosité qui l'honore à partir de la puberté. Couvert d'une fourrure de martre fauve ou d'astrakan, d'un manteau de laine rousse ou d'un duvet blond aux fins poils électriques, le pubis possède idéalement la forme d'un triangle équilatéral bombé dont le galbe attire à la fois l'oeil et la main de l'homme bien né. Ainsi le Mont de Vénus cher aux chiromanciennes épouse-t-il le Mont de Vénus pelvien, moussu qui se courbe amoureusement tandis que le ventre se creuse. La lisière supérieure du triangle renversé sépare le ventre montrable du sexe tabou. C'est pourquoi le slip du bikini s'y ajuste très précisément. La main posée sur le renflement soyeux laisse naturellement le doigt inquisiteur se perdre dans la nuit intercrurale. Là, la pulpe du médius perçoit une chaleur d'autant plus exaltante qu'elle se révèle humide. Y plonger derechef et sans ambages serait une faute de goût. Il faudra espérer l'ouverture proche et imperceptible des cuisses qui sont comme le baromètre de la pudeur.

Auteur: Debray Michel

Info: Le mont de vénus

[ littérature ]

 

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couple

Voici un fait que je tiens de Masséna : " Un jour, me dit-il, étant à Bussinglien, j'aperçus un jeune artilleur de l'artillerie légère, dont le cheval venait d'être percé d'un coup de lance. Le jeune homme, qui paraissait n'être encore qu'un enfant, se défendait en déterminé, ce qu'attestaient plusieurs cadavres ennemis qui étaient autour de lui. J'envoyai un officier avec, quelques hommes pour le dégager, mais il arriva trop tard. Quoique cette action ce soit passée isolément, et sur la lisière du bois, en face du pont, l'artilleur avait été le seul but de la petite troupe de Cosaques et de Bavarois que nos gens firent fuir. Son corps était criblé de balles, bardé de coups de lance et haché de coups de sabre. Certainement il avait plus de trente blessures. Et savez-vous bien ce que c'était que ce jeune homme-là, Madame ? me dit Masséna en se tournant vers moi. C'était une femme.... Oui, une femme, et jolie encore... quoique, en vérité, il fût un peu difficile d'en juger, tant elle avait le visage souillé de sang. Elle avait suivi son amant à l'armée, qui était capitaine d'artillerie; elle ne le quittait jamais et lorsqu'il fut tué elle défendit ses dépouilles comme une lionne. Elle était de Paris, s'appelait Louise Bellet, et était fille d'un passementier de la rue du Petit-Lion.

Auteur: Abrantès Laure Permon Junot duchesse d'

Info: Mémoires

[ fidélité ] [ soldate ] [ anecdote ]

 

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paranormal

Télépathie : du grec "têle" loin, et "pathos" souffrance, passion, affect. Comme souvent on dirait que les grecs anciens ont fixé les choses. On pourrait arguer qu'il y a là un "verrouillage de la pensée ?". Tel n'est pas mon propos ici.

Cette notion peu claire, télé psychique, (qui semble néanmoins exister même si c'est sans aucun contrôle) sous laquelle on pourra trouver des termes comme "synchronicité", "coïncidence", "hasard", "chance", "destin", "sérendipité", "prémonition", "transmission de pensée", etc... est-elle liée à l'"émotion" ? Etat dont l'importance centrale semble avoir été mise de côté par nos civilisations guerrières hiérarchisées et rationnelles. Alors que l'émoi semble être au coeur de notre fonctionnement depuis qu'on a montré que tout épisode émotionnel est un profond bouleversement dont la fonction est l’adaptation du cerveau.

Ma belle mère a perdu son époux il a quelques années. Il adorait les violettes.

Grande champignonneuse - au contraire de son mari -, elle se retrouva dans les bois un dimanche matin peu après les obsèques. Alors en lisière de forêt lors de sa routinière et attentive ballade elle vint à repérer une violette, puis d'autres... toujours plus nombreuses.

De fil en aiguille belle-maman se retrouva avec un un bon gros panier plein de morilles.

Une histoire que ses enfants rapportent volontiers.

Je crois qu'il en existe de semblables dans toutes les vraies familles.

Auteur: Mg

Info: 30 juillet 2018

[ question ]

 

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voyages

C'est ainsi que la voleuse de fruits s'était rapprochée, en spirales de plus en plus larges, de la bordure nord-est du plateau, au flanc et au pied duquel se trouvait Chaumont, la seule ville du Vexin picard. Peu de voitures, mais roulant chacune très vite, sur l'étroite route qui bordait le plateau en haut. Elles fonçaient comme si elles poursuivaient quelqu'un ou étaient au contraire elles-mêmes poursuivies. Elles donnaient l'impression d'être plus pressées que les avions, plus nombreux, au-dessus dans le ciel bleu, décollant en une suite rapide de l'aérodrome de Beauvais situé non loin d'ici. Pendant un certain temps, entre le village de Liancourt-Saint-Pierre et le hameau de Le Vivray, le regard, depuis la lisière du plateau en direction du nord-est, allait comme bien au-delà de Beauvais, de sa cathédrale et de son aéroport. La voleuse s'était arrêtée sur le bord de la route et imaginait voir par-dessus toutes les frontières de l'Europe ; dans son regard était l'Oural et, derrière ses montagnes, toute la Sibérie. Aucun avion ne décollait là-bas maintenant mais un aigle de Sibérie, un aigle pêcheur, ses gigantesques ailes dépassant toutes les envergures. En s'approchant, l'oiseau redevint un avion, minuscule cependant, deux sièges seulement, et, seul dans son appareil, le pilote là-haut avait un oeil sur elle, exclusivement sur elle qui se tenait en bas et gardait les yeux rivés sur son appareil : il battit des ailes, un coup à gauche, un coup à droite, lui fit signe.

Auteur: Handke Peter

Info: "La voleuse de fruits, ou Aller simple à l'intérieur du pays" - éd. Gallimard - trad. par Pierre Deshusses

[ mouvements ] [ horizons dépassés ] [ métamorphose ] [ communication ] [ géographies ]

 
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