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adulte

La charcutière en a profité pour m'écraser de sa pitié : mon pauvre Jérôme, mon pauvre enfant, tu diras à ta maman que je lui souhaite un prompt rétablissement. Elle a glissé dans ma poche un sac de bonbons. Une bonne occasion pour m'effleurer la queue au passage. Ce n'était pas la première fois que madame Parnot se livrait sur moi à ces attouchements furtifs. Je me suis reculé instinctivement. Elle a tapoté sa perruque blonde d'un geste désinvolte tandis que je la remerciais humblement. Moi : merci, madame. Je vais les garder pour ce soir pour les manger en regardant mon feuilleton à la télé. Et aussi pour mon lit en lisant Mickey.

Auteur: Martinet Jean-Pierre

Info: Jérôme : L'enfance de Jérôme Bauche

[ enfant ] [ femmes-hommes ]

 

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femme-par-homme

Elle lisait les journaux, préférait encore les livres dont elle pouvait comparer les histoires avec sa propre vie. Elle lisait les mêmes livres que moi, Fallada, Knut Hamsum, Dostoïevski, Maxime Gorki d’abord, puis Thomas Wolfe et William Faulkner. Ce qu’elle en disait ne mérite pas d’être publié, elle racontait simplement ce qui l’avait beaucoup frappée. "Mais je ne suis pas comme ça", disait-elle parfois, comme si l’auteur l’avait toujours décrite elle en personne. elle lisait chaque livre comme une description de sa propre vie et revivait ; pour la première fois elle se livrait grâce à la lecture ; apprenait à parler de soi ; chaque livre l’inspirait un peu plus. J’appris ainsi à la connaître petit à petit.

Auteur: Handke Peter

Info: Le malheur indifférent

[ lectrice réflexive ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-femmes

Je crois que nous jouissions pleinement de la vie, si un étranger venu chez nous pour la première fois, en voyant Emerence vaquer à la cuisine, l’avait prise pour ma tante ou ma marraine, je ne l’aurais pas détrompé, il était impossible d’expliquer la nature, l’intensité de notre relation, ou le fait qu’ Emerence était pour chacun de nous une nouvelle mère, bien qu’elle ne ressemblât à aucune des nôtres. La vieille femme ne nous harcelait pas de questions, nous ne lui en posions pas non plus, elle livrait ce qui lui semblait bon, mais en fait, elle parlait peu, comme une véritable mère dont le passé ne compte plus quand elle ne s’occupe de rien d’autre que de l’avenir de ses enfants.

Auteur: Szabo Magda

Info: La porte

[ maman ] [ maternelle ]

 

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femme-par-homme

Il se retourna vers le feu et annonça que, très bien, peut-être accéderait-il à sa demande absurde d’une discussion ouverte, en commençant par le fait qu’elle était la plus hypocrite péripatéticienne coprophile mâtinée de chienne en chaleur qu’il ait eu le malheur de croiser. Jamais, depuis le temps des cabarets clandestins à gin frelaté, aussi cupide maquerelle n’avait foulé les rues de Baker sous le masque d’une citoyenne respectueuse des lois. Elle était une imposture et une imbécile, et elle sous-estimait grossièrement son bon sens. L’entendre, elle, parler des créatures du Seigneur était encore plus écœurant que l’exploitation éhontée du charpentier et de ses apôtres à laquelle se livrait son marlou prêcheur de révérend. Chacun savait que pour les catholiques Jésus était le fils de Marie, pour les baptistes il était le sauveur, pour les juifs il n’était rien, et pour les méthodistes, il était une déduction fiscale.

Auteur: Egolf Tristan

Info: Le Seigneur des porcheries

[ hypocrite ] [ tartufe ] [ sournoise ] [ bondieusarde ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

éducation

Vers ma cinquième année, mon père se trouvait dans un cellier où l’on avait coulé la lessive. Il jouait de la viole et chantait, seul, auprès d’un bon feu de bois de chêne, car il faisait très froid. En regardant les tisons, il vit, par hasard, un petit animal semblable à un lézard, qui se livrait à de joyeux ébats au milieu des flammes les plus ardentes. Mon père, ayant reconnu tout de suite ce que c’était, appela ma sœur et moi, nous montra l’animal et m’appliqua un rude soufflet qui me fit verser un déluge de larmes. Il les essuya doucement et me dit : "Cher petit enfant, je ne te frappe point pour te punir, mais seulement pour que tu te souviennes que ce lézard que tu aperçois dans le feu est une salamandre, animal qu’aucune personne connue n’a jamais vu." Là-dessus, il m’embrassa et me donna quelques quattrini.

Auteur: Cellini Benvenuto

Info: La vie de Benvenuto Cellini écrite par lui-même, trad. Léopold Leclanché, Paris, 1881

[ souvenir d'enfance ] [ amplification ] [ dragon ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

psychose

J’entendais aussi des voix. C’était parfois un désordre grésillant ou hurlant dans ma tête, comme un baladeur à plein volume que je ne pouvais pas éloigner, quoi que je fasse. Il m’arrivait de me taper la tête contre le mur pour que les coups sourds atténuent un peu ce chaos. Ça aidait parfois, mais pas toujours. D’autres fois, j’essayais de m’arracher les cheveux ou de faire des trous dans ma tête avec mes ongles. ça ne m’était jamais d’aucun secours, mais c’était une espèce de réaction de panique visant à faire un trou dans ma tête pour en laisser échapper un peu de pression avant que tout n’explose. C’est ce que je ressentais. A d’autres occasions, c’était un murmure faible, immonde, ou une voix claire qui livrait des messages sans ambiguïtés. "Tu vas mourir ", disait-elle. Ou bien : "Ouvre-toi les poignets et dessine un cercle de sang autour de toi, ou toute ta famille mourra". Pas facile. Que feriez-vous si vous receviez un message pareil ?

Auteur: Lauveng Arnhild

Info: Demain j'étais folle : Un voyage en schizophrénie

[ témoignage ]

 

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charité

Cette sacrée Rotonde, on allait là comme si on rentrait chez soi ; on se sentait en famille. Le papa Libion était bien le meilleur des hommes, et il les aimait, ses galopins d'artistes.

Il s'y passait des scènes vraiment curieuses.

Par exemple, à l'heure où on livrait le pain, la grande famille des affamés était au complet.

On apportait une vingtaine de pains immenses que la porteuse mettait dans une espèce de panier en osier, près du bar, mais les pains étaient trop longs et il y en avait un bon tiers qui dépassait : oh ! pas pour longtemps. Le temps de se retourner - et papa Libion avait toujours à s'absenter pendant quelques secondes à ce moment-là -, le temps de se retourner et tous les pains étaient décalottés en un clin d'œil.

Puis d'un air détaché, tout le monde sortait avec son bout de pain dans la poche. Et c'était toujours la même chose !

Papa Libion se mettait à tempêter, à parler de représailles, de police... et le lendemain, ça recommençait.

Auteur: Kiki de Montparnasse Alice Prin

Info: Souvenirs retrouvés

[ anecdote ] [ aumône ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

planète océan

Pendant un certain temps, l'opinion prévalut (répandue avec zèle par la presse quotidienne) que "l'océan pensant" de Solaris était un cerveau gigantesque, prodigieusement développé, et en avance de plusieurs millions d'années sur notre propre civilisation, une sorte de "yogi cosmique", un sage, une figuration de l'omniscience, qui depuis longtemps avait compris la vanité de toute activité et qui, pour cette raison, se retranchait désormais dans un silence inébranlable. L'opinion était inexacte, car l'océan vivant agissait ; il ne bâtissait pas des villes ou des ponts, il ne construisait pas des machines volantes ; il n'essayait pas d'abolir les distances et ne se souciait pas de la conquête de l'espace (critère décisif, selon certains, de la supériorité incontestable de l'homme). L'océan se livrait à des transformations innombrables, à une "autométamorphose ontologique" - les termes savants ne manquent pas dans le relevé des activités solaristes ! D'autre part, tout scientifique s'attachant à l'étude des multiples solariana éprouve l'impression irrésistible qu'il perçoit les fragments d'une construction intelligente, géniale peut-être, mêlés sans ordre à des productions absurdes, apparemment engendrées par le délire. Ainsi naquit, à l'opposé de la conception "océan-yogi", l'idée de "l'océan-débile".

Auteur: Lem Stanislaw

Info: Solaris

[ science-fiction ] [ gaia extraterrestre ] [ incompréhension ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

cène

Le soir étant venu, il se mit à table avec les douze. Pendant qu’ils mangeaient, il dit : Je vous le devis en vérité, l’un de vous me livrera. Ils furent profondément attristés et chacun se mit à lui dire : Est-ce moi, Seigneur ? Il répondit : Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c’est celui qui me livrera. Le Fils de l’homme s’en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né. Judas, qui le livrait, prit la parole et dit : Est-ce moi, Rabbi ? Jésus lui répondit : Tu l’as dit.

Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe ; et après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.

Auteur: La Bible

Info: La Sainte Bible, traduction Louis Segond, Évangile de Matthieu, 26, 20-29

[ trahison ] [ eucharistie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

célébrité

L'Empereur ressemblait à bien des choses.
A un tennisman pour commencer, car c'est en short blanc et raquette à la main qu'il nous accueillit et nous pria de l'attendre au "salon de conversation" où serait servi le déjeuner. A un noceur sans entrain quand il nous eut rejoints, en costume blanc, ses yeux fatigués protégés par des lunettes noires. A un chef de gang qui s'entourait, selon la rumeur, de jolis drôles, cercles de pouvoir où se cotoyaient les membres d'une secte qui vénérait Bouddha, Jésus et Victor Hugo, une poignée de bonzes fous, quelques catholiques enclins à confondre goupillon et matraque, et un ancien chauffeur de taxi promu chef de la sécurité.
A le voir si fatigué, si mou, on songeait aussi au joueur effréné qui dilapidait des fortunes sur les tapis verts des casinos de la Côte d'Azur, au séducteur auquel ses bonnes fortunes valaient le titre d'Empereur des boîtes de nuit, à un quadragénaire au visage d'adolescent mal dégrossi qui se défiait d'une destinée qui l'avait fait monter sur le trône à l'âge de douze ans. Et enfin au père attentionné qui livrait ses seules batailles dans la chambre de son fils, à coups de polochons, pendant que son pays menacé d'éclatement s'enlisait dans la guerre.
Bref, l'Empereur ressemblait à bien des choses, sauf à un empereur.

Auteur: Masson Christophe

Info: Le Manuel de Géographie

[ démystifier ]

 

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