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quête

Au moment du travail, quand peu à peu une compréhension s'amorce, prend forme, s'approfondit ; quand dans une confusion peu à peu on voit apparaître un ordre, ou quand ce qui semblait familier soudain prend des aspects insolites, puis troublants, jusqu'à ce qu'une contradiction enfin éclate et bouleverse une vision des choses qui paraissait immuable - dans un tel travail, il n'y a pas trace d'ambition ou de vanité. Ce qui mène alors la danse est quelque chose qui vient de beaucoup plus loin que le "moi" et sa fringale de s'agrandir sans cesse (fut-ce de "savoir" ou de "connaissance") - de beaucoup plus loin sûrement que notre personne ou même notre espèce.

Auteur: Grothendieck Alexandre

Info: Récoltes et Semailles, texte autobiographique

[ mystère ] [ moteur ] [ source ]

 

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art pictural

J'ai toujours aimé l'art. En fait j'étais un artiste commercial avant que je décide de devenir un journaliste. L'art peut vous apprendre beaucoup de choses sur la façon de décrire une chambre, une scène, un bâtiment ou une personne. Jetez un œil à des tableaux de Velasquez, qui est mon peintre préféré. De loin, ils semblent extrêmement détaillés, mais quand vous regardez de plus près vous pouvez voir que la dentelle de la collerette est complexe, se trouve à quelques tâches de blanc, et que visage du chérubin est en fait rien de plus que quelques frottis d'ocre rouge et jaune. Picasso pouvait faire ça, aussi, avant qu'il commence à peindre toutes ses ordures cubistes.

Auteur: Masterton Graham

Info:

[ esquisse ] [ écriture ]

 

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occultiste

Éliphas Lévi serait sans doute le premier à désavouer ses prétendus successeurs, auxquels il était certainement bien supérieur intellectuellement, tout en étant loin d’être réellement aussi profond qu’il veut le paraître, et en ayant le tort d’envisager toutes choses à travers la mentalité d’un révolutionnaire de 1848. Si nous nous sommes un peu attardé à discuter son opinion, c’est que nous savons combien son influence a été grande, même sur ceux qui ne l’ont guère compris, et que nous pensons qu’il est bon de fixer les limites dans lesquelles sa compétence peut être reconnue : son principal défaut, qui est celui de son temps, est de mettre des préoccupations sociales au premier plan et de les mêler à tout indistinctement [...].

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'Ésotérisme de Dante", éditions Gallimard, 1957, page 34

[ portrait ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

interface idiosyncratique

D'un point de vue phénoménologique, c'est-à-dire tel que nous l'expérimentons et le vivons, le corps est une entité créative et changeante. Certes, il a son caractère et son style propres, ses textures et ses tempéraments uniques qui le distinguent des autres corps ; cependant, ces limites mortelles ne me ferment aucunement aux choses qui m'entourent et ne rendent pas mes relations avec elles entièrement prévisibles et déterminées. Au contraire, c'est cette seule présence corporelle qui me permet d'interagir librement avec les choses qui m'entourent, de choisir de m'affilier à certaines personnes ou à certains lieux, de m'insinuer dans d'autres vies. Loin de restreindre mon accès aux choses et au monde, le corps constitue mon mode d'entrée en relation avec toutes choses.

Auteur: Abram David

Info: The Spell of the Sensuous : Perception and Language in a More-Than-Human World

[ medium ] [ incarnation moyen ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hommes-par-femme

Peut-être y avait-il, dans la vie, des hommes de surface et des hommes de fond. Les hommes de surface, d'envol, de lumière, étaient comme le soleil. Ils vous transportaient, vous emmenaient haut, et loin - une immensité. Mais ils ne pouvaient que cela et vous brûler. Les hommes de fond, marathoniens en vérité, héroïques à leur manière, courageux aussi, étaient ceux du quotidien, ceux de chaque jour, de chaque matin, ceux de l'engagement véritable, là, bien présents, physiquement présents, ceux avec qui on partageait tout, un mal de tête, une inquiétude, une liste de choses à faire, des vacances, la vie de tous les jours. Elle trouvait cela terriblement injuste, mais c'était trop tôt pour penser, réfléchir encore, trop tôt.

Auteur: Bongrand Caroline

Info: Vous aimer, pp 162-163

[ dualité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sentiment d'absurdité

Peu à peu, cependant, son regret des contrées lointaines s’affaiblit. L’habitude mettait sur sa vie une couche de résignation pareille au revêtement de calcaire que certaines eaux déposent sur les objets. Et une sorte d’intérêt pour les mille choses insignifiantes de l’existence quotidienne, un souci des simples et médiocres occupations régulières renaquit en son cœur. En elle se développait une espèce de mélancolie méditante, un vague désenchantement de vivre. Que lui eût-il fallu ? Que désirait-elle ? Elle ne le savait pas. Aucun besoin mondain ne la possédait ; aucune soif de plaisirs, aucun élan même vers les joies possibles ; lesquelles d’ailleurs ? Ainsi que les vieux fauteuils du salon ternis par le temps, tout se décolorait doucement à ses yeux, tout s’effaçait, prenait une nuance pâle et morne.

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Dans "Une vie", éditions Gallimard, 1974, page 125

[ déprime ] [ calcification ] [ vie automatique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

décor nocturne

Au clair de la lune, près de la mer, dans les endroits isolés de la campagne, l'on voit, plongé dans d'amères réflexions, toutes les choses revêtir des formes jaunes, indécises, fantastiques. L'ombre des arbres, tantôt vite, tantôt lentement, court, vient, revient, par diverses formes, en s'aplatissant, en se collant contre la terre. Dans le temps, lorsque j'étais emporté sur les ailes de la jeunesse, cela me faisait rêver, me paraissait étrange; maintenant, j'y suis habitué. Le vent gémit à travers les feuilles ses notes langoureuses, et le hibou chante sa grave complainte, qui fait dresser les cheveux à ceux qui l'entendent. Alors, les chiens, rendus furieux, brisent leurs chaînes, s'échappent des fermes lointaines; ils courent dans la campagne, çà et là, en proie à la folie.

Auteur: Lautréamont Isidore Ducasse

Info: Les Chants de Maldoror

[ sonorités ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nostalgie

On ne peut retourner chez soi, dans sa famille, dans l'enfance, dans l'amour romantique, les rêves de célébrité et de gloire d'un jeune homme, rêves de départ, d'évasion en Europe et à l'étranger, dans le lyrisme, vers le chant, l'esthétique, l'idée adolescente de l'artiste et la suffisance de l'"art", de la "beauté", et "l'amour", dans sa tour d'ivoire à la maison, retrouver sa cabane à la campagne, sa chaumière à Bermude, loin de tous les conflits du monde, au pays du père qu'on a perdu et cherché, au pays de quelqu'un qui peut t'aider, te sauver, te soulager, revenir aux anciennes formes et systèmes des choses qui autrefois paraissaient éternelles, mais qui changent sans cesse de retour vers les échappatoires du Temps et de la Mémoire.

Auteur: Wolfe Thomas Clayton

Info: You Can't Go Home Again

[ impossibilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

futur

Je pensais à l'avenir lointain et aux choses que nous avons déjà eu, j'ai alors commencé trouver inadéquats mes jugements les plus extravaguants. L'Immortalité ? Atteinte au dix-neuvième millénaire X. R., rejetée ensuite au vingt-troisième parce qu'elle n'était plus nécessaire. L'inversion de l'entropie pour rembobiner l'univers? Devenue obsolète avec la découverte du nolanisme et du cognat simultané dans le décalque du quadra. Qu'est-ce qui est extravaguant ? Comment le mot quantum ou le concept de la transformation de la matière en énergie serait-il perçu par un homme de Neandertal ? Nous sommes les néanderthaliens de nos descendants de dans cent mille ans. Vous êtes sûr de vous planter pour ce qui est d'imaginer ce qu'il feront et de ce qu'ils seront. Les étoiles? Putain, oui. Ils les auront, les étoiles.

Auteur: Brown Fredric

Info: The Lights in the Sky Are Stars 1953

[ inimaginable ]

 

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poème

Ce n'est pas tant la solitude qui garrotte les vies,
mais le pain sec des morales,
la vieille fille des obligations,
la hache sur le monde,
le verrou des indifférences, les habitudes.
Et la normalité, ce collectif grégaire qui assure ses peurs,
confiture ses certitudes, enterre ses rêves.
Ombres de mort.

Alors vivante,
je marche dans la tension d'aimer qui me nomme jusqu'à l'insurrection.
Un torrent ceinture ma taille et mes seins,
je me courbe sous le vent, sans obscénité --- vivante.
Du tournesol à la faim de l'oiseau --- vivante.
Le soleil en plus.

Je marche loin des gestes de cire.
Peu de choses, mais tellement moi.
Je désabonne les grimaces, convoque les glaciers, acclimate les braises.
Ma rue principale n'abandonne jamais.
Je marche au centre du dessin.
Vivante.

Auteur: Eniger Ile

Info: Du feu dans les herbes, p 51

[ pensée-de-femme ] [ bourgeoise ] [ morale ]

 

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