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Bible
Il faut, dit saint Thomas, A p., q. 68, a. 1, observer deux choses, selon saint Augustin : l’une, que l’Ecriture a toujours un sens véritable ; l’autre que, comme elle peut recevoir plusieurs sens, quand on en trouve un que la raison convainc certainement de fausseté, il ne faut pas s’obstiner à dire que c’en soit le sens naturel, mais en chercher un autre qui s’y accorde.
C’est ce qu’il explique par l’exemple du passage de la Genèse, où il est écrit que Dieu créa deux grands luminaires, le soleil et la lune, et aussi les étoiles ; mais parce qu’il est constant par des démonstrations indubitables que cela est faux, on ne doit pas, dit ce saint, s’opiniâtrer à défendre ce sens littéral, mais il faut en chercher un autre conforme à cette vérité de fait, comme en disant que le mot de grand luminaire ne marque que la grandeur de la lumière de la lune à notre égard, et non pas la grandeur de son corps en lui-même.
Auteur:
Pascal Blaise
Années: 1623 - 1662
Epoque – Courant religieux: renaissance
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Les " Provinciales ", Dix-huitième lettre, éditions Gallimard, 1987, page 307
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interprétation
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principe de connaissance
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métaphorique
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religion
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christianisme
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vision supportable
C’est pourtant l’énigme du poil qui permet d’approcher celle du visage, condamné à demeurer œuf sans le fouillis des traits – cheveux, rides, veines – qui en dessinent l’arborescence et en rendent supportable la nudité désertique. Pendu "entre les pierres et les astres", le visage peut certes s’enorgueillir des deux luminaires que sont les yeux. Mais pour des raisons que la vie élucidera peu à peu, Artaud se méfie du regard, trop docile messager d’un Esprit contre les perversions duquel il conduira une guerre sans merci. Il est clair que le poil n’appartient pas, comme le regard, à l’Esprit. Plus encore, ce qui fascine Artaud dans le poil, c’est sa nature vibratile, tout comme celle du cil : "Cet esprit tu pus le fixer sur moins de choses encore que la naissance d’un cil" (I, 141). Plus tard, à l’asile de Rodez, Artaud s’interrogera à nouveau sur le mystère du vol de l’abeille, et sur celui d’un "soupir cilé". Sans l’ombrement vibratile des cils, le regard ne serait qu’un puits mort. Sans l’animation des poils et autres veinures, le visage n’offrirait que l’apparence vide d’un œuf et ne serait qu’un "champ de mort", comme le dira Artaud dans l’un de ses derniers textes, parmi les plus poignants : "Le visage humain porte en effet une espèce de mort perpétuelle sur son visage / dont c’est au peintre justement à le sauver / en lui rendant ses propres traits […] Le seul Van Gogh a su tirer d’une tête humaine un portrait qui soit la fusée explosive du battement d’un cœur éclaté."
Auteur:
Bonardel Françoise
Années: 195? -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: philosophe
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Antonin Artaud ou la fidélité à l'infini", éd. Pierre-Guillaume de Roux, Paris, 2014, page 67
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laideur originelle
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physionomie
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art pictural
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monade anthropique
Pour ceux qui vivent à l'intérieur de ses limites, les lumières de la ville sont le seul luminaire du vaste ciel. Les réverbères des rues éclipsent les étoiles, et l'éclat des réclames de whisky réduit même le clair de lune à une inconséquence presque invisible.
Ce phénomène est symbolique ; c'est une parabole en action. Mentalement et physiquement, l’homme est ainsi l’habitant, pendant la majeure partie de sa vie, d’un univers purement humain, et en quelque sorte "fabriqué-maison", creusé par lui-même dans le cosmos immense et non humain qui l’entoure, et sans lequel ni cet univers, ni lui-même ne pourraient exister. À l’intérieur de cette catacombe privée, nous édifions pour nous-mêmes un petit monde à nous, construit avec un assortiment étrange de matériaux – des intérêts et des "idéals", des mots et des technologies, des désirs et des rêveries en plein jour, des produits ouvrés et des institutions, des dieux et des démons imaginaires. Là, parmi les projections agrandies de notre personnalité, nous exécutons nos bouffonneries curieuses et perpétrons nos crimes et nos démences, nous pensons les pensées et ressentons les émotions appropriées à notre milieu fabriqué par l’homme, nous chérissons nos folles ambitions qui seules donnent une signification à une maison de fous. Mais pendant tout ce temps, en dépit des bruits de la radio et des tubes à néon, la nuit et les étoiles sont là - juste au-delà du dernier arrêt des autobus, juste au-dessus du dais de fumée illuminée. C’est là un fait que les habitants de la catacombe humaine trouvent trop facile, hélas, d’oublier ; mais, qu’ils oublient ou se souviennent, cela demeure toujours un fait. La nuit et les étoiles sont toujours là.
Auteur:
Huxley Aldous
Années: 1894 - 1963
Epoque – Courant religieux: Industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
Les portes de la perception
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épiphénomène
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