paluches
Les mains sont les vestales du coeur. Elles renferment l'essence même de l'amour maternel. Elles contiennent des trésors de grâce. Elles caressent, consolent, font signe au revoir, effacent les bobos, essuient les larmes, effleurent les rêves, effeuillent les marguerites et même les pissenlits sans tige cueillis à la hâte par des menottes pressées d'offrir. Elles parlent, elles invitent à s'approcher, elles portent des messages, elles écrivent, elles voient dans le noir, chassent les cauchemars. Elles sont écrin à secrets éphémères, elles sont lutrin, porte-voix, réservoir à baisers volants, elles sont lunettes d'approche, elles sont oreilles géantes, elles sont une rampe de lancement pour missiles antipyrétiques...
Auteur:
Vandamme Régine
Années: 1961 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Belgique
Info:
Ma mère à boire, édition Castor Astral, 2006; p.15-16
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musique
Le solfège et le plain-chant pouvaient seuls réussir aux Roches ; à ces gens superstitieux il fallait les cérémonies de l'église, le chantre au lutrin était pour eux une sorte de personnage, qui venait après le bedeau et M. le curé ; qu'on se figure donc leur contentement. Il ne me restait que six semaines pour enseigner le catéchisme aux grands ; eh bien ! cela suffit. A chaque nouvel examen que nous allions passer tous les jeudis au Chêne-Fendu, M. le curé Bernard s'émerveillait de leurs progrès. Sœur Éléonore n'avait rien obtenu de pareil, il me disait en riant que c'était Dieu qui avait suscité les mauvaises langues contre moi, pour m'envoyer aux Roches, afin de civiliser ce pays ! Et le dernier dimanche avant Pâques il annonça que, ceux du hameau des Roches sachant le mieux leur catéchisme, ce serait Jacques Hutin, le fils du garde, qui réciterait l'acte de foi publiquement à la première communion. Dire la considération dont je fus entouré depuis ce moment par les habitants du hameau serait chose impossible ; c'est à moi qu'ils attribuaient cet honneur unique, extraordinaire. Tout le monde me tirait le chapeau, et les femmes me recevaient toutes avec un sourire agréable, lorsque j'allais dans leur baraque prendre mes repas.
Auteur:
Chatrian Alexandre
Années: 1826 - 1890
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Histoire d'un sous-maître. Ecrit avec Émile Erckmann, publié sous leur pseudo habituel de "Erckmann-Chatrian"
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fédératrice
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