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écriture utopique

Bien souvent, des Esseintes avait médité sur cet inquiétant problème, écrire un roman concentré en quelques phrases qui contiendraient le suc cohobé des centaines de pages toujours employées à établir le milieu, à dessiner les caractères, à entasser à l’appui les observations et les menus faits. Alors les mots choisis seraient tellement impermutables qu’il suppléeraient à tous les autres ; l’adjectif posé d’une si ingénieuse et d’une si définitive façon qu’ils ne pourrait être légalement dépossédé de sa place, ouvrirait pendant des semaines entières, sur son sens, tout à la fois précis et multiple, constaterait le présent, reconstruirait le passé, devinerait l’avenir d’âmes des personnages, révélés par les lueurs de cette épithète unique.

Auteur: Huysmans Joris-Karl

Info: À rebours

[ langage ] [ unicité ] [ densification ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

Mes parents chéris, mon frère chéri,

Je vais être fusillé à onze heures avec mes camarades.
Nous allons mourir le sourire aux lèvres car c'est pour le plus bel idéal.
J'ai le sentiment à cette heure d'avoir vécu une vie complète.
Vous m'avez fait une jeunesse dorée; je meurs pour la France, donc je ne regrette rien.
Je vous conjure de vivre pour les enfants de Jean.
Reconstruisez une belle famille...
Jeudi j'ai reçu votre splendide colis: j'ai mangé comme un roi.
Pendant ces quatre mois, j'ai longuement médité: mon examen de conscience est positif, je suis en tout point satisfait.
Boujours à tous les parents et amis.
Je vous serre une dernière fois sur mon coeur. Lucien.

Auteur: Legros Lucien

Info:

[ exécution ]

 

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apprendre

Une raison, somme toute, est chose étrange ; si je la regarde avec toute ma passion, elle se gonfle jusqu'à devenir une énorme nécessité, capable de remuer ciel et terre ; si je suis sans passion, je la juge avec dédain. - Longtemps j'ai médité sur la vraie raison qui m'a fait abandonner mon poste de professeur de lycée. Lorsque j'y réfléchis à présent, il me semble que cette situation me convenait tout à fait. Je commence aujourd'hui à voir clair : ma raison était justement que je me sentais entièrement apte à remplir ce poste. Si j'y étais resté, j'aurais eu tout à perdre, rien à gagner. C'est pourquoi j'ai jugé plus sage de me démettre de ma charge et de me faire engager par une troupe de comédiens ambulants - car, n'ayant aucun talent d'acteur, j'avais tout à gagner.

Auteur: Kierkegaard Søren Aabye

Info: Ou bien... Ou bien..., Gallimard 1943, Diapsalmata, p.29

[ motivation ] [ oser ] [ rien à prouver ] [ rien à gagner ] [ routine ] [ ennui ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Sa personnalité physique même est un démenti donné à l’idée habituelle que l’esprit se fait d’un créole. Un front puissant, une tête ample et large, des yeux clairs et froids, fournissent tout d’abord l’image de la force. Au-dessous de ces traits dominants, les premiers qui se laissent apercevoir, badine une bouche souriante animée d’une incessante ironie. Enfin, pour compléter le démenti au spirituel comme au physique, sa conversation, solide et sérieuse, est toujours, à chaque instant, assaisonnée par cette raillerie qui confirme la force. Ainsi non seulement il est érudit, non seulement il a médité, non seulement il a cet œil poétique qui sait extraire le caractère poétique de toutes choses, mais encore il a de l’esprit, qualité rare chez les poètes ; de l’esprit dans le sens populaire et dans le sens le plus élevé du mot. Si cette faculté de raillerie et de bouffonnerie n’apparaît pas (distinctement, veux-je dire) dans ses ouvrages poétiques, c’est parce qu’elle veut se cacher, parce qu’elle a compris que c’était son devoir de se cacher. Leconte de Lisle étant un vrai poète, sérieux.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: A propos de René Leconte de Lisle

[ portrait ] [ description ] [ style ] [ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

Le lecteur désespéré (et plus encore le lecteur de poésie désespérée, celui-là est insupportable, croyez-moi) finit par se désintéresser des livres, finit inéluctablement par se transformer en un désespéré tout court. Ou alors il se soigne! Et alors, cela fait partie de son processus de régénération, il revient lentement, comme dans du coton, comme sous une averse de pilules tranquillisantes fondues, il revient, je dis, vers une littérature écrite pour des lecteurs sereins, paisibles, avec l'esprit bien centré. C'est ça qu'on appelle (ou si on ne l'appelle pas comme ça, moi je l'appelle comme ça) le passage de l'adolescence à l'âge adulte. Par là je ne veux pas dire qu'une fois transformé en un lecteur paisible on ne lira plus de livres écrits pour les désespérés. Évidemment qu'on les lit! Surtout s'ils sont bons ou passables ou qu'un ami nous les a recommandés. Mais dans le fond ils nous ennuient! Dans le fond cette littérature acrimonieuse, pleine d'armes blanches et de Messies pendus, ne réussit pas à nous pénétrer jusqu'au cœur comme y réussit une page sereine, une page méditée, une page techniquement parfaite!

Auteur: Bolaño Roberto

Info: Les détectives sauvages

[ maturité ]

 

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interprétation psychanalytique

L’important est dans la structure de l’ouvrage [Lolita de Nabokov], et précisément dans le contraste éclatant entre la première et la seconde partie, entre le caractère étincelant du désir tant qu’il est médité par le sujet durant quelque trente années de sa vie, et puis sa prodigieuse déchéance dans une réalité enlisée au cours du misérable voyage de ce couple à travers la belle Amérique, où le sujet se trouve démuni de tout moyen d’atteindre sa partenaire. C’est par là que Lolita présente toutes les caractéristiques de la relation du sujet au fantasme à proprement parler névrotique.

Ce qui est exemplaire, c’est la façon dont, par la seule vertu d’une cohérence constructive, le désir pervers se livre. Ce désir n’apparaît pas dans le héros, mais dans un autre qui est plus et bien autre chose que son double, qui est littéralement son persécuteur. Il apparaît en marge de l’aventure, comme si le désir dont il s’agit chez le sujet ne pouvait vivre que dans un autre, et là où il est littéralement impénétrable et tout à fait inconnu. Cette substitution est tout ce qu’il y a de plus avoué dans le livre.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 537

[ littérature ] [ névrose ] [ perversion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

musique des sphères

D'abord la croyance est que l'univers est essentiellement harmonieux, et que la source de cette concordance réside dans des proportions mathématiques qui peuvent être directement liées aux harmonies musicales. Pythagore, comme ce fut souvent répété, aurait médité sur le bruit des marteaux frappant les enclumes des forgerons et aurait soutenu qu'un marteau à moitié aussi lourd produisait une note d'une octave au-dessus de son compagnon de taille normale.
Plus importantes furent les expériences avec une seule corde, ou monocorde, qui lui furent attribuées par ses successeurs. Si une corde étirée est divisée exactement en deux, elle produit un son d'une octave plus élevé que la hauteur fondamentale (le rapport 2:1), les intervalles de quarte et de quinte peuvent être exprimés comme les rapports 4:3 et 3:2 respectivement, et tous les autres intervalles peuvent être décrits en termes mathématiques.
Ces proportions numériques furent ensuite étendues pour décrire les relations des sphères planétaires, tant dans leur distance relative entre elles, que dans leur vitesse de mouvements. Des idées qui eurent une expression influente (bien qu'obscure) dans le Timée de Platon, et furent ensuite sans cesse été élaborées au cours des siècles qui suivirent jusqu'à la Renaissance. L'une des manifestations finales de cette compréhension est fournie dans l'illustration de l'harmonie cosmique de Robert Fludd dans sons Utriusque cosmi historia.

Auteur: Lindley David

Info: Shakespeare And Music

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

orient-occident

- Klaus Schwab, le patron de Davos, a parlé d’un tsunami technologique entre la robotique, l’intelligence artificielle, les imprimantes 3D, les biotechnologies et l’hybridation de l’homme et de la machine, parce que tout cela bouscule nos vies et nos frontières. Il y a des disruptions partout. Par exemple, Uber est la plus grande société de taxis du monde, mais ils n’ont pas un seul taxi… AirBnb est la plus grande société hôtelière du monde, mais ils n’ont pas un seul hôtel… Amazon est la plus grande librairie du monde, mais ils n’ont pas une seule librairie… Toutes ces technologies entraînent des disruptions assez compliquées à saisir.

- C’est comme pour l’imprimerie ou l’électricité, il y a un certain nombre de choses qui se produisent et qui accélèrent les phénomènes. En 1960, General Motors ou General Electric étaient des sociétés dominantes qui duraient 60 ans. En 1980, on a vu des sociétés, comme IBM, qui ont été leaders pendant 35 ans. Mais aujourd’hui, les nouvelles entreprises comme Apple, Microsoft, Google ou Amazon vont durer une quinzaine d’années. Il y a une accélération et cela ne va faire qu’empirer. On parle beaucoup du match entre l’Amérique et la Chine. J’ai assisté à la montée du Japon, qui a fait un effort surhumain après la guerre. Après, comme ils ne faisaient plus d’enfants, les jeunes sont devenus des fils à papa et l’innovation a disparu. Dans les grandes villes chinoises, c’est la même chose. Les appartements sont trop petits et on risque de retrouver le même phénomène qu’au Japon, c’est-à-dire une diminution de l’innovation. En Amérique, ils savent rebondir, donc je ne pense pas que l’Amérique soit fichue. Quand on lit un certain nombre d’experts, on pourrait penser que la Chine pourrait prendre le relais, mais je ne crois pas que les choses se passeront ainsi. Lorsque la Russie s’est cassé la gueule, les Américains sont arrivés avec les grandes entreprises de consulting, comme McKinsey, et ils ont fait faire des bêtises aux Russes. Les Chinois ont beaucoup médité là-dessus pour ne pas faire la même chose. Ils ont essayé d’inventer un nouveau modèle, qui est beaucoup basé sur la technologie, avec de nombreux défauts quand même. Il faut savoir qu’il y a 900 millions de personnes qui sont sorties de la pauvreté en Chine, mais il y a encore 600 millions de gens qui vivent très pauvrement. C’est pour cette raison que le modèle capitaliste occidental ne convient pas bien à la Chine. On assiste donc à un basculement de l’Occident vers l’Orient, puisque les grandes démographies sont en Orient, mais cela entraîne en même temps une précarité des classes moyennes de l’Ancien Monde riche. L’Europe a dominé 70 % de la planète pendant une époque et, quand les Américains ont pris le relais des Anglais, ils ont automatiquement voulu faire du consumérisme en créant leur village mondial pour vendre leurs produits et amener la démocratie en même temps. Mais la démocratie, cela ne fonctionne pas dans des pays comme la Chine ou l’Inde. Par le biais du consumérisme, les gens ont accédé aux nouvelles technologies, avec toutes les menaces que cela entraîne, mais les promesses étaient tout à fait agréables. On ne se rend pas compte que l’on transmet toutes nos données. Donc, nous sommes fliqués. Les Chinois ont commencé et maintenant les gouvernements occidentaux trouvent que ce n’est pas si mal. Il y a un vrai risque pour nos démocraties.

- L’Europe aurait intérêt à s’écarter davantage de l’Amérique pour réinventer un modèle qui lui soit propre

- Malheureusement, c’est ce qui est en train d’arriver et on ne peut rien faire contre cela. Il y a trois cerveaux dans chaque individu : le néocortex, le limbique et le reptilien. Le néocortex, c’est ce qui est raisonnable. Le limbique, c’est l’émotion. Et le reptilien, c’est le repli sur soi. On voit tous les phénomènes populistes dans de nombreux pays et c’est le repli sur soi reptilien. Quand on ajoute cela à l’émotion, on évoque la nécessité de restaurer la Grande Russie quand on parle au peuple russe, on évoque la grande Chine, et les Américains rêvent d’une grande Amérique… Le néocortex, c’est la raison, et c’est toujours le moins fort. C’est pour cette raison que j’écris que dans quelques décennies, les hommes ne pourront plus comprendre notre psychologie. C’est pour cette raison aussi que les régimes forts vont plus vite que les démocraties. Churchill disait que la démocratie est le moins mauvais des systèmes, mais si c’est un régime fort, on ne discute pas, donc cela va plus vite. L’Europe s’est endormie, on ne veut plus faire la guerre, on est désarmé et, quand il arrive une histoire comme l’Ukraine, on est incapable de faire ce qu’il faut. Maintenant, le match entre les États-Unis et la Chine remet notre modèle en question. On pensait que le modèle démocratique allait s’imposer après la chute du Mur de Berlin. Il y a eu une prolifération des démocraties et, aujourd’hui, on s’aperçoit que l’on est en train de reculer sur ce point. Au fond, l’Europe aurait intérêt à s’écarter davantage de l’Amérique pour réinventer un modèle qui lui soit propre.

Auteur: Salmon Robert

Info: interviewé sur https://www.kernews.com/

[ neuroscience ] [ géopolitique ] [ futurologie ]

 

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