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folklore

Les balinais tressent des notes pelées au kilomètre, les javanais élèvent entre ciel et terre de lourdes pyramides métalliques habillées de voiles évanescents, les sundanais étirent dans l'azur des plaintes mélancoliques.

Pourtant sur leurs berceaux se sont penchées les mêmes fées, celle des volcans, des arbres, de l'eau et du riz, qui les dotèrent d'une même conception de l'univers et de la vie. Entre ésotérisme et empirisme, entre mythe et réalité, entre implicite et explicite, les concepts et les représentations de l'espace, du temps et de la circulation de l'énergie vitale, sont reflétés dans l'ordre idéalisé des musiques de gamelan.

Auteur: Basset Catherine

Info: Musiques de Balià Java : l'ordre et la fête

[ indonésien ] [ pur vernaculaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déprime

Enfin, et surtout, il faut rapprocher du bleu des romantiques allemands le "blues", forme musicale d'origine afro-américaine, probablement née dans les milieux populaires à l'horizon des années 1870 et caractérisée par un rythme lent à quatre temps, traduisant des états d'âme mélancoliques. Ce mot, anglo-américain, "blues", que de nombreuses langues ont adopté tel quel, provient de la contraction du syntagme "blues devils"; ce dernier désigne la mélancolie, la nostalgie, le cafard, tout ce que le français qualifie d'une autre couleur : "idées noires". Il fait écho à l'expression anglaise "to be blue" ou "in the blue", qui a pour équivalents allemand "alles swartz sehen", italien "vedere tutto nero", et français "broyer du noir".

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Bleu : Histoire d'une couleur

[ étymologie ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

décor d'enfance

Une pendule inlocalisable perdue parmi les ténèbres des armoires laissait s'égoutter des heures étouffées dans un quelconque couloir lointain encombré de malles de bois précieux et conduisant à des chambres raides et humides où le cadavre de Proust flottait encore, éparpillant dans l'air raréfié un relent usé d'enfance. Les tantes s'installaient, avec peine, sur le bord de fauteuils gigantesques décorés de filigranes en crochet, elles servaient le thé dans des théières ouvragées comme des ostensoirs manuélins et complétaient leur jaculatoire en désignant avec la cuiller à sucre des photographies de généraux furibonds décédés avant ma naissance, à la suite de glorieux combats de trictrac et de billard dans des mess mélancoliques comme des salles à manger vides où les " Dernière Cène " étaient remplacées par des gravures de batailles.

Auteur: Lobo Antunes António

Info: Le cul de Judas

 

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Ajouté à la BD par miguel

plaidoyer

Tout notre espoir est là : dans la citation erronée. C'est pourquoi je vous le demande en grâce, ne corrigez jamais sous aucun prétexte une citation faite de mémoire. Accepteriez-vous de remplacer votre citation par une citation "vraie", comme disent les professeurs ? "Toutes vos citations sont fausses", disent-ils. Ah, vraiment ? Vous voulez dire que je suis parvenu à un degré d'indépendance, de clarté intérieure et d'inventivité tel que je suis désormais capable de déformer toutes les citations ? Ne me faites pas croire cela : il faudrait, pour que cela soit vrai, que j'aie réussi à détruire tous les livres que j'ai lus, à en faire une bouillie de pages, une liste interminable de mots et de coquilles. Ne corrigez pas les coquilles, je vous en prie, je vous en prie instamment. Laissez en paix ces insectes mélancoliques venus d'on ne sait où, laissez-les jouer de leurs élytres désaccordées dont les sons évoquent une musique inconnue. Citations fausses et coquilles, voilà ce qui peut encore vous sauver.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "Discours de l'ombre et du blason", éd. du Seuil, p. 162

[ citation ne s'appliquant pas à ce logiciel ] [ déformation mémorielle ] [ authenticité ] [ singularité ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

fusion

Il est merveilleux, dans une infinie solitude sur le rivage marin, sous un ciel brouillé, de porter son regard sur un désert d’eau sans limites. Encore faut-il être allé là-bas, devoir en revenir, vouloir passer de l’autre côté, ne pas le pouvoir, être dépourvu de tout ce qui fait vivre, et percevoir néanmoins la voix de cette vie dans le grondement des flots, le souffle de l’air, le passage des nuages, le cri solitaire des oiseaux. Il faut pour cela une exigence du cœur et cette déception que, pour m’exprimer ainsi, la nature vous inflige. Mais tout cela est impossible devant le tableau, et ce que je devais trouver dans le tableau lui-même, je ne le trouvai qu’entre moi et le tableau, à savoir une exigence adressée par mon cœur au tableau et une déception que m’infligeait le tableau. Je devins ainsi moi-même le capucin, le tableau devint la dune, mais l’étendue où devaient se porter mes regards mélancoliques, la mer, était totalement absente.

(A propos du Moine au bord de la mer, une oeuvre du peintre allemand Caspar David Friedrich.)

Auteur: Kleist Heinrich von

Info:

[ émotion ] [ art pictural ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

intellos

[…] les Popesco sont la quintessence de tout ce que tu exècres, les Popesco se vautrent dans leur suffisance et leur béatitude, c’est une profanation, oui, une profanation de tout ce que tu as pu constater de l’engagement de ces psys que tu as vus à Vienne travailler auprès des enfants réfugiés, ou bien à Paris dans ces services hospitaliers où tu les as vus soigner, oui soigner, des schizophrènes ou des mélancoliques avec un dévouement et une abnégation qui forçaient ton respect, une profanation infecte, ignoble, infâme du dévouement de cet ami qui pratique à la campagne, reçoit des patients pour dix euros ou en échange d’un déjeuner, et qui, une fois, est allé faire une séance à domicile avec un agriculteur qui avait, posé sur la chaise à côté de lui, un fusil chargé, tu sais très bien que la psychanalyse est une grande aventure individuelle, morale et existentielle, tu sais très bien que c’est grâce à la psychanalyse que tu as pu aimer et travailler, mais tu sais très bien aussi que c’est à cause de gens comme les Popesco que la psychanalyse est aujourd’hui nulle, arrêtée, prostituée, disqualifiée, ridiculisée, déconsidérée, parodiée, ou que tu n’as pas voulu rentrer dans une société de psychanalyse, pas voulu te faire la petite esclave de petits-maîtres […].

Auteur: Chiche Sarah

Info: Dans "Les enténébrés" page 262

[ attitudes opposées ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dépression

Aristote associe en effet exposé scientifique et références mythiques en liant la mélancolie à l’écume spermatique et à l’érotisme et en se référant explicitement à Dionysos et à Aphrodite (953b31-32)[Problemata]. La mélancolie qu’il évoque n’est pas une maladie du philosophe, mais sa nature même, son éthos. [...] Avec Aristote, la mélancolie, équilibrée par le génie, est coextensive à l’inquiétude de l’homme dans l’Être. On a pu y voir l’annonce de l’angoisse heideggerienne comme Stimmung de la pensée. Schelling y découvrait, de manière similaire, l’ "essence de la liberté humaine", l’indice de la "sympathie de l’homme avec la nature". Ainsi le philosophe serait-il "mélancolique par surabondance d’humanité".

Cette vision de la mélancolie, comme état limite et comme exceptionnalité révélatrice de la véritable nature de l’Être, subit une profonde mutation au Moyen Age. D’une part, la pensée médiévale revient aux cosmologies de l’Antiquité tardive et lie le mélancolique à Saturne, planète de l’esprit et de la pensée. La Mélancolie (1514) de Dürer saura magistralement transposer dans l’art plastique ces spéculations théoriques qui trouvaient leur apogée chez Marsile Ficin. La théologie chrétienne, d’autre part, fait de la tristesse un péché. [...] Avoir un "cœur morne" signifie avoir perdu Dieu, et les mélancoliques forment "une secte des chétifs fâcheux à Dieu et à ses ennemis" : leur punition est de n’avoir "point d’espérance de mort" [Dante, La divine comédie].

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, pages 17-18

[ historique ] [ littérature ] [ religion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

personnage

Cet homme, plus connu sous le nom de Tigre de Malaisie, qui piratait et saccageait la côte malaisienne depuis dix ans, devait avoir une bonne trentaine. Il était grand de taille, bien bâti, doté de muscles puissants, comme tissés de fils d'acier, avec des traits énergiques, une âme inaccessible à toute peur, agile comme un singe, féroce comme le tigre de la jungle malaisienne, et généreux et courageux comme le lion des déserts africains.

Il présentait un visage légèrement bronzé et d'une beauté incomparable, rendue sinistre par une barbe noire, un large front, encadré de cheveux luisants et bouclés cascadant dans un pittoresque désordre sur ses fortes épaules. Deux yeux d'une brillance inégalée, qui magnétisaient, attiraient, et pouvaient devenir aussi mélancoliques que ceux d'une jeune fille, mais qui souvent clignotaient et éclaboussaient comme des flammes. Des lèvres fines, propres aux hommes énergiques, d'où sortait dans les moments de combat une voix forte et métallique qui dominait le rugissement des canons, mais qui pouvaient  se transformer en un sourire mélancolique, avant de peu à peu revenir vers un sourire moqueur pour bientôt retrouver le sourire du Tigre de Malaisie, comme si elles goûtaient le sang humain.

D'où venait cet homme terrible qui, à la tête de deux cents tigres pas moins intrépide que lui, avait réussi en quelques années à se faire une si terrible réputation ? Personne n'aurait pu le dire. Sa propre communauté l'ignorait elle-même.  

Auteur: Salgari Emilio

Info: Le tigre de Mompracem

[ portrait ] [  description ] [ héros épique ] [ caricature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sexe

...un nouvel amour donne toujours de l'espoir, la solitude mortelle et irrationnelle est toujours couronnée; cette chose que j'ai vue (cette horreur du vide reptilien) quand j'ai inspiré à fond l'iode mortelle de la mer, à Big Sur, est maintenant justifiée et sanctifiée, levée comme une urne sacrée vers le ciel, par le simple fait de se déshabiller, de faire aller les corps et les esprits dans les délices mélancoliques, inexprimables et frénétiques de l'amour. Ne laissez aucun vieux chnoque vous dire le contraire; quand on pense que personne, dans ce vaste monde, n'ose jamais écrire l'histoire véritable de l'amour, on nous colle de la littérature, des drames à peine complets à cinquante pour cent. Quand on est allongé, bouche contre bouche, baiser contre baiser dans la nuit, la tête sur l'oreiller, rein contre rein, l'âme baignée d'une tendresse qui vous submerge et vous entraîne si loin des terribles abstractions mentales, on finit par se demander pourquoi les hommes ont fait de Dieu un être hostile à l'amour charnel. La vérité secrète et souterraine du désir farouche qui se cache dans les galeries, enfouie sous les ordures qui envahissent le monde entier, cette réalité dont on ne vous parle jamais dans les journaux, ce désir dont les écrivains ne parlent qu'en hésitant, avec force lieux communs, et que les artistes représentent avec combien de réticences, ah, vous n'avez qu'à écouter Tristant et Isolde de Wagner et vous imaginer le héros dans une champ bavarois avec sa belle maîtresse nue sous les feuilles de l'automne!

Auteur: Kerouac Jack

Info: Big Sur

[ religion ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Pour arriver à la connaissance et à la possession de Dieu, selon l'idée chrétienne, la seule voie est la sainteté; selon la philosophie scolastique, c'est la science, résumée en la science des sciences, la théologie; selon Platon, c'est la contemplation de la beauté. Dante en prenant Béatrice pour guide à travers la vie comme à travers son poème, réunit donc d'abord en elle les trois moyens naturels et surnaturels qui sont offerts à l'homme pour parvenir en la présence "de la divine Puissance, de la suprême Sagesse et du primordial Amour" ...... ...En plusieurs endroits de la Divine Comédie on trouve des traces des idées platoniciennes, plus ou moins modifiées par leur voyage à travers les oeuvres des Pères de l'Église. Il est probable que c'est surtout dans Boèce, auquel il a emprunté plus d'un trait, dans saint Augustin et dans saint Bonaventure que Dante s'est familiarisé avec certaines théories du philosophe grec...... ...Mais Dante est poète, plus encore que philosophe, et il avoue que lorsque la vue de la "femme belle et bienheureuse" lui a été enlevée, il s'est laissé entraîner hors de la bonne voie : "Les objets présents et les faux plaisirs ont détourné mes pas depuis que votre visage m'est caché." Alors Béatrice lui fait de mélancoliques reproches où l'on sent passer non pas un regret, mais un souvenir complaisant des jours vécus sur terre, pendant lesquels elle pouvait offrir son pur visage à la contemplation de son poète : Tu m'as quelquefois oubliée, et pourtant, lui dit-elle, "jamais la nature ou l'art ont-ils pu t'offrir un plaisir pareil à celui que tu ressentais à admirer ma beauté, maintenant ensevelie et perdue sous la terre!". Chaque fois qu'il parle de Béatrice, Dante a des mots charmants pour caractériser sa beauté. Tantôt il exalte la douceur de sa voix : ...mia donna Che mi disseta colle dolci stille ; Tantôt son sourire : ...raggiandomi d'un riso Tal che nel fuoco faria l'uom felice Puis c'est le fameux portrait de Béatrice, lorsqu'elle lui apparaît aux portes du Paradis, encadrée dans un passage céleste, triomphante et resplendissante d'une incomparable beauté : J'ai vu, au commencement du jour, tout l'horizon affranchi de nuages, et nuancée de rose la partie de l'orient au milieu de laquelle naissait le soleil, dont on pouvait supporter l'éclat tempéré par les vapeurs du matin; de même à travers un nuage de fleurs qui retombaient de toutes parts, je vis une femme, les épaules couvertes d'un manteau vert; elle était vêtue d'une draperie couleur de flamme ardente; un voile blanc et une couronne d'olivier ornaient encore sa tête.... O splendeur d'une lumière éternelle : quel est celui qui ne serait pas découragé en essayant de te reproduire telle que tu me parus dans l'air libre, là où le ciel t'environne de son harmonie! Il faudrait un long travail pour arriver à dégager complètement cette personnification des deux autres, tellement la Béatrice est marquée à la fois de son triple caractère. Serait-ce même possible? L'idée platonicienne que j'ai indiquée dans la Divine Comédie, n'y est qu'à l'état de vague réminiscence et si bien enchevêtrée dans les multiples emprunts du poète à toutes les connaissances humaines, que ce serait peut-être en exagérer l'importance que de l'exposer plus longuement. Néanmoins cette conception de la beauté immuable dans son essence, se transformant du visible à l'invisible, et aboutissant à la beauté unique et primordiale, est tellement en dehors des idées du XIVe siècle, qu'il m'a paru intéressant de la signaler. Un peu plus tard, avec le progrès des études grecques, qui ne commencent sérieusement que cinquante ans après la mort de Dante, on trouverait plus facilement dans les poètes quelques traces de philosophie socratique. On verrait par exemple Pétrarque considérant les choses mortelles comme une échelle qui monte au Créateur, - che son scala al Fattor, Mais cette recherche perdrait de sa nouveauté à mesure qu'on se rapprocherait des temps modernes et deviendrait banale. Rien de ce qui touche à Dante ne saurait l'être, rien surtout de ce qui touche à sa Béatrice. Je me suis plu à montrer la complexité de cette création aussi étrange que sublime, d'autres y reviendront. Le sujet ne sera jamais épuisé, car on se plaira toujours à suivre le grand poète dans son voyage vers l'infini, régions où nul autre que lui n'est monté si haut, où nul peut-être n'ira plus; qui oserait comme lui s'élever jusqu'aux étoiles? - Puro e disposto a salire alle stelle?

Auteur: Gourmont Rémy de

Info:

[ Dante Alighieri ]

 

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