Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 275
Temps de recherche: 0.0416s

culture

Mais la connaissance du passé rendu vivant et présent, où la trouve-t-on ? Eh bien, avant tout, dans la littérature ! Et là est à mes yeux la merveille. On la trouve dans les textes français et étrangers, modernes et anciens. Aussi cela me paraît-il une erreur très grave que de représenter l'enseignement de la littérature comme une espèce d'élégance superflue et gratuite. En fait, c'est grâce à la littérature que se forme presque toute notre idée de la vie ; le détour par les textes conduit directement à la formation de l'homme. Ils nous apportent les analyses et les idées, mais aussi les images, les personnages, les mythes, et les rêves qui se sont succédé dans l'esprit des hommes ; ils nous ont un jour émus parce qu'ils étaient exprimés ou décrits avec force ; et c'est de cette expérience que se nourrit la nôtre.

Auteur: Romilly Jacqueline de

Info:

[ mémoire ] [ écriture ]

 

Commentaires: 0

question

Si tu regardes un cerveau dans du formol tu verras pas des souvenirs conservés. Tu verras pas de noëls ou de premiers cadeaux ou de journées de neige ni de vélo rouge. Les souvenirs doivent bien se trouver quelque part pourtant — même si les tissus sont morts, les choses qui ont créé les souvenirs se sont bien produites ! Alors, où sont-ils ?
Peut-être que si personne d’autre ne s’en souvient, c’est comme si ces choses s’étaient jamais produites. Alors elles existent plus. S’ils me grillaient mes souvenirs, ça serait comme si j’avais jamais existé parce que j’ai pas de soeur, de tante ou de père qui va dire : oh, vous vous souvenez quand Anais s’est cassé la cheville ? Vous vous rappelez quand elle a pleuré pour son anniversaire ? Vous vous rappelez quand elle a mangé un gâteau entier et qu’elle a vomi au fond du bus !

Auteur: Fagan Jenni

Info: La sauvage, p 87

[ mémoire ]

 

Commentaires: 0

bouquins

Les livres retracent donc, parfois symboliquement, aussi bien le parcours d'une civilisation que l'histoire de leur propriétaire. Car chaque volume contient en fossile l'être même que nous étions à l'époque où nous l'avons lu, même s'il n'évoque pas, en raccourci, ce que l'on a soi-même vécu. Rien de tel que d'en articuler les titres pour passer en revue sa propre existence passée, puisque chacun a laissé en nous sa marque, encore vivace. (...) Voilà sans doute ce qui nous retient de les jeter : parce qu'ils sont une partie de nous-mêmes, et qu'on ne peut les arracher de soi sans se faire mal aussi un peu, dans les moments de plus grande détresse: là où justement on ne s'appartient plus. (...) A l'inverse, il y en qui ont gardé, comme une pierre blanche et diffuse en eux, la clarté de ce matin d'hiver où on les a acquis.

Auteur: Nadaud Alain

Info: Ivre de livres p.86-87

[ objet ] [ mémoire ] [ miroirs ]

 

Commentaires: 0

question

Les gens sont faits d'histoires. Nos souvenirs ne sont pas l'accumulation impartiale de chaque seconde vécue ; ils sont le récit que nous avons assemblé à partir de moments sélectionnés. C'est pourquoi, même lorsque nous avons vécu les mêmes événements que d'autres personnes, nous ne construisons jamais des récits identiques : les critères de sélection de ces moments sont différents pour chacun, reflétant notre personnalité. Chacun de nous a remarqué les détails qui ont attiré son attention et s'est souvenu de ce qui était important pour lui, et ces récits que nous avons construits ont façonné notre personnalité à leur tour.

Mais, me suis-je demandé, si tout le monde se souvenait de tout, nos différences seraient-elles réduites à néant ? Qu'adviendrait-il de notre sentiment d'identité ? Il m'apparut qu'un souvenir parfait ne pouvait être un récit, pas plus qu'une séquence de caméra de sécurité non retouchée pouvait constituer un long métrage.

Auteur: Chiang Ted

Info: Exhalation

[ individuation ] [ mémoire individuelle ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

judaïsme

Si vous êtes un Juif américain d'une certaine génération, la génération qui, comme la mienne, avait des grands-parents immigrants au début du XX° siècle, vous avez probablement grandi en entendant des histoires sur le "pays", sur des petites villes ou les 'shtetls' dont venaient votre grandpa, votre grandma, ou votre nana ou votre 'bubby' ou votre 'zeyde', le genre de petite ville célébrée par des auteurs comme Isaas Bashevis Singer et dans 'Le Violon sur le toit', le genre d'endroit qui n'existe plus. Et vous pensiez probablement, comme je l'ai pensé pendant longtemps, que c'était des endroits modestes, tous pareils plus ou moins, (...). Le genre d'endroit si ordinaire que peu de gens auraient jugé qu'il valait la peine qu'on écrivît à son sujet, jusqu'à ce que cet endroit et tous les autres comme lui fussent sur le point d'être effacés, leur caractère parfaitement ordinaire paraissant, à ce moment-là, digne d'être préservé.

Auteur: Mendelsohn Daniel Adam

Info: Les disparus

[ mémoire ] [ Europe ] [ Usa ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

isolement

Cette histoire mouvementée de la solitude a laissé de nombreuses traces, littéraires surtout: les solitaires sont souvent très bavards par écrits. Ils ont laissé des confidences, des plaidoyers, des journaux intimes, des poésies, des lettres. La solitude a donné lieu à bien des débats philosophiques, religieux, littéraires, car elle n'a jamais laissé indifférent: elle fascine, intrigue, étonne, attire et scandalise, on l'admire ou on s'en moque, on en fait une vertu ou un vice, un refuge ou un enfer, mais à toutes les époques on en parle avec passion. Depuis le XIXe siècle, les sciences humaines se penchent sur ce phénomène: sociologues, psychologues, psychanalystes, médecins, philosophes lui consacrent d'innombrables travaux. Et elle continue à diviser, suivant qu'on l'envisage comme fléau social, comme composante irréductible de la condition humaine, comme anomalie ou comme plénitude de l'individu, comme détresse ou comme salut.
La solitude ne laisse ni neutre ni indifférent. Elle engage toute notre conception de la condition humaine.

Auteur: Minois Georges

Info: Histoire de la solitude et des solitaires, p. 11

[ outil ] [ mémoires ] [ journal ]

 

Commentaires: 0

synchronicité

Les phénomènes et les êtres spirituels se manifestent à l’homme quand son âme est préparée à les percevoir, mais la façon dont ils se manifestent n’est pas celle des faits et des êtres physiques. On peut se faire une idée de cette différence essentielle en portant son attention sur la nature du souvenir. On a été, par exemple, il y a quelque temps, mêlé à un événement. Ce dernier, à un moment donné, émerge de la subconscience. On sait que ce qui émerge ainsi correspond à un événement réel et on l’y rapporte. Mais ce qui est présent, au moment du souvenir, c’est uniquement l’image souvenir du dit événement. Qu’on se représente maintenant, surgissant dans l’âme, une image semblable, il est vrai, à une image-souvenir, mais exprimant toutefois un contenu étranger à l’âme, c’est-à-dire quelque chose ne provenant pas d’expériences faites antérieurement – et l’on aura compris comment, dans une âme dûment préparée, le monde spirituel commence d’apparaître.

Auteur: Steiner Rudolf

Info: Le Seuil du Monde Spirituel

[ numineuse ] [ mémoire sélective ] [ message initiatique ]

 

Commentaires: 0

réminiscence

Soudain, il se retrouva devant le 37. Il posa sa valise et chercha instinctivement la clef dans sa poche. A cet instant, il se souvint de toutes les fois, toutes les centaines de fois où il avait fait ce geste : en uniforme d'écolier, en costume de fonctionnaire, en veste de sport le dimanche, dans son uniforme de la Royal Air Force au cours de ses permissions. Il glissa la clef dans la serrure. Il était chez lui. Là d'où on part, comme dit le poète. Il était de retour de l'école avec du temps devant lui pour faire du thé avant que sa mère ne rentre de la blanchisserie, de retour du bureau avec un verre dans le nez, de retour d'un terrain d'aviation battu par les vents du Lincolnshire en compagnie du peu recommandé Chipchase. Au moment où il poussa la porte, il revenait de partout à la fois, à toutes les époques de sa vie mais le battant heurtant la chaîne de sécurité l'empêcha d'entrer.

Auteur: Goddard Robert

Info: Heather Mallender a disparu

[ répétition ] [ mémoire ]

 

Commentaires: 0

relativité

Les imprévus de l'existence, souvent des choses très banales, un mot d'enfant, une histoire que ma mère m'a racontée pour voir mes yeux quand elle me peignait, les mots d'accueil d'un homme, une phrase, toujours une phrase : voilà que cela cristallise et génère un bout de savoir d'un autre ordre, quelque chose comme un concept, une idée philosophique. Comment procède-t-on parfois, de manière imprévue et précise, comme autoritaire, de la vie à la pensée ? Un souvenir m'a suffi pour comprendre ce que je voulais capter. Passant à côté de Samuel, mon fils tout petit qui s'accrochait au radiateur pour tenir debout devant le mur en miroirs, je lui dis : "Toi, tu pues, tu as fait dans ta culotte." Il me répond distinctement : "Non, maman." Puis il se tourne face aux miroirs et dit : "Menteur !" Qu'est ce qui s'invente là de la vérité, qui fait qu'elle ne sera plus unique ni majuscule ? La Vérité avec un grand V ? Très peu pour moi. Comment l'exiger ou même la désirer ?

Auteur: Cassin Barbara

Info: Le bonheur, sa dent douce à la mort : Autobiographie philosophique

[ mémoire sélective ] [ quête ] [ enracinée curiosité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

vénération

Ceci dit, le fétichisme est le même : à la limite tout objet ancien simplement parce qu'il a survécu et devient par là signe d'une vie antérieure. C'est la curiosité anxieuse de nos origines qui juxtapose aux objets fonctionnels, signes de notre maitrise actuelle, les objets mythologiques, signe d'un règne antérieur. Car nous voulons à la fois n'être que de nous-mêmes, et être de quelqu'un : succéder au père, procéder du père. Entre le projet Prométhéen de réorganiser le monde et de se substituer au père, et celui de descendre par la grâce de la filiation d'un être originel, l'homme ne sera peut-être jamais capable de choisir. Les objets eux-mêmes témoignent de cette ambiguité irrésolue. Certains sont médiations du présent, d'autres médiation du passé, et la valeur de ceux-ci est celle du manque. Les objets anciens sont comme précédés d'une particule, et la noblesse héréditaire compense la désuétude précoce des objets modernes. Jadis les vieillards étaient beaux parce qu'ils étaient "plus proches de Dieu" , plus riches d'expériences. Aujourd'hui, la civilisation technicienne a renié la sagesse des vieillards mais elle s'incline devant la densité des vieilles choses, dont la seule valeur est scellé et sûre.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Le système des objets (1968, Gallimard, 288 p.)

[ mémoire ] [ nocivité du progrès technologique ] [ illusion ]

 

Commentaires: 0