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patienter

Elle m’attend dans le fauteuil.
Elle ne fait rien en m’attendant. Elle ne fait pas semblant de lire, de tricoter, ou d’être occupée.
Ici, attendre est une occupation à part entière.

Auteur: Vigan Delphine de

Info:

[ poireauter ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

non-voyant

J’ai effectué une rencontre cruciale : j’ai rencontré l’inattendu, le "pas savoir", le nouveau, également. Âgé de 16 ans et demi, sans le sou, installé dans mon duvet dans une salle de gare ou assis au bord d’un trottoir, je me retrouvais au milieu du monde, de tous les possibles. Personne ne m’attendait, j’entendais les gens tripoter leurs clés avant de s’enfermer chez eux tandis que rien ne me retenais et que je n’avais aucune idée de ce qui allait m’arriver, ce qui, pour moi que certains considéraient comme perdu, revenait à avoir tous les avenirs ouverts…

Auteur: Brouillaud Jean-Pierre

Info:

[ témoignage ] [ ouverture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

passions juvéniles

Elles aimaient une marque de champagne ou un plat du jour au grill-room comme nous autres aimons un poète ou un compositeur, et elles dépensaient pour un nouvel air de danse ou pour la chanson huileuse et sentimentale d’un chanteur de jazz la même extase, la même émotion et le même attendrissement que nous dépensions pour Nietzsche ou pour Hamsum. Maria me parla du beau joueur de saxophone Pablo et d’un song américain qu’il chantait parfois, avec un enthousiasme, une ferveur et une admiration qui m’émurent et m’attendrirent cent fois plus que les extases de quelque intellectuel supérieur à propos des jouissances artistiques les plus raffinées. 

Auteur: Hesse Hermann

Info: Le Loup des steppes

[ fraicheur ] [ jeunesse ] [ instinct ] [ ardeur ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

athéisme

Vous me demandez des vers pour votre petit volume, des vers sur la nature, n’est-ce pas ? Sur les bois, les grands chênes, la verdure, les insectes, - le soleil sans doute ? Mais, vous savez bien que je suis incapable de m’attendrir sur les végétaux et que mon âme est rebelle à cette singulière religion nouvelle qui aura toujours, ce me semble, pour tout être spirituel, je ne sais quoi de shocking. Je ne croirai jamais que l’âme des dieux habite les plantes, et quand bien même elle y habiterait, je m’en soucierais médiocrement, et considérerais la mienne comme d’un bien plus haut prix que celle des légumes sanctifiés. 

Auteur: Baudelaire Charles

Info:

[ homme-nature ] [ égocentrisme ] [ pragmatisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

rencontre

En fendant la foule pour suivre Chloé jusqu’au Strand Café, je tâtais mes lèvres du bout des doigts, ces lèvres qui l’avaient embrassée, m’attendant à moitié à les trouver inchangées d’une façon infiniment subtile mais radicale. Je m’attendais à ce que tout ait changé, à l’image de la journée, sombre, humide et tendue de nuages pansus à notre entrée au cinéma en plein après-midi et vibrante de lumières fauves et d’ombres distendues, maintenant que le soir était venu, que les prêles ruisselaient de gemmes et qu’un voilier rouge dans la baie tournait sa proue vers l’horizon d’un bleu déjà crépusculaire au loin.
Le café. Dans le café. Dans le café, nous.

Auteur: Banville John

Info: La mer

[ analogie ] [ femmes-hommes ] [ éblouissement ]

 

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poème

Cela fait cent ans

Que je n’ai pas vu ton visage

Que je n’ai pas passé mon bras

Autour de ta taille

Que je ne vois plus mon visage dans tes yeux

Cela fait cent ans que je ne pose plus de question

À la lumière de ton esprit

Que je n’ai pas touché à la chaleur de ton ventre.


Cela fait cent ans

Qu’une femme m’attend

Dans une ville.

Nous étions perchés sur la même branche,

Sur la même branche

Nous en sommes tombés, nous nous sommes quittés

Entre nous tout un siècle

Dans le temps et dans l’espace.

Cela fait cent ans que dans la pénombre

Je cours derrière toi.

Auteur: Hikmet Nazim Ran

Info: "Nostalgie", extrait de : il neige dans la nuit et autres poèmes

[ déclaration d'amour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hallucinations

Arrivé vers le Louvre, je marchai jusqu’à la place, et, là, un spectacle étrange m’attendait. À travers des nuages rapidement chassés par le vent, je vis plusieurs lunes qui passaient avec une grande rapidité. Je pensai que la terre était sortie de son orbite et qu’elle errait dans le firmament comme un vaisseau démâté, se rapprochant ou s’éloignant des étoiles qui grandissaient ou diminuaient tour à tour. Pendant deux ou trois heures, je contemplai ce désordre et je finis par me diriger du côté des halles. Les paysans apportaient leurs denrées, et je me disais : "Quel sera leur étonnement en voyant que la nuit se prolonge…" Cependant, les chiens aboyaient çà et là et les coqs chantaient.

Auteur: Nerval Gérard de Labrunie

Info: Aurélia

[ lucidité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bizarrerie

Dans les personnages de Dostoïevski, il se passe une chose assez curieuse très souvent. Généralement, ils sont très agités, hein ! Un personnage s’en va, descend dans la rue, et dit: “La femme que j’aime, Tania, m’appelle au secours, j’y vais, je cours, je cours, oui, Tania va mourir si je n’y vais pas“. Et il descend son escalier et il rencontre un ami, ou bien il voit un chien écrasé et il oublie complètement. Il oublie, il oublie complètement que Tania l’attend, en train de mourir. Il se met à parler comme ça, et il croise un autre camarade, il va prendre le thé chez le camarade et puis tout d’un coup, il dit “Tania m’attend, il faut que j’y aille“.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Conférence " Qu’est-ce que l’acte de création?" Conférence donnée dans le cadre des mardis de la fondation Femis – 17/05/1987

[ caractéristique ] [ discontinuité ] [ licence créative ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dépendance

Il n’y a pas de femme au monde nommée comme moi. Vous savez quels noms ridicules échangent les amants : quelles appellations de chiens et de perruches sont les fruits naturels des intimités charnelles. Les paroles du cœur sont enfantines. Les voies de la chair sont élémentaires. Monsieur Teste, d’ailleurs, pense que l’amour consiste à pouvoir être bêtes ensemble, — toute licence de niaiserie et de bestialité. Aussi m’appelle-t-il à sa façon. Il me désigne presque toujours selon ce qu’il veut de moi. À soi seul, le nom qu’il me donne me faire entendre d’un mot ce à quoi je m’attende, ou ce qu’il faut que je fasse. Quand ce n’est rien de particulier qu’il désire, il me dit : Être, ou Chose. Et parfois il m’appelle Oasis, ce qui me plaît.

Auteur: Valéry Paul

Info:

[ emprise ] [ couple ] [ communication ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

réception critique

Avec l’explication des névroses, je me sens plutôt seul ici. Ils me considèrent quasiment comme un monomane, et j’ai le net sentiment d’avoir touché à l’un des grands secrets de la nature. Il y a quelque chose de drôle dans l’écart existant entre l’appréciation que l’on a de son propre travail intellectuel et celle qu’en ont des personnes étrangères. Prends mon livre sur les diplégies, qui est une compilation faite avec un minimum d’intérêt et d’effort, presque dans un état d’esprit insouciant. Il a eu un énorme succès. La critique en dit les choses les plus belles, les articles français en particulier fourmillent de commentaires élogieux. [...] Et pour ces choses qui sont vraiment bonnes, comme l’aphasie, les représentations de contrainte, dont la parution est imminente, comme l’étiologie et théorie des névroses à venir, je ne peux m’attendre à rien de mieux qu’à un échec respectable. Cela vous fait douter et vous rend un peu amer.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Lettre à Wilhelm Fliess du 21 mai 1894, trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006

[ psychanalyse ] [ incompréhension ] [ déception ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson