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cruauté

Voir des êtres humains, maculés de sang, se tordre dans les souffrances de l’agonie, entendre les plaintes des mourants, voilà qui rend les gens tout humbles, qui remplit leur âme de délicatesse, de clarté, de paix ! Ce n’est jamais dans ces moments-là que nous devenons cruels et sanguinaires ; c’est, par exemple, par un bel après-midi de printemps comme celui-ci, en regardant distraitement un rayon de soleil jouer à cache-cache avec les feuilles au-dessus d’un gazon frais tondu… Oui, c’est dans ces minutes-là qu’on le devient…

Auteur: Mishima Yukio

Info: Le Pavillon d'or

[ déclic ] [ tranquillité ] [ dérèglement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

musique

L'air d'opérette, qui n'en finissait pas, semblait se concentrer surtout sur le côté sombre de l'âme russe. Une basse profonde, soutenue par des hautbois, des violons et une seule balalaïka, produisait un chant plaintif qui évoquait des étendues d'herbe ingrates, semées de butte de terre, des femmes aux visages maculés de tâche rouges, comme si elles avaient les oreillons, et des vieillards en train de mendier, affublés de vestons élimés couverts de décorations militaires, qui essayaient de vendre quelques pommes. Les batailles napoléoniennes, les tsars et tsarines, les masses avançant au combat ou crevant de faim, les cornichons, les mines d'uranium et autres camps de travail, des villes portant des noms comme Novosibirsk, la vodka pour moyen de paiement, les mères et les enfants dépérissant dans un trou qu'ils avaient creusé de leurs mains dans la terre - la basse des steppes chantait tout cela.

Auteur: Valens Anton

Info: Homme de ménage

[ tristesse ]

 

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sexe

Quand Faria lui avait fait ses adieux, Vich était remonté et, à nouveau, l’avait prise. Quand il l’avait forcée à se redresser, fatiguée, elle avait protesté. Il lui avait serré les chevilles, l’avait pénétrée vivement : elle avait roulé sous lui, affalée, flic flac. Elle exsudait du vin aigre et, lorsqu'il se réveilla le lendemain matin, la chambre empestait sa mauvaise odeur. Sa maîtresse commençait à l’irriter, avec cette façon qu’elle avait désormais de lui donner des conseils stupides d’un ton impérieux. Qu’avait-il besoin qu’elle lui apprît comment l’orateur de Ferdinand à Rome devait se comporter ! Les draps étaient maculés de son fard. Elle le dégoûtait.
En même temps, elle l’attirait. Les épais replis de sa chair l’enveloppaient. Il logea sa tête entre ses gros seins. Parfois, transpirant et trépignant entre ses cuisses, il se sentait sombrer comme dans un bain de gras. Dans le noir, ses mains étaient de doux coussinets de viande humaine terminés par des ongles de porcelaine. Il frissonna, pressa sa bouche contre elle afin de s’empêcher de hurler lorsqu'il fut au point culminant. Le plaisir de la femme se manifesta sous la forme de longs soupirs interrompus par de menus grognements et plaintes. De la chassie s’était accumulée sur ses cils. Une minuscule bille de salive gonfla et éclata à la commissure de ses lèvres. S’habillant déjà, il songea : elle suinte. Des jaunes délavés tachaient le ciel au levant, promesse d’une nouvelle journée de chaleur. Il referma doucement la porte derrière lui pour ne pas la réveiller.

Auteur: Norfolk Lawrence

Info: Le rhinocéros du pape

[ orgasme ] [ obèse ] [ pulsion ]

 

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baise

Dans son carton, on a allumé des bougies.

Quand je lui ai massé la nuque, j’ai senti le gras et la sueur – accumulés depuis des semaines – qui roulaient sous mes doigts.

Certains de ses ongles étaient longs, d’autres courts. Les cuticules des courts étaient cerclées de noir ; les longs étaient maculés de crasse pareille à de la terre collée sous une pelle. Elle a retiré ma chemise et ses ongles longs m’ont griffé. Je les sentais fendre les ruisselets de ma sueur alors qu’elle les faisait rapidement passer sur mes épaules, mon dos et mon torse. Je bandais terriblement.

J’ai pris ses mains dans les miennes et j’ai sucé ses doigts sales un à un, en faisant varier la pression de mes lèvres et de ma langue. Elle s’est mise à gémir doucement. J’ai défait le bouton de son jean et ouvert sa braguette. […]

Elle était très sale et elle sentait très fort, et quand je lui ai enlevé son pantalon, elle sentait encore plus fort. Je lui ai retiré ses chaussures ; elle ne portait pas de chaussettes. Ses pieds aussi étaient sales, bien sûr, et dans le carton éclairé à la bougie où on baisait, l’odeur de ses pieds s’était mélangée à celles de sa chatte et de son cul. J’ai commencé à lui sucer les orteils, puis je lui ai léché les mollets et je suis redescendu vers ses pieds. Quand j’ai promené ma langue sur ses cuisses et fini par lui bouffer la chatte, elle mouillait comme une folle.

Auteur: Fondation Larry

Info: Dans "Effets indésirables", trad. de Romain Guillou, éditions Tusitala, 2016, pages 185 à 187

[ clochards ] [ saleté ] [ excitation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson