Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 8
Temps de recherche: 0.0309s

peignoirs

La robe de chambre de Maigret ne descendait que jusqu'aux genoux, découvrait de forts mollets velus. 

Le letton, lui, mince et pâle, avec ses cheveux blonds, ses chevilles de femme, avait, dans ce costume, une élégance de clown.

Auteur: Simenon Georges

Info: Pietr-le-Letton

[ personnages ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Fin d'après-midi, je passe à la Fnac m'acheter pour quelques euros des Maigret en format de poche - une agréable soirée en perspective. J'en profite pour me procurer également une édition bilingue des "Aventures de Pinocchio" de Collodi. C'est mon désir de me remettre à la langue italienne qui a orienté ce choix. J'ai l'habitude de feuilleter les pages des livres que j'achète et d'attraper au hasard une phrase. Ce livre de Collodi est un classique, au sens où Italo Calvino le définissait : "Un classique est un livre qui n'a jamais fini de dire ce qu'il a à dire."

Auteur: Ellena Jean-Claude

Info: Journal d'un parfumeur, p. 32, Paris, jeudi 14 janvier 2010

[ classicisme ] [ littérature ] [ chef d'oeuvre ]

 

Commentaires: 0

éloge

Peu de professeurs auront laissé une empreinte aussi forte sur ce qui me tenait lieu d’intelligence qu’Henri Guillemin. Ses cours à l’Abbaye Royale de Saint-Maurice étaient époustouflants : il délayait son cœur dans chacune de ses analyses d’écrivains que tantôt il adulait, comme Victor Hugo, Bernanos ou Claudel dont il était très proche ou qu’il flinguait avec une liberté de ton qui nous ravissait et nous surprenait tout à la fois.

[…] Il y avait du commissaire Maigret en lui, un goût pour la filature et un refus de croire à l’histoire officielle : autant croire des criminels sur parole, nous enseignait-il.

Auteur: Jaccard Roland

Info: Dans "La nuit où j'ai cru devenir fou", 2020

[ description ] [ style ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

climat

Maigret regarda à travers les vitres. Il ne pleuvait plus, mais les rues étaient pleines de boue noire et le vent continuait à souffler avec violence. Le ciel était d'un gris livide.
Des gens revenaient de la messe. Presque tous avaient Le Phare de Brest à la main. Et tous les visages se tournaient vers l'hôtel de l'Amiral tandis que maints passants pressaient le pas.
Il y avait certes quelque chose de mort dans la ville. Mais n'en était-il pas ainsi tous les dimanches matin? La sonnerie du téléphone résonna à nouveau. On entendit Emma qui répondait :
"Je ne sais pas, monsieur... Je ne suis pas au courant... Voulez-vous que j'appelle le commissaire?... Allô!... Allô!... On a coupé...
- Qu'est-ce que c'est? grogna Maigret.

Auteur: Simenon Georges

Info: Le chien jaune

[ maussade ]

 

Commentaires: 0

morosité littéraire

Chez Simenon, il n'y a que des victimes, y compris les criminels. Le monde les écrase tous, les broyant dans des structures mauvaises, qui ne sont pas réformables et qui leur ont faussé l'esprit et le coeur. On le voit à ce détail que tous, du clochard au bourgeois, habitent en termites des bâtiments trop grands pour eux, qu'il s'agisse des maisons de Samois, du château de Saint-Fiacre ou même sous un pont par-dessus la Seine. Simenon a dû faire cette expérience [...] Lui aussi a dû souffrir de ces vêtements trop grands. Il en est resté cet homme nu, qui est aussi celui des Pères du désert, l'espoir d'un salut, jamais évoqué, promis à nos destinées d'insectes, dont les trajets se perdent dans le noir de la mort, une oeuvre immense et la présence à nos côtés du commissaire Maigret.

Auteur: Sureau François

Info: "L'Or du Temps", récit, Gallimard, 2020 - page 127

[ grisaille générale ] [ écrivain-sur-écrivain ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

écrivain-sur-écrivain

(…) les personnages de Simenon, eux, serrent le cœur : ce sont des petites gens, des humbles, des solitaires, des rebelles, des marginaux, des "humiliés et offensés", des ratés, des déracinés, des victimes, des vaincus. Voyez même Maigret : "Quand Maigret doit pénétrer dans un milieu cossu, il se sent difficilement admis ; il a un sentiment de gêne, de faire tache, il n'est pas à sa place…" "Maigret n'est pas à son aise avec les grands de ce monde qui tantôt l'épatent, tantôt le choquent."

Fils de l'intendant d'un aristocrate, il reste marqué par ses origines serviles : "Il y a des relations humaines, des habitudes sociales dont on ne guérit pas. On peut guérir de beaucoup de choses, mais pas de ça, d'une certaine humilité devant certaines gens... "

Au fond, Simenon a raconté cent fois la même histoire, ses grands romans n'ont qu'un seul thème : la chute d'un homme. Le destin, un incident extérieur, une fatalité intérieure viennent déclencher un implacable processus de destruction. Un homme s'éveille et se découvre soudain étranger aux siens et à lui-même, il essaie de briser les chaînes de sa vie quotidienne - et il sombre.

Auteur: Leys Simon Pierre Ryckmans

Info: L'Ange et le Cachalot

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-femmes

Depuis vendredi où j'ai souffert de la voir avec ce Maigret insupportable, je ne pense qu' à elle, m'obstinant au charme têtu et délicat de son visage, à ses yeux couleur de crépuscule, à ses longs cils soyeux qui caressent une joue enfantine, à son petit nez aux narines palpitantes, et à la bouche enfin, ravissante, entrouverte sur un sourire couleur de perle qu'elle offre à tous, la tête renversée, avec un battement de cil voluptueux, une irrévérence de petite fille coquette qui fend le coeur, car elle est si menue, si petite, avec des chevilles si fragiles que l'on a tout le temps peur qu'elle n'ait de la peine ou du mal. On voudrait la protéger, l'aimer, la défendre. Cependant, dès qu'elle abandonne son exquise politesse et sa puérilité, dès qu'elle parle de choses qu'elle croit plus sérieuses, c'est elle qui domine au contraire et qui combat. Sa voix très agréable et douce se durcit d'autorité, d'indifférence. On sent qu'elle pense : "je peux commander, dire ce que je veux, je suis riche et n'ai besoin de personne, car mon notaire me défend."
La façon également dont elle donne sa main à baiser prouve toute son assurance, son égoïsme, sa vanité. Il y a de la dureté en elle, toute une armure sous de la soie, une armure camouflée d'enfantillage, car elle redevient si petite par instants, si petite qu'on a envie simplement de l'embrasser et de l'appeler ma petite fille chérie.
Ne pas oublier cependant qu'elle a un intérieur de démon, rouge, or et noir, de tout petits divans durs à sa taille où elle s'étend comme une petite reine, trop douce pour ne pas être infernale et s'abandonner à toutes les voluptés, et qu'il faut se méfier d'elle, de sa grâce trop mièvre, de son changeant sourire, de son autorité suppliante et de sa douceur tyrannique.[...]

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal 1918-1919, Dimanche 26 janvier 1919

[ personnage ]

 

Commentaires: 0

obsédés

Le créateur de Maigret était un "sex addict" qui devait faire l'amour plusieurs fois par jour, obsession qui le mènera de prostituées en maîtresses pour "connaître la vérité" (Simenon comme beaucoup mélangeait jouissance physique et illumination mystique), mais aussi celle qui fait la matière de son oeuvre et qui s'est aussi matérialisée par l'expression "l'homme aux dix mille femmes", fanfaronnade enregistrée lors d'un entretien croisé avec Federico Fellini. Même si Simenon a ensuite parlé de "boutade", cette étiquette lui resta, marque d'une sexualité exposée dans ses Mémoires intimes et ses Dictées. Bref il expérimentera beaucoup en ce domaine : maîtresses multiples, partouzes, échangisme... Il lui fallait trois rapports sexuels par jour, disait-il. Les anecdotes pleuvent sur son goût pour le sexe brut, cru, animal. Les femmes l'attirèrent tôt. A 7 ans, il se régalait l'oeil et la narine aux nudités dévoilées et aux odeurs fortes charriées par les jeunes pensionnaires de sa mère. Son premier amour l'éblouit à 11 ans, à l'église où il est enfant de choeur, et son dépucelage par une fille plus âgée que lui, un an plus tard, lui laisse un souvenir à la fois douloureux et fasciné. A moins de 17 ans, il est embauché à la très catholique Gazette de Liège. Il y rencontre un marlou qui lui fait découvrir le monde de la prostitution. C'est une révélation. Sa vie durant il aimera plus que tout celles qu'il appelle les "professionnelles", refusant les mots de "pute" ou "putain", dédaignant les mauvais gags qui entourent leur métier. "Jamais je ne les ai considérées comme ça, dira-t-il un jour... Je les ai toujours étreintes avec la même tendresse humaine... Ce sont des femmes avides d'un contact humain. Quand elles le trouvent, je vous assure que vous vous trouvez devant de vraies femmes, et presque de petites filles. Elles retrouvent toutes leur joie innocente".

L'auteur de ces lignes compilées logea quelques mois dans un petit immeuble de Lausanne, propriété d'un gendarme vaudois pour l'anecdote. Y étant l'unique locataire à gagner sa vie hors du "pain de fesse" il verra ainsi défiler tout un inventaire de mâles en quête de décompression. Parmi eux, une unique fois, "calure d'écrivain la pipe au groin", un peu gêné : Simenon.

Auteur: Mg

Info: 16 mai 2020

[ éléments biographiques ] [ littérature ] [ femmes-par-homme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel