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litanie

— Ô Vérité, promesse de tous les maux, certitude de l’agonie, annonciatrice de la mort, je vous vénère et je vous loue. Impétueuse, qui construisez l’avenir, mais qui, serrée parmi la foule des causes et des circonstances, ne pouvez avancer d’un pas sans que l’aient autorisé ce qui vous précède et ce qui vous suit, soyez bénie, esclave au front libre ! Puisque nous vous avons évoquée, demeurez encore un instant, ô Vérité sans nul voile, auprès de vos partisans stoïques ! Ne nous quittez pas avant d’avoir entendu de notre bouche ces mots d’amour : "Si cruelle que tu sois dans tes cruels moments, je t’aime, parce que le mal que tu me fais est conforme à la compréhension que j’ai de toi. Nécessité, qui es inéluctable et pleine de preuves, je t’aime parce que tu m’as choisie pour le savoir ; je te remercie de m’avoir jugée digne. Et quand, en ce moment même, par ta présence persistante, s’écroulerait tout ce qui me favorise et me flatte, tout ce qui me préserve et me maintient, je n’interromprais pas mon chant d’amour, et je te dirais : Je t’aime, parce que tu es la Vérité !"

Auteur: Noailles Anna de

Info: Les innocentes, ou La sagesse des femmes

[ divinité ] [ lyrisme ] [ incantation ] [ douloureuse lucidité ]

 

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Ajouté à la BD par SFuchs

vies connectées

Nous serions bien ingrats de critiquer la numérisation de nos vies, en ces heures où la vie tient au sans fil et au sans contact. Télétravail, téléconsultations médicales, commandes des produits de survie sur Internet, cyber-école, cyber-conseils pour la vie sous cloche - "Comment occuper vos enfants ?", "Que manger ?", ""Tuto confinement" avec l’astronaute Thomas Pesquet", "Organisez un Skypéro", "Dix séries pour se changer les idées", "Faut-il rester en jogging ?". Grâce à WhatsApp, ""Je ne me suis jamais sentie aussi proche de mes amis", constate Valeria, 29 ans, chef de projet en intelligence artificielle à Paris".

Dans la guerre contre le virus, c’est la Machine qui gagne. Mère Machine nous maintient en vie et s’occupe de nous. Quel coup d’accélérateur pour la "planète intelligente" et ses smart cities. L’épidémie passée, quelles bonnes habitudes auront été prises, que les Smartiens ne perdront plus. Ainsi, passés les bugs et la période d’adaptation, l’école à distance aura fait ses preuves. Idem pour la télémédecine qui remplacera les médecins dans les déserts médicaux comme elle le fait en ces temps de saturation hospitalière. La "machinerie générale" (Marx) du monde-machine est en train de roder ses procédures dans une expérience à l’échelle du laboratoire planétaire.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: 22 mars 2020, http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/leurs_virus_nos_morts.pdf

[ dématérialisation ] [ dépendance technologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

consumérisme

C'est le besoin d'un tapis de bain antidérapant qui nous maintient en vie. Ou d'un couscoussier. D'un économe. Alors on étale ses achats. On programme les lieux où l'on va se rendre. On compare parfois. Un fer Calor contre un Rowenta. On remplit les armoires lentement, les tiroirs un à un. On passe une vie à remplir une maison; et quand elle est pleine, on casse les choses pour pouvoir les remplacer, pour avoir quelque chose à faire le lendemain. On va même jusqu'à casser son couple pour se projeter dans une autre histoire, un autre futur, une autre maison. Une autre vie à remplir. Je suis passée chez Brunet, rue Gambetta, j'y ai acheté Belle du Seigneur en Folio. Je profite des soirées sans Jo pour le relire. Mais cette fois, c'est terrifiant puisque désormais je sais. Ariane Deume prend son bain, soliloque, se prépare et je connais déjà la chute genevoise. Je connais l'horrible victoire de l'ennui sur le désir; du bruit de la chasse d'eau sur la passion mais je ne peux m'empêcher d'y croire encore. La fatigue m'emporte au coeur de la nuit. Je me réveille, épuisée, rêveuse, amoureuse. Jusqu'à ce matin. Où tout s'effondre.

Auteur: Delacourt Grégoire

Info: La liste de mes envies

[ moteur ]

 

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soumettre

Le management traditionnel dominait, commandait, ordonnait. Le nouveau management convainc, séduit, entraîne. Prenons cette pratique qui consiste à reformuler les objectifs fixés atin de se les approprier (vieux tour de passe-passe tiré de la PNL). En réalité il est moins question de se les approprier (ils restent ceux de l'entreprise) que d'intérioriser la nécessité de les atteindre. lI ne s'agit plus d'exécuter, plus ou moins bien, une tâche, mais de s 'investir, c'est-à-dire, au sens propre, "investir soi" dans un projet. Celui-ci entre ainsi dans l'intimité du "collaborateur". Et parce que les projets se succèdent les uns aux autres, et parce que le changement, c'est tout le temps, cela maintient dans une forme de retour en arrière permanent, au contraire de l'ancien modèle qui, lui au moins, pérennisait l'accumulation cognitive et l'expérience. Comme l'écrit le sociologue Vincent de Gaulejac, "en acceptant de jouer le jeu, les employés sont pris, malgré eux, dans une construction procédurale qui les assujettit à un pouvoir normalisateur auquel ils adhèrent d'autant plus facilement qu'ils sont sollicités pour contribuer à l'élaboration de ces normes". Conduire les autres à forger leurs propres chaînes, quel dictateur n'en a pas rêvé? C'est de l'aliénation au carré en somme.

Auteur: Jobard Thierry

Info: Contre le développement personnel, pp 48-49, Rue de l'échiquier.

[ impliquer ] [ faire redéfinir ] [ réflexivité dirigée ] [ manipulation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dodécaphonisme

Le vieux dicton latin, "Sator Arepo Tenet Opera Rotas", avec lequel Webern terminait sa conférence du 2 mars 1932, peut entre autres être traduit ainsi : "Le semeur Arepo (un nom propre) maintient l’œuvre en mouvement circulaire".*

Le carré magique au sein duquel Webern ordonnait ce dicton laisse clairement voir le principe fondamental de la technique de douze sons - l’égalité de la série fondamentale, le renversement, l’inversion et le renversement de l’inversion.



              S         A         T         O         R  

              A         R         E         P         O

              T         E         N         E         T 

              O         P         E         R         A 

              R         O         T         A         S 



 

Auteur: Reich Willi

Info: Postface de "Le chemin vers la nouvelle musique" d'Anton Webern. Trad Vincent Barras. Aussi "Le semeur Arepo use des roues pour son travail"

[ palindromes ] [ réversibilité ] [ contrepoint ] [ tétravalence ] [ musique sérielle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

essai

Mais enfin je vais partir, puisqu’il faut bien faire une transition, je vais partir d’une question idiote qui m’a été posée.

Ce que j’appelle une question idiote n’est pas ce qu’on pourrait croire, je veux dire : quelque chose qui d’aucune façon me déplairait – j’adore les questions idiotes – j’adore aussi les idiotes, j’adore aussi les idiots d’ailleurs, ce n’est pas un privilège du sexe. Pour tout dire, ce que j’appelle idiot, est quelque chose, à l’occasion, de tout simplement naturel et propre. Un idiotisme c’est quelque chose qu’on confond trop vite avec la singularité, c’est quelque chose de naturel, de simple, et pour tout dire, de très souvent lié à la situation. La personne en question, par exemple, n’avait pas ouvert mon livre, elle m’a posé la question suivante :

"Quel est le lien entre vos Écrits ?"

Je dois dire que c’est une question qui ne me serait pas venue à l’idée, à moi tout seul. Bien sûr, je dois dire aussi que c’est une question dont il ne pouvait pas me venir à l’idée qu’elle viendrait à l’idée de personne. Mais c’est une question très intéressante à la vérité, à laquelle j’ai fait tous mes efforts pour répondre. Et répondre, eh bien mon Dieu, comme elle m’était posée.

[…] pour dire les choses de façon qu’elles résonnent, le départ, et qui reste un lien jusqu’au terme de ce recueil, est bien ce quelque chose de profondément discuté, c’est le moins qu’on puisse dire, tout au long de ces Écrits et qui s’exprime sous cette formule, qui vient à tous et qui s’y maintient, je dois dire, avec une regrettable certitude, et qui s’exprime ainsi : "moi, je suis moi" !

Auteur: Lacan Jacques

Info: 14 décembre 1966, La logique du fantasme

[ résumé ] [ thème ] [ idiotie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

chaîne matérielle

Colin (*), aux séances de l'Académie, est la tête de turc de Pasteur, car il doute de l'efficacité des cultures de charbon. Pasteur lui répond que son doute dépend de ses mains :

-M.Colin : "Ce liquide agissait au début ; il m'a tué des lapins et même un mouton ; mais au bout de quelques mois il ne déterminait plus le charbon. Pourquoi est-il devenu inerte, je l'ignore."

-M. Pasteur : "Parce qu'il était devenu impur entre vos mains."

-M. Colin : "Mais il n'avait pas été au contact de l'air."

-M. Pasteur : "Comment l'avez-vous débouché ?"

-M. Colin : "J'avais pris toutes les précautions indiquées par M. Pasteur et par ses aides pour prélever dans l'appareil et pour refermer celui-ci (...)"

-M. Pasteur : "En vérité, permettez-moi de vous dire que vous avez besoin de beaucoup étudier ces question." (...)

-Colin : "(les corpuscules germes) s'y trouvaient en grand nombre et avec leurs caractères primitifs."

-M. Pasteur : "Cela est impossible je vous l'ai déjà dit. (... Mais vous ne savez pas retirer cet organisme de façon à ne pas introduire dans le tube une impureté nouvelle. Comment voulez-vous qu'on accorde quelques crédit à vos assertions. Vous cherchez toujours non la vérité, mais la contradiction." (Séance du 21.7.1881, T. VI, p.357)


Tout est là : "comment l'avez-vous débouché ?". C'est Colin l'idéaliste. C'est lui qui pense qu'il y a en science des idées. Mais non, le crédit, c'est avec les doigts qu'on l'acquiert. Les phénomènes ne demeurent qu'aussi longtemps qu'on les maintient à l'intérieur de rapports de forces. Un bacille n'est présent que le long d'un ensemble de gestes qui assurent sa pureté, de même qu'un message téléphonique ne se maintient que le long d'un fil. Les "idées" n'échappent jamais aux réseaux qui les fabriquent.

Auteur: Latour Bruno

Info: in "Les microbes, guerre et paix", éd. Métailié, p. 102-103 - (*) Léon Colin : médecin militaire, hygiéniste (1830-1906)

[ praxis ] [ domaine de validité ] [ débat scientifique ] [ contamination ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

castration

C’est donc sur le plan de la privation de la mère qu’à un moment donné de l’évolution de l’Œdipe la question se pose pour le sujet d’accepter, d’enregistrer, de symboliser lui-même, de rendre signifiante, cette privation dont la mère s’avère être l’objet. Cette privation, le sujet enfantin l’assume ou ne l’assume pas, l’accepte ou la refuse. Ce point est essentiel. [...]

[...] dans la mesure où l’enfant ne franchit pas ce point nodal, c’est-à-dire n’accepte pas la privation du phallus sur la mère opérée par le père, il maintient dans la règle – la corrélation est fondée dans la structure – une certaine forme d’identification à l’objet de la mère, cet objet que je vous représente depuis l’origine comme un objet-rival, pour employer le mot qui surgit là, et ce, qu’il s’agisse de phobie, de névrose ou de perversion. [...] quelle est la configuration du rapport à la mère, au père, et au phallus, qui fait que l’enfant n’accepte pas que la mère soit privée par le père de l’objet de son désir ? Dans quelle mesure faut-il dans tel cas pointer qu’en corrélation avec ce rapport, l’enfant maintient son identification au phallus ?

[...] Sur le plan imaginaire, il s’agit pour le sujet d’être ou de n’être pas le phallus. La phase qui est à traverser met le sujet en position de choisir.

Mettez aussi ce choisir entre guillemets, car le sujet y est aussi passif qu’il est actif, pour la bonne raison que ce n’est pas lui qui tire les ficelles du symbolique. La phrase a été commencée avant lui, a été commencée par ses parents, et ce à quoi je vais vous amener, c’est précisément au rapport de chacun de ces parents à cette phrase commencée, et à la façon dont il convient que la phrase soit soutenue par une certaine position réciproque des parents par rapport à cette phrase.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 185-186

[ topologie psychanalytique ] [ dépositaire d'un discours ] [ déterminisme partiel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

homéostatique

- Vous semblez également fasciné par le "principe de l'énergie libre" de Karl Friston. Pouvez-vous expliquer de manière simple ce qu'est ce principe et comment il peut nous aider à comprendre les esprits ?

- Je pense que l'articulation la plus simple du principe de l'énergie libre est la suivante : Pensons aux systèmes vivants - une cellule ou un organisme. Un système vivant se maintient comme séparé de son environnement. Par exemple, je ne me dissous pas simplement en bouillie sur le sol. C'est un processus actif : J'absorbe de l'énergie et je me maintiens en tant que système qui conserve ses frontières avec le monde.

Cela signifie que, parmi tous les états possibles de mon corps - toutes les combinaisons possibles de mes différents composants - je ne reste que dans un très, très petit sous-ensemble d'états "statistiquement attendus". La température de mon corps, par exemple, reste dans une très petite plage de températures, ce qui est l'une des raisons pour lesquelles je reste en vie. Comment est-ce que je fais cela ? Comment l'organisme fait-il cela ? Eh bien, il doit minimiser l'incertitude des états dans lesquels il se trouve. Je dois résister activement à la deuxième loi de la thermodynamique, pour ne pas me dissiper dans toutes sortes d'états.

Le principe de l'énergie libre n'est pas en soi une théorie sur la conscience, mais je pense qu'il est très pertinent car il permet de comprendre comment et pourquoi les cerveaux fonctionnent comme ils le font, et il renvoie à l'idée que la conscience et la vie sont très étroitement liées. Très brièvement, l'idée est que pour réguler des choses comme la température corporelle - et, plus généralement, pour maintenir le corps en vie - le cerveau utilise des modèles prédictifs, car pour contrôler une chose, il est très utile de pouvoir prédire comment elle va se comporter. L'argument que je développe dans mon livre est que toutes nos expériences conscientes découlent de ces modèles prédictifs qui ont leur origine dans cet impératif biologique fondamental de rester en vie.

Auteur: Anil Seth

Info: https://www.quantamagazine.org/, 30 sept 2021

[ survie ] [ monades ] [ peur source ]

 

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peinture surréaliste

À Mexico, ils se sont en quelque sorte égarés dans une exposition de peintures du bel exilé espagnol Remedios Varo : dans le tableau central d'un triptyque, intitulé "Bordando el Manto Terrestre", On pouvait voir un groupe de frêles jeunes filles aux visages en forme de coeur, avec des yeux immenses, des cheveux d'or filé, prisonnières au sommet d'une tour circulaire, et elles brodaient une sorte de tapisserie qui pendait dans le vide par les meurtrières, qui semblait vouloir désespérément combler le vide : car toutes les maisons, toutes les créatures, les vagues, les navires et toutes les forêts de la Terre étaient contenues dans cette tapisserie, et cette tapisserie, c'était le monde.  Oedipa, perverse, s'était tenue devant le tableau et avait pleuré. Personne ne l'avait remarqué ; elle portait des ombres de bulles vert foncé. Pendant un instant, elle s'était demandée si le joint autour de ses lunettes était assez serré pour permettre aux larmes de continuer à couler, de remplir tout l'espace de la lentille et de ne jamais sécher. Elle pouvait aisni porter la tristesse du moment avec elle de cette façon et, pour toujours, voir le monde réfracté au travers de ces larmes, ces larmes spécifiques, comme si des indices encore non trouvés variaient de façon importante d'un pleur à l'autre. Elle avait regardé ses pieds et avait su, grâce à un tableau, que ce sur quoi elle se tenait n'avait été tissé qu'à quelques milliers de kilomètres de là, dans sa propre tour, n'était que par un accident connu sous le nom de Mexique, et donc Pierce ne l'avait éloignée de rien, il n'y avait pas d'échappatoire. De quoi voulait-elle donc s'échapper ? Cette jeune fille si captive, qui a tout le temps de réfléchir, se rend vite compte que sa tour, sa hauteur et son architecture, sont comme son ego, accessoires : que ce qui la maintient vraiment là où elle est magique, anonyme et maléfique, projetté sur elle de l'extérieur et sans aucune raison. N'ayant aucun moyen, n'étaient la peur et la ruse féminine, pour examiner cette magie informe, pour comprendre son fonctionnement, mesurer son intensité ou compter ses lignes de force, elle risque de retomber dans la superstition, ou de s'adonner à un passe-temps utile comme la broderie, ou de devenir folle, voire épouser un disc-jockey. Si la tour est partout et que le preux chevalier de la providence ne peut rien contre sa magie, quoi d'autre ?  

Auteur: Pynchon Thomas

Info: The Crying of Lot 49, p.9, Penguin (2012).

[ sans issue ] [ réalité projetée ] [ littérature ] [ femme-par-homme ]

 
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