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développement des marchés

La fonction dernière, avouée, essentielle, de l’économie développée aujourd’hui, dans le monde entier où règne le travail-marchandise, qui assure tout le pouvoir à ses patrons, c’est la production des emplois. On est donc bien loin des idées progressistes du siècle précédent sur la diminution possible du travail humain par la multiplication scientifique et technique de la productivité, qui était censée assurer toujours plus aisément la satisfaction des besoins antérieurement reconnus par tous comme réels, et sans altération fondamentale de la qualité même des biens qui se trouveraient disponibles. C’est à présent pour produire des emplois, jusque dans les campagnes vidées de paysans, c’est-à-dire pour utiliser du travail humain en tant que travail aliéné, en tant que salariat, que l’on fait tout le reste; et donc que l’on menace stupidement les bases, actuellement plus fragiles encore que la pensée d’un Kennedy ou d’un Brejnev, de la vie de l’espèce.

Auteur: Debord Guy

Info: La planète malade, 1971

[ chômage ] [ fuite en avant ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

guerre

Les Anciens ont dit que les hommes s'affligeaient du mal et se lassaient du bien, et que ces deux contraires amenaient les mêmes résultats. En effet, toutes les fois que les hommes sont privés de combattre par nécessité, ils combattent par ambition. Cette passion est si puissante qu'elle ne les abandonne jamais, à quelque rang qu'ils soient élevés. La raison, la voici : la nature a créé l'homme tel qu'il peut désirer tout sans pouvoir tout obtenir ; ainsi le désir étant toujours supérieur à la faculté d'acquérir, il obtient le mécontentement de celui qu'il dépossède pour n'avoir lui-même que petit contentement de sa conquête. De là naît la diversité de la Fortune humaine. Partagés entre la cupidité de conquérir davantage et la peur de perdre leur conquête, les citoyens passent des inimitiés aux guerres, et des guerres il s'ensuit la ruine de leur pays et le triomphe d'un autre.

Auteur: Machiavel Nicolas

Info: Discours sur la première Décade de Tite-Live I xxxvii p.461

[ historique ]

 

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démocratie

Malgré un froid à pierre fendre, nous tenons bon. L’immense place de la Victoire est pleine à craquer et des centaines de milliers de corps emmitouflés frémissent à l’unisson dans cette nuit glacée. Jamais, depuis décembre 1989, autant de Roumains ne sont descendus dans la rue. Il aura fallu attendre qu’une parodie de gouvernement fasse voter en catimini un décret d’urgence dépénalisant plusieurs délits de corruption pour que le vase déborde. Chaque soir depuis une semaine, partout à travers le pays, une foule excédée se rassemble pour crier sa colère sous un seul mot d’ordre : #REZIST. 

L’ambiance est bon enfant. On offre des fleurs aux gendarmes. On distribue des boissons chaudes à des inconnus. On crée, à qui mieux mieux, des slogans percutants. 

Assisterait-on enfin au réveil d’une conscience civique en Roumanie, bientôt trente ans après la fin de la dictature ? 

Rien n’est moins certain.

Auteur: Audet-Gainar Sylvain

Info: Du rififi à Bucarest de Sylvain, Février 2017

[ surveillance du peuple ] [ vigilance populaire ] [ citoyenneté ] [ liberté responsable ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

superficialité

La nécessité d’un échange vital entre le sujet et l’objet domine notre idée du réalisme… Ce paysan est réaliste parce que sa connaissance, son amour et son travail de la terre procèdent d’un contact intime entre la terre et lui ; cet homme politique est réaliste parce que les lois qui régissent le fait social se reflètent fidèlement dans son esprit ; et les saints sont les plus grands réalistes parce qu’ils sont unis à la réalité suprême. Inversement, nos pensées, nos affections et nos actes sont entachés d’irréalisme lorsqu’ils ne sont pas nourris par un contact suffisant avec leur objet. Ce citadin qui s’enivre d’un "retour à la terre" comme d’une idylle ou d’une féerie, ce politicien qui croit qu’un changement d’institutions suffira à ramener sur terre l’âge d’or, ce faux mystique au rayonnement malsain sont irréalistes parce qu’ils n’ont pas de liens vitaux avec la nature, avec l’homme, ou avec Dieu, et qu’ils substituent leurs rêves à la vérité objective. 

Auteur: Thibon Gustave

Info: L’irréalisme moderne, in Les hommes de l’éternel : Conférences au grand public (1940−1985), éditions Mame, Coll. Raisons d’Être, 2012

[ théorie-pratique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

humour

Cher seigneur, qu'il me soit permis de m'indigner ici véhémentement contre les insupportables attaques portées régulièrement à la télévision à mon athéisme militant par vos camarades de goupillon. Il est intolérable, deux siècles après la séparation de l'église et de l'état, dans un pays qui pousse la laïcité officielle au rang d'institution nationale, que des anti-athée hystériques accaparent l'antenne de la télévision le dimanche matin avec des émissions intitulées "La messe du dimanche", dans laquelle les minorités athées non priantes, non bigotantes, et mal-bêtifiantes sont méprisées et bafouées – et je pèse mes mots – au profit de grotesques manifestations incantatoires d'une secte en robe dont le monothéisme avoué est une véritable insulte à Darwin, aux religions gréco-romaines, et à ma sœur qui fait bouddhiste dans un bordel de Kuala Lumpur.

Voilà. Je précise que j'envoie par ce même courrier une copie de cette lettre à Dieu, et que ça va chier.

Auteur: Desproges Pierre

Info: LETTRE OUVERTE A MONSEIGNEUR LUSTIGER

[ anti-religion ]

 

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société

La civilisation, de nos jours, consiste à offrir quelques mètres carrés de terrain à chacun et à dire: "Faites ce que vous voulez sur ce terrain, que vous dormiez ou que vous restiez éveillé". Elle entoure de grillages ces quelques mètres carrés en vous interdisant, sous la menace, de faire un pas de plus, mais il est normal que ceux qui jouissaient de la liberté sur ces quelques mètres carrés désirent en jouir aussi au-delà de ces grillages. Les malheureux habitants de ces pays civilisés, du matin au soir, aboient en s'agrippant aux grillages. La civilisation, après avoir fait de chaque individu un tigre féroce en lui rendant la liberté, maintient la paix civile en le jetant dans une cage. Cette paix n'est pas la paix véritable. C'est celle d'un tigre au zoo, qui fixe les visiteurs, le corps tapi. Il suffirait qu'une seule barre de la cage cédât... et le monde serait sans dessus dessous.

Auteur: Natsume Soseki

Info: Oreiller d'herbes

[ prison ]

 

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vieillesse

Enterrement de tante Françoise, soeur de ma mère. Une distanciation incroyable lors de la cérémonie. Ailleurs. La défunte, célibataire de 79 ans, issue d'une famille bourgeoise du pays de Vaud, a conservé une tissu de relations plus fidèle que je ne l'aurai cru malgré une vie compliquée et un caractère instable. Une dizaine de ses amies sont là, j'en suis content pour elle. Au total une cinquantaine de personnes. Au milieu de ce groupe, dont beaucoup sont issus de vieilles familles calvinistes romandes, je le vois comme la crête d'une génération qui finit de se dissoudre. Écume légère d'une vague anonyme, au hasard d'infinité d'autres. Mousse iodée s'évaporant dans le grand vent. Ultime soubresaut à la surface de l'océan karmique, dernières humbles flammèches ordinaires d'une patrouille perdue, et déjà oubliée, dans ce brasier constant que nous appelons la vie.
Ma femme et moi, hilares, constatons qu'avec mes deux cousins, tous quinquagénaires ou presques, sommes les gamins de l'assistance.

Auteur: Mg

Info: 22 juin 2010

 

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royalisme

Dans l’état actuel de la France, un seul pouvoir peut donc échapper à cette souveraineté [de l'argent], et c’est le pouvoir qui est basé sur l’hérédité. Avant tout, l’intérêt national exige donc le rétablissement de la monarchie, et tout ce que l’on tentera de réorganisation avant d’avoir rétabli la monarchie est vain, inutile, d’avance voué à l’échec. [...]

Non, Messieurs, nous n’ignorons pas qu’il y eut des fautes commises sous la monarchie. Nous ne prétendons pas, du reste, qu’il existe un gouvernement à l’abri de fautes possibles. Mais nous prétendons qu’il existe un gouvernement, le gouvernement héréditaire d’une famille, dont les intérêts sont étroitement liés aux intérêts du pays, si étroitement liés que tout ce qui arrive de ben ou de mal au pays rejaillit en bien ou en mal sur le gouvernement, si bien que mécaniquement le gouvernement est amené à réparer toute faute qu’il peut commettre, puisqu’il est appelé à en ressentir sur lui-même les funestes effets.

Auteur: Montesquiou Léon de

Info: Dans "Les raisons du nationalisme", La délégation des siècles, 2021, page 84

[ bienfaits ]

 

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partage des biens de la succession

Un des moyens les plus efficaces pour faire disparaître les grandes familles, est le partage égal forcé des biens paternels. Le Code Napoléon qui sur plusieurs points capitaux a perpétué et consolidé la Révolution, nous a maintenu jusqu’à présent sous ce régime de destruction. [...] Bonald s’élève contre un tel régime. "Le philosophe, écrit-il, vous prouvera par de doctes raisonnements qu’il faut que tous les enfants partagent également le bien de la famille ; la nature vous prouvera par de grands malheurs qu’il faut, pour que le corps social subsiste, conserver les familles et consommer les individus." Or le partage égal détruit forcément au bout de peu de temps toute la famille. "Dans les pays, écrit Bonald, où, par l’égalité du partage, la loi force les enfants de vendre tout ce qui pourrait leur rappeler leurs pères, il n’y a jamais de famille ; je dirai plus, il n’y a jamais de société, parce qu’à chaque génération la société finit et recommence. [...]"

Auteur: Montesquiou Léon de

Info: Dans "Le réalisme de Bonald", La délégation des siècles, 2021, page 104

[ historique ] [ individualisme ] [ égalité inéquitable ] [ héritage matériel ] [ législation ]

 
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enfance

Je te vois au bord de la Corne d’Or, dans les rues bondées, dans les souks, les parcs, sur les collines et les plages qui n’existent plus. Parfois tu es ma mère mais le plus souvent tu es une autre. Une sublime blonde en Vespa, une musicienne de rue, une étudiante à lunettes, une prostituée, une femme du monde, une chanteuse en robe fourreau, une danseuse de chachacha devant un orchestre cubain, une paysanne voilée fraîchement débarquée en ville, une entremetteuse lasse d’un cabaret minable, une mendiante ou une jeune ingénue. Tu es toutes ces femmes et tu marches devant des caméras – des Arriflex de mon enfance, la modernité absolue – qui te suivent dans des rues aujourd’hui détruites pour la plupart qui ont laissé place à des avenues sans âme et à des shopping malls hideux avec mosquées intégrées pour abrutir les gens en les poussant à acheter et à prier en permanence.

(sa maman est une célébrité en Turquie)

Auteur: Ecer Sedef

Info: Trésor national

[ femmes-par-femme ]

 

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