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voyeurimse

C'est à Voltaire qu'il revient de tirer les conclusions de ce qu'avançait Lucrèce. Pour lui, le désir de voir n'est que curiosité vulgaire : c'est lui qui attire la foule au spectacle d'un bateau sur le point de faire naufrage, pousse les gens à monter au haut des arbres contempler le spectacle des batailles, ou assister aux exécutions capitales. L'homme, selon Voltaire, partage cette passion avec les singes et les jeunes chiens. En d'autres termes, si Lucrèce a raison et que la passion du spectacle n'est due, chez l'homme, qu'au goût de la sécurité, alors l'appétit de voir ne peut être attribué qu'à un instinct irrationnel, dépourvu de maturité qui met en danger la vie même de l'individu. Le philosophe, dont Lucrèce se fait le porte-parole, n'aura nul besoin d'assister au naufrage pour être prévenu de ne pas se risquer sur une mer déchaînée.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l'esprit

[ curiosité malsaine ]

 

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femmes-hommes

C'est cet ami qui m'alerta sur la ressemblance du gavage avec un viol. Et sur le fait que ceux qui le pratiquaient vivaient des émotions ambiguës et malsaines. Cet entonnoir qui pénètre, cette bouillie qui fait gonfler un rejeton monstrueux...
- Autrefois, seules les femmes gavaient. Accroupies, elles serraient l'animal entre leurs cuisses...
Il raconte comment leur main faisait couler la nourriture de haut en bas d'un geste qui ressemblait à une caresse sur le cou long et musculeux. Comment ne pas penser à l'homme, comment ne pas penser avec l'entonnoir à ce qu'elles avaient si longtemps subi sans s'imaginer qu'elles puissent s'y dérober : recevoir la semence à contrecoeur. Et elles continuaient à enfoncer le maïs.
- Comme si elles disaient : "Toi aussi, là, tu y passeras." Une sorte de vengeance par personne interposée. Sans qu'il y ait de mots, bien sûr.

Auteur: Rouanet Marie

Info: Mauvaises nouvelles de la chair

[ gorger ] [ bourrer ] [ oies ] [ foie-gras ] [ élevage ]

 

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colonialisme

La vie dans un tipi est bien meilleure. Il est toujours propre, chaud en hiver, frais en été, et facile à déplacer. L'homme blanc construit une grande maison, qui coûte beaucoup d'argent, ressemble à une grande cage, ne laisse pas entrer le soleil, et ne peut être déplacée; elle est toujours malsaine. Les Indiens et les animaux savent mieux vivre que l'homme blanc. Personne ne peut être en bonne santé sans avoir en permanence de l'air frais, du soleil, de la bonne eau. Si le Grand Esprit avait voulu que les hommes restassent à un endroit, il aurait fait le monde immobile; mais il a fait qu'il change toujours, afin que les oiseaux et les animaux puissent se déplacer et trouver toujours de l'herbe verte et des baies mûres.
L'homme blanc n'obéit pas au Grand Esprit. C'est pourquoi nous ne pouvons être d'accord avec lui.

Auteur: Flying Hawk

Info: sagesse amérindienne

[ usa ] [ nomadisme ]

 

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superficialité

La nécessité d’un échange vital entre le sujet et l’objet domine notre idée du réalisme… Ce paysan est réaliste parce que sa connaissance, son amour et son travail de la terre procèdent d’un contact intime entre la terre et lui ; cet homme politique est réaliste parce que les lois qui régissent le fait social se reflètent fidèlement dans son esprit ; et les saints sont les plus grands réalistes parce qu’ils sont unis à la réalité suprême. Inversement, nos pensées, nos affections et nos actes sont entachés d’irréalisme lorsqu’ils ne sont pas nourris par un contact suffisant avec leur objet. Ce citadin qui s’enivre d’un "retour à la terre" comme d’une idylle ou d’une féerie, ce politicien qui croit qu’un changement d’institutions suffira à ramener sur terre l’âge d’or, ce faux mystique au rayonnement malsain sont irréalistes parce qu’ils n’ont pas de liens vitaux avec la nature, avec l’homme, ou avec Dieu, et qu’ils substituent leurs rêves à la vérité objective. 

Auteur: Thibon Gustave

Info: L’irréalisme moderne, in Les hommes de l’éternel : Conférences au grand public (1940−1985), éditions Mame, Coll. Raisons d’Être, 2012

[ théorie-pratique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

quête

J'ai pas la prétention de toujours bien maîtriser mes pulsions. Il y a un mystère de l'origine. De ce qui "pousse" derrière.
De plus les lois humaines sont inopérantes, preuve est faite. Je pense qu'elles sont créées par des pulsions et détruites de même. Sommes-nous les créateurs de ces pulsions ?...
De même je suggère que vous fassiez la démonstration d'un seul exemple où une société humaine se soit auto régulée par "bon sens", "sagesse", "intelligence"... au choix, sans qu'au finish on ne se retrouve avec une bonne baston gouvernée par ces sempiternelles pulsions de défense de territoire, pouvoir...
Sans oublier que les lois qui gouvernent notre monde de primates dévoyés sont soit :
- écrites par le(s) vainqueur(s)
- mises en place pour que le pouvoir s'auto conserve
- pas correctement appliquées, ou seulement dans l'intérêt des puissants
- etc...
Un peu comme si on voulait se donner l'illusion que le langage a une autre fonction que celle de faire passer le temps. Comme sur ce blog.
La problématique principale reste la pulsion du pouvoir. cf Louise Michel
Le pouvoir engendre toujours une cooptation malsaine. (le pouvoir est maudit)
Scusez mon pessimisme...

Auteur: MG

Info: blog de Paul Jorion, octobre 2011

 

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théorie du complot

On trouve toutes sortes de conspirationnistes : les plus malsains sont les décérébrés dont les quelques neurones résiduels croient à des complots de type judéo-maçonnique, comme en France les sympathisants antisémites de l’extrême-droite qui se nourrissent des écrits d’Alain Soral, Thierry Meyssan ou Emmanuel Ratier. Les plus comiques sont les tenants d’un complot à tendance judéo-britannique, comme l’antisémite américain Lyndon Larouche, ou son affilié européen, Jacques Cheminade, candidat à l’élection présidentielle en 1995, 2012 et 2017, qui défendait à une époque le sympathique projet d’aller coloniser la planète Mars. Ceux qui croient à un complot nazéiforme sont probablement les plus bêtes ; ils se multiplient en Grande-Bretagne, tel Boris Johnson ou Nigel Farage qui croient que l’Union européenne est un projet d’essence hitlérienne, et font d’autres regrettables émules en Grèce ou en Italie. Les plus nombreux, comme Caroll Quigley, sont persuadés qu’une oligarchie mondiale dirige les événements géopolitiques dans le seul intérêt de s’enrichir toujours plus au détriment des populations qu’ils manipulent.
En un sens, les crétins antisémites qui véhiculent cette ignoble peste brune d’un autre temps, les paranoïaques pathologiques et les conspirationnistes délirants n’ont pas entièrement tort : un modèle à peu près unique de gouvernement économique domine plus ou moins la planète.
Toutefois, ce pouvoir n’est pas de nature complotiste.

Auteur: Bouchard Jean-François

Info: Dans "L'éternelle truanderie capitaliste", page 58

[ interprétation paranoïaque ] [ peur ] [ envie ] [ ignorance ] [ élites ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

gauche caviar

Dans ma génération, parmi ceux qui avaient défilé entre République et Nation, parmi tous les enfants chéris du mitterrandisme, beaucoup s'étaient droitisés pour des raisons essentiellement économiques. Ils avaient forci, acheté un appartement, deux appartements dont le prix avait quintuplé sous l’effet du boom immobilier. Ils avaient acheté des maisons de campagne.

Ils s'étaient félicités lorsqu'un fils d’ouvrier, un socialiste austère et probe du nom de Pierre Bérégovoy avait déréglementé les marchés financiers. Ils avaient acheté des actions, poussé les portes capitonnées des fonds d'investissement, ils avaient de plus en plus d'argent et des nuances s'étaient glissées dans leurs conversations : "Il y a un principe de réalité", "il ne faudrait pas non plus décourager les gens", "bien sûr que je crois à l'impôt, oui, je suis socialiste : mais pas à la fiscalité punitive". Et puis bientôt : "il faut arrêter de faire croire aux gens qu’on peut raser gratis", "on est bien obligés de regarder ce que font les autres", "la concurrence mondiale est une réalité".

Arrivés à la cinquantaine, la peau ravinée par les plaisirs, la peau creusée et ravinée, ces hommes et ces femmes prononcèrent des mots comme "le culte malsain de la dépense publique". Les hommes portaient des vestes légères sur des chemises bleu ciel, des chapeaux, des pantalons chino. Ils apparaissaient, épanouis par leurs festins de viande, repus de carnages, dans la loge d'un client, à RoIand-Garros. Ils ressemblaient tous plus ou moins, dans l’allure générale, dans l'impression qui demeure après que le souvenir d'un visage s’est évanoui, à Dominique Strauss-Kahn.

Auteur: Quentin Abel

Info: Le voyant d'Étampes

[ droitisation ] [ glissement ] [ arrivistes arrivés ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

Muses

Assez du vieux roman !

Assez des intrigues romanesques, des complots aux cours étrangères,

Assez des vers amoureux ensucrassés de rimes, assez des amours et autres manigances d’oisifs,

Convenant parfaitement aux banquets nocturnes où le pas des danseurs s’attarde à suivre une musique suave,

S’accordant avec les plaisirs malsains, les divagations extravagantes d’une minorité,

Les parfums, la chaleur du vin qu’on boit sous l’éclairage aveuglant des chandeliers.



Pour vous, vénérables sœurs tellement plus sensées, à votre intention,

Je préconise hautement des thèmes plus nobles dans la poésie et les arts,

Thèmes qui exaltent le présent et le réel,

Enseignent à l’homme de tous les jours l’orgueil de son métier et de son destin quotidien,

Chantent l’inexorable nécessité de la vie chimique et de l’exercice,

Du travail manuel pour tous, labourage, binagre, bêchage,

Plantation, soin des arbres, des baies, des légumes, des fleurs,

Oui, des thèmes qui fassent comprendre à chaque homme, à chaque femme aussi, qu’ils doivent réellement faire quelque chose,

Apprendre à se servir du marteau et de la scie (taille ou contre-taille),

Se faire la main aux techniques du charpentier, du plâtrier, du peintre,

Pratique le métier de tailleur pour homme et pour femme, de nourrice, de palefrenier ou de portier,

Montrer un tant soit peu d’ingéniosité, d’esprit d’invention pour soulager les corvées de la lessive, la cuisine, le nettoyage,

Sans jamais considérer comme déshonorant de mettre la main à la pâte soi-même.

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Chanson de l'Exposition, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, page 284-285

[ création artistique ] [ renouvellement ] [ terrestres ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pensée-de-femme

C'est dur, mais y a pas d'os dedans. Ça bouge tout seul, mais ça n'a pas de muscles. C'est doux et touchant quand ça a fini de jouer, arrogant et obstiné quand ça veux jouer. C'est fragile et capricieux, ça n'obéit pas à son maître, c'est d'une susceptibilité maladive, ça fait la grève sans qu'on sache pourquoi, ça refuse tout service ou ça impose les travaux forcés, ça tombe en panne quand le terrain est délicat et ça repart quand on n'en a plus besoin ; ça veut toujours jouer les durs alors que ça pend vers le sol pendant la majeure partie de son existence...

Il parait que nous aurions adoré avoir un truc comme ça. Il paraît que quand on n'en a pas, c'est bien simple, on n'a RIEN.

Et puis ce n'est pas fini : à côté du machin, il y a les machines. Et là c'est nettement pire... Où elles sont placées, pauvres minouchettes, on dirait deux crapauds malades tapis sous une branche trop frêle. C'est mou, c'est froid, ni vide ni plein ; ça n'a aucune tenue, peu de forme, une couleur malsaine, le contact sépulcral d'un animal cavernicole ; enfin c'est parsemé de poils rares et anémiques qui ressemblent aux derniers cheveux d'un chauve. Et il y en a deux !

...Disons le tout net : votre panoplie, mes chéris, même si vous ennoblissez la pièce maîtresse de phallus ne forme pas un ensemble extraordinaire... Et pourtant nous l'aimons, cette trinité, avec humour parce qu'elle est objectivement laide, avec amour parce qu'elle est subjectivement émouvante. Mais qu'on ne nous empoisonne plus avec cette prétendue envie de pénis, qu'on ne nous définisse plus, au physique et au moral, par rapport au pénis et qu'on nous soulage de tous ces psychanalystes et sexanalystes qui s'acharnent à réanimer nos vieux conflits au lieu de nous apprendre à nous aimer nous mêmes, ce qui est une condition essentielle pour aimer l'autre. Sinon, nous allons le prendre en grippe, l'objet, comme certaines ont commencé à le faire. Ce serait dommage pour tout le monde.

Auteur: Groult Benoîte

Info: Ainsi soit-elle

[ verge ] [ humour ]

 

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handicap

Un enfant qui n’a qu’un bras peut, avec ce bras, arriver à la manipulation des objets qui lui sont nécessaire. Ce qui rend l’enfant mal socialisé, voire caractériel, avec une image du corps malsaine, non castrable au moment du sevrage oral, puis de la castration anale (agir autonome) par rapport à sa mère et qui le laisse en dépendance par rapport à elle, en fixation philique ou phobique, c’est que sa mère n’ait jamais voulu lui parler de son infirmité, alors qu’il observe la différence entre son corps et celui des autres enfants.

L’évolution saine de ce sujet, symbolisée par une image du corps non infirme, dépend donc de la relation émotionnelle de ses parents à sa personne : de ce que des informations véridiques, en paroles, lui sont délivrées très précocement, concernant son état physique d’infirme. Ces échanges humanisants – ou au contraire, leur absence, déshumanisante – proviennent de ce que les parents ont – ou non – accepté l’infirmité du corps de leur enfant. Sont-ils culpabilisés dans leur génitalité ? Sont-ils angoissés ? Cet enfant se trouve-t-il narcissisé d’être aimé tel qu’il est, ou, au contraire, dénarcissisé dans sa valeur d’interlocuteur qui, en tant qu’infirme, n’est pas aimé, dont l’infirmité n’est pas reconnue ni parlée ? [...] S’il est reconnu comme sujet de ses désirs, symbole de la parole conjointement accordée de deux humains tutélaires, qui sont responsables de sa naissance et qui l’aiment dans cette réalité sienne, qu’ils ne cherchent pas à lui faire oublier, ses parents (puis ses éducateurs) pourront donner à ses questions, par des médiations de langage et de façon pour eux inconsciente, la structure d’une image du corps saine. "Si tu étais un oiseau, tu pourrais voler..." "Si tu avais des pieds, des mains, tu pourrais faire comme ce petit garçon... tu es aussi malin que lui."

Et l’on voit ces enfants, sans bras ni jambes, arriver à peindre avec la bouche aussi bien que ceux qui ont des mains : et ceux qui n’ont que des pieds arriver à être aussi adroits avec leurs pieds que d’autres le sont avec des mains. Mais cela ne peut se faire que s’ils sont aimés et soutenus dans les moyens qui leur restent pour devenir créateurs, et qui sont représentants de leurs pulsions dans les échanges avec autrui.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, page 20

[ psychanalyse ] [ parents-enfant ] [ éducation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson