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style

Lacan est le traducteur de Freud, mais il faut retraduire Lacan ensuite. Car la langue de Lacan est comme une langue étrangère, quand vous ne la connaissez pas elle est opaque, mais quand vous la connaissez, vous vous demandez comment est-ce que vous avez fait pour ne pas la comprendre tout de suite. Parfois, il écrit trop bien pour être compris immédiatement, c’est le paradoxe d’une langue extrêmement rigoureuse.

Auteur: Assoun Paul-Laurent

Info: Dans "Les chemins de la philosophie" France Culture Par Adèle Van Reeth

[ purisme ] [ condensation ] [ éloge ] [ manière ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

On le croyait méprisant et aigri, alors que sa vraie nature était constituée par sa capacité d'éprouver la passion et par la sensibilité de son tempérament. Ce qui lui manquait, c'était l'indifférence polie des hommes du monde, cette indifférence qui engendre une indulgence désinvolte vis-à-vis de soi et des autres ; une indulgence qui se trouve aux antipodes de la vraie sympathie et de la compassion humaine. Le manque d'indifférence expliquait son tour d'esprit sarcastique et ses paroles mordantes.

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: Nostromo

[ masques ] [ attitude parade ] [ manière défensive ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

Dans un bon roman, dit-il, il n’y a rien à ajouter de la part de son auteur, rien à raconter, ou il ne devrait rien y avoir si l’écrivain a bien fait son travail et il en a toujours été ainsi parce que l’écriture elle-même du roman est déjà une explication de quelque chose qui s’est passé dans la vie ou l’esprit du narrateur, quelque chose qui exige d’être mis en mots et finit par donner une forme au livre.

Auteur: Vila-Matas Enrique

Info: Montevideo

[ style révélateur ] [ manière révélatrice ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture

Les droits imprescriptibles du lecteur :

1. Le droit de ne pas lire.

2. Le droit de sauter des pages.

3. Le droit de ne pas finir un livre.

4. Le droit de relire.

5. Le droit de lire n'importe quoi.

6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible).*

7. Le droit de lire n'importe où

8. Le droit de grappiller.

9. Le droit de lire à haute voix.

10. Le droit de nous taire.


Auteur: Pennac Daniel

Info: Comme un roman. * A rapprocher de l'effet L'effet Werther ou suicide mimétique

[ parcourir ] [ survoler ] [ manières ] [ modes ] [ inoculation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

râteau

Avec les dames de la haute société qu'il avait l'occasion de rencontrer, il savait aussi se montrer ironique. Quand, fin octobre 1970, il dîna au palais de l'Élysée, on apporta avec les fruits des tasses pour que les invités puissent s'y rincer les doigts. Probablement échaudée par de mauvaises expériences, Mme Pompidou lui murmura à l'oreille : "Vous savez, ce n'est pas pour boire, c'est pour se rincer les doigts." Tito lui répondit alors que, chez lui, on expliquait cela aux invités en disposant une petite fleur dans la tasse. "Elle me regarda d'un air gêné et se tut."

Auteur: Joze Pirjevec

Info: Tito

[ bonnes manières ]

 

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écriture

Le style n'est que l'ordre et le mouvement qu'on met dans ses pensées. Si on les enchaîne étroitement, si on les serre, le style devient ferme, nerveux et concis ; si on les laisse se succéder lentement et ne se joindre qu'à la faveur des mots, quelque élégants qu'ils soient, le style sera diffus, lâche et traînant. [...] Les règles ne peuvent suppléer au génie ; s'il manque, elles seront inutiles. Bien écrire, c'est tout à la fois bien penser, bien sentir et bien rendre ; c'est avoir en même temps de l'esprit, de l'âme et du goût. Le style suppose la réunion et l'exercice de toutes les facultés intellectuelles. [...] Le style est l'homme même.

Auteur: Buffon Georges Louis Leclerc comte de

Info: Discours de réception à l’Académie française

[ manière ] [ fond-forme ]

 

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écriture

Je ne suis pas un homme à message. Je ne suis pas un homme à idées. Je suis un homme à style. Le style, dame, tout le monde s'arrête devant, personne n'y vient à ce truc-là. Parce que c'est un boulot très dur. Il consiste à prendre les phrases [...] en les sortant de leurs gonds. Ou une autre image : si vous prenez un bâton et si vous voulez le faire paraître droit dans l'eau, vous allez le courber d'abord, parce que la réfraction fait que si je mets ma canne dans l'eau, elle a l'air d'être cassée. Il faut la casser avant de la plonger dans l'eau. C'est un vrai travail. C'est le travail du styliste.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Céline vous parle, 1957, Romans, 2, la Pléiade, Gallimard 1996 <p.934>

[ manière ] [ littérature ]

 

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écrivain

L’œuvre de Raymond Roussel est un exemple parfaitement accompli d’une écriture autosuffisante qui élimine toute trace de réalité au profit de son propre objet littéraire. […] Cette mise au ban du réel s’effectue à deux niveaux et en deux temps. Tout d’abord Roussel libère le langage de sa charge habituelle, d’avoir à évoquer le réel, pour en faire son unique source d’inspiration et d’information. […] Mais d’autre part cette écriture même, dont Roussel fait le premier et dernier mot de la littérature, apparaît moins comme un système de significations, autonome mais logique, que comme une combinaison à jamais arbitraire de pseudo-significations ou de significations aberrantes, le hasard des assonances et des homonymies – le jeu de mots – en constituant l’unique consistance. […] Car le langage roussellien se passe de signification intrinsèque comme il se passe de référence à une réalité extérieure : d’une part, il n’a rien à dire, d’autre part il ne veut de toute façon rien dire.

Auteur: Rosset Clément

Info: "Mirages" in L'école du réel, pages 187-188

[ style ] [ analyse ] [ manière ] [ hors-sol ] [ folie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

style littéraire

D’aucuns récusent que l’on puisse réduire le phénomène littéraire "Céline" à son écriture. Mais je puis dire, par témoignage personnel, que, hors cette écriture, je ne me serais pas appesanti sur la lecture du corpus célinien, où il n’est dit que des banalités.
Céline lui-même prétendait mépriser les idées, pour en appeler à l’émotion comme véritable support de la vie. On l’a suspecté de vouloir ainsi s’absoudre de ses penchants politiques circonstanciés.
Quoiqu’il en soit, Céline est d’abord un langage, mais alors un langage qui signifie quelque chose. Nous pourrions dire que l’âme de l’écrivain est inscrite dans ses phrases éclatées entre les trois petits points. C’est l’expression d’un émoi intime, d’une stupéfaction devant la marche du monde qui empêche une respiration normale, qui provoque une sorte de halètement psychique manifesté dans l’écriture.
Plus encore, cette saccade écrite qui brise la syntaxe, autrement dit rompt avec le faux ordre du monde, ces points d’exclamation sont autant d’appels tourmentés à quelque puissance inconnue, une protestation cahoteuse à l’égard d’un Destin inintelligible.
En somme, l’écriture exclamative et ahanante de Céline est l’analogue du "de profundis clamavi ad te" du psalmiste… La désespérance est telle, qu’on en attend quelque renaissance quasi surnaturelle, que Céline interprétait comme la vengeance de l’Esprit.

Auteur: Heurcelance Philippe

Info: Dans "Le langage de Céline"

[ fond-forme ] [ manière ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bienséance

Selon [Richard] Sennett, ce qu’il y a de meilleur dans la tradition culturelle de l’Occident trouve son origine dans les conventions qui, jadis, réglaient les relations impersonnelles des gens en public. Ces conventions, qu’on trouve aujourd’hui contraignantes, artificielles et incompatibles avec la spontanéité affective, créaient des barrières de politesse entre les gens, établissaient des limites aux manifestations publiques de l’affectivité, mais encourageaient le cosmopolitisme et la courtoisie. A Londres ou à Paris, au XVIIIe siècle, la sociabilité n’était pas fonction de l’intimité. "Des étrangers pouvaient faire connaissance dans une rue ou dans un jardin et s’adresser la parole sans aucune gêne." Ils possédaient en commun un fonds de "signes publics" qui permettaient à des gens qui n’appartenaient pas au même milieu de s’entretenir poliment et de coopérer, sans devoir, pour autant, dévoiler leurs secrets les plus intimes. Mais cette réserve disparut au XIXe siècle : on se mit à croire que le comportement public d’un individu révélait sa personnalité intérieure. Le culte romantique de la sincérité et de l’authenticité arracha les masques que l’on portait en public, mina la distinction entre vie publique et vie privée. On se mit à considérer le domaine public comme un miroir de soi ; on perdit la capacité de distanciation, et donc de nouer des relations sur le mode du jeu, car le jeu présuppose un certain détachement par rapport à soi-même. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 56-57

[ avantages ] [ dédramatisation ] [ bonnes manières ] [ lubrifiant social ]

 

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Ajouté à la BD par miguel