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état d'esprit

Qu'il y ait des relations entre la bonne humeur et les comportements "prosociaux" n'est pas très étonnant: c'est presque trivial. Ce qui est plus étonnant, c'est à quel point les facteurs qui déclenchent la bonne humeur et les comportements "prosociaux" associés peuvent être futiles ou insignifiants. .. Ainsi, on a montré que l'exposition à certaines bonnes odeurs avait des relations positives avec le fait de se comporter de façon généreuse. Le dispositif mis au point est très simple. Un complice de l'expérimentateur demandait à des personnes qui se trouvaient dans un centre commercial si elles voulaient bien faire la monnaie d'un dollar. Celles qui étaient tout près d'une boulangerie d'où émanaient des odeurs de bon pain ou de viennoiseries le faisaient volontiers; celles qui étaient dans un endroit qui ne sentait rien de particulier le faisaient beaucoup moins. ( Doris, Lack of Caracter. Personality and Moral Behavior.) Dans ce genre d'expérience aussi, on fait l'hypothèse que c'est la bonne humeur liée à la perception de l'odeur agréable qui est déterminante. Et ce qui est frappant, c'est le caractère futile, insignifiant, du facteur qui la déclenche. Il suffit d'une bonne odeur de croissant chaud! D'autres facteurs susceptibles d'induire des comportements "prosociaux" ont été examinés: des effets de groupe, l'influence de la formation philosophique, et enfin la personnalité à titre de contrôle. Ils sont moins futiles, mais aussi moins décisifs.

Auteur: Ruwen Ogien

Info: L'influence de l'odeur des croissants chauds sur la bonté humaine. Ecrit avec et Doris John H.

[ disponibilité ] [ positif ] [ éthologie ] [ manipulation ]

 

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pouvoir

Toujours pour ceux qui ont connu la guerre de 68, il y avait un philosophe à l’époque qui s’appelait Marcuse – Herbert Marcuse, c’est un Allemand – un type incroyable… Il avait des élèves, comme Angela Davis – qui a fichu une pagaille aux Etats-Unis avec les noirs, après ! Ce type nous avait prévenus, il avait compris le truc, il avait dit : "Attention, Mesdames et Messieurs, nous sommes en train de vivre dans le monde – ça touchait le monde entier en 1968 : le Mexique, les Etats-Unis… – nous sommes en train de vivre la toute dernière critique efficace du capitalisme !" Après, Il y aura encore des critiques. Mais elles seront totalement inefficaces. Parce qu’il est en train de s’opérer une révolution dans l’ordre des langages, qui fait qu’on nous enlève tous les mots qui nous servent à nommer négativement le capitalisme – comme "exploitation" – et on nous met à la place des mots qui le nomment positivement, comme "libéralisme", "développement" – (il y en a même qui voudraient qu’il soit durable ! ).
Marcuse appelait ça des concepts "opérationnels", par rapport à un concept, tout court. Vous savez qu’un concept, c’est un truc qui sert à penser une réalité. Un concept opérationnel, ça ne sert plus à penser : ça sert à agir. Dans le sens dans lequel le pouvoir souhaite que vous agissiez.

Auteur: Lepage Franck

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[ manipulation ] [ subversion ]

 

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progressisme

Il n’est pas rare de voir des journalistes de la salle des nouvelles orienter leurs reportages de telle manière qu’ils en viennent objectivement à faire la promotion de l’idéologie diversitaire, comme si leur devoir était de harceler médiatiquement la population pour la rééduquer — dans les bons milieux, on parle plutôt de sensibilisation, cela fait plus chic et moins antidémocratique. Au cœur de cette propagande inavouée, on trouve évidemment l’utilisation de concepts surchargés idéologiquement qui sont présentés comme des termes objectifs sans biais particulier pour décrire la réalité. […]

Il y a à gauche une course à la radicalité qui fait en sorte que celui qui crachera le plus violemment sur le grand méchant homme blanc passera pour le plus brillant théoricien. La gauche radicale joue le rôle de surmoi idéologique des sociétés occidentales : c’est elle qui fixe les paramètres idéologiques du débat public en définissant les concepts qui le structurent et le grand récit qui s’impose aux acteurs politiques et aux mouvements sociaux. Elle commande le rythme et les thèmes de la conversation publique sur le long terme. Elle fabrique la légitimité. Elle y parvient essentiellement par sa maîtrise de l’université qui représente le noyau idéologique du régime diversitaire. Les sciences sociales sont recyclées en disciplines militantes. Elles servent de savoir officiel et font passer pour des vérités scientifiques les dogmes qu’elles cherchent à imposer à tout.

Auteur: Bock-Côté Mathieu

Info: "Quand la radio publique appelle à la censure", in. blog de l’auteur, 3 octobre 2020

[ discours universitaire ] [ empire du bien ] [ manipulation des idées ] [ pouvoir sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éloquence sans fond

Avec Nixon, la politique du spectacle atteint un apogée tragi-comique. Ne s’intéressant ni aux principes ni aux programmes, poussé seulement par l’ambition et par une vague rancune dirigée contre les libéraux cultivés de la côte Est, Nixon consacra la plus grande partie de sa carrière à l’art d’impressionner un public invisible, par ses qualités de dirigeant politique. Les moments déterminants de sa carrière, ces "crises" dont il parle d’une manière si révélatrice, se présentèrent comme autant d’occasions où il fut tenté d’abandonner, mais auxquelles il survécut en démontrant son aptitude à faire face – et, chaque fois, en public. Nixon voyant la politique comme un spectacle et se vantait de pouvoir distinguer une prestation convaincante d’un bide théâtral.

Dans l’affaire Hiss par exemple, il se convainquit de ce que Whittaker Chambers disait la vérité, parce qu’il eut "l’impression que sa prestation n’était pas un jeu d’acteur". Après avoir regardé à la télévision les hearings opposant l’armée et Joseph McCarthy, Nixon remarqua d’un ton méprisant qu’il préférait les acteurs professionnels aux amateurs. Durant sa célèbre "discussion dans la cuisine" avec Nikita Khrouchtchev, Nixon était sûr que ce dernier "jouait la comédie" et, plus tard, il reprocha au maréchal Joukov de sous-estimer l’intelligence du peuple soviétique. "Ils ne sont pas bêtes. Ils savent quand quelqu’un joue la comédie et quand c’est vrai, surtout quand les rôles sont tenus par des amateurs." 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 137-138

[ manipulation médiatique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pouvoir

L'antiterrorisme, contrairement à ce que voudrait insinuer le terme, n'est pas un moyen de lutter contre le terrorisme, c'est la méthode par quoi l'on produit, positivement, l'ennemi politique en tant que terroriste. Il s'agit, par tout un luxe de provocations, d'infiltrations, de surveillance, d'intimidation et de propagande, par toute une science de la manipulation médiatique, de l'"action psychologique", de la fabrication de preuves et de crimes, par la fusion aussi du policier et du judiciaire, d'anéantir la "menace subversive" en associant, au sein de la population, l'ennemi intérieur, l'ennemi politique à l'affect de la terreur. L'essentiel, dans la guerre moderne, est cette "bataille des coeurs et des esprits" où tous les coups sont permis. Le procédé élémentaire, ici, est invariable : individuer l'ennemi afin de le couper du peuple et de la raison commune, l'exposer sous les atours du monstre, le diffamer, l'humilier publiquement, inciter les plus vils à l'accabler de leurs crachats, les encourager à la haine. "La loi doit être utilisée comme simplement une autre arme dans l'arsenal du gouvernement et dans ce cas ne représente rien de plus qu'une couverture de propagande pour se débarrasser de membres indésirables du public. Pour la meilleure efficacité, il conviendra que les activités des services judiciaires soient liées à l'effort de guerre de la façon la plus discrète possible", conseillait déjà, en 1971, le brigadier Frank Kitson ancien général de l'armée britannique, théoricien de la guerre contre-insurrectionnelle.

Auteur: Coupat Julien

Info:

[ contrôle ] [ manipulation ] [ bouc émissaire ]

 

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gematria

Robert Stratton alla étudier la nomenclature au Trinitiy collège de Cambridge. Là-bas il éplucha les textes kabbalistiques écrits des siècles plus tôt, à l'époque où ceux qui deviendraient des nomenclateurs étaient encore appelés des ba'alei et les automates des golems, des textes qui jetaient les bases de la science des noms : le Sefer Yetsirah, le Sodet Razayya d'Eléazar de Worms, le Hayyei ha-Olam ha-Ba d'Abulafia. Puis il disséqua les traités alchimiques qui placaient les techniques de manipulation alphabétique dans un contexte philosophique plus étendu : Ars Magna de Llull, De Occulta Philosophia d'Agrippa et Monas Hieroglyphyca de Dee.

Il appris que chaque nom était une combinaison de plusieurs épithètes, chacune désignant une capacité particulière. Les épithètes étaient créées par compilation de tous les termes décrivant le trait désiré : mots apparentés et étymons, de langues tant vivantes que mortes. Remplacer et permuter les lettre de façons sélective permettait de distiller à partir de ces mots leur essence commune, l'épithète de cette caractéristique. En certains cas les épithètes étaient utilisés comme base d'une triangulation à partir de laquelle étaient forgés des termes servant à qualifier des caracttéristique que ne définissait aucun langage. Le processus reposait sur l'intuition autant que sur les fornules ; la capacuté de choisir les meilleures permutations de lettres relevait d'un art que personne n'aurait pu enseigner.

Il se familiarisa avec les techniques modernes d'intégration et de factorisation nominale (...)

Auteur: Chiang Ted

Info: La tour de Babylone. "Soixante-douze lettres", pp 222, 223

[ guématrie ] [ numération hébraïque ] [ alphanumérique ] [ gématrie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

armée

Dans ses revues, Napoléon demandait aux officiers et souvent même aux soldats dans quelles batailles, à quelles affaires ils avaient combattu; s'ils avaient reçu des blessures graves, il leur donnait la croix. C'est ici, ce me semble, le lieu de raconter un singulier charlatanisme auquel l'empereur eut recours, et qui contribua puissamment à enflammer l'enthousiasme des troupes. Il lui est arrivé de dire à un de ses aides de camp : " Sachez, du colonel de tel régiment, s'il a dans son corps un homme d'élite qui ait fait les campagnes d'Italie ou la campagne d'Egypte ; vous vous informerez de son nom, de son pays, de la position de sa famille, de ce qu'il a fait; vous saurez quel est son numéro dans le rang, à quelle compagnie il appartient, et vous m'en rendrez compte. " Le jour de la revue arrivé, d'un seul coup d'oeil Bonaparte voyait où était l'homme qu'il s'était fait désigner; il s'approchait de lui comme s'il l'eût reconnu, l'appelait par son nom, lui disait : " Ah ! ah! le voilà! Tu es un brave, je t'ai vu à Aboukir. Que fait ton vieux père ? Ah ! tu n'as pas la croix! tiens, je te la donne. " Et alors les soldats enchantés se disaient entre eux : " L'empereur nous connaît tous; il connaît notre famille, il sait ce que nous avons fait. " Quel véhicule donné à des soldats auxquels il parvint à persuader qu'ils pourraient tous devenir un jour maréchaux de l'empire !

Auteur: Bourrienne Louis Antoine Fauvelet de

Info: Mémoires

[ publicité ] [ manipulation ]

 

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pouvoir

Supposons que nous invitions une personne inconnue à jouer aux cartes. Si cette personne nous répond "je ne joue pas", nous interpréterons cela soit comme une incompréhension du jeu, soit comme une aversion pour ce jeu, pour des raisons économiques, éthiques ou autres. Imaginons cependant qu'un homme honorable, connu pour posséder toutes les compétences possibles en matière de jeu, qui en connaît parfaitement les règles et les astuces interdites - mais qui ne peut aimer un jeu et y participer que lorsqu'il s'agit d'un passe-temps innocent - soit invité à se joindre à une compagnie d'escrocs habiles, connus pour être de bons joueurs et auxquels il est égal sur les deux plans, pour participer à une partie.

S'il dit : "Je ne joue pas", en nous mettant à sa place et en regardant ses interlocuteurs dans les yeux nous pourrions compléter ses paroles comme suit : "Je ne joue pas, c'est-à-dire avec des gens comme vous, qui brisent les règles du jeu et le privent de son plaisir. Si vous me proposez de jouer, notre accord mutuel est que nous reconnaissons le caprice du hasard comme notre maître ; alors que vous nommez hasard  la science de vos doigts agiles. De fait je dois soit l'accepter comme tel,  soit courir le risque de vous insulter... ou choisir la honte de vous imiter." ... L'opinion de Socrate peut être résumée par ces mots crus, lorsqu'il dit aux sophistes, hommes éclairés de son temps, "Je ne sais rien".

Auteur: Hamann Johann Georg

Info: Ces mots étaient donc une épine dans leurs yeux et un fléau sur leur dos. Socratic Memorabilia, J. Flaherty, trans. (Baltimore : 1967), pp. 165-167.

[ expertise ] [ savoir-faire ] [ système fermé ] [ aléa ] [ manipulation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

psycho-sociologie

Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut surtout pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes archaïques comme celles d’Hitler sont nettement dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif en réduisant de manière drastique le niveau et la qualité de l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle.

Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations matérielles, médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste... que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.

Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements abrutissant, flattant toujours l’émotionnel, l’instinctif. 

On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon avec un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de s'interroger, penser, réfléchir.

On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme anesthésiant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité, de la consommation deviennent le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: L'obsolescence de l’homme. 1956

[ pnl ] [ manipulation ] [ infobésité ] [ culture de l'émoi ] [ nivellement pas le bas ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

propagande

Les premières campagnes, destinées à féminiser la cigarette en faisant fumer des artistes célèbres, ne donnèrent pas de résultat. Bernays eut alors l'idée d'associer la cigarette au mouvement de libération des femmes, en appliquant une stratégie commerciale simple. En 1929, lors d'une parade publique, un groupe de femmes au premier rang de la manifestation brandit ostensiblement des cigarettes allumées, comme signe de protestation et de revendication. Ces "torches de la liberté" signifiaient le refus de l'inégalité entre femmes et hommes. Cette campagne fut un succès : peut-être fit-elle avancer un peu la cause des femmes, ce qui était l'un de ses objectifs, mais elle bénéficia surtout à la compagnie American Tobacco, dont les chiffres de vente explosèrent. Les débats et les polémiques qui firent suite à la parade des " torches de la liberté " portèrent sur l'image des femmes, leur droit ou non de fumer en public... Le débat lui-même fut une gigantesque campagne publicitaire pour les cigarettes. Nous reverrons que cette "libération" peut passer pour une expression du désir des femmes, mais qu'elle fut surtout l'expression du désir des cigarettiers, qui embauchèrent ainsi gratuitement des agents publicitaires très actifs, et bénévoles... L'histoire est remarquable, car elle fait plus que démontrer le cynisme de certains publicitaires, prêts à rendre une population entière dépendante d'une substance qui s'avérera très toxique, et cause encore aujourd'hui des millions de morts des suites de cancer ou de maladies cardiovasculaires. Elle montre bien l'interdépendance des mouvements de libération, d'émancipation, et de la montée des addictions dans la société.

Auteur: Valleur Marc

Info: Le désir malade, Lattès 2011, pp 118-119 - écrit avec Jean-Claude Matysiak

[ manipulation ] [ consumérisme ] [ jeunesse ]

 

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