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musique

J'avais décidé de faire Loyon Lapèdze en son temps parce qu'agacé par le manque de punch des productions des chanteurs suisses romands. Avec cette question : où est l'énergie de chez nous ? Bon, j'avais vécu un moment aux USA et j'avais pris un peu de recul. Assez vite j'ai compris qu'on la trouvait à la campagne, chez les travailleurs plutôt manuels, capables d'insuffler de la vigueur dans la langue. Du coeur, bien loin des copistes merdouillons de la ville, juste bons à faire du sous-Bashung ou à vous pondre des resucées Souchonesques. Chaque endroit a son énergie. Et les jeunes, en général si perdus, si attirés par le clinquant extérieur... ont partout tendance à ne plus voir ce qu'ils ont sous les yeux. Sentiment multiplié par cent en Suisse ou l'exiguïté et le carcan de l'organisation ternissent la vie jusqu'à l'insupportable. Probable cause de ce complexe vaudois, particulièrement vaudois. Il est patent même chez Ramuz, et on le retrouve jour après jour, chez beaucoup de politiciens du crus. Du coup ils abandonnent leur naturel source et "raffinent", comme on dit ici, bref certains peuvent être à mourir de rire avec leur langage "habillé du dimanche".

Auteur: Mg

Info: 7 nov. 2014

[ helvète ] [ émigration ] [ comprendre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nécropole

Des veilleuses rouges luisaient paisiblement sur des pierres tombales. Des icônes méditaient sur d'autres. Des croix de bois s'abritaient sous des toits pentus. Et les noms s’alignaient, en caractères latins ou cyrilliques, et les titres de noblesse, et les ordres de chevalerie, et les décorations, et les regiments dans lesquels les morts avaient servi, énumérés avec tant d'attendrissement et de minutie qu'on eût cru qu'ils y servaient encore. Ce cimetière, c'était un manuel d'histoire, c'était un armorial, et Sergo eût pu n'y voir que les témoignages du dernier orgueil de ceux à qui plus rien n'appartient et qui se consolent en pensant qu'eux du moins ont appartenu, mais il perçut qu'il s’agissait de bien autre chose : ces princes, ces évêques, ces généraux, et, dans les tombes plus récentes, ces cornettes et ces midships de quatre-vingts ans, ne se voulaient inséparables de leurs distinctions que parce qu'ils se préparaient à rendre compte de l'usage qu'ils en avaient fait. On devinait, sous terre, le bourdonnement de ces guerriers vaincus et désormais invincibles, qui attendaient impatiemment le premier coup de trompette de la parousie pour surgir de terre en tenue de parade. Cette Sainte-Geneviève-des-Bois, c'était déjà la vallée de Josaphat.

Auteur: Volkoff Vladimir

Info: Les Orphelins du Tsar

 

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Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

La peinture est le moins exigeant, le plus commode de tous les arts : le moins exigeant, parce qu'en raison des moyens qu'elle emploie et de l'objet qu'elle représente, lors même qu'elle n'est qu'une oeuvre manuelle, et à peine un art, elle se fait encore bien venir et nous plaît ; ensuite, parce qu'une exécution technique, bien que dépourvue de talent, excite l'admiration des hommes d'un esprit cultivé comme des ignorants, de sorte qu'il suffit d'approcher jusqu'à un certain point de l'art pour être bien accueilli dans une sphère supérieure. La vérité dans les couleurs, dans le dessin, dans la perspective, nous fait déjà plaisir ; et comme l'oeil d'ailleurs est habitué à tout voir, il n'est pas blessé par une forme laide ou même par une image hideuse, comme l'oreille est choquée par un son faux. On tolère les plus mauvaises peintures parce qu'on est accoutumé à voir des objets plus difformes encore. Il suffit donc au peintre d'être artiste seulement jusqu'à un certain degré, pour trouver un public plus nombreux que le musicien qui a un talent égal. Au moins, le peintre médiocre peut toujours travailler seul, au lieu que le musicien faible est obligé de s'associer à d'autres musiciens pour produire quelque effet par l'ensemble.

Auteur: Goethe Johann Wolfgang von

Info: Maximes et réflexions, Première partie, trad. Sigismond Sklower, p.12, Brockhaus et Avenarius, 1842

[ art pictural ]

 

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école

La multiplication des manuels et des cours oraux dans notre enseignement est l'un des plus sûrs indices de notre décadence littéraire. On dit railleusement que ceux qui sont impuissants à aider leurs élèves dans la lecture des ouvrages transcendants écrivent des manuels, ou, du moins, utilisent les manuels écrits par leurs collègues afin de suppléer à leur incompétence. On pourrait définir un manuel : une invention pédagogique pour faire entrer quelque chose dans la tête de ceux qui ne savent pas suffisamment lire pour apprendre plus activement. Les causeries qui se donnent habituellement en classe ne valent pas mieux. Quand les maîtres ne savent plus comment s'y prendre pour lire en commun avec leurs élèves, ils leur adressent une causerie. Les manuels et les vulgarisations de toutes sortes sont écrits pour ceux qui ne savent pas lire ou qui cherchent dans la lecture que des renseignements. En tant que maîtres inanimés, ces livres s'assimilent aux répétiteurs de second ordre qui les ont écrits. Animé ou non, le répétiteur s'efforce d'inculquer des connaissances à ses élèves sans exiger d'eux une activité trop grande ou trop industrieuse. L'art d'enseigner de ces répétiteurs est celui qui exige le moins, chez l'étudiant, de l'art d'apprendre. Ils saturent l'esprit au lieu de l'éclairer. Leur succès se mesure aux capacités d'absorption [sic] de l'éponge.

Auteur: Adler Mortimer J.

Info: Comment lire les grands auteurs, trad. Louis-Alexandre Bélisle, p.72, Le Club des Grands Auteurs, 1964

[ pléthore ] [ ennui ]

 

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célébrité

L'Empereur ressemblait à bien des choses.
A un tennisman pour commencer, car c'est en short blanc et raquette à la main qu'il nous accueillit et nous pria de l'attendre au "salon de conversation" où serait servi le déjeuner. A un noceur sans entrain quand il nous eut rejoints, en costume blanc, ses yeux fatigués protégés par des lunettes noires. A un chef de gang qui s'entourait, selon la rumeur, de jolis drôles, cercles de pouvoir où se cotoyaient les membres d'une secte qui vénérait Bouddha, Jésus et Victor Hugo, une poignée de bonzes fous, quelques catholiques enclins à confondre goupillon et matraque, et un ancien chauffeur de taxi promu chef de la sécurité.
A le voir si fatigué, si mou, on songeait aussi au joueur effréné qui dilapidait des fortunes sur les tapis verts des casinos de la Côte d'Azur, au séducteur auquel ses bonnes fortunes valaient le titre d'Empereur des boîtes de nuit, à un quadragénaire au visage d'adolescent mal dégrossi qui se défiait d'une destinée qui l'avait fait monter sur le trône à l'âge de douze ans. Et enfin au père attentionné qui livrait ses seules batailles dans la chambre de son fils, à coups de polochons, pendant que son pays menacé d'éclatement s'enlisait dans la guerre.
Bref, l'Empereur ressemblait à bien des choses, sauf à un empereur.

Auteur: Masson Christophe

Info: Le Manuel de Géographie

[ démystifier ]

 

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sciences physiques

Ce petit mot "Force", ils en font un support à perruque,

Prêt à recevoir des significations tant étranges que variées, 

Aptes à choquer

Les élèves de Newton....

Ici les phrases du siècle passé 

S'attardent à jouer des tours...

Vis viva et Vis Mortua et Vis

Acceleratrix :-

Ces vieux mots nébuleux qui, dans nos manuels, 

Se cramponnent avec leurs titres,

Et qui, comme les entozoaires, 

Squattent nos organes vitaux.

Mais voyez ! Tait écrit en symboles lucides et clairs

Une petite équation ;

Ainsi la Force devient

Simple variation spatiale

De l'Énergie . 





That small word “Force,” they make a barber's block,

Ready to put on

Meanings most strange and various, fit to shock

Pupils of Newton....

The phrases of last century in this

Linger to play tricks—

Vis viva and Vis Mortua and Vis

Acceleratrix:—

Those long-nebbed words that to our text books still

Cling by their titles,

And from them creep, as entozoa will,

Into our vitals.

But see! Tait writes in lucid symbols clear

One small equation;

And Force becomes of Energy a mere

Space-variation.

Auteur: Maxwell James Clerk

Info: Compte rendu de la conférence de Tait sur la force : B.A., 1876", reproduit dans Bruce Clarke, Energy Forms : Allegory and Science in the Era of Classical Thermodynamics (2001), 19. Le vers de Maxwell a été inspiré par un document présenté à la British Association (B.A.). Il faisait la satire d'une "confusion considérable de la nomenclature" à l'époque, et soutenait le désir de son ami Tait d'établir une redéfinition de l'énergie sur une base thermodynamique.

[ conservatisme terminologique ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

insurrection

Quand la "Commune" […] prit des décisions gouvernementales, ce fut pour tenter, dans des conditions de ville cernée (par les versaillais et par les troupes ricanantes de Bismarck) et pour proclamer le premier gouvernement "fédéraliste" : un gouvernement du peuple de Paris par le peuple de Paris ; du peuple de Paris souverain : c’était, à l’échelle d’une ville, sans prétention sur les autres souverainetés urbaines, le souverain de Jean-Jacques ; ce n’était pas là une aberration. Ce gouvernement expérimental qui n’osa pas toucher au trésor de la Banque de France, par respect de "la propriété", suscita une panique sans précédent, que nourrit la rumeur : son principe parut menacer "la Propriété". […] La répression judiciaire fut à la mesure de la peur, s’étalant sur plusieurs années ; la répression immédiate, sauvage et aveugle, extermina au fusil et au "moulin à café" (la nouvelle mitrailleuse) des milliers d’hommes […]. On éteignit la Commune et les répressions des communards dans l’apologie de Thiers "achetant" (5 milliards) la "libération du territoire" : voir les manuels d’histoire de la IIIe République. On purifia la colline de Montmartre avec un Sacré-Cœur blanc. C’était bien le peuple de Paris, présent dans la commune, qu’il fallait punir pour de longues années (la ville, pendant un siècle, n’eut pas le droit, reconnu aux autres villes de France et à toutes les capitales du monde, d’élire un Maire : elle eut une préfecture de police. 

Auteur: Bellet Roger

Info: Préface de "L'Insurgé", Librairie Générale française, 1986, pages 9-10

[ résumé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

opprimés

S'il est sans doute difficile d'utiliser un seul et même mot pour décrire les conditions qui rendent les vies invivables, le terme de "précarité" semble permettre de distinguer les différents modes "d'invivabilité" : par exemple, celle qui frappe les personnes qui se retrouvent en prison sans procès, celle des personnes qui vivent dans des zones de guerre ou dans des zones occupées, des personnes qui se retrouvent exposées à la violence et à la destruction sans sécurité ni solution, des personnes qui sont obligées d'émigrer et de vivre dans des zones frontalières, dans l'attente qu'on ouvre les frontières, que la nourriture arrive et que leur statut de clandestins prenne fin ; des personnes dont la condition est celle d'une force de travail négligeable et consommable, pour qui la perspective d'une assistance stable recule toujours, qui vivent au jour le jour dans un horizon temporel effondré, qui ressentent dans leur ventre et dans leurs os la souffrance de voir leur futur compromis, et qui essaient d'éprouver quelque chose, mais qui redoutent davantage encore ce qu'elles pourraient éprouver. Comment peut-on se demander quelle est la meilleure vie à mener quand on sent qu'on n'a aucun pouvoir pour diriger sa vie, quand on n'est pas sûr d'être en vie, quand on se bat pour éprouver la sensation qu'on est en vie et, qu'en même temps on a peur de cette sensation et qu'on a peur aussi de vivre de cette manière ?

Auteur: Butler Judith

Info: Qu'est-ce qu'une vie bonne ? Manuels Payot. p. 72-73. 2014.

[ boat people ] [ réfugiés ] [ parias ] [ empathie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

politesse

[...] depuis le XVIe siècle, en Occident, les populations régulent leur comportement d’une façon de plus en plus drastique, comme en témoigne la rigidification spectaculaire des bonnes manières au fil des siècles.

Au Moyen Age, par exemple, les rapports sociaux entre individus de la noblesse étaient régis par le code de la "courtoisie". Or, quand on examine dans le détail le degré de répression imposé par ces règles, on réalise combien elles étaient alors laxistes. Les manuels qui réglementaient les manières de table prescrivaient par exemple de ne pas se servir de la même cuillère que son voisin, de ne pas remettre à sa place une tranche de pain qu’on avait mordue ou l’os qu’on avait rongé, de ne pas cracher au milieu des convives, de ne pas nettoyer ses dents avec la nappe ou encore de ne pas violenter les domestiques devant ses hôtes ! Comble de l’impudence, nous disait-on, certaines personnes, lors des dîners, se mouchaient dans la main qui leur servait à prendre les mets dans le plat commun ! Il est bien évident à notre époque que de telles recommandations n’auraient plus de raison d’être ; jamais un manuel de savoir-vivre ne prendrait encore la peine de proscrire des comportements aussi rustres à nos yeux. Si les manuels de l’ère chevaleresque accordaient autant d'importance à ces prescriptions, c’est bien que, dans les faits – du moins doit-on le supposer –, elles étaient rarement suivies.

Auteur: Isabel Thibault

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/07/08/malaise-civilisation-thibault-isabel/

[ évolution ] [ bien se comporter à table ] [ historique ] [ us et coutumes ] [ savoir-vivre ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

Luther est vigoureusement soutenu dans son action en matière de pédagogie par Philippe Schwarzerd dit Mélanchton (1497-1560). (...) Convaincu de l'importance morale de la formation intellectuelle, il étudie la théologie auprès de Luther, mais intervient dans toutes sortes de disciplines, du grec à l'histoire et à l'astronomie. L'influence du "précepteur de la Germanie" est immense : Mélanchton publie lui-même un grand nombre de manuels pédagogiques, et son enseignement attire de nombreux auditeurs. C'est la fin de l'"éducation par les actes" au profit de l' "éducation par le livre", avec le double objectif, de donner aux enfants les moyens d'assurer leur protection contre le mal (par la lecture de la Bible), et de s'intégrer pleinement à une société qui devient elle-même plus alphabétisée (le modèle sera encore à la base de l'action de Francke à Halle à la fin du XVIIe siècle). L'avance de l'Europe protestante en matière d'alphabétisation, voire de formation scolaire, trouve son origine dans ces prises de position.
Par ailleurs Luther est un intellectuel au sens moderne du terme -il est un clerc et un spécialiste du livre, qui travaille lui-même dans les livres et dans les bibliothèques, mais il se préoccupe aussi de transmettre la doctrine au plus grand nombre possible. (...) Sa réflexion en matière de pédagogie témoigne de l'importance qu'il attache au livre, et un "Propos de table" de 1532 rappelle qu'effectivement il a probablement été l'auteur le plus lu de son époque.

Auteur: Barbier Frédéric

Info: Histoire des bibliothèques: D'Alexandrie aux bibliothèques virtuelles. Chapitre 4. Le temps de l'homme 1439-1545, Des bibliothèques collectives Mélanchthon

[ culture écrite ]

 

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