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plage

Gwenn, pilleuse d'épaves, allait à la marée glaner sur le sable jaune des vieux morceaux de bois blanchis et rongés par le sel, mille fois poncés par le ressac, en ramassait un, examinait sa forme à la lumière hivernale. On se foutait d'elle, qui vidait ses poches pleines de cailloux bizarres et de débris de verre tintinnabulant dans ses mains. Elle encombrait la table de la cuisine de pieuvres de bois mort alors qu'on prenait l'apéro au retour de la plage. Imaginez le tableau, des os de goélands, c'était cradingue, elle nous les mettait sous le nez, et les plumes avec, ça schlinguait la marée et c'était Bysance
Oh, petite fille de la mer, ma sirène aux cheveux d'or, aux yeux trempés dans le ciel défiant le Grand Astre, obstinée, espiègle, ma soeur des après-midi d'été, quand je te vois arpenter la grève blanche à marée basse, penchée sur le sable, ma complice des tapages nocturnes et des danses barbares, je viens te dire adieu.

Auteur: Bellec Hervé

Info: La nuit blanche

[ enfance ] [ eulogie ]

 

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nostalgie

Gwenn, pilleuse d'épaves, allait à la marée glaner sur le sable jaune des vieux morceaux de bois blanchis et rongés par le sel, mille fois poncés par le ressac, en ramassait un, examinait sa forme à la lumière hivernale. On se foutait d'elle, qui vidait ses poches pleines de cailloux bizarres et de débris de verre tintinnabulant dans ses mains. Elle encombrait la table de la cuisine de pieuvres de bois mort alors qu'on prenait l'apéro au retour de la plage. Imaginez le tableau, des os de goélands, c'était cradingue, elle nous les mettait sous le nez, et les plumes avec, ça schlinguait la marée et c'était Bysance

Oh, petite fille de la mer, ma sirène aux cheveux d'or, aux yeux trempés dans le ciel défiant le Grand Astre, obstinée, espiègle, ma sœur des après-midi d'été, quand je te vois arpenter la grève blanche à marée basse, penchée sur le sable, ma complice des tapages nocturnes et des danses barbares, je viens te dire adieu.

Auteur: Bellec Hervé

Info: La nuit blanche

[ enfance ] [ deuil ] [ copine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

Par une après-midi brûlante et figée, il l'emmena voir le planétoport, juste derrière l'horizon. Leur plus long trajet maritime à ce jour. Le vent gonflait les voiles et l'océan virait presque au noir sous la coque, sans rien perdre pourtant de sa transparence. Les yeux baissés, Jalila s'imaginait capable de distinguer les formes blanches fuyantes des grands léviathans des mers qui, s'il fallait en croire les légendes régionales, avaient autrefois occupé les qasrs, ces palais rocheux en ruines qu'elle avait longés en descendant de Tabuthal. Lassés du soleil, ils avaient regagné l'océan qui leur avait donné naissance, y précipitant toutes leurs richesses. Les joyaux brillaient au fond de l'eau puis remontaient en surface sous les lunes jumelles d'Habara, transformés en parterres de fleurs des marées. C'était Kalal qui avait raconté à Jalila cette partie de l'histoire. Contrairement à la plupart des habitantes de la côte, il s'intéressait à la vie qu'elle avait menée dans l'obscurité étoilée de Tabuthal et lui parlait en échange de l'océan.

Auteur: MacLeod Ian R.

Info: Poumon vert

[ décor ] [ dialogue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

décor

De hautes maisons de pierre peintes de couleurs vives s'étageaient sur le versant de la falaise jusqu'au bord de l'eau, formant un fouillis de toits et de fenêtres superposés. Hors des remparts, au pied des falaises plus basses ceignant la ville au midi, s'étendaient des kilomètres de champs et de pâturages disposés en terrasses et protégés par des digues, jolis comme des tapis à motifs variés. Partant des murs de la cité au bord de la falaise, chevauchant digues et dunes, filant droit au-dessus de la plage et de ses sables lavés par la marée, luisants de propreté, se dressait une chaussée qui, à grandes enjambées sur ses immenses arches de pierre, reliait la cité à une étrange île sombre émergeant des sables. C'était le Roc, saillie monstrueuse se détachant en noir sur la surface plane, lisse et polie des sables, lugubre, implacable, coiffée d'une arche et d'une tour dont les formes tourmentées dépassaient en fantastique tout ce que le vent et la mer eux-mêmes auraient pu façonner.

Auteur: Le Guin Ursula K.

Info: Le Cycle de Hain, tome 2 : Planète d'exil, chap. 1

[ science-fiction ] [ imaginaire ]

 

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raz de marée

Une grosse bouffée blanche, qu'elle prend d'abord pour de la fumée, s'élève le long des maisons et des pins qui délimitent la côte. Mais ce n'est pas de la fumée, c'est une longue masse d'eau qui explose par-dessus la digue, fracassant tout sur son passage. Un instant plus tard arrive le bruit : sourd et menaçant, comme un roulement de tonnerre emplissant l'air, tandis que l'eau pulvérise le rivage et commence à attaquer la plaine, s'engouffre dans les maisons et les submerge. Son corps noir et massif couronné d'écume bouillonnante s'écrase contre l'école élémentaire et l'engloutit en l'espace de quelques secondes. Yuki aperçoit une petite voiture blanche happée par la vague, puis quelque chose d'autre, de carré, en forme de boîte. Une cabane ? Non, quelque chose de plus grand : une petite maison – une maison ! – qui se brise en mille morceaux sous ses yeux. Et toute cette eau sombre semble prendre de la vitesse, en même temps que son rugissement se fait de plus en plus effroyable.

Auteur: Sedgwick Julian

Info: Tsunami Girl

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

exception

Une configuration moléculaire est stable en vertu des mêmes principes quantiques qui produisent les mutations mais qui, normalement, mettent un barrage énergétique entre une configuration et une autre. Comme la structure de l’organisme est gouvernée par les gènes, l’organisme tout entier est donc un cristal a-périodique, stable comme une molécule au zéro absolu ; il échappe au principe de Carnot et à la marche vers l’entropie maxima et la désorganisation. Il ne va pas "de l’ordre au désordre". Il ne va pas non plus "du désordre à l’ordre". En d’autres termes, son ordre n’est pas statistique comme celui des lois secondaires de la physique. Il va "de l’ordre à l’ordre" ; l’ordre fondamental étant celui des chromosomes, qui a la propriété, non seulement de conserver la structure organisée, mais de s’imposer et de s’accroître, en "extrayant de l’ordre" du milieu extérieur, "en se nourrissant d’entropie négative". L’organisme est, par là, un "mécanisme pur", pareil à un système planétaire sans marées, ou à une horloge qui fonctionnerait sans aucune friction ni échauffement, et sans aucune décadence statistique.

Auteur: Ruyer Raymond

Info: Néo-finalisme, pages 187-188

[ monade ] [ singularité ] [ perfection ] [ épigénétique ] [ métaphore ] [ sur-sens ] [ contre-sens ] [ spéculation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Gaïa

La planète était un organisme pensant multi complexe qui harmonisait en virtuose une infinité de plans interconnectés. Il suffisait de se concentrer sur un point pour pouvoir en déguster des détails : lunaire attente de la grande araignée contemplative des cavernes, accroupie au coin de sa toile obscures. Réflexions lentes parce que fouillées émanant des grandes strates minérales continentales, occupées sans cesse, épaule contre épaule, à trouver une place confortable. Gamberges exploratoires inquiètes secrétées par d'organisées et craintives sociétés de fourmis. Profonde méditation verticale d'un sequoia isolé sous la pluie. Puis d'un deuxième, d'un troisième... Vive insouciance miroitante projetée par d'innombrables et bondissants dauphins blanc argent. Envahissante arrogance égocentrée d'une société humaine tentaculaire et compulsive qui faisait penser à un vernis non adapté sur une mappemonde. Admiratives incrédulités pensives de milliards et de milliards d'extrémités végétales caressées par les vents, rassemblées en marées douces. Interminables litanies dubitatives sourdant des nuages, de toutes tailles, isolés ou en groupes... Oniriques ruminations rêveuses d'ours de l'hémisphère nord en hibernation. Electriques pulsions de colère interne de chats domestiques indument sortis de leurs sommeils... Avec en arrière-plan toujours, toujours...

La pesante et maternelle pulsion de l'océan terrestre.

Auteur: Mg

Info: 4 septembre 2015

[ simultanéité ] [ aqua simplex ]

 

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dialogue

- Sans vouloir vous choquer, Tom, la première fois que je l'ai vue, elle était en train de se couvrir de ses propres excréments.
- Je ne suis pas choqué.
- Pourquoi ?
- Je l'ai déjà vue se couvrir de merde. Ça choque la première fois. Eventuellement la deuxième. Ensuite on s'habitue et cela devient une composante du décor.
- Où l'avez-vous vue la première fois ?
- A San Francisco. Elle faisait une tournée de lectures. Elle s'est retrouvée dans un authentique asile de fous. L'endroit le plus sinistre que j'aie jamais vu. J'étais incapable de dire si se tartiner de merde relevait de l'expression de la haine de soi ou d'une façon personnelle de repeindre sa chambre.
- Vous faites de l'humour sur la psychose de votre soeur. Vous êtes vraiment quelqu'un de bizarre !
- C'est la manière sudiste, docteur.
- La manière sudiste ? dit-elle.
- L'immortelle expression chère à ma mère. Nous rions quand la douleur se fait trop forte. Nous rions quand la pitié de l'humaine condition devient trop pitoyable. Nous rions quand il n'y a rien d'autre à faire.
- Quand pleurez-vous ?
- Après avoir ri, docteur. Toujours. Toujours après avoir ri.

Auteur: Conroy Pat

Info: Le Prince des Marées

[ fiente ] [ folie ]

 

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décadence

Les catholiques modernes, monstrueusement engendrés de Manrèze et de Port-Royal, sont devenus, en France, un groupe si fétide que, par comparaison, la mofette maçonnique ou anticléricale donne presque la sensation d’une paradisiaque buée de parfums, et Dieu sait, pourtant, que, de ce côté-là, les intelligences et les cœurs n’ont plus grand’chose à recevoir, maintenant, pour leur porcine réintégration, de l’animale Circé matérialiste !

Il est vrai qu’on n’a pas encore abattu toutes les croix, ni remplacé les cérémonies du culte par des spectacles antiques de prostitution. On n’a pas non plus tout à fait installé des latrines et des urinoirs publics dans les cathédrales transformées en tripots ou en salles de café-concert. Évidemment, on ne traîne pas assez de prêtres dans les ruisseaux, on ne confie pas assez de jeunes religieuses à la sollicitude maternelle des patronnes de lupanars de barrière. On ne pourrit pas assez tôt l’enfance, on n’assomme pas un assez grand nombre de pauvres, on ne se sert pas encore assez du visage paternel comme d’un crachoir ou d’un décrottoir… Sans doute. Mais toutes ces choses sont sur nous et peuvent déjà être considérées comme venues puisqu’elles arrivent comme la marée et que rien n’est capable de les endiguer.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, page 221

[ rien à sauver ] [ mauvais présages ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déhiérarchisation

Que faire si nous ne pouvons ni avancer ni reculer ? Déplacer notre attention. Nous n’avons jamais ni avancé ni reculé. Nous avons toujours activement trié des éléments appartenant à des temps différents. Nous pouvons trier encore. C’est le tri qui fait le temps et non pas le temps qui fait le tri. Le modernisme — et ses corollaires anti- et postmodernes — n’était qu’une sélection faite par un petit nombre au nom de tous. Si nous sommes plus nombreux à récupérer la capacité de trier nous-mêmes les éléments qui font partie de notre temps, nous retrouverons la liberté de mouvement que le modernisme nous déniait, liberté qu’en fait nous n’avions jamais vraiment perdue. Nous n’émergeons pas d’un passé obscur qui confondait les natures et les cultures pour parvenir à un futur où les deux ensembles se sépareront enfin nettement grâce à la continuelle révolution du présent. Nous n’avons jamais été plongés dans un flux homogène et planétaire venu soit de l’avenir, soit du fond des âges. La modernisation n’a jamais eu lieu. Ce n’est pas une marée longtemps montante qui refluerait aujourd’hui. Il n’y a jamais eu de marée. Nous pouvons passer à autre chose, c’est-à-dire revenir aux multiples choses qui ont toujours passé de façon différente.

Auteur: Latour Bruno

Info: Nous n'avons jamais été modernes. Essai d'anthropologie symétrique. P 49

[ redistribution des rôles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel