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gemellité

Maman avait l'habitude de dire que nous étions la même âme séparée en deux et que nous marchions sur quatre pattes. C'est tellement artificiel de naître ensemble et de mourir séparément.

Auteur: Ramone Melodie

Info: After Forever Ends

[ jumeaux ]

 

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gêne

Lorsque nous marchions au soleil le long de quelque ruelle isolée, et que nos corps se touchaient incidemment comme le font certainement les atomes pour générer la lumière, nous nous séparions en un clin d'œil tout en fronçant les sourcils.

Auteur: Di Lascia Maria Teresa

Info: Passagio in Ombra, p. 229

[ timidité ] [ contre nature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

chasse

Ma foi, en ces hautes latitudes, nous trouvâmes de telles quantités de phoques et de morses que nous ne savions tout bonnement pas quoi en faire. Ils étaient des centaines et des centaines étendus là ; nous marchions parmi eux et les frappions à la tête, en riant de bon coeur devant cette abondance créée par Dieu.

Auteur: Welzi Jan

Info: cité par W. Vollmann William dans Les fusils

[ inconscience ] [ barbarie ]

 

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agaçante

Nous avions un parent pour lequel mon père avait peu d'amitié. Le pauvre homme mourut un jour - et nous l'avons accompagné jusqu'à sa dernière demeure qui était extrêmement éloignée de la précédente. Il avait fallu se lever de grand matin, il faisait extrêmement chaud et nous marchions depuis bientôt une heure, lorsque mon père se tourna vers moi et me dit, à voix basse, d'une inexprimable manière : - Je commence à le regretter !

Auteur: Guitry Sacha

Info: Mes Médecins, Cinquante ans d'occupations, Presses de la Cité 1993 <p.360>

[ bourgeoise ]

 

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germinal

L'hiver, nous marchions dans le noir, loin de tout éclairage, la lumière la plus proche apparaissant parfois comme un trait pâle à l'horizon et, pour peu que le ciel soit dégagé à ce moment-là, j'avais l'impression de me trouver quelque part dans l'univers, parmi les étoiles et les planètes, tandis qu'à la belle saison la lumière semblait rehausser le monde autour de nous : les champs, les arbres, la terre et l'herbe, plus drue et plus grasse à mesure que nous approchions de la Saint-Jean.

En cette saison, l'ensemble était encore ténu, le paysage n'avais pas cette opulence que lui apportait l'été, le vert des arbres commençait tout juste à poindre, car le mois d'avril, c'est cela : des bourgeons, des germes, l'incertitude, l'hésitation. Avril se trouve entre le grand sommeil et le grand bon. Avril, c'est l'envie de passer à autre chose, sans que l'on parvienne à définir ce qu'est cette autre chose.

Auteur: Knausgaard Karl Ove

Info: Au printemps

[ mois ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

amitié

5 janvier 1940
Me suis découvert des affinités avec un jeune catalan, Jordi de son prénom, militant du POUM, sur le front de Madrid. Nous parlons Garcia Lorca, parlons Lope de Vega, jouons aux échecs. Il est polyglotte, d'une exquise finesse et lettré.
(...)
16 janvier 1940
Nous marchions lentement, en silence, sur la route glissante, sombre malgré la neige fraîchement tombée. En me laissant, il dit : "Je crois savoir que nous, les Espagnols, on nous fera quitter Mittersheim demain ..." Je sens que, tout comme moi, il regrette que notre amitié naissante doive être coupée si tôt. Je le suis des yeux, fine silhouette fantomatique bientôt dissoute dans la nuit où pas une lueur ne brille, lorsque je l'entends qui revient sur ses pas.
- Adios, companero, dit-il. Ah, tu connais ce vers de Byron ?
Let me, or happy or unhappy,
Learn to anticipate my immortality.
Nous nous sommes longuement étreints.
En notant ceci, je me rends soudain compte que je ne connais pas son nom de famille.

Auteur: Malaquais Jean

Info: Journal de guerre suivi de Journal du métèque 1939-1942

[ rencontre ] [ complicité ] [ séparation ]

 

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éclore

Avant même de naître, je crois que nous marchions. Nous étions déjà debout, la horde entière étalée en arc, déjà fermes sur fémurs et nous avancions avec nos carcasses raclées et nos côtes nues, les rotules rouillées de sable, à griffer le roc avec nos tarses. Nous avons marché longtemps ainsi, tous ensemble, à chercher la première de toutes nos prairies. Nous n’avons jamais eu de parents : c’est le vent qui nous a faits. Nous sommes apparus doucement au milieu de la friche armée des hauts plateaux, à grandes truellées de terre voltigée pris dans nos ossements, par l’accumulation des copeaux de fleurs, dit-on aussi, sur cette surface qui allait devenir notre peau. De cette terre sont faits nos yeux et de coquelicots nos lèvres, nos chevelures se teintent de l’orge cueilli tête nue et des graminées attirées par nos fronts. Si vous touchez les seins d’Oroshi, vous sentez qu’ils sortent du choc des fruits sur son torse, et mûrissent toute une vie. Ainsi en est-il des animaux et des arbres, de tout ce qui est : seuls naissent vraiment les squelettes, seuls ont une chance ceux qui se dressent au-dessus de leur paquet d’os et de bois, en quête d’une chair, en quête d’une écorce et d’un cuir, de leur pulpe, en quête d’une matière qui puisse, en les traversant, les remplir.

Auteur: Damasio Alain

Info: La Horde du Contrevent

[ effort ] [ survie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

non-voyant

C'est une question exclusive, exotique et surtout pas sérieuse... Elle ressemble à ce monde "occulocentriste" dans lequel trop peu de choses sont pensées pour ceux qui ne voient pas... Un jour, je suis allé au vernissage d'une exposition de sculptures de nus. Je les ai "regardées de près", avec mes mains, mais l'ami qui m'accompagnait m'a supplié de partir : dans la galerie, tout le monde était choqué que je touche ces corps ! Et ce n'était que des corps de pierre ! (...)
La plupart du temps, ni les objets ni les personnes ne nous sont accessibles... Dans ce cas, comment penser à la beauté ? Tant que vous n'aurez pas compris qu'il y a d'autres regards, sans les yeux, nous vivrons dans un monde barbare... C'est pour ça que je suis photographe : pour vous rejoindre dans votre univers et vous proposer un autre point de vue. Mais vous, que faites-vous pour me rejoindre ? Les aveugles ont une idée de la beauté bien plus universelle qu'on ne le croit, et bien plus profonde que "l'occulocentrisme" totalitaire que votre monde nous impose.
(...)
Dostoïevski a dit : "La beauté sauvera le monde." Il est temps que nous marchions, ensemble, vers quelques utopies, pour que quelque chose de nouveau puisse arriver ! Mon ami Pier Paolo Piccinato sculpte des chrysalides qu'on regarde en les tenant dans le creux de la main, pour les voir sous une lumière d'une autre nature. Et ces sculptures tactiles deviennent le contraire de votre question : un moyen d'échanger et de se rencontrer à égalité, pour partager la vraie beauté.

Auteur: Bavcar Evgen

Info: in Aveugle de Sophie Calle, Actes Sud 2011, à la question : qu'est-ce que la beauté pour vous

[ témoignage ]

 

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couple

Or il arriva que, le lendemain, le destin me réserva un don différent et unique : la rencontre avec une femme, jeune et faite de chair et d'os, chaude contre ma jambe à travers nos manteaux, allègre au milieu du brouillard humide des vallées, patiente, savante et sûre tandis que nous marchions dans les rues encore bordées de décombres. En quelques heures, nous sûmes que nous nous appartenions, non pour une rencontre mais pour la vie, ainsi qu'il en a été. En quelques heures, je m'étais senti neuf et plein de puissances nouvelles, lavé et guéri de mon long mal, prêt enfin à entrer dans la vie avec joie et vigueur ; le monde, autour de moi, était lui aussi soudainement guéri, et exorcisés le nom et le visage de la femme qui était descendue aux enfers avec moi et n'en était pas revenue. Mon écriture même devint une aventure différente, non plus l'itinéraire douloureux d'un convalescent, d'un homme qui mendie de la pitié et des visages amis, mais une construction lucide, qui avait cessé d'être solitaire – une œuvre de chimiste qui pèse et sépare, mesure et juge sur des preuves sûres, et s'ingénie à répondre aux pourquoi. À côté du soulagement libérateur qui est le propre de celui qui est de retour et raconte, j'éprouvais maintenant dans l'écriture un plaisir complexe, intense et nouveau, semblable à celui que j'avais éprouvé, étudiant, en pénétrant dans l'ordre solennel du calcul différentiel. Il était exaltant de chercher et de trouver, ou de créer, le mot juste, c'est-à-dire mesuré exactement, bref et fort, de tirer les choses du souvenir, et de les décrire avec le maximum de rigueur et le minimum d'encombrement. Paradoxalement, mon bagage de souvenirs atroces devenait une richesse, une semence ; il me semblait, en écrivant, croître comme une plante. Dans le train de marchandises du lundi suivant, pressé au milieu de la foule ensommeillée et emmitouflée dans les cache-nez, je me sentais joyeux et décidé comme jamais avant ni après. J'étais prêt à défier le monde entier et tout le monde.


Auteur: Levi Primo

Info: ​​​​​​​Le Système périodique

[ amour ] [ fertilisant ] [ contact ] [ rapprochement ]

 

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