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imagination

"Ne pourrions-nous admettre que le but de la vie consiste tout simplement à voir ?" John Gray
...dans les croyances primitives du Nord, les yeux étaient le germe de ce que les religions ultérieures il est convenu d'appeler l'âme. En eux s'allumait la force de l'esprit. Regarder était synonyme d'être.
Pour les animistes, chaque pierre, arbre, montagne ou rivière est doté d'une âme. Rien d'étonnant à ce que toute la nature nous regarde en silence. Combien de fois, roulant ma bosse sur les sentiers du Nord, ai-je eu l'impression d'être observé, comme si quelqu'un me regardait sans cesse, m'épiant d'un fourré, scrutant depuis les montagnes, regardant du fond d'un lac. Cette impression est encore renforcée par le silence exceptionnel de la nature du Nord, par son mutisme.

Auteur: Wilk Mariusz

Info: Dans les pas du renne

[ se sentir épié ]

 

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art officiel

Aucun sculpteur n'a le droit de refuser son participation au concours organisé à cet effet. Dans un délai de neuf mois, cinquante-quatre artistes doivent présenter leur projets. Dieu merci, Ladislav Saloun est déjà mort ! disent les habitants de Prague à propos du sculpteur tchèque le plus réputé. Pour ne pas remporter le concours, Karel Pokorny, considéré comme son successeur, dessine le chef suprême avec les bras grands ouverts dans un geste amical, donnant ainsi à Staline un petit air de Jésus.

A présent, Otakar Svec façonne son modèle à la va-vite et - selon la rumeur - sous l'effet de deux bouteilles de vodka. C'est un honnête homme, aussi plagie t-il volontairement un projet d'avant-guerre représentant Miroslav Tyrs, un activiste bourgeois que le communistes n'apprécient guère.

Hélas, il gagne.

Auteur: Szczygiel Mariusz

Info: Gottland. A propos de la statue géante de Staline à Prague

[ beaux-arts ] [ absurde ] [ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

périple

Deux ou trois jours avant mon départ pour le Labrador, j'avais accueilli l'écrivain voyageur italien Paolo Rumiz.
(...) il me dit qu'il n'emportait plus aucun livre depuis des années, car un livre, c'était comme un père, il te prenait par la main pour te guider, or en route il préférait lire les paysages et les visages.
(...) à chaque nouveau voyage, il réduisait ses bagages et se préparait ainsi à son ultime expédition. En partant, Paolo me fit cadeau d'un carnet avec un magnifique poème en exergue :
"Voyager, c'est construire des ponts et en même temps les détruire derrière soi
Ce n'est pas chercher la certitude mais renoncer à la trouver
C'est tout miser sur une carte, c'est comme une renaissance
Voyager, c'est marcher et donc c'est une histoire, notre unique compagne."

Auteur: Wilk Mariusz

Info: Dans le sillage des oies sauvages, p 134

[ poésie ]

 

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Intelligence artificielle

La temporalité algorithmique est inconcevable pour notre entendement. La connaissance du Go par l'humanité s'est accumulée sur des milliers d'années et s'est transmise par la culture orale, les livres et autres proverbes. Pour devenir un joueur de Go de niveau international, il faut dédier son existence à son étude pendant de longues années.

AlphaGo Zero n'a eu besoin que de quelques jours pour absorber cet héritage et balayer les années de travail pour l'acquérir. En sus, l'IA a développé des pratiques nouvelles et parfois contradictoires avec le savoir que nous avions sur l'art de jouer au Go. Force est de constater que le facteur limitant d'AlphaGO est d'avoir été contraint d'étudier à partir de l'Homme. Dès lors qu'AlphaGo Zero n'a joué que contre lui-même, l'IA n'a plus été inhibé dans son apprentissage par le facteur humain.

Auteur: Bertolucci Marius

Info: L'Homme diminué par l'IA

[ vitesse ] [ homme-machine ] [ force brute cybernétique ] [ dépassement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pouvoir

Lucius Apuleius Saturninus, tribun du peuple se débarrassa de l'opposition de son collègue Baebius en le faisant lapider par le peuple. Il tua son concurrent Aulus Nunnius, fut réélu tribun de la plèbe, affecta de nouvelles colonies en Sicile, Achaïe et Macédoine et prit pour acheter les terres l'or de Caepion acquis par ruse ou le crime. Ensuite, tribun pour la troisième fois, et pour que son complice Glaucia puisse devenir préteur, il fit tuer le concurrent de celui-ci sur le Champ de Mars. Marius armé d'un sénatus-consulte par lequel les consuls devaient faire en sorte que la république ne subisse aucun dommage, poursuivit Saturninus et Glaucia sur le Capitole, les assiégea, coupa les canalisations d'eau alors qu'il faisait torride et les obligea à se rendre. Saturninus s'était enfui dans la curie, il fut tué à coups de pierres et de tuiles. Un sénateur du nom de Rabirius porta par plaisanterie sa tête au cours d'un repas.

Auteur: Aurelius Victor

Info: De viris illustribus

[ assassinat ]

 

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pardon

Il est de notoriété publique que dans les archives déclassés de la Sécurité vous avez trouvé les noms de deux cent soixante-trois personnes, y compris certains de vos amis, qui vous ont régulièrement dénoncé. Avec votre femme, vous avez pourtant décidé de ne pas rendre publics ces noms et de ne prendre d'aucune façon votre revanche sur ces personnes. D'où vous vient cette indulgence ?

- C'est parce que je suis écrivain, répond Pavel Kohout sans la moindre hésitation.

- Quel rapport ?

- Un écrivain ne doit pas seulement voir l'acte commis par l'homme sur lequel il écrit. Il doit aussi considérer la vie de cet homme, vingt ans plus tôt et vingt ans plus tard. Il doit connaître ses arrière-grands-parents, ses grands-parents, ses parents, ses enfants, ses petits enfants est ses arrière-petits-enfants. Il doit avoir une vision de cet homme avant sa naissance et après sa mort. Et c'est alors seulement qu'il comprend tout.

Auteur: Szczygiel Mariusz

Info: Chacun son paradis

[ compréhension ] [ distanciation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

L'IA ne saurait se réduire à une simple évolution linéaire de la technique informatique ; elle porte en elle un potentiel révolutionnaire de tout ce que nous connaissons et de tout ce que nous sommes. En ce sens, faisant écho à Freud, qui voit dans les avancées de la science trois blessures narcissiques portées à l'humanité, le philosophe Mark Alizart en entrevoit une quatrième avec l'émergence de ces machines pensantes en mesure de nous dépasser.

Rappelons les trois premières pour saisir l'ampleur de la menace. La première faille narcissique fut la découverte pour l'Homme de ne pas être au centre de l'Univers, grâce à Copernic. La deuxième faille narcissique fut la découverte pour l'Homme de ne pas être une espèce à part dans le règne du vivant, mais seulement le fruit de l'évolution, grâce à Darwin. La troisième faille fut la découverte pour l'Homme, ou plus précisément pour le moi, de ne pas être maître dans sa propre maison, selon la célèbre formule de Freud.

Auteur: Bertolucci Marius

Info: L'Homme diminué par l'IA

[ évolution ] [ humilité ] [ anthropocentrique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

marginalité

Aujourd'hui, "utopie", pour moi, ça veut dire aussi hors de l'histoire. L'histoire, aujourd'hui, c'est l'Europe, la mondialisation, la centralisation. Mon utopie, c'est de dire: laissons les gens vivre au niveau du sol, comme disait Fernand Braudel. La cour [filmée dans Marius et Jeannette], c'est le niveau du sol. Je pense qu'il faut que soient préservés des pans entiers du monde à l'écart du mouvement précipité de l'histoire. Que des gens vivent en marge, dans le bon sens du terme. Je me souviens que Braudel disait que l'écart entre les chiffres officiels de la production de chaussures à Milan et les chiffres réels prouvait la bonne santé de la société italienne. Pour lui, c'était la preuve que le niveau du sol fonctionnait, et au niveau du sol les gens sont heureux. Contrairement au discours misérabiliste qui se lamente sur "ceux que la prospérité économique laisse au bord du chemin", je pense qu'on peut être très heureux au bord du chemin. A condition de n'y être pas seul et de faire bloc.

Auteur: Guédiguian Robert

Info: Première, décembre 1997

 

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saison estivale

La fin de l'été, aux Solovki, fait penser à un rêve : l'horizon émerge des brumes comme une histoire interrompue au milieu d'un mot, le ciel est gris cendré, la mer d'un gris nacré, et dans l'air c'est l'été de la Saint-Martin. Çà et là, les bouleaux s'enflamment, les herbes jaunissent, la mousse embaume. La terre est recouverte d'une brume grise où dorment prés et marécages ; les lacs aussi semblent sommeiller, rêvant des arbres et des gens penchés au-dessus d'eux. Les gens s'attristent de voir l'été finir et boivent pour prolonger ce rêve. Seulement parmi les oiseaux retentit le vacarme qui précède le voyage : les canards apprennent à nager à leurs petits, les vanneaux pressent au départ, les canards mandarins s'énervent, et les plongeons manigancent quelque chose. Brusquement l'automne est là... ... Nous salons harengs et bolets. Les nuits, sur l'archipel rallongent, comme les ombres des jours, et il fait noir comme dans un four. On aperçoit seulement par moments, tout à coup, des éclats de lumière dans le ciel, comme si elle sourdait de l'autre monde. C'est une sévernoïe sïanié, une aurore boréale...

Auteur: Wilk Mariusz

Info: Le Journal d'un loup, p85-86

[ été indien ] [ littérature ]

 

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père-fils

Du fait de l'état inquiétant de la nature, j'ai ouvert "La Route" de Cormac McCarthy, bien que je ne sois pas fanatique des romans catastrophe. (...) j'aurais vite abandonné "La Route" si une réflexion de l'auteur n'avait résonné en moi : si vous êtes un bon père, votre enfant est tout ce qu'il y a entre vous et la mort. (...) j'ai repris le livre au début et en ai parcouru chaque page en soulignant des phrases du type : "Il ne savait qu'une chose, que l'enfant était son garant" ou " ... Chacun était tout l'univers de l'autre", et quand je suis arrivé au passage où le père assis près de son fils endormi caresse ses pâles cheveux blonds emmêlés et compare la tête de l'enfant à un "calice d'or, bon pour abriter un dieu", je n'ai plus eu aucun doute : c'était bien un roman sur l'amour tardif d'un père pour son enfant. Cormac McCarthy l'a d'ailleurs confirmé dans une interview menée par Oprah Winfrey au cours de laquelle il racontait son expérience de la paternité à un âge avancé. La paternité a été la principale inspiration de son roman.

Auteur: Wilk Mariusz

Info: Dans le sillage des oies sauvages, p 181-182, citations de La Route édition de L'Olivier pages 31, 10, 69

[ littérature ] [ motivation ] [ écriture ]

 

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