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débandade

[…] nous roulions !... ah le paysage charmant !... enfin, un peu flou... je dirais : poétique... les autres trimbalés derrière nous, des autres plates-formes, doivent trembler aussi... je les aperçois comme ci... comme ça... entre les bâches et les projecteurs, ils semblent comme nous recroquevillés et pas fiers... ils sont un peu plus vêtus que nous... enfin je crois... mais sûr il en reste sous les bâches, c'est pas tout du matériel... y a des planqués de la ferraille !... des resquilleurs de je ne sais où... des gens qui ne veulent pas être vus... nous sommes là à bringuebaler sur ces plates-formes avec plein de personnes invisibles... coexistence se dit maintenant... en avant donc, coexistants !... que nous roulions, l'essentiel !... même avec ces dissimulés nous arriverons à Hambourg, à moins que ce train saute !... ce qu'on ne voit pas qui compte dans la vie, ce qui se voit s'entend n'est que mascarade, coups de gueule, théâtre !... ce qui se passe au fond de votre prostate qu'est intéressant, ce millionième de gamète qui décide qu'il en a assez, qu'il obéit plus aux ordres, qu'il va travailler pour son compte, foutre des marquises et du petit ami ! qu'il va proliférer et hop ! vite, pour lui, lui-même ! vous à la fosse ! hop ! vous le verrez jamais ce millionième d'anarchiste gamète crasseux cancéreux !... vous sauriez même pas qu'il a existé !... hé là ! si je prolifère je vous perds de vue... oh là ! acré !... battre la campagne ?... je vous ai prévenu, certes !... ma tête !... ma tête fait aussi des siennes... oh, que je refuse !... et vous ramène à notre plate-forme... roulante... à tout cet énorme bastringue et tous ces gens repliés entre les dynamos... voilà ! pas à se plaindre, on avance... sous ces bâches sûr il y a du monde... j'insiste ! qui vivra verra !... Henri IV alors ? Romanoff ?... Louis XV ?... ils vivaient pas, et très bien, leurs assassins sous toutes les portes ?... à tous les coins de rues ?... ces choses-là, comme vous savez, regardent les Parques, pas du tout nous !... résumons : ce coup de brique m'a pas arrangé... soit ! mais nullement déprimé... du tout !... je dirais même, au contraire !... porté à une certaine gaieté !... un peu spéciale... ainsi les chaumières me semblent devenues assez artistes... des deux côtés du paysage... je dirais elles font tableaux, elles penchent et gondolent... surtout les cheminées... c'est une vision, c'est un style […]

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Rigodon

[ soliloque ] [ voyage ] [ fuite ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

décadence politique

Vous avez cette espèce de porc de [François] Hollande, débordant de graisse, satisfait de lui-même, qui donne la main à cette mascarade [le concert de Black M à Verdun], très fier de sa petite provocation, parce que ces types, c’est plus fort qu’eux - on retrouve ça chez Macron -, ils ont un besoin compulsif d’insulter le petit peuple. C’est quelque chose qui est absolument central dans leur personnalité. Et pour eux, la meilleure façon de le signifier, c’est en "transgressant". Ils ont l’impression de transgresser. Ils ne transgressent rien en fait, ils sont totalement dans la ligne dominante et son idéologie. Mais ils ont l’impression au contraire de sortir des clous. Et en fait c’est une façon pour eux de se distancer du petit peuple.

Alors pour eux c’est très drôle, ils vous emballent l’Arc de triomphe. Bon, il se trouve que c’est une sépulture et on appelle ça, en bon français, une profanation. En plus, Macron décrète que vous payez pour ça. Hollande, il fait sa petite profanation. On aura probablement un autre président, [...] on aura droit à un autre truc à peu près du même goût. [...] Et ça va de plus en plus loin parce que c’est le phénomène d’entraînement. À partir du moment où le Président de la République fait ça, tous les politiciens en herbe veulent singer mais pour faire pire. Je vous donne un exemple [...] : c’est à Rouen, il y a la statue de Napoléon. [...] Et alors, le nouveau maire, une espèce de crapule de gauche, qui posait d’ailleurs un genou par terre comme une espèce de carpette lors du délire collectif à propos de Georg Floyd, ce sale nègre, camé, ayant braqué des femmes enceintes et qui est mort simplement d’overdose, ce que personne n’explique, lors de cette phase de délire collectif dans le monde occidental, ce maire de Rouen s’est mis en scène. Et alors, il est très sensible à ce que tous les dégénérés wokistes exigent [...] : il veut se débarrasser de la statue de Napoléon et à la place il veut mettre un bidule déconstruit. Une bouse qui va encore coûter une fortune bien sûr. Et d’ailleurs, ils ont fait un truc temporaire sur ce site qui est une caricature de Napoléon. Je ne sais plus comment ça s’appelle mais il y a une espèce d’artiste gauchiste qui a posé un truc qui ne ressemblait à rien, mais c’est temporaire. Ils viennent tous dégueuler. [...] Finalement, ce que ça nous enseigne, toutes ces insultes de la part de cette bourgeoisie – parce que c’est la bourgeoisie qui s’exprime – toutes ces insultes ne rencontrent pas d’opposition. Et le truc qui est vraiment nouveau, c’est que maintenant la bourgeoisie peut insulter le petit peuple, mais il le fait au nom d’une mystique de gauche. Donc contre les frontières contre le patriarcat et bla-bla-bla et pour la tolérance. Et cette bourgeoisie arrogante qui insulte le petit peuple le fait avec l’aplomb de ceux qui croient en leur domination morale et comme c’est un argument de gauche pseudo populaire, finalement le petit peuple n’ose pas répondre, parce qu’il n’a pas envie de se faire fasciser. Parce que vous savez, quand vous vous opposez, vous êtes un fasciste et un nazi, ça va très vite. Et du coup ils se taisent, ils ont peur. Parce que les autres ils ont tous les arguments. Si vous toussez parce qu’on veut enlever la statue de Napoléon, on vous traite de fasciste, ça va très vite. Et pareil avec tout. Quand les gens bronchaient par rapport à l’empaquetage de l’Arc de Triomphe, ils ont dit : ah oui, bien sûr, évidemment, les fascistes. Le petit peuple se fait fermer sa gueule. Donc il se tait, et il subit.

Auteur: Internet

Info: Transcription d'un extrait du podcast de Démocratie participative S06E40

[ violence de classe ] [ art contemporain ] [ censure ] [ écrasement moralisateur ] [ interdiction de penser ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ultraviolence

J'avais vraiment envie de tuer quelqu'un, mais je ne voulais pas faire de taule. Il a fallu que j'élabore un plan. Ça devait être de la légitime défense. J'ai réfléchi à mes options. [...]

Un soir où je me promenais pas loin de Sunset, près d'Echo Park, j'ai entrevu un début de réponse. Une école d'arts martiaux.

-Vous apprenez comment tuer quelqu'un à mains nues ? j'ai demandé.

-Oui, m'a assuré le professeur. Mais surtout, on vous apprend comment ne pas avoir à le faire.

-Bien entendu, j'ai répondu.

J'ai su que c'était le bon endroit.

Je suis très rapidement devenu excellent. Ceinture jaune, ceinture marron puis noire. En soixante jours. C’était inné chez moi, disait le prof. Bien sûr, je ne lui ai pas dit que j’avais appris les bases à l’armée. Mon passé était secret ; je vivais grâce à ma pension. Je faisais ça dix heures par jour. Sept jours par semaine. Quand l’école était fermée le dimanche, je m’entraînais chez moi.

Bon. J’étais devenu un expert. Une ceinture noire, plusieurs dan. Ça devait largement faire l’affaire. Mais comment s’y prendre ? Je ne pouvais pas sortir dans la rue et frapper un type sur la nuque pendant ma promenade. J’en avais encore envie. Toutes ces heures de méditation n’avaient pas émoussé mon envie de sang.

C’est alors que j’ai eu une idée géniale. J’ai acheté un fauteuil roulant. J’ai simulé un accident. Je me suis directement rendu dans un quartier réputé pour son fort taux de criminalité. J’avais carrément le choix. J’ai porté mon dévolu sur Pico-Union. Il était un peu plus de deux heures du matin. Les bars se vidaient. Les gens chahutaient. Il y avait toutes les chances pour que je me fasse accoster. J’allais trouver des raisons de me justifier.

Le premier soir, il ne s’est rien passé. Deux Salvadoriens m’ont donné des pièces. Ils ont cru que j’étais SDF.

Le lendemain, je suis allé à Compton. Je ne savais pas trop où aller et je me suis retrouvé assis au milieu d’entrepôts. Je n’ai pas vu âme qui vive. J’ai dû prendre un taxi pour rentrer. Je n’ai pas trouvé d’arrêt de bus. Je ne prenais pas ma voiture. Si on retrouvait mon véhicule à proximité du lieu du crime, ça soulèverait quelques questions qui porteraient atteinte à ma crédibilité. J’avais toujours prévu de dire que je m’étais perdu dans les transports en commun. Que je prenais le bus parce que je ne pouvais pas conduire. Que je ne pouvais pas conduire à cause de ma blessure. Voilà comment ça devait se dérouler.

Le troisième soir, je suis allé à Boyle Heights. Rien. J’étais frustré par mon incapacité à attirer les emmerdes. Ça faisait dix ans que les journaux nous rebattaient les oreilles d’histoires de meurtres. Je n’arrivais même pas à provoquer une simple agression.

Le quatrième soir, j’ai décidé de prendre ma soirée. Je suis allé me faire une toile. A Berverly Hills. Une projection spéciale. Un film français. Godard. Nan, pas A bout de souffle. Je continuais à prendre le bus. Je ne voulais pas changer ma routine.

Après la séance, j’ai sorti mon portefeuille. Ce n’était pas prémédité, je le jure. J’avais été assis dessus toute la soirée, et le film étant plutôt long, comme le sont les films européens, ça avait été assez inconfortable. C’était ma seule motivation. Evidemment, on m’a sauté dessus par-derrière. Instinctivement, j’ai bondi de mon fauteuil roulant et j’ai commencé à défoncer le type. Il n’a jamais su ce qui l’avait frappé. En deux mouvements, je lui avais cassé le cou. A la quatrième prise, je lui faisais passer le nez au travers du cerveau et il en crevait net. Pas dans l’ambulance sur le chemin de l’hôpital. Pas aux urgences. Mais là, sur place. Pas besoin d’un médecin ou d’un type du SAMU pour confirmer que le gars était mort.

Auteur: Fondation Larry

Info: Dans "Effets indésirables", trad. de Romain Guillou, éditions Tusitala, 2016, pages 40-42

[ handicapé appât ] [ mascarade ] [ gratuit ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

manipulation des masses

La mise en scène de la "démocratie technique", consistant à réunir des experts et des contre-experts sous les yeux d’un public considéré comme ignare, à éduquer, ne dupe plus grand-monde. Mais au moins cela donne-t-il du travail aux sociologues et aux agences de communication. 

Au sein du "comité d’expertise et de suivi de la démarche d’information et de consultation" de l’Andra siège Michel Callon "directeur de recherche, professeur de sociologie à l’école des Mines", nous dit le site de l’agence. Complétons ce CV minimaliste.

Callon s’est fait connaître comme théoricien de la "démocratie technique" avec un livre paru en 2001. Agir dans un Monde Incertain, Essai sur la démocratie technique, co-écrit avec Lascoumes et Barthes, expose les concepts qui, en quelques années, ont colonisé les institutions scientifiques et politiques. Ce livre enjolive le risque en "incertitude", les conflits politiques en "controverses socio-techniques", et propose une nouvelle façon de résoudre ceux-ci par des "forums hybrides" - pseudo espaces ouverts dans lesquels se réunissent experts, politiques et "profanes" pour mettre en œuvre une "démocratie dialogique" et trouver un compromis sur les sciences et les technologies.

Mode d'emploi : n'entrez pas dans la confrontation directe, tâchez d' "organiser, maîtriser les débordements sans vouloir pour autant les empêcher." Multipliez les débats publics. Admirez le résultat avec ce cas concret : "Le nucléaire qui en sortira sera socialement, politiquement et même techniquement complètement différent du nucléaire qui aurait été décidé en dehors des forums hybrides. Parler "du" nucléaire en général n'a aucun sens. Jouer au jeu de ceux qui sont pour et de ceux qui sont contre est encore plus inepte." Ce miracle qui transforme votre problème-nucléaire en solution-nucléaire s'appelle une forfaiture.

Il n'y a pas plus de "démocratie technique" que de "science citoyenne" ou de roue carrée : la démocratie est la participation de tous aux choix politiques, quand la technique est l'affaire des spécialistes. Ayant vendu les sciences humaines à "l’innovation", Callon et ses semblables ne recommandent jamais d’introduire le politique dans le technique, ni de rappeler aux scientifiques leur responsabilité sociale. Leur solution au contraire consiste à imposer la logique technicienne au corps social, à encourager chacun à faire valoir son expertise. Ce ne sont pas les technologies qui doivent être soumises à la décision démocratique, mais les individus politiques que l’on contraint à endosser l’éthos technocrate. La "démocratie technique", c'est la négation du politique. Et un aveu : la technologie étant la poursuite de la politique par d’autres moyens, seul un simulacre de démocratie peut tenter de maintenir l’illusion d’une participation de tous aux choix collectifs.

Agir dans un monde incertain est devenu la bible des décideurs. La chimère politique de la "démocratie technique", bricolée par des experts pour vendre leurs services à une démocratie "en crise", a créé un fromage pour des chercheurs en sciences sociales, sociologues des "usages" et de l’acceptabilité, et autres fourgueurs de "procédures de dialogue avec le peuple" clés en main. Cette chimère a contaminé le monde social et la nuée d’associations citoyennistes prêtes à se jeter sur n’importe quel dispositif leur donnant de l’importance et des financements. Et qui collaborent sans ciller aux manipulations de la "citoyenneté technique", de l’"expertise profane", de la "co-construction" de nécrotechnologies "citoyennes"

Magali Bicaïs a passé plusieurs années dans un laboratoire R&D (Recherche et développement) de France Telecom. Selon elle, "l’acceptabilité sociale est associée aux nouvelles technologies, car elles transforment nos manières de vivre. On parle d’acceptabilité sociale quand on travaille sur une technologie susceptible d’avoir des conséquences sur l’organisation sociale elle-même. Avec les techniques d’acceptabilité, on a franchi un nouveau pas : il s’agit d’anticiper ce qui peut être toléré. La question n’est plus celle des besoins ni des envies, mais de savoir ce que les consommateurs, ou les citoyens, ne vont pas supporter". (revue Z, n°1, printemps 2009).

Les sociologues des usages (chargés de l’acceptabilité des nouvelles technologies) employés par France Telecom R&D ont eux-mêmes donné leur recette : "Faire participer, c’est faire accepter", disent-ils. Participer, c'est accepter, par un effet mécanique de connivence et de coopération qui aboutit toujours au plus petit dénominateur commun. Vous faire participer aux pseudo-débats de la CNDP, c’est vous faire accepter l’enfouissement des déchets nucléaires.

En outre, en participant à ces mascarades, vous aidez décideurs et communicants à peaufiner leurs argumentaires pour mieux étouffer la contestation. Voyez vous-mêmes : "Un défi majeur pour les porteurs de projet est de pourvoir identifier les opposants pour trouver un interlocuteur privilégié avec qui négocier. (…) C’est à travers une grille d’analyse des systèmes d’acteurs que les décideurs peuvent caractériser les opposants et leur mode d’intervention afin de définir une réponse adaptée à chacune de leurs interrogations, voire de les impliquer dans le projet in fine." ("De l’acceptabilité à l’adhésion", projet universitaire réalisé pour la Fabrique de la Cité)

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/electronucle_aire-.pdf

[ technocritique ] [ repolitisation ] [ participative ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson