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autojustification

Mais, d'un naturel ombrageux, il eût répugné à s'avouer qu'il était subjugué et que le désir de revoir cette jeune fille et de faire sa connaissance le retenait seul à Milan. Les femmes et les jeunes filles qu'il avait rencontrées chez lui et dans le pays étrangers ne lui étaient alors apparues que comme des dispensatrices de joies éphémères, comme des créatures faites pour l'agrément d'un instant. Or il était bel et bien épris cette fois, mais il ne voulait certes pas le reconnaître. Aussi cherchait-il à se persuader qu'il ne restait pas à Milan pour cette jeune fille : non vraiment, quel ridicule, c'eût été mal le connaître, les filles au demeurant n'était pas ce qui manquait... non, il envisageait depuis longtemps de recouvrer dans cette ville une ancienne dette ; après tant d'années de sommation et de vaine attente il n'allait tout de même pas laisser passer l'occasion de percevoir son argent ; personne ne pouvait exiger de lui qu'il renonçât à une revendication plus que légitime, il n'était pas homme à s'avouer vaincu, et puis le droit devait rester le droit... Et il se répéta tant et si bien ce discours qu'il fut convaincu à la fin que c'était cette affaire et nulle autre qui le retenait en ces lieux.

Auteur: Perutz Leo

Info: Le Judas de Léonard

[ dépendance amoureuse ] [ mauvaise foi ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

oser

Il faut prendre des risques, disait-il. Nous ne comprenons vraiment le miracle de la vie que lorsque nous laissons arriver l’inattendu. Chaque jour, Dieu nous donne, avec le soleil, un moment où il est possible de changer tout ce qui nous rend malheureux. Chaque jour, nous feignons de ne pas nous rendre compte que ce moment existe, nous faisons semblant de croire qu’aujourd’hui est semblable à hier et sera semblable à demain. Mais l’être qui fait attention au jour qu’il est en train de vivre découvre l’instant magique. Celui-ci peut être caché dans la minute où, le matin, nous mettons la clé dans la serrure, dans l’intervalle de silence qui suit le repas du soir, dans les mille et une choses qui nous paraissent toutes semblables. Mais cet instant existe, un instant où toute la force des étoiles passe par nous et nous permet d’accomplir des miracles. Le bonheur est parfois une bénédiction – mais, le plus souvent, c’est une conquête. L’instant magique de la journée nous aide à changer, nous pousse à partir en quête de nos rêves. Nous allons souffrir, nous allons traverser de mauvaises passes, mais ce sont là des périodes transitoires, qui ne laissent pas de traces. Et plus tard, nous pourrons regarder en arrière avec fierté et avec foi.

Auteur: Coelho Paulo

Info: Sur le bord la rivière piedra, je me suis assise et j’ai pleuré

[ éveil ]

 

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guerre

Ceux qui exposent leur vie jugent peut-être qu'ils donnent assez. Examinons ceux qui n'exposent point leur vie. Beaucoup se sont enrichis, soit à fabriquer pour la guerre, soit à acheter et revendre mille denrées nécessaires qui sont demandées à tout prix. J'admets qu'ils suivent les prix ; les affaires ont leur logique, hors de laquelle elles ne sont même plus de mauvaises affaires. Bon. Mais, la fortune faite, ne va-t-il pas se trouver quelque bon citoyen qui dira : "J'ai gagné deux ou dix millions ; or j'estime qu'ils ne sont pas à moi. En cette tourmente où tant de nobles hommes sont morts, c'est assez pour moi d'avoir vécu ; c'est trop d'avoir bien vécu ; je refuse une fortune née du malheur public ; tout ce que j'ai amassé est à la patrie ; qu'elle en use comme elle voudra ; et je sais que, donnant ces millions, je donne encore bien moins que le premier fantassin venu" ? Aucun citoyen n'a parlé ainsi. Aucune réunion d'enrichis n'a donné à l'État deux ou trois cents millions. Or si la patrie était réellement aimée plus que la vie, on connaîtrait ce genre d'héroïsme, et même, puisque celui qui donne sa vie devait la donner, les héros du coffre-fort donneraient encore moins que leur dû.

Auteur: Alain

Info: Mars ou la guerre jugée, <p.552>

[ manipulée ]

 

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justification de gamin

Dans mes jeunes années, j'ai eu une mauvaise phase où j'aimais jouer avec les allumettes et l'essence. Une fois, avec un copain d'école - mes parents n'étaient pas à la maison -, nous avons pris quelques balles de tennis, les avons ouvertes avec un couteau avant de verser de l'essence à l'intérieur et d'y mettre le feu. Pour ensuite les shooter à grands coups de pieds dans la rue. C'était tout à fait amusant pour ce que je me rappelle (je ne préconise pas ce genre de jeu quand même !) Jusqu'à ce que ma mère ne rentre à la maison. Il y avait des lignes enflammées, d'autre fumantes tout autour, provenant de l'essence qui fuyait des balles de tennis flamboyantes. Phénomène auxquels elle ajouta sa propre fureur incandescente. Je ne l'ai jamais vu de toute mon enfance aussi furieuse que ce jour là. Tout que je trouvais à lui dire fut "Bon, hem, tu vois - hem - nous avons lancé les balles au-dessus du bidon de gaz sans faire exprès - et alors elles se sont accidentellement enflammées et nous leur avons donné des coups de pieds afin d'essayer d'éteindre le feu... je te promets que c'est vrai !". Rien du tout. Elle ne reçut pas du tout l'argument. J'étais vraiment en mauvaise posture.

Auteur: Internet

Info:

[ enfance ]

 

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couple musical

- Comment s’est faite la rencontre avec Catherine Ringer ?

- Catherine Ringer : À une audition pour le spectacle de Marc’O, Flash rouge, en 1980. Fred était guitariste. Il m’a entraînée avec lui, m’a dit qu’on allait faire un groupe. J’en avais jamais fait, je n’étais qu’une interprète. Il m’a proposé : " On essaie pendant un mois. " On a donné des concerts et ça a marché. Il y a eu une part de chance mais aussi beaucoup d’acharnement.

Fred Chichin : Catherine était ce que je cherchais depuis toujours. Une chanteuse. Quand je l’ai trouvée, je savais que c’était bon. En premier, j’avais craqué sur la fille. Il y avait une affiche pour un spectacle avec elle en gros plan. J’ai auditionné pour être musicien, je l’ai vue, elle chantait super bien. Après, il ne me restait plus qu’à lui démontrer que ce qu’elle faisait était nul. Je l’ai donc débauchée. On est partis, les autres ont pleuré mais c’est comme ça : ils étaient mauvais… J’étais fasciné par les chanteuses de rock, j’adorais Jefferson Airplane et Janis Joplin. Il y a toujours une dimension supplémentaire par rapport aux mecs. Mais il y a peu de chanteuses parce que les mecs font peu d’efforts pour cerner, s’accorder à la sensibilité des femmes.

Auteur: Internet

Info: Sur Telerama, nov 2007, les Rita Mitsouko interviewés par Hugo Cassavetti

[ variété ] [ rock ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

sotériologie

Délivrer l’homme du monde implique d’abord que la possibilité d’une délivrance soit inscrite dans l’ordre de l’être. L’ontologie de la gnose antique la garantit à travers la foi dans un dieu "étranger", "caché", qui vient en aide aux hommes, leur dépêche ses envoyés et leur indique la voie qui leur permet de quitter la prison instaurée par le dieu mauvais de ce monde (qu’il s’agisse de Zeus, de Yahvé ou d’un autre des anciens dieux-pères). Dans la gnose moderne, cette possibilité est gagée sur la conjecture qu’il existe un esprit absolu parvenant à lui-même en se dégageant de l’aliénation au terme d’un développement dialectique de la conscience, ou sur celle qu’un processus dialectique et matérialiste de la nature conduira, par-delà une aliénation incarnée par Dieu ou la propriété privée, à la liberté d’une existence pleinement humaine, voire sur l’hypothèse d’une volonté de la nature qui entraînera l’homme à se transformer lui-même vers le surhomme.

Au sein de cette possibilité ontique, c’est à l’homme gnostique lui-même qu’incombe la tâche d’œuvrer à sa délivrance. De par sa psyché il est partie prenante de l’ordre du monde, de son nomos ("loi") ; ce qui, en lui, le pousse vers la délivrance, c’est le pneuma ("souffle"). […] L’instrument de la délivrance est la gnose elle-même.

Auteur: Voegelin Eric

Info: Dans "Science, politique et gnose", trad. de l'allemand par Marc de Launay, Bayard, Paris, 2004, pages 18-19

[ principes ] [ dualisme ] [ responsabilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

existence

Voilà la grande leçon que la dépressif apprend : Rien au monde n'est intrinsèquement irréfutable. Ce qui peut être réellement "dehors" ne peut se projeter comme une expérience affective. C'est un truc vide de sens, avec juste un prestige chimique. Rien n'est bon ou mauvais, désirable ou indésirable, ou quoi que ce soit d'autre, n'est qu'il est produit par des laboratoires en nous qui génèrent les émotions dont nous vivons. Et vivre de ses émotions, c'est vivre arbitrairement, c'est donner un sens inexact à ce qui n'a rien à voir avec soi. Mais quelle autre façon de vivre ? Sans ce moteur de l'émotion qui ne cesse jamais tout resterait au point mort. Il n'y aurait rien à faire, nulle part où aller, personne à connaître. Les alternatives sont claires : vivre faussement comme des pions de l'affect, ou vivre dans les faits comme un dépressif, ou une personne reconnue comme telle. Combien il est avantageux que nous ne soyons pas contraints de choisir, aucun des deux n'étant excellent. Un regard vers l'existence humaine est preuve suffisante que notre espèce ne sera jamais libérée de l'emprise de cette émotivité qui l'ancre dans des hallucinations. Ce n'est peut-être pas une façon de vivre, mais opter pour la dépression, c'est choisir de ne plus exister comme nous le savons très bien.

Auteur: Ligotti Thomas

Info: The Conspiracy Against the Human Race

[ illusion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

classique et poncif

Là-dessus ils découvrirent trente ou quarante moulins à vent qu'il y a en cette plaine, et, dès que don Quichotte les vit, il dit à son écuyer : "- La fortune conduit nos affaires mieux que nous n'eussions su désirer, car voilà, ami Sancho Pança, où se découvrent trente ou quelque peu plus de démesurés géants, avec lesquels je pense avoir combat et leur ôter la vie à tous, et de leurs dépouilles nous commencerons à nous enrichir : car c'est ici une bonne guerre, et c'est faire grand service à Dieu d'ôter une si mauvaise semence de dessus la face de la terre. - Quels géants ? dit Sancho. - Ceux que tu vois là, répondit son maître, aux longs bras, et d'aucuns les ont quelquefois de deux lieues. - Regardez, monsieur, répondit Sancho, que ceux qui paraissent-là ne sont pas des géants, mais des moulins à vent et ce qui semble des bras sont des ailes, lesquelles, tournées par le vent, font mouvoir la pierre du moulin. - Il paraît bien, répondit don Quichotte, que tu n'es pas fort versé en ce qui est des aventures : ce sont des géants, et, si tu as peur, ôte-toi de là et te mets en oraison, tandis que je vais entrer avec eux en une furieuse et inégale bataille."

Auteur: Cervantès Miguel de

Info: Don Quichotte

[ littérature ]

 

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marchandisation

Ce sont de bien tristes conditions littéraires où se débattent les écrivains d'aujourd'hui... Une presse odieusement mercantile qui a transformé notre production intellectuelle en objet de réclame et qui force le génie pauvre à passer, les mains pleines d'or, à ses comptoirs... une critique indifférente ou enchaînée... un public ignorant qui ne sait vers qui aller et qui, naturellement, instinctivement, va vers tout ce qui est stupide ou abject... C'est plus qu'il n'en faut pour la protection des médiocres, et la défaite des talents... Et puis, il faut bien le dire, les écrivains sont trop nombreux. La mêlée est compacte, dure, égoïste. On n'y entend pas les cris de douleurs, les appels désespérés couverts par les hurlements de tous. Chacun pour soi. On ne se connaît pas ; on n'a pas le temps. On n'a le temps que de songer à ses intérêts, à sa réclame, à sa vie si disputée. Il paraît trop de livres, et les mauvaises herbes que personne n'arrache, et qui jettent à tous les vents leurs pullulantes graines, étouffent les belles fleurs poussées à leur ombre mortelle !... Heureux encore, quand, parmi les cimetières d'oeuvres mortes, une, de temps en temps, survit et finit par graver, sur la pierre dure de l'immortalité, un nom cher et glorieux comme celui de Jean Lombard !

Auteur: Mirbeau Octave

Info: In : préface de L'Agonie de Jean Lombard

[ décadence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

narration

William Blake aurait été le premier à comprendre que n'importe quelle biographie devrait en fait commencer par les mots : "Au commencement Dieu créa le ciel et la terre." Si nous racontons l'histoire de Mr. Jean de la Ville du Kent, des siècles seront nécessaires pour l'expliquer. Nous ne pouvons pas même comprendre le nom "Jean", avant d'avoir réalisé que son ordinarité n'est pas l'ordinarité des choses vulgaires, mais des divines ; car son ordinarité est un écho de l'adoration de St Jean le Divin. Le toponyme "Kent", en tant qu'indication géographique, est une sorte de mystère ; mais le mot Kent n'est pas aussi mystérieux que l'effroyable et impénétrable mot : "ville". Nous aurons arraché les racines de l'humanité préhistorique et vu les dernières révolutions de la société moderne avant de vraiment comprendre le sens du mot "ville". Ainsi chaque mot que nous utilisons vient à nous coloré de toutes ses aventures au cours de l'histoire, dont chaque phase a produit au moins une minime altération. La seule bonne manière de raconter une histoire est de commencer au commencement - au commencement du monde. Donc, tous les livres doivent commencer de la mauvaise manière, par souci de brièveté. Si Blake écrivait la vie de Blake, le début n'aurait rien à voir avec sa naissance ou son lignage.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Début de "William Blake" - ma traduction

[ paradoxes ] [ méthode ] [ origines ] [ langage ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama