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décadence

Les catholiques modernes, monstrueusement engendrés de Manrèze et de Port-Royal, sont devenus, en France, un groupe si fétide que, par comparaison, la mofette maçonnique ou anticléricale donne presque la sensation d’une paradisiaque buée de parfums, et Dieu sait, pourtant, que, de ce côté-là, les intelligences et les cœurs n’ont plus grand’chose à recevoir, maintenant, pour leur porcine réintégration, de l’animale Circé matérialiste !

Il est vrai qu’on n’a pas encore abattu toutes les croix, ni remplacé les cérémonies du culte par des spectacles antiques de prostitution. On n’a pas non plus tout à fait installé des latrines et des urinoirs publics dans les cathédrales transformées en tripots ou en salles de café-concert. Évidemment, on ne traîne pas assez de prêtres dans les ruisseaux, on ne confie pas assez de jeunes religieuses à la sollicitude maternelle des patronnes de lupanars de barrière. On ne pourrit pas assez tôt l’enfance, on n’assomme pas un assez grand nombre de pauvres, on ne se sert pas encore assez du visage paternel comme d’un crachoir ou d’un décrottoir… Sans doute. Mais toutes ces choses sont sur nous et peuvent déjà être considérées comme venues puisqu’elles arrivent comme la marée et que rien n’est capable de les endiguer.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, page 221

[ rien à sauver ] [ mauvais présages ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éthique

Puisque l’homme instrumentalisé est neutre [...], il reste [...] insouciant dans l’acte même de travailler : il s’ "abandonne" à son travail. Il espère que cela "continuera" à tout prix, sans qu’il ait à devenir responsable de ce qu’il fait.

Puisque ses activités ne s’achèvent jamais dans une véritable finalité qui leur aurait d’abord été "extérieure" mais ne prennent fin que pour des raisons qui n’ont jamais qu’un rapport contingent avec ce qu’il fait, il n’entretient pas de véritable rapport avec l’avenir. [...]

Puisqu’il est habitué à exercer une activité qui ne requiert aucune conscience morale – et qu’on ne souhaite d’ailleurs pas qu’il en ait – il n’a pas de conscience morale. Et ce avec la meilleure conscience du monde. [...]

Puisqu’il est également convaincu que tout produit reste "moralement neutre", affirmer qu’il existe un produit absolument immoral, pour la production duquel tout un monde sui generis a même été mis en place, ne peut lui apparaître que comme une sottise.

Bref, tous les éléments de l’existence instrumentalisée convergent pour empêcher l’homme de comprendre ce qu’est vraiment la bombe. C’est ainsi qu’il s’achemine vers sa fin, fébrile et indolent à la fois, sans même comprendre ce que signifie le mot "fin".

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 326-327

[ employés ] [ salariés ] [ déresponsabilisation ] [ mauvaise foi ] [ aveuglement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

autojustification

Mais, d'un naturel ombrageux, il eût répugné à s'avouer qu'il était subjugué et que le désir de revoir cette jeune fille et de faire sa connaissance le retenait seul à Milan. Les femmes et les jeunes filles qu'il avait rencontrées chez lui et dans le pays étrangers ne lui étaient alors apparues que comme des dispensatrices de joies éphémères, comme des créatures faites pour l'agrément d'un instant. Or il était bel et bien épris cette fois, mais il ne voulait certes pas le reconnaître. Aussi cherchait-il à se persuader qu'il ne restait pas à Milan pour cette jeune fille : non vraiment, quel ridicule, c'eût été mal le connaître, les filles au demeurant n'était pas ce qui manquait... non, il envisageait depuis longtemps de recouvrer dans cette ville une ancienne dette ; après tant d'années de sommation et de vaine attente il n'allait tout de même pas laisser passer l'occasion de percevoir son argent ; personne ne pouvait exiger de lui qu'il renonçât à une revendication plus que légitime, il n'était pas homme à s'avouer vaincu, et puis le droit devait rester le droit... Et il se répéta tant et si bien ce discours qu'il fut convaincu à la fin que c'était cette affaire et nulle autre qui le retenait en ces lieux.

Auteur: Perutz Leo

Info: Le Judas de Léonard

[ dépendance amoureuse ] [ mauvaise foi ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

immigration

Il se sentait le fils d'une France sous-alimentée, en proie aux maladies étrangères : pelade pâle des exils russes, acide urique anglais ; eczéma périodique de l'émigration italienne ; taches suspectes d'origine roumaine, colonies de furoncles américains; suppuration levantine, et autres germes pondus entre le cuir et la chair des nations. Avec plus de fatalisme que d'humeur, il considérait tous ces nouveaux venus se chauffant à son soleil provençal, écrémant son lait picard, déménageant ses meubles angevins, crevant les routes basques, coupant les cheveux des Gauloises en servitude, dépréciant sa monnaie et le traquant jusque dans son atelier qu'il était obligé de sous-louer meublé. Au fond, il ne leur en voulait que de déformer sa langue maternelle et de vider les dernières vraies bouteilles. Avec la plus vive curiosité, il observait cette aventure française, cette vivante anecdote absolument nouvelle dans l'histoire, d'un pays victime des agréments qu'il a su se créer et de la convoitise universelle. Il y avait bien eu des migrations de races, des confiscations politiques de nations, des anéantissements militaires, mais jamais ce spectacle d'un peuple disparaissant soudain dans son propre sol, comme par une trappe. "Von Cluck a réussi, se disait Daniel, Paris est bien cerné, et pris."

Il errait sur le trottoir comme une chèvre d'Hubert Robert dans les pierres d'une Rome ruineuse. Son article de demain aurait pour en-tête : Vœ Victoribus. Cela pourrait commencer ainsi : "Pourquoi dans une France anémiée, ne pas choisir des globules germaniques ou anglo-saxonnes, pleins de courage et d'honneur ? Pourquoi l'ignorance des pouvoirs publics laisse-t-elle de préférence verser aux veines de la patrie d'horribles mélanges latins, levantins ou nègres, en ouvrant aveuglément les frontières ?"

Auteur: Morand Paul

Info: L'Europe galante (1925, 250 p., Grasset, les cahiers rouges) p 224, 225, 226

[ métissage ] [ méfaits ] [ processus de destruction ] [ déclin ] [ mauvaise sélection ] [ prophétie ] [ effacement ] [ melting-pot ]

 

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religieux-civil

Stimulés par leurs victoires dans l’intérieur du sanctuaire, les ultras, les théoriciens de l’absolutisme religieux et politique se sont retournés contre la société moderne, et, par un étonnant égarement, plus elle s’écarte d’eux, plus ils se croient assurés de la ressaisir et de la dompter. La grande tourmente de 1870, leurs défaites répétées des dernières années, ne les ont pas éclairés. Ils n’ont pas vu que, si la troisième république les a traités d’une manière si différente de la seconde, cela tenait en grande partie au changement d’attitude du clergé et des catholiques vis-à-vis de la république et vis-à-vis des libertés modernes. Loin de là, leurs organes les plus écoutés, les moniteurs attitrés du clergé, n’ont eu de satisfaction qu’en accentuant ce revirement, qu’en fournissant des aliments aux haines et aux préventions populaires, qu’en se jetant inconsidérément au travers des vœux et des sympathies du pays. Oublieux de la recommandation de Montalembert de dégager la religion de toute solidarité politique, oubliant que "l’alliance de l’Eglise avec les partis, à plus forte raison avec les coteries, est le pire des régimes qu’on lui puisse souhaiter", ils se sont plu à confondre les intérêts spirituels avec les intérêts temporels, ils n’ont rien épargné pour enchaîner le catholicisme à un parti politique, et, dans ce parti, à la fraction la plus exaltée, la plus impopulaire, la plus chimérique. Par leurs bravades téméraires et leurs fols défis, ils n’ont cessé d’attirer sur le clergé, avec les rancunes de la démocratie, les représailles des vainqueurs du jour, et, ce qui est plus grave, l’antipathie des masses, l’aversion du peuple. Auxiliaires inconscients du radicalisme révolutionnaire, ils ont contribué de toutes leurs forces à discréditer la religion et à déchristianiser la France.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 276 à 278

[ passions mauvaises ] [ conséquences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson