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barbarie

(...) dans un souci d'efficacité très allemand, les SS, avant de les abattre, faisaient d'abord descendre leurs victimes au fond de la fosse, où les attendait un "entasseur". Le travail de l'entasseur ressemblait presque en tout point à celui des hôtesses qui vous placent au théâtre. Il menait chaque Juif sur un tas de corps et, lorsqu'il lui avait trouvé une place, le faisait étendre sur le ventre, vivant nu allongé sur des cadavres nus. Puis un tireur, marchant sur les morts, abattait les vivants d'une balle dans la nuque. Remarquable taylorisation de la mort de masse. Le 2 Octobre 1941, l'Einsatzgruppe en charge de Babi Yar pouvait consigner dans son rapport : "Le Sonderkommando 4a , avec la collaboration de l'état-major du groupe et de deux commandos du régiment Sud de police , a exécuté 33771 Juifs à Kiev, les 29 et 30 septembre 1941. "

Auteur: Binet Laurent

Info: HHhH

[ méthode ]

 

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anecdote

En 1536 tandis que l'armée de François Ier ravageait le midi de la France pour couper les vivres à Charles-Quint, la famine et l'épidémie désolaient les soldats.
Un jeune empirique provençal arriva au camp, se prétendant possesseur d'un merveilleux secret pour guérir toutes les maladies. On le crut, il empocha joyeusement force pistoles, et fit avec ses onguents un effroyable massacre de tous les malheureux qui se confièrent à lui, si bien que, averti par la clameur universelle, le connétable de Montmorency ordonna de le pendre, sans autre forme de procès. Comme on le menait à la potence, il fut rencontré par le dauphin Henri, à qui il demanda merci, avec accompagnement de grimaces et de lazzi qui disposèrent favorablement le prince. Celui-ci lui accorda sa grâce, et le charlatan, troquant sa robe de docteur contre celle de fou de cour, qui lui allait beaucoup mieux, devint le célèbre Brusquet.

Auteur: Fournel François-Victor

Info:

[ fou du roi ]

 

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télépsychie

Le pouvoir apporte l’extase (...). Les mortels viennent au monde dans une vallée des larmes et ils se distraient comme ils peuvent. Certains, à la recherche du plaisir, se tournent vers le sexe, la drogue ou la télévision. D’autres ont recours au cinoche, à l’ivresse, au rami, à la bourse, au tiercé, à la roulette, aux chaînes et au martinet à pointes, aux éditions originales, aux croisières dans les Caraïbes (…) et je ne sais quoi encore.

Mais pas lui. Pas David Selig le maudit. Tout ce qu’il avait à faire, c’était de s’installer tranquillement n’importe où, les écoutes bien ouvertes, et de boire les pensées portées par la brise télépathique. Sans se fouler, il menait une centaine de vies par personnes interposées. Il accumulait dans son coffre à trésor les trophées de mille âmes dépouillées. L’extase. Mais bien sûr, tout ça c’était il y a longtemps. 

Auteur: Silverberg Robert

Info: L'oreille interne, p 108. Selig est un marginal qui a le pouvoir de lire dans l’esprit des autres, hommes ou femmes

[ collective ] [ contemplation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

Soudain, il comprit. Ce n'était pas Donna. Il refit le trajet jusqu'à la cahute dans sa tête et se rendit compte qu'il s'était complètement trompé en croyant que le chemin les menait vers Haven. Ils avaient tourné trop tôt. Le mur contre lequel ils se tenaient enlacés n'était autre que le pan ouest de la salle des machines de la scierie. Le type en salopette, ses mains sales accrochées à son visage. William, la gangrène. Sa mère le jour de l'enterrement. Thomas se mit à suffoquer. Ses muscles gueulaient. Pendant que Donna fourrait sa langue débutante entre ses dents, il revit son père à chaque période de sa vie : son départ le matin, ses soirées au Blue Budd, son regard après le repas, la sieste sur la véranda, les ouvriers, le médecin, la main bandée et l'enterrement, les gosses dégénérés qui jouaient sur le tas de bois qui avaient fabriqué le cercueil.

Auteur: Coulon Cécile

Info: Le roi n'a pas sommeil

[ distraction ] [ gamberge ]

 

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ésotérisme

La route qui le menait vers l'établissement définitif de sa doctrine le fit bifurquer vers la théosophie, dont il devint le secrétaire général pour la section allemande. L'idée théosophique de la réincarnation du "Roi du monde", sous la forme du jeune Hindou Jiddu Krishnamurti, obligea Rudolf Steiner, en 1913, à adopter une attitude d'antagonisme qui amena son expulsion. Aux yeux d'Annie Besant et de Leadbeater, comme à ceux de la plupart des Théosophes, Krishnamurti devait devenir le parfait véhicule du Christ réincarné. Pour Steiner, il était criminel de décerner une telle puissance à quelqu'un sur les seuls fondements de la réincarnation. De plus, il pensait que le Christ ne pouvait s'incarner qu'une seule fois et que cette attente d'un "deuxième avènement" était erroné. Il avait le plus grand mépris pour tout amateurisme, pour tout manque de respect envers l'idée de Karma et de réincarnation, et l'affaire Krishnamurti lui semblait en être un exemple.

Auteur: Landau Rom

Info: Dieu est mon aventure. Une extraordinaire aventure spirituelle/ Hermann Keyserling-Bô Yin Râ- Stefan George- Rudolf Steiner- Krishnamurti- Georges Jefrfreys- Frank Buchman- Ouspensky- Gurdjieff

[ Belle-Epoque ] [ historique ] [ gourous ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

moi-même

J'ai stoppé ma marche. Arrêté au milieu de la piste j'ai observé le paysage autour de moi et ai compris que les yeux qui faisaient cela l'avaient vécu un million de fois auparavant. La façon dont je scrutais cet horizon était la façon dont l'horizon avait été scruté par mes ancêtres, il y a cinquante mille ans, alors qu'ils parcouraient les savanes, une lance à la main. Ils m'avaient créé. Je l'avais appris d'eux. Tout ce que mon corps faisait, la façon dont je pliais mes doigts et mes coudes, la façon dont je tournais la tête à l'entente d'un son. Je l'avais appris d'eux. Et eux le savaient comme les singes avant eux et les singes l'avaient appris des poissons et nous étions tous passés par là ensemble. Tout menait à moi et tout ce que j'étais menait au-delà de moi, il y avait cette grande chaîne et j'en étais un maillon. Le passé et le futur n'étaient rien, ils se rejoignaient et se séparaient à nouveau, et tout montait, descendait et tourbillonnait autour de tout le reste.

Auteur: Kingsnorth Paul

Info:

[ point de singularité ] [ ego ] [ contemplation ] [ chaînon ]

 
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voyance

Deux Arcadiens qui voyageaient ensemble arrivent à Mégare, ville de la Grèce, entre Athènes et Corinthe. L'un, qui avait droit d'hospitalité, loge chez son ami, et l'autre dans une hôtellerie. Après le souper, celui qui était chez un ami se retire pour se coucher, et dans le sommeil il lui semble que celui qui était à l'hôtellerie lui apparaissait et le priait de le secourir, parce que l'hôtelier voulait le tuer. Sur-le-champ, il se lève, effrayé par ce songe; mais s'étant rassuré il se rendormit. L'autre lui apparut de nouveau et lui dit que puisqu'il n'avait pas eu la vigilance de le secourir, du moins il ne laissât pas sa mort impunie; que l'hôtelier, après l'avoir tué, avait caché son corps dans un chariot, et l'avait couvert de fumier, et qu'il ne manquât pas de se trouver le lendemain matin, à l'ouverture de la porte de la ville, avant que le chariot sortît. Frappé de ce nouveau songe, il se rend de grand matin à la porte de la ville, voit le chariot, et demande à celui qui le menait ce qu'il y avait dedans. Le charretier prit aussitôt la fuite; l'on tira le corps du chariot, et l'hôtelier fut arrêté et puni.

Auteur: Cicéron

Info: De la divination

[ télépathie ]

 

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labeur

L'Ordre bouleversa tout.
On apprit à connaître une activité d'un type nouveau, qui fut nommé travail. Jusqu'alors, on engageait une action par désir ; on la poursuivait par agrément ; on la menait à son terme pour le plaisir. On savourait la joie comme le repos, l'ouvrage exaltant comme l'oeuvre accomplie. Le travail, en revanche, s'avéra d'emblée marqué du sceau de l'effort, du pénible, du rebutant ; entamé dans le non-consentement, il se déployait en souffrance et s'achevait par dégoût. Ainsi s'érigea le joug. Ainsi, la geôle dont l'humanité domestique n'a jamais su se libérer.
Sous la férule du Chef Illimité, il fallût bâtir murailles et hautes tours, creuser fossés, faire forteresse de la Cité, édifier en son sein un aberrant palais de marbre.
... Les enfants ne jouaient plus. Ils n'avaient plus permission de rire. Ils ne furent plus voyants. Ni les amants ne se promenaient entre bois et jardins. Il était à toute occasion interdit de... Interdit de s'amuser, de plaisanter, de sourire, de s'embrasser dans les bosquets. Interdit, tout ce qui déplaisait au Grand Conquérant. Et ce qui déplaisait par-dessus tout au Guerrier Invincible, au Conquérant du Monde, au Chef illimité, c'étaient les rires et les jeux, les cris joyeux et libre des enfants, les chants des oiseaux, les baisers des amants.

Auteur: Majrouh Sayd Bahodine

Info: Le Voyageur de minuit

[ normalisation ] [ régression ]

 

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corporalité

Nous sommes revenus à un âge qui adore les mots et les entités désincarnées. On ne discute plus du sexe des anges mais de l’identité sexuée des enfants ; aussi sérieusement que les cornificiens se demandaient si c’était la corde ou le porcher qui menait le porc au marché, on questionne l’habitude “genrée” qu’ont les petites filles de jouer à la poupée, voire de pisser assises ; et de même qu’on s’est excommunié au nom des universaux, on prend soin de distinguer entre les “femmes” et les “personnes ayant un utérus”, les “hommes” et les “personnes ayant une prostate”.

La théorie butlérienne et ce qui en a découlé, c’est d’abord tout un dispositif sémantique, novlangue ou anti-langue, qui, contrairement au newspeak orwellien, ne nous fabrique pas, chaque année, “de moins en moins de mots”, mais de plus en plus : cisgenré, assignation sexuelle, bicatégorisation, gender-neutral, non-binaire… Le champ de la conscience n’en est que plus restreint à mesure que ces mots la nettoient et l’aliènent de la chair. Sophisme et scolasticisme, totalitarisme enfin : tel un véritable cancer, ce dispositif engloutirait peu à peu les cellules du langage organique, coupant la pensée de ses racines corporelles et l’homme de son passé, voire du passé de son passé – de l’animal qui continue de vivre en lui et qu’aucun performatif n’a fait.

Auteur: Haziza David

Info: "Le Procès de la chair. Essai contre les nouveaux puritains", Grasset, 2022, p.78-79

[ désincarnation ] [ études de genre ] [ gender studies ] [ novlangue ] [ dualisme corps-esprit ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfance

Le quatrième enfant de Paul et d’Émilie fut tout de suite plein de santé : c’était un garçon aux cheveux blonds, à la charpente robuste, tout le portrait de son père. Assez curieusement, une fois certains que le petit Carl [Jung] allait vivre, les parents se sentirent si soulagés qu’ils le traitèrent avec indifférence et retournèrent à l’apathie qu’ils manifestaient en présence l’un de l’autre. Émilie paraissait faire de temps à autre quelques tentatives pour être ce que dans le milieu rural on appelait une bonne mère. Tout passait après l’ordre et la discipline, à commencer par les démonstrations d’affection. Pendant les premières années de Carl, tantôt elle s’efforçait d’assumer les tâches quotidiennes, tantôt elle retournait à sa solitude, s’enfermant toujours plus longtemps dans sa chambre. elle ne semblait véritablement heureuse que lorsqu’elle racontait à quelques-unes des paroissiennes comment, la nuit, les esprits et les fantômes venaient hanter les couloirs du presbytère, ou encore lorsqu’elle écoutait leurs histoires de revenants croisés sur le chemin qui menait au lac. Pendant ce temps, Paul s’occupait de l’enfant avec la gentillesse et l’attention qu’il accordait à ses paroissiens. Il était d’une grande douceur, mais dérouté par ce solide petit gaillard qui trottait dans tout le presbytère, il le laissait souvent seul ou sous la surveillance inquiète de leur unique domestique, et courait se réfugier dans le calme de son bureau.

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 39

[ cadre de vie ]

 

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