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viol

Le souffle brûlant de l’homme projetait sur son visage des gouttelettes de salive. Il agrippait de ses mains ses seins juvéniles. Elle se rappela ce que Papa lui avait dit, il y avait bien longtemps, et elle fit semblant de se détendre, de lui laisser faire ce qu’il voulait. Puis au moment où il relâchait sa surveillance, elle avança le long de ses joues ses doigts raidis, trouva les yeux. Ils giclèrent hors des orbites comme des groseilles à maquereaux poisseuses de jus. Il hurla. Elle était depuis treize ans sur terre, et jamais elle n’avait entendu un son aussi merveilleux.

Auteur: Brunner John

Info: Dans "Tous à Zanzibar", trad. Didier Merle, Librairie Générale Française, 1995, pages 329-330

[ défense ] [ vengeance ] [ énucléation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

être humain

Il y a chez nous tous, je crois, un instant qui nous donne une connaissance de ce que nous allons vivre. Je n'ai aucun doute là-dessus. Les devins d'autrefois voyaient l'avenir, parce que la clairvoyance n'était pas chez eux, comme chez nous, obscurcie par le refus de l'homme de connaître à l'avance son propre sort. Je répète ma conviction: la vision du destin qui nous attend est enclose en chacun de nous. Nous en jouirions - mais peut-on jouir d'une prescience qui débouche tôt ou tard sur la mort? - Si nous n'avions élevé entre elle et nous le mur de notre aveuglement.

Auteur: Merle Robert

Info: Madrapour, Folio no 972

[ mystique ] [ aveugle ]

 

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lecture

Il y a, je crois, plus d'idées réelles dans les Confessions de Rousseau que dans son Émile ; et il est rare que l'on lise des Mémoires sans en tirer quelque chose. Si vous me demandiez ce qu'il faut lire pour connaître l'homme, je conseillerais plutôt de lire Balzac ou Stendhal, qui ont recueilli et enchâssé tant de paroles échappées, que La Rochefoucauld lui-même, qui s'étudie à répéter la même chanson. Encore va-t-il jusqu'au bout de son refrain ; mais ceux qui l'ont connu entendirent sans doute des chansons plus libres. Faites attention à ceci que le vrai observateur semble toujours distrait ; c'est qu'il guette l'imprévisible chant du merle.

Auteur: Alain

Info: Propos I, Bibliothèque de la Pléiade, nrf Gallimard 1956, 21 juillet 1921 p.258

[ quête ] [ réflexivité ] [ affût ] [ attention flottante ]

 

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paix

Dans la société de consommation, la denrée que l'homme consomme le plus, c'est l'optimisme. Depuis le temps que la planète était bourrée de tout ce qu'il fallait pour la détruire - et avec elle, au besoin, les planètes les plus proches -, on avait fini par dormir tranquille. Chose bizarre, l'excès même des armes terrifiantes et le nombre grandissant des nations qui les détenaient apparaissaient comme un facteur rassurant. De ce qu'aucune, depuis 1945, n'avait encore été utilisée, on augurait qu'on n'oserait et qu'il ne se passerait rien. On avait même trouvé un nom et l'apparence d'une haute stratégie à cette fausse sécurité où nous vivions. On l'appelait "l'équilibre de la terreur".

Auteur: Merle Robert

Info: Malevil

[ bombe atomique ]

 

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conservatisme

Philosopher, c’est chercher, c’est impliquer qu’il y a des choses à voir et à dire. Or aujourd’hui, on ne cherche guère. On ‘revient’ à l’une ou l’autre des traditions, on la ‘défend’. Nos convictions se fondent moins sur des valeurs ou des vérités aperçues que sur les vices ou les erreurs de celles dont nous ne voulons pas. Nous aimons peu de choses, si nous en détestons beaucoup. Notre pensée est une pensée en retraite ou en repli […] Dans ce monde où la dénégation et les passions moroses tiennent lieu de certitudes, on ne cherche surtout pas à voir, et c’est la philosophie, parce qu’elle demande à voir, qui passe pour impiété

Auteur: Merleau-Ponty Maurice

Info: Éloge de la philosophie et autres essais

[ immobilisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pulsion

En chaque homme, Louis, il y a une part de bête. Chez les enfants, on la devine plus aisément : elle s'énerve quand on lui prend quelque chose, devient violente quand elle est jalouse, quand elle a peur ou qu'elle ne comprend pas... Et puis on grandit, on apprend à la cacher, on la dissimule aux autres... Mais elle est toujours là. Quand on perd le contrôle, quand le masque se fissure, que les barrages de la raison sautent, elle revient, elle montre un bout de museau et de griffes, elle pousse un coup de gueule. Quand quelqu'un ou quelque chose te contrarie ou te fait du mal, tu la sens qui grogne, qui veut sortir...

Auteur: Marcastel Jean-Luc

Info: Louis le Galoup, Tome 3 : Le Maître des Tours de Merle

[ colère ] [ animalité ] [ mranh ]

 

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croyance

Et d'abord, qu'est-ce que ça veut dire, croire? Surtout quand on fait suivre le verbe de l'adverbe vraiment?. Il y a un monde qui sépare l'irréprochable croire vraiment du douteux vouloir croire et du plus douteux faire semblant. Trois catégories où pourraient se classer les gens qui prient, s'ils avaient coeur à une telle classification, fût-elle secrète, fût-elle possible: car ceux qui veulent croire ne sont-ils pas aussi ceux qui croient qu'ils croient? Quelle fondrière, que ce problème! Et moi qui crois en Dieu, ou qui veux croire en Dieu - ce qui revient peut-être au même en pratique, mais non dans le for intérieur -,à cet instant, je ne crois vraiment qu'à une chose: à ma propre mort.

Auteur: Merle Robert

Info: Madrapour, Folio no 972

 

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couple

Ils regardaient la vie comme on feuillette un livre d'images, avec des ravissements d'enfance. Mais ils vivaient la leur avec frugalité et pingrerie. Ainsi n'invitaient-ils jamais personne à partager leurs repas. Ils s'en excusaient en disant : "Vous savez, nous, nous picorons." Ce qui prêtait à sourire. La minceur presque maladive de M. René était comme une preuve de son ascétisme. Plutôt bien plantée sur ses mollets de scoute que battaient invariablement des kilts sombres aux dominantes bleues ou vertes, Mme René, plus ronde et surtout plus musclée, ne parvenait pas à contrebalancer l'image famélique qu'offrait son mari. Les René mangeaient mal en privé et bien en société. Certains observaient sans aménité qu'ils faisaient dans un cas des économies et dans l'autre des réserves.

Auteur: Gazier Michèle

Info: Le merle bleu

[ vieillards ] [ avarice ]

 

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néologisme

Pour mémoire : "amocheur" vient du malais "amok". Ceux qui te disent que c’est un dérivé de l’adjectif "moche", ne les crois pas. On peut survivre à la mocheté, mais pour survivre à un amocheur, le meilleur moyen, c’est encore de n’être pas là quand il se montre.
On peut estimer que ce fut dans les villes d’Asie que se trouvèrent jusqu’au vingtième siècle, les plus fortes concentrations d’humains. (Rome exceptée, mais j’y reviendrai.) Quand tout ce monde commençait à te marcher sur les pieds, tu prenais ton panga ou ton kriss et tu allais te payer quelques égorgements. Peu importait que tu susses te servir ou non de ces instruments. Les gens que tu agressais étaient dans leur cadre normal de référence et mouraient.

Auteur: Brunner John

Info: Dans "Tous à Zanzibar", trad. Didier Merle, Librairie Générale Française, 1995, page 63

[ attentats ] [ science-fiction ] [ surpopulation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclarations d'amour

Je pense à vous. Mes yeux vont du buisson de roses
aux touffes du chaud seringa.
Je voudrais vous revoir quand les raisins muscats
dorment auprès des reines-claudes.
Depuis que je suis né, je sens au fond du coeur
je ne sais quoi d'inexplicable.
Je vous dis que la rose est tombée sur le sable,
que la carafe est sur la table,
que la fille a mis ses sandales
et que le scarabée est plus lourd que la fleur.
- Mais tous ces foins, les aura-t-on bientôt fanés?
- O mais, mon amie, tout se fane:
le foin tremblant, le pied de l'âne,
les chants du merle et les baisers.
- Mais nos baisers, ami, ne se faneront point?
Non certainement. Que le foin
se fane, disais-je, c'est bien.
Mais nos baisers, amie, ne se faneront point.

Auteur: Jammes Francis

Info: Clairières dans le Ciel, Je pense à vous... 1906

[ poésie ]

 

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