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gouvernement

Voilà ce que font toutes les bonnes publicités télévisées : elles fournissent un slogan, un symbole, un centre de focalisation qui renvoie aux téléspectateurs une image globale et irrésistible d'eux-mêmes. Dans le déplacement de la politique, du monde des partis au monde de la télévision, c'est le même but qui est recherché. On ne nous permet pas de savoir qui est le meilleur pour être président, gouverneur ou sénateur mais quel est celui dont l'image réussit le mieux à toucher et à apaiser les racines profondes de notre malaise. En regardant l'écran de télévision, nous nous demandons avec la même voracité que la reine dans Blanche-Neige et les sept nains : "Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est le plus beau?" Et nous avons tendance à voter pour ceux dont la personnalité, la vie familiale et le style, tels que nous en voyons l'image sur l'écran, nous renvoient une réponse plus agréable que celle que la reine reçut. Comme Xénophon le fit remarquer il y a vingt-cinq siècles, les hommes font toujours les dieux à leur image.
Mais à cela la télévision a apporté une nouvelle formulation : ceux qui veulent être des dieux se refaçonnent pour être les images de ce que les téléspectateurs auraient voulu être eux-mêmes.

Auteur: Postman Neil

Info: Se distraire à en mourir

[ séduction ] [ publicité ] [ conforter ]

 

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contraception

...à Marrakech, on semble préférer que le viol porte sur un garçon, plutôt que sur une fille. C'est pourquoi je me suis enfui pour sauver ma peau. Mieux vaut pour moi me laisser violer par une vieille plutôt que de violer moi-même une jeune fille, de crainte des conséquences, surtout si l'un des membres de sa famille fait partie des hommes du Makhzen. C'était justement le cas de Kenza, qu'Allah la maudisse au même titre que toutes ces semblables. Les garces, elles n'ont même pas la force de garder leurs cuisses fermées! En un clin d'oeil, elles se laissent aller et deviennent comme la graisse de la terre. Après ça, elles disent en s'écriant: "Misère! Tu l'as fait!". Ensuite on pleure et on se tape les cuisses et les joues avec les mains. Je me rappelle Kenza ce jour-là. Elle n'a pas arrêté de pleurer pendant deux heures... Mon Dieu, j'ai dû par la duite qu'en Europe les filles sont emmenées, à un âge déterminé, au cabinet d'un chirurgien pour être dépucelées. Et ici que font-ils, ces porcs? Ils jettent leurs concitoyens en tôle pour cinq ans, suite à une impulsion partagée. C'est pourquoi les filles ont commencé à se laisser sodomiser, et cette pratique s'est répandue dans le pays.

Auteur: Zaf-Zaf Mohamed

Info: L'oeuf du coq

[ femmes-hommes ]

 

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anecdote

Bonaparte gravit le Saint-Bernard, monté sur un mulet, revêtu de cette capote grise qu'il a toujours portée, conduit par un guide du pays, montrant dans les passages difficiles la distraction d'un esprit occupé ailleurs, entretenant les officiers répandus sur la route, et puis, par intervalles, interrogeant le conducteur qui l'accompagnait, se faisant conter sa vie, ses plaisirs, ses peines, comme un voyageur oisif qui n'a pas mieux à faire. Ce conducteur, qui était tout jeune, lui exposa naïvement les particularités de son obscure existence, et surtout le chagrin qu'il éprouvait de ne pouvoir, faute d'un peu d'aisance, épouser l'une des filles de cette vallée. Le premier consul, tantôt l'écoutant, tantôt questionnant les passants dont la montagne était remplie, parvint à l'hospice où les bons religieux le reçurent avec empressement. A peine descendu de sa monture, il écrivit un billet qu'il confia à son guide, en lui recommandant de le remettre exactement à l'administrateur de l'armée, resté de l'autre côté du Saint-Bernard. Le soir, le jeune homme, retourné à Saint-Pierre, apprit avec surprise quel puissant voyageur il avait conduit le matin, et sut que le général Bonaparte lui faisait donner un champ, une maison, les moyens de se marier enfin, et de réaliser tous les rêves de sa modeste ambition.

Auteur: Thiers Adolphe

Info: Consulat et Empire

[ cadeau ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cène

Le soir étant venu, il se mit à table avec les douze. Pendant qu’ils mangeaient, il dit : Je vous le devis en vérité, l’un de vous me livrera. Ils furent profondément attristés et chacun se mit à lui dire : Est-ce moi, Seigneur ? Il répondit : Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c’est celui qui me livrera. Le Fils de l’homme s’en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né. Judas, qui le livrait, prit la parole et dit : Est-ce moi, Rabbi ? Jésus lui répondit : Tu l’as dit.

Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe ; et après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.

Auteur: La Bible

Info: La Sainte Bible, traduction Louis Segond, Évangile de Matthieu, 26, 20-29

[ trahison ] [ eucharistie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

obscurité

Quelques fines lueurs de clair de lune s'infiltraient dans les bois. Les comptonies voyageuses décrivaient un arc au-dessus de l'ancien sentier d'élagage, recouvrant les tiges de mûriers sauvages comme les lames d'une scie dans leur fourreau. Effluves de vinaigriers. Les branches de bouleaux et de peupliers luisaient légèrement. Une étroite trouée dans la canopée leur permettait d'avancer mieux que n'importe quel éclairage terrestre. Edgar se protégeait le visage des mains tandis que les ronces déchiraient ses vêtements. De temps à autre, il s'arrêtait pour appeler les chiens en frappant dans ses mains. Ils déboulaient, frottaient leurs museaux et leurs babines contre sa paume et disparaissaient à nouveau, sûrs d'eux dans la nuit. Il les suivait du regard, ombres parmi les ombres avant de se remettre en route. Il était environné de lucioles. Les voix qui les appelaient s'étaient perdues dans l'écorce de troncs d'arbres qui se balançaient dans la brise nocturne comme des coques de navire. Sans savoir pourquoi, il était certain qu'ils n'avaient pas tourné en rond. Le sens du vent, probablement, ou les rayons de lune qui se projetaient à l'ouest. Lorsqu'un bosquet de bouleaux surgit devant lui, là où il s'attendait à une brèche, il comprit qu'il était arrivé au bout du chemin ou qu'il s'en était éloigné.

Auteur: Wroblewski David

Info: L'Histoire d'Edgar Sawtelle

[ forêt ]

 

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conservatismes

Mais, désolé Ulysse, c'est une idée foncièrement tordue. C'est croire que ce qui auparavant a été considéré comme amour, à savoir, pour le dire gentiment, le "partenariat domestique", était un amour pur. C'est comme parler du bon vieux temps des colonies, et c'est s'imaginer que le monde de jadis était préservé de la violence par l'existence de hiérarchies tangibles qui conservaient les hommes à leur place. Rien que le fait d'attribuer ces propos à Ulysse ou à Achille ridiculise déjà cette idée, et montre des hommes d'un passé mythique eux-mêmes regretter le passé, et les individus d'une société réglée vivre celle-ci comme un chaos et déplorer la disparition d'une époque encore antérieure où les règles auraient été mieux respectées. En réalité, on arrive à l'ultime piège de ce monde, qui est d'attribuer à l'absence de règles l'incurie que les règles elles-mêmes ont produites. On retrouve cette tentation à chaque époque et chaque époque, présentant une incurie qui lui est propre, elle produit son opposition qui regrette l'incurie de l'époque précédente sans comprendre que la sienne n'est que la conséquence, sinon la perpétuation, de la précédente. La confusion vécue par l'amoureux peut expliquer cette nostalgie, mais celle-ci ne doit pas nous faire illusion et exige qu'on la perçoive comme une confusion seconde.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Sycomore, Sickamour, p. 91 Puf

[ trans-époques ] [ anarchie immanente ] [ paradis perdu ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

mégapole

Calcutta est une ville de poussière. Quand on se promène dans ses rues, on voit sur les trottoirs des monticules de poussière hauts comme des dunes, où chiens et enfants restent assis à ne rien faire, tandis que des ouvriers en sueur défoncent le macadam à coup de pioches et de marteaux-piqueurs. Sans cesse on démolit les routes, soit pour la construction du nouveau métro soit pour tout autre raison obscure, comme le remplacement d'une canalisation qui ne marche pas par une autre qui ne marche pas mieux. Calcutta se met alors à ressembler à une oeuvre d'art contemporain dénuée de sens et de fonction, mais qui continue d'exister pour quelque raison esthético-ésotérique. Partout des tranchées et des tas de poussière donnent à la ville l'air d'avoir été pilonnée. Les vieilles maisons aux murs apaisés s'effritent en lente poussière, leurs portails jadis rutilants sont désormais rouillés. Du plafond des bureaux s'écaille la poussière; les bâtiments tombent en poussière, les routes se font poussière. Sans cesse, sous l'action arbitraire du vent, la poussière s'érige en formes nouvelles surprenantes, des formes sur lesquelles les chiens et les enfants restent assis à ne rien faire. Jour après jour, sans un murmure, Calcutta part en poussière, et jour après jour, Calcutta renaît de sa poussière.

Auteur: Chaudhuri Amit

Info: Une étrange et sublime adresse

[ cycles ]

 
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musique

Le solfège et le plain-chant pouvaient seuls réussir aux Roches ; à ces gens superstitieux il fallait les cérémonies de l'église, le chantre au lutrin était pour eux une sorte de personnage, qui venait après le bedeau et M. le curé ; qu'on se figure donc leur contentement. Il ne me restait que six semaines pour enseigner le catéchisme aux grands ; eh bien ! cela suffit. A chaque nouvel examen que nous allions passer tous les jeudis au Chêne-Fendu, M. le curé Bernard s'émerveillait de leurs progrès. Sœur Éléonore n'avait rien obtenu de pareil, il me disait en riant que c'était Dieu qui avait suscité les mauvaises langues contre moi, pour m'envoyer aux Roches, afin de civiliser ce pays ! Et le dernier dimanche avant Pâques il annonça que, ceux du hameau des Roches sachant le mieux leur catéchisme, ce serait Jacques Hutin, le fils du garde, qui réciterait l'acte de foi publiquement à la première communion. Dire la considération dont je fus entouré depuis ce moment par les habitants du hameau serait chose impossible ; c'est à moi qu'ils attribuaient cet honneur unique, extraordinaire. Tout le monde me tirait le chapeau, et les femmes me recevaient toutes avec un sourire agréable, lorsque j'allais dans leur baraque prendre mes repas.

Auteur: Chatrian Alexandre

Info: Histoire d'un sous-maître. Ecrit avec Émile Erckmann, publié sous leur pseudo habituel de "Erckmann-Chatrian"

[ fédératrice ] [ religion ] [ enseignement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

évasion

Tous les cinq rangs, marchait un soldat soviétique armé d'une mitraillette. Le sort voulait que l'un d'entre eux se tint à un mètre de moi. Dès que j'ai tourné la tête pour mieux l'observer et apprécier mes chances, immédiatement il a saisi mon regard et m'a foudroyé du sien. Au même instant, quatre rangs devant moi, se produisit un léger mouvement. Mon cœur se mit à battre plus fort. Retenant mon souffle, j'observais ce qui se passait. L'homme qui marchait à l'extérieur du rang s'est glissé hors de l'alignement et a sauté dans la foule dans le dos du gardien.Celui-ci à continué à marcher sans s'être aperçu de rien. Le gardien qui marchait à côté de moi n'a rien remarqué non plus parce qu'il observait attentivement "ses prisonniers". La foule* a immédiatement absorbé l'audacieux et la place vide fut aussitôt comblée par son voisin de droite. Tous les autres prisonniers se sont décalés d'une place et comme les rangs n'étaient pas très réguliers, , cette disparition fut ainsi camouflée.

Toute l'affaire n'avait duré qu'un bref instant. J'ai senti qu'un changement indéfinissable s'était produit dans l'attitude des prisonniers : un de leurs camarades venait de réussir à faire quelque chose de tout à fait différent et de bien plus sensé qu'eux tous jusqu'alors.

Auteur: Karski Jan Kozielewski

Info: Mon témoignage devant le monde - Souvenirs 1939 - 1943. Chapitre II - Prisonnier en Russie - Défaite de l'armée polonaise. *foule polonaise

[ espérance ] [ modèle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

innocence

Ils [les gnostiques] conseillent plutôt à leurs jeunes adeptes : "Soyez employés ou, si vous vivez en Europe, soyez fonctionnaires" – et "fonctionnez honnêtement". Gagnez d’abord votre vie, et gagnez-la régulièrement. Ne fuyez que les métiers à soucis et responsabilités "horizontales", qui obligent à des efforts incessants de navigation, de louvoiement, d’offensive et de défensive.
Fuyez aussi les pouvoirs et les métiers à pouvoir, surtout s’ils rapportent honneurs et argent. […] cherchez les métiers où l’on n’a affaire qu’à un public sans visage, ou à un public au renouvellement statistique obligé, non au public qu’il faut attirer et auquel il faut plaire à tout prix. Ne fuyez pas les métiers monotones et sans aventures. Vous n’en serez que plus libres pour chercher les aventures "verticales" comme Jacob Böhme rapetassant les souliers des habitants de Görlitz – en évitant, mieux que l’artisan philosophe, de vous rendre suspect à l’opinion. […]
Ne vous laissez pas impressionner par ceux qui vous diront : "Vous êtes de pauvres dupes. Vous laissez faire les Pouvoirs. Vous préparez des générations d’esclaves dociles." Car c’est le contraire qui est vrai. C’est l’activisme politisé qui prépare la ruée vers l’esclavage. C’est au contraire le travail modeste et limité dans sa sphère qui affranchit, et qui fait les vrais hommes libres.

Auteur: Ruyer Raymond

Info: Dans "L'art d'être toujours content", pages 36-37

[ trickster ] [ insubordination ] [ simplicité volontaire ] [ liberté ]

 
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