Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 83
Temps de recherche: 0.0543s

média

Je n'ai pas de poste de télévision. La voix polyphonique de la radio, provenant de tous les horizons, de tous les milieux, me suffit. Elle tisse sur divers tons la rumeur mouvante du temps qui passe. ( .... )
Ceux qui sont quotidiennement gavés d'images télévisuelles en savent-ils plus, en apprennent et comprennent-ils plus que moi ? J'en doute. Ils les regardent sans les voir, les voient sans les regarder, ces images des guerres, des tragédies, des désastres. Elles se mêlent à celles de films de crimes et de catastrophes, à celles des publicités, elles s'y confondent, s'y diluent. Et quand elles sont trop violentes, effroyables, elles plongent leurs spectateurs dans un état de fascination. Une fascination morbide au sortir de laquelle ils émergent mi-hébétés, mi-incrédules. El la grande foire sanglante continue, le mal se rit de son public, il renouvelle ses coups d'esbroufe en surenchérissant dans l'outrance, le mauvais goût.

Auteur: Germain Sylvie

Info: Chanson des mal-aimants, Gallimard 2002, p. 238 et suivantes

[ vingtième siècle ] [ abrutissement ]

 

Commentaires: 0

jugement

[…] mettre la morale au-dessus de tout, comme le font les protestants et les spirites, c’est encore renverser l’ordre normal des choses ; cela même est donc "diabolique", ce qui ne veut pas dire que tous ceux qui pensent ainsi soient pour cela en communication effective avec le diable. À ce propos, il y a encore une autre remarque à faire : c’est que les milieux où l’on éprouve le besoin de prêcher la morale en toute circonstances sont souvent les plus immoraux en pratique ; qu’on explique cela comme on voudra, mais c’est un fait ; pour nous, l’explication toute simple, c’est que tout ce qui touche à ce domaine met en jeu inévitablement ce qu’il y a de plus bas dans la nature humaine ; ce n’est pas pour rien que les notions morales de bien et de mal sont inséparables l’une de l’autre et ne peuvent exister que par leur opposition.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'erreur spirite", Editions traditionnelles, 1952, page 316

[ préséances médiocres ] [ paradoxe ] [ inversion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

coutumes

Jadis, les personnes étaient, non seulement subordonnées, mais très souvent sacrifiées à l’institution. Sous l’ancien régime (le même état de choses existait d’ailleurs au XIXe siècle dans tous les milieux sociaux, sauf dans la classe strictement prolétarienne), une jeune fille était vouée au mariage plutôt qu’à un époux déterminé. Les personnes comptaient peu ; ce qui importait, c’étaient les traditions et les cadres. Cela ne laissait pas d’avoir son bon côté. D’abord, rien n’empêchait qu’un amour solide et même passionné se greffât sur une union contractée pour des raisons de pur conformisme social. Ensuite même si l’union ne leur donnait aucune plénitude personnelle, les époux puisaient, dans ces immenses réserves de force et de continuité que sont les institutions, le goût et le courage de rester fidèles à leurs devoirs (c’est d’ailleurs le propre des climats classiques de rendre spontané et comme naturel l’accomplissement de devoirs et de sacrifices qui, en milieu décadent, exige des soubresauts héroïques de la personnalité).

Auteur: Thibon Gustave

Info: "Ce que Dieu a uni", libraire Arthème Fayard, 1962, pages 98-99

[ avantages ] [ bénéfices ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

étymologie

Même si beaucoup font tout pour dissimuler leur libido naturelle, à eux-même et aux autres, cette force de la nature transparait malgré tout. Beaucoup d'Américains coincés et bien pensants furent scandalisés par la façon dont Elvis se déhanchait quand il chantait "rock and roll". Mais combien d'entre eux ont-ils réalisé ce que signifiait l'expression "rock and roll" ? L'historien de la culture Michael Ventura, qui a enquêté sur les racines de la musique afro-américaine, a montré que rock 'n' roll est un terme qui trouve son origine dans les juke joints* du Sud. En usage bien longtemps avant l'apparition d'Elvis, Ventura explique que l'expression : - ne désignait pas le nom d'une musique, mais signifiait "baiser". Le terme "rock", en soi, ayant toujours signifié cela dans ces milieux depuis les années 20 au moins. Vers 1955, lorsque l'expression s'est répandue dans la culture grand public, Ventura affirme que les disc-jockeys "soit ne savaient pas ce qu'ils disaient, soit étaient trop malins pour le reconnaître."

Auteur: Ryan Christopher

Info: Sex at Dawn: The Prehistoric Origins of Modern Sexuality. *Ou barrelhouse: débit de boisson, taverne, cabaret, salle de jeu, voire de maison de prostitution

[ musique ] [ sexe ] [ alcool ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

États-Unis

Harlem, c’est la patrie du jazz. Le jazz, c’est la mélodie nègre du sud débarquant à la gare de Pennsylvanie, plaintive et languissante, soudain affolée par ce Manhattan adoré, où tout est bruit et lumière ; c’est le rêve du Mississipi, devenu cauchemar, entrecoupé de trompes d'autos, de sirènes ; comme à travers Wagner on pressent le tumulte des éléments, ce qu’on entend au fond du jazz, c’est la rumeur de Lenox Avenue. Le nègre est heureux à New-York. Ni durs travaux, ni Klu-Klux-Klan, ni wagons réservés ; en pleine ville, dans les restaurants populaires, un nègre peut maintenant se faire servir. Beaucoup d'écoles de Blancs l’admettent, sauf protestation des parents blancs. Les plus cultivés ont accès aux professions libérales ; ils forment un centre artistique agréable, une petite "intelligenzia" en contact avec les milieux analogues blancs ; elle compte des artistes comme le ténor Roland Hayes, Paul Robeson, l’acteur incomparable d’Emperor Jones et le beau baryton de Show-boat, Walter White, excellent Romancier noir.

Auteur: Morand Paul

Info: New York

[ vingtième siècle ] [ musique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

désillusion

Avant Valérie, en fait, je n’avais rencontré aucune fille qui arrive à la cheville des prostituées thaïes ; ou alors peut-être quand j’étais très jeune, avec des filles de seize ou dix-sept ans, j’avais pu ressentir quelque chose. Mais dans les milieux culturels que je fréquentais, c’était carrément la catastrophe. Ces filles ne s’intéressaient pas du tout au sexe, mais uniquement à la séduction – et encore il s’agissait d’une séduction élitiste, trash, décalée, pas du tout érotique en fait. Au lit, elles étaient tout bonnement incapables de quoi que ce soit. Ou alors il aurait fallu des fantasmes, tout un tas de scénarios fastidieux et kitsch dont la seule évocation suffisait à me dégoûter. Elles aimaient parler de sexe, c’est certain, c’était même leur seul sujet de conversation ; mais il n’y avait en elles aucune véritable innocence sensuelle. Les hommes, d’ailleurs, ne valaient guère mieux : c’est une tendance française, de toute façon, de parler de sexe à chaque occasion sans jamais rien faire ; mais ça commençait à me peser sérieusement.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Plateforme

[ femmes-par-homme ] [ libido ] [ théorie-pratique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Bandini

juifs

Or l’antisémitisme est bien porté dans nombre de salons ; c’est leur façon à eux aussi, de protester contre les insolences d’un luxe qu’ils ne peuvent tous égaler, contre l’arrogante intrusion des parvenus, contre la prépondérance des hommes d’argent, voire contre les iniquités du "capitalisme" et contre le "parasitisme social".

Car les déclamations de l’antisémitisme contre la finance et le capital l’amènent à un vague anticapitalisme, partant à une sorte de socialisme ingénu, inconscient et inconséquent, le socialisme, oserai-je dire, de ceux qui ne voient pas où leurs idées les mènent. A cet égard, l’antisémitisme se rencontre avec le socialisme ; ce sont comme deux frères ennemis qui ont grandi, côte à côte, dans des milieux différents. Au point de vue économique, en effet, l’antisémitisme n’est guère que le socialisme des salons, le socialisme du clubman et du hobereau, le socialisme mondain de tous ceux dont les rentes sont inférieures aux appétits ou aux ambitions, le socialisme bourgeois de tous les vaincus de la vie et de tous les mécontents de la fortune.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, page 39

[ jalousie ] [ proximité idéologique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

sociologie

J'ai voulu restituer la violence de ce monde-là, qui est une violence très particulière, qui est une violence très forte, qui elle-même est due à la misère et à l'exclusion, qui est la violence partout, la violence de tous contre tous, des hommes sur les femmes, des hétérosexuels sur les gays, des ouvriers sur les Rmistes, des Rmistes sur les étrangers qu'ils voient à la télévision (puisqu'ils en croisent eux-mêmes assez peu). C'est des choses qui sont toujours très difficiles à dire parce que quand on parle de ces mondes-là, quand on parle de ces milieux-là dont on parle en fait quasiment jamais, parce que quand on parle des classes populaires, on parle en général des ouvriers, et on oublie ces gens-là, on n'en parle pas. Et si on parle de ces gens-là et de cette violence qui peut exister dans ce monde-là, on est toujours taxé de racisme de classe, voilà, ou de prolophobie, comme on dit. Alors que ça me semble absolument essentiel de montrer ces réalités-là si on veut les changer.

Auteur: Édouard Louis

Info: interview Librairie Mollat, https://www.youtube.com/watch?v=RsJznxDpCLA

[ Gaule ] [ classes sociales ]

 

Commentaires: 0

espérance

- En ce sens, l’auteur de science-fiction a-t-il un rôle social à jouer ?

- Si tu ne le penses pas, c’est vraiment que tu fais la politique de l’autruche. Un auteur de science-fiction aujourd’hui qui dit : "Non je n’ai pas une responsabilité politique ou sociologique dans ce que j’écris", il n’a pas compris ce qu’est la science-fiction ou il n’en fait pas. L’auteur de SF a toujours eu un rôle d’alerte, d’anticipation. Mais cette mission est moins importante, pour moi, que celle de proposer des alternatives. On doit présenter d’autres mondes, d’autres visions, d’autres pratiques. Montrer comment échapper à la dystopie ultralibérale ou transhumaniste qui arrive. Il faut qu’on arrête de faire juste de la dystopie, de jouer sur la peur des gens, sur les affects apocalyptiques. Le post-apocalyptique a été fait quinze mille fois, il est temps d’essayer de faire mieux. Les milieux politiques et militants en ont besoin, ils se battent, ils ont le nez contre les réformes, peu ont une capacité créative, donc on doit leur proposer des alternatives.

Auteur: Damasio Alain

Info: Interview du 19 avril sur https://www.ernestmag.fr/

[ créativité ] [ inventivité ] [ positiver ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

plérôme

Quand on parle d’“inconscient” , il ne faut jamais perdre de vue qu’il s’agit là d’une réalité éminemment relative. La conscience est, comme la lumière, capable de gradation et, comme la lumière, elle est plus ou moins diffractée par les milieux qu’elle pénètre. Comme le Je représente la forme que prend la conscience humaine individuelle, il ne peut en être aussi la source lumineuse ; celle-ci ne fait qu’un avec l’origine de l’esprit. En vertu de sa nature universelle, la conscience est un aspect du Logos, lequel est à la fois Etre et Connaissance, ce qui veut dire qu’il n’existe véritablement rien en dehors de la conscience. Par conséquent, l’“ inconscient” des psychologues correspond tout simplement à ce qui reste dans l’âme en dehors de la conscience habituelle reliée au “Je” et tournée vers le monde physique. Autrement dit, l’“inconscient” englobe aussi bien le chaos des possibilités psychiques inférieures que les états supérieurs de l’âme, que les hindous comparent à la béatitude de sommeil profond, prajna, et qui sont contenus dans la lumière immobile de l’Esprit universel.

Auteur: Burckhardt Titus

Info: Dans "Science moderne et sagesse traditionnelle"

[ atman ] [ Soi ] [ unicité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson