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pouvoir

Toute société, en ses origines, est dirigée par des voleurs et des criminels, qui s'imposent dans un monde sans loi, et ce n'est qu'ensuite, par le gauchissement de l'épopée et de la mémoire, que les criminels deviennent de grands hommes. Les seigneurs du Moyen-Âge furent des pilleurs sauvages, comme l'avaient été les premiers Grecs et les premiers Romains. De même que les millionnaires du XIXe siècle américain furent des bandits érigeant leur fortune d'acier et de pétrole dans le vol et le chantage avant de se refaire une morale dans de belles fondations artistiques et citoyennes dont leurs descendants s'enorgueillissent, Lev appartient à une époque sauvage où les criminels et les voleurs arrachèrent les meilleurs morceaux de la dépouille impériale.

Auteur: Humbert Fabrice

Info: La fortune de Sila

[ prédation ] [ opportuniste ] [ historique ] [ postérité ]

 

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prostitution

Songez à ce qu’une maison de ce genre [de sodomie] avec cinq jeunes artistes et leurs servants et leurs chanteurs, représente de commerce, de dépense, de luxe. Parce que, n’importe quel boutiquier ira voir les femmes, il y mettra ses cent, mettons, ses deux cents dollars par mois. Mais la sodomie a une clientèle toute différente ! Des gros ! Des financiers, des trafiquants d’opium, des généraux. En un mot, des millionnaires, monsieur ! Et ceux-là, pour une fine taille, une petite mine de bouche, un tendre pli des lèvres et, vous savez, Monsieur, – ou plutôt, non, vous ne savez pas – pour un cou bien mince, flexible, qui fond dans leurs poignes, enfin, pour un jeune garçon, ah, que ne sacrifieraient-ils pas !

Auteur: Fontenoy Jean

Info: L'école du renégat, Shanghaï secret, Le songe du voyageur, Relectures

[ homosexualité ] [ pédophilie ]

 

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fable

Avez-vous compris maintenant, petits lecteurs, quel beau métier faisait le petit Bonhomme ? Cet affreux nabots, sous ses airs sucrés, allait de temps en temps parcourir le monde avec sa voiture ; chemin faisant, il ramassait, avec des promesses et des cajoleries, tous les enfants paresseux qu'ennuyaient les livres et l'école ; et après les avoir chargés dans sa voiture, il les conduisait au " Pays des jouets " afin qu'ils y passent tout leur temps en jeux, en chahuts et en amusements. Quand enfin ces pauvres enfants trop crédules, à force de s'amuser toujours et de ne jamais étudier, devenaient de vrais petits ânes, alors, tout content et satisfait, il s'emparait d'eux et allait les vendre dans les foires et sur les marchés. C'est ainsi qu'en quelques années il avait amassé un argent fou et était devenu millionnaire.

Auteur: Collodi Carlo Lorenzini

Info: Les aventures de Pinocchio

[ . ]

 

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artiste

- Écoute, un poète riche, chez nous ? C'est une pure absurdité. À Budapest, quiconque aura un tant soit peu d'argent, on se le représentera toujours bête comme une courge. S'il a de l'argent, qu'a-t-il à faire de jugeote, de sentiment, d'imagination ? Telle est la sanction qu'on prend contre lui. Cette ville, elle est excessivement intelligente. Et par là même excessivement stupide. Elle refuse d'admettre que la nature est une païenne, qui dispense ses faveurs sur un monde échappant à tout calcul, et non pas par miséricorde. À Byron, qui était lord et plusieurs fois millionnaire, personne ici n'aurait reconnu la moindre bribe de talent. Ici, la dignité du génie est répartie en tant que dédommagement, en tant qu'aumône, à ceux qui ne possèdent rien d'autre, aux crève-la-faim, aux malades, aux persécutés, aux morts vivants ou aux morts véritables.

Auteur: Kosztolányi Dezsö

Info: Le Traducteur cleptomane : Et autres histoires

[ pauvreté ] [ beaux-arts ]

 

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chiens de garde

Les journalistes des grands médias français sont les employés d’une dizaine de millionnaires bien connus, dont le propriétaire de Marianne, Daniel Kretinsky. Ils défendent logiquement leurs intérêts : ceux, capitalistiques, de détruire les limites dans tous les domaines, économique mais aussi culturel ou sur le plan des mœurs. Tout est bon à cette fin, surtout que les contradicteurs n’ont quasiment aucun accès à la parole publique, ou y sont caricaturés. Dans ce contexte, il est logique que tous les moyens, y compris les plus infamants, comme instrumentaliser la souffrance des victimes du nazisme, soient continuellement utilisés pour défendre un système productiviste dont Hitler fut pourtant l’un des grands pionniers en Europe aux côtés les fascistes. Je renvoie ici vos lecteurs au Manifeste futuriste de Marinetti (1876-1944), ode au Progrès, qui a été une des inspirations constituantes du fascisme

Auteur: Cheynet Vincent

Info: Cette réponse à son interview n'est pas parue sur le site de l'hebdomadaire Marianne le 21 août 2019.

[ domination ] [ média ] [ auto-perpétuation du système ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Ah, je me le demande parfois : que se serait-il passé si elles avaient vraiment été les filles de Kali ? Imaginez un seul instant que cette déesse toute-puissante se manifeste à chaque fois que les femmes sont abusées des mille façons inventées dans ce pays d’excès et de dérives, dans ce pays où l’homme est la seule vraie religion et les femmes ses adoratrices subjuguées ! Il suffit qu’une femme soit seule sur un chemin mal éclairé, un soir, pour qu’elle soit plus qu’un corps offert. Ministre, femme d’affaires, médecin, enseignante, millionnaire ou villageoise intouchable, peu importe ce que tu es : la nuit, toutes les femmes sont chair. Corps offert en pâture.

(…) Personne n’érige de temples à la seule gloire du vagin. Mais le sexe de Shiva, lui, se dresse, triomphal, dans toute l’Inde, des plus grands temps aux coins paumés de la campagne, où il suffit d’une pierre judicieusement formée ou taillée, dressée, haute et phallique, pour que toute l’Inde se prosterne devant elle.

Auteur: Nirsimloo Ananda Devi

Info: Le rire des déesses

[ hindous ] [ hindoues ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

obsession raciale

Que Macron soit un privilégié, fils de bonne famille, élève des meilleures écoles, banquier et politicien d’élite, est exact. Qu’il soit blanc n’ajoute rien à ces atouts dans un pays démographiquement “caucasien” à 90 %. Y a-t-il un privilège noir en Afrique, un privilège chinois à Pékin, un privilège asiatique en Thaïlande ou Corée ? Les "gilets jaunes" sont-ils des privilégiés parce que blancs par rapport aux millionnaires du football antillais ou afro-descendants, les agriculteurs, les employés, les ouvriers sont-ils favorisés parce que “leucodermes” ? Dans ce cas, de quoi se plaignent ces “salauds de pauvres” incapables de reconnaître leurs avantages ? Racialiser les rapports sociaux, c’est reconduire les discriminations que l’on prétend combattre ou dissimuler celles qui existent déjà : par exemple déduire une doctrine de la couleur de peau et parler de “pensée blanche” est le geste même du vieux racisme “scientifique” du XIXe siècle. L’épiderme, la biologie déterminent les opinions, les comportements malgré soi : on se croirait dans Tintin au Congo mais renversé. Ce néoracisme antiraciste est un terrible contresens.

Auteur: Bruckner Pascal

Info: entretien, Le Figaro, 23 décembre 2020

[ anti lutte des classes ] [ nanti-racisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

spleen thérapie

Eh bien, donc, lorsque je ne suis plus capable de rien, que je ne tiens plus sur mes jambes, avec mon mauvais point de côté, je vais me cacher dans un coin, toute seule et - vous allez rire - au lieu de me raconter des choses gaies, des choses qui remontent, je pense à tous ces gens que je ne connais pas, qui me ressemblent - et il y en a, la terre est grande ! - les mendiants qui battent la semelle sous la pluie, les gosses perdus, les malades, les fous des asiles qui gueulent à la lune, et tant ! et tant ! Je me glisse parmi eux, je tâche de me faire petite, et pas seulement les vivants, vous savez ? les morts aussi, qui ont souffert, et ceux à venir, qui souffriront comme nous… - "Pourquoi ça ? Pourquoi souffrir?" qu’ils disent tous… Il me semble que je le dis avec eux, je crois entendre, ça me fait comme un grand murmure qui me berce. Dans ces moments-là, je ne changerais pas ma place pour celle d’un millionnaire, je me sens heureuse.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Journal d'un curé de campagne

[ empathie prolétaire ] [ altruisme ] [ remède ] [ déprime ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beauté

Les choses tristes, douloureuses, plus belles pour l'esprit, y trouvant plus de prolongements, que les choses gaies, heureuses. Le mot soir plus beau que le mot matin, le mot nuit que le mot jour, le mot automne que le mot été, le mot adieu que le mot bonjour, le malheur plus beau que le bonheur, la solitude plus belle que la famille, la société, le groupement, la mélancolie plus belle que la gaieté, la mort que la naissance. À talent égal, l'échec plus beau que le succès. Le grand talent restant ignoré plus beau que l'auteur à grands tirages, adoré du public et célébré chaque jour. Un écrivain de grand talent mourant dans la pauvreté plus beau que l'écrivain mourant millionnaire. L'homme, la femme, qui ont aimé, ont été aimés, finissant leur vie dans une chambre au dernier étage, n'ayant pour fortune et pour compagnie que leurs souvenirs, plus beau que le grand-père entouré de ses petits-enfants et que la douairière encore fêtée dans son aisance. D'où cela vient-il, qui se trouve chez chacun de nous à des degrés différents ? Y a-t-il au fond de nous, plus ou moins, un désenchantement, une mélancolie qui se satisfont là, - et qu'il faut détester et rejeter comme un poison.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Propos d'un jour/Oeuvres/Mercure de France 1988 <p.338>

 

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communion des saints

Vous aurez toujours des pauvres parmi vous. Depuis le gouffre de cette Parole, aucun homme n’a jamais pu dire ce que c’est que la Pauvreté.

Les Saints qui l’ont épousée d’amour et qui lui ont fait beaucoup d’enfants assurent qu’elle est infiniment aimable. Ceux qui ne veulent pas de cette compagne meurent quelquefois d’épouvante ou de désespoir sous son baiser, et la multitude passe "de l’utérus au sépulcre" sans savoir ce qu’il faut penser de ce monstre.

Quand on interroge Dieu, il répond que c’est Lui qui est le Pauvre : Ego sum pauper. Quand on ne l’interroge pas, il étale sa magnificence.

La Création paraît être une fleur de la Pauvreté infinie ; et le chef-d’œuvre suprême de Celui qu’on nomme le Tout-Puissant a été de se faire crucifier comme un voleur dans l’Ignominie absolue.

Les Anges se taisent et les Démons tremblants s’arrachent la langue pour ne pas parler. Les seuls idiots de ce dernier siècle ont entrepris d’élucider le mystère. En attendant que l’abîme les engloutisse, la Pauvreté se promène tranquillement avec son masque et son crible.

Comme elles lui conviennent, les paroles de l’Évangile selon saint Jean ! "Elle était la vraie lumière qui illumine tout homme venant en ce monde. Elle était dans le monde et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue. Elle est venue dans son domaine, et les siens ne l’ont pas reçue."

Les siens ! Oui, sans doute. L’humanité ne lui appartient-elle pas ? Il n’y a pas de bête aussi nue que l’homme et ce devrait être un lieu commun d’affirmer que les riches sont de mauvais pauvres.

Quand le chaos de ce monde en chute aura été débrouillé, quand les étoiles chercheront leur pain et que la fange la plus décriée sera seule admise à refléter la Splendeur ; quand on saura que rien n’était à sa place et que l’espèce raisonnable ne vivait que sur des énigmes et des apparences il se pourrait bien que les tortures d’un malheureux divulgassent la misère d’âme d’un millionnaire qui correspondait spirituellement à ses guenilles, sur le registre mystérieux des répartitions de la Solidarité universelle.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "La femme Pauvre", Mercure de France, 1972, pages 247-248

[ réversibilité des mérites ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson